Cuisine ripaille et soûlographie en littérature : Au-dessous du volcan
Préface : Dans la Kabbale juive, l'abus des pouvoirs magique est comparé à l'ivresse ou à l'abus du vin, et s'exprime, si j'ai bonne mémoire, par le mot hébreu sod.
[...]
...et William James, sinon Freud, pourrait être d'accord avec moi quand j'affirme que les agonies de l'ivrogne trouvent une très exacte similitude dans les agonies du mystique qui a abusé de ses pouvoirs. Ici le Consul a mélangé toute l'affaire d'une façon magnifiquement ivre : au Mexique, le mescal est une boisson du tonnerre de Dieu, mais une boisson que l'on peut obtenir dans n'importe quelle cantina plus facilement, si je puis dire, que le whisky écossais dans l'impasse des Deux-Anges. (Soit dit en passant, je m'aperçois que j'ai fait tort au mescal et à la tequila qui sont des boissons que j'aime beaucoup, et pour cela je devrais peut-être présenter des excuses au gouvernement mexicain.) Mais le mescal est aussi une drogue que l'on prend sous la forme de "boutons de mescal", et la transcendance de ses effets est une des épreuves bien connues des occultistes. Il semble que le Consul soit arrivé à confondre les deux états, et après tout peut-être n'a-t-il pas tort.
[...]
Sur un de ses plans, l'ivresse du Consul doit symboliser l'ivresse universelle pendant la guerre, pendant la période qui l'a précédée, n'importe quand.
[...]
Le livre : M. Laruelle se versa un autre anis. Il buvait de l'anis parce que ça lui rappelait l'absinthe. Son visage s'était revêtu de pourpre sombre et sa main tremblotait contre la bouteille, sur l'étiquette de laquelle un démon écarlate lui brandissait une fourche au nez.
" - Je voulais le persuader de partir se faire déalcoholiser", disait le Dr. Vigil. Il buta sur le mot en français et poursuivit en anglais. "Mais j'étais si malade moi-même ce jour-là après le bal que je souffre, physique, réellement. C'est très mauvais, car nous médecins devons nous comporter comme apôtres. Vous vous rappelez, nous avions joué au tennis ce jour-là aussi. Eh bien, après que j'ai reconduit le Consul à son jardin, j'envoya un gamin descendre voir s'il viendrait pour quelques minutes frapper ma porte. Je saurais gré à lui, sinon, s'il lui plaît de m'écrire un mot, si boire ne l'a pas toué déjà."
M. Laruelle sourit.
"Mais ils sont partis, continua l'autre, et oui, je pense demander à vous aussi ce jour là si vous l'aviez reconduit à sa maison."
"Il était chez moi quand vous avez téléphoné, Arturo."
"Oh, je sais, mais nous avions pris une si horrible soûlerie cette nuit avant, si perfectamente borracho, qu'il me semble, le Consul est aussi malade que je suis." Le Dr. Vigil hocha la tête. "La maladie n'est pas seulement dans corps, mais dans cette partie habituée à être appelle : l'âme. Pauvre ami, il dépenser son argent sur terre dans de telles tragédies continues."
M. Laruelle vida son verre.
Citations situationnistes et debordiennes !
Citation n°1 : "L'emploi du magnétophone pour instruire des sujets endormis entreprend de réduire la réserve onirique de la vie à des fins utilitaires dérisoires ou répugnantes.
Internationale situationniste N°1, "Amère victoire du surréalisme" - 1958
Citation N°2 : "L'odeur d'œufs pourris que répand l'idée de Dieu enveloppe les crétins mystiques de la « beat generation » américaine, et n'est même pas absente des déclarations des « angry young men »."
Internationale situationniste N°1, "Le bruit et la fureur" - 1958
Citation n°3 : "Un mouvement plus libérateur que le surréalisme de 1924 - auquel Breton promettait de se rallier s'il venait à paraître - ne peut pas se constituer facilement, parce que son caractère libérateur dépend maintenant de sa mainmise sur les moyens matériels supérieurs du monde moderne."
Internationale situationniste N°1, "Le bruit et la fureur" - 1958
Citattion n°4 : "Si l'on n'est pas surréaliste, c'est pour ne pas s'ennuyer."
Internationale situationniste N°1, "Le bruit et la fureur" - 1958
Citation n°5 : "Le sentiment de l'importance du gain dans le jeu, qu'il s'agisse de satisfactions concrètes ou plus souvent illusoires, est le mauvais produit d'une mauvaise société."
Internationale situationniste N°1, "Contribution à une définition situationniste du jeu" - 1958
Citation n°6 : "La vie courante, conditionnée jusqu'ici par le problème des subsistances, peut être dominée rationnellement - cette possibilité est au cœur de tous les conflits de notre temps - et le jeu, rompant radicalement avec un temps et un espace ludiques bornés, doit envahir la vie entière. La perfection ne saurait être sa fin au moins dans la mesure où cette perfection signifie une construction statique opposée à la vie. Mais on peut se proposer de pousser à sa perfection la belle confusion de la vie."
Internationale situationniste N°1, "Contribution à une définition situationniste du jeu" - 1958
Citation n°7 : "Le jeu est ressenti comme fictif du fait de son existence marginale par rapport à l'accablante réalité du travail, mais le travail des situationnistes est précisément la préparation de possibilités ludiques à venir."
Internationale situationniste N°1, "Contribution à une définition situationniste du jeu" - 1958
Citation n°8 : "On ne va pas se contenter d'essais empiriques d'environnements dont on attendrait des surprises, par provocation mécanique. La direction réellement expérimentale de l'activité situationniste est l'établissement, à partir de désirs plus ou moins nettement reconnus, d'un champ d'activité temporaire favorable à ces désirs."
Internationale situationniste N°1, "Problèmes préliminaires à la construction d'une situation" - 1958
Citation n°9 : "On peut dire que la construction des situations remplacera le théâtre seulement dans le sens où la construction réelle de la vie a remplacé toujours plus la religion."
Internationale situationniste N°1, "Problèmes préliminaires à la construction d'une situation" - 1958
Citation n°10 : "Le retard dans le passage de la décomposition à des constructions nouvelles est lié au retard dans la liquidation révolutionnaire du capitalisme."
Internationale situationniste N°1, "Définitions" - 1958
Citation n°11 : "Nous ne prolongerons pas les civilisations mécaniques et l'architecture froide qui mènent à fin de course aux loisirs ennuyés."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°12 : "Nous nous proposons d'inventer de nouveaux décors mouvants."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°13 : "L'architecture est le plus simple moyen d'articuler le temps et l'espace, de moduler la réalité, de faire rêver."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°14 : "L'architecture de demain sera donc un moyen de modifier les conceptions actuelles du temps et de l'espace. Elle sera un moyen de connaissance et un moyen d'agir."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°15 : "Une maladie mentale a envahi la planète : la banalisation. Chacun est hypnotisé par la production et le confort - tout-à-l'égoût, ascenseur, salle de bains, machine à laver."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°16 : "Entre l'amour et le vide-ordure automatique la jeunesse de tous les pays a fait son choix et préfère le vide-ordure."
Internationale situationniste N°1, "Formulaire pour un urbanisme nouveau", Gilles Ivain - 1958
Citation n°17 : "L'art peut cesser d'être un rapport sur les sensations pour devenir une organisation directe de sensations supérieures. Il s'agit de produire nous-mêmes, et non des choses qui nous asservissent."
Internationale situationniste N°1, "Thèses sur la révolution culturelle", Guy Debord - 1958
Citation n°18 : "Il n'y a pas de liberté dans l'emploi du temps sans la possession des instruments modernes de construction de la vie quotidienne. L'usage de tels instruments marquera le saut d'un art révolutionnaire utopique à un art expérimental."
Internationale situationniste N°1, "Thèses sur la révolution culturelle", Guy Debord - 1958
Citation n°19 : "La question de l'automation est la plus chargée de possibilités positives et négatives."
Internationale situationniste N°1, "Les situationnistes et l'automation", Asger Jorn - 1958
Citation n°20 : "Selon le résultat, on peut aboutir à un abrutissement total de la vie de l'homme, ou à la possibilité de découvrir en permanence des nouveaux désirs. Mais ces nouveaux désirs ne se manifesteront pas tout seuls, dans le cadre orppressif de notre monde. Il faut une action commune pour les détecter, les manifester, les réaliser."
Internationale situationniste N°1, "Les situationnistes et l'automation", Asger Jorn - 1958
Citation n°21 : "Disons nettement que tous les situationnistes conserveront l'héritage des inimitiés de leurs groupements constitutifs, et qu'il n'y a pas de retour possible pour ceux que nous avons une fois été contraints de mépriser."
Internationale situationniste N°1, "Pas d'indulgence inutile", Michèle Bernstein - 1958
Citation n°22 : "Il faut voir quand une rencontre dans une tâche collective concrète devient impossible, mais aussi chercher si cette rencontre, dans des circonstances changées, ne redevient pas possible et souhaitable, entre des personnes qui ont pu se garder une certaine estime."
Internationale situationniste N°1, "Pas d'indulgence inutile", Michèle Bernstein - 1958
Citation n°23 : "Nous ne reconnaissons pas nos contemporains dans ceux qui se satisfont de trop peu."
Internationale situationniste N°2, "Les souvenirs au-dessous de tout" - 1958
Citation n°24 : "Un art populaire ne peut pas correspondre actuellement aux conceptions du peuple, car le peuple tant qu'il ne participe pas activement à la création artistique, ne conçoit que les formalismes historiquement imposés. Ce qui caractérise un art populaire est une expression vitale, directe et collective..."
Internationale situationniste N°2, "Ce que sont les amis de 'COBRA' et ce qu'ils représentent" - 1958
Citation n°25 : "La gauche et la droite étaient d'accord sur une image de la misère, qui est la privation alimentaire. La gauche et la droite étaient aussi d'accord sur l'image d'une bonne vie. C'est la racine de la mystification qui a défait le mouvement ouvrier dans les pays industrialisés."
Internationale situationniste N°2, "Le tournant obscur" - 1958
Citation n°26 : "Si nos idées mêmes ont un côté utopique et vague, ceci provient moins, à ce stade primitif, de l'impossibilité de vérifier par la pratique une première partie de nos hypothèses, que de notre incapacité de les penser assez rigoureusement en commun."
Internationale situationniste N°2, "Le tournant obscur" - 1958
Citation n°27 : "Le monde dans lequel nous vivons, et d'abord dans son décor matériel, se découvre de jour en jour plus étroit. Il nous étouffe. Nous subissons profondément son influence ; nous y réagissons selon nos instincts au lieu de réagir selon nos aspirations. En un mot, ce monde commande à notre façon d'être, et par là nous écrase. Ce n'est que de son réaménagement, ou plus exactement de son éclatement, que surgiront les possibilités d'organisation, à un niveau supérieur, du mode de vie."
Internationale situationniste N°2, "Essai de description psychogéographique des Halles", Abdelhafid Khatib - 1958
Citation n°28 : "La place des Victoires est une place de défense des quartiers bourgeois (dans le même esprit de lutte des classes transportée dans l'urbanisme il faut citer l'écrasant Palais de Justice de Bruxelles, à la limite des quartiers pauvres)."
Internationale situationniste N°2, "Essai de description psychogéographique des Halles", Abdelhafid Khatib - 1958
Citation n°29 : "Les institutions concentrées dans cet espace restreint en font, pratiquement et symboliquement, un périmètre défensif des beaux quartiers du capitalisme."
Internationale situationniste N°2, "Essai de description psychogéographique des Halles", Abdelhafid Khatib - 1958
Citation n°30 : "Après l'abrutissement que la radio, la télévision, le cinéma et le reste, entretiennent maintenant, l'extension des loisirs sous un autre régime appellera des initiatives bien plus hardies."
Internationale situationniste N°2, "Essai de description psychogéographique des Halles", Abdelhafid Khatib - 1958
Rencontre avec Mathieu Rigouste
Rencontre avec Mathieu Rigouste
autour de son film "Un seul héros, le peuple"!
La Part maudite
La Part maudite, de Georges Bataille.
4e de couverture : Lors de la parution de La Part maudite, en 1949, Georges Bataille révélait qu'il travaillait depuis dix-huit ans à l'élaboration de cette représentation du monde dont, seize ans auparavant, "La notion de dépense" - publiée dans la revue La Critique sociale - constituait une première approche.
Pour Georges Bataille, La Part maudite abordait, "en dehors des disciplines particulières, un problème [...] à la clé de tous ceux que pose chaque discipline envisageant le mouvement de l'énergie sur la terre - de la physique du globe à l'économie politique, à travers la sociologie, l'histoire et la biologie [...]. Même ce qui peut être dit de l'art, de la littérature, de la poésie est en rapport au premier chef avec le mouvement [...] de l'énergie excédante, traduit dans l'effervescence de la vie.
Le sens le plus intime de cette entreprise est donné par le fait que cette ébullition du monde, voué à l'"abandon", à l'"écoulement" et à l'"orage", est conçue à l'image de celle qui n'a cessé d'animer la vie de l'auteur. Aussi La Part maudite occupe-t-elle une place centrale dans l'œuvre de Georges Bataille.
Extrait n°1 : Il est nécessaire à cette occasion de marquer une double origine des jugements moraux. Jadis la valeur était donnée à la gloire improductive, tandis qu'on la rapporte de nos jours à la mesure de la production : le pas est donné à l'acquisition de l'énergie sur la dépense.
Extrait n°2 : La plupart des victimes étaient des prisonniers de guerre, ce qui justifiait l'idée des guerres nécessaires à la vie du soleil : les guerres avaient le sens de la consumation, non de la conquête, et les Mexicains pensaient que, si elles cessaient, le soleil cesserait d'éclairer.
Extrait n°3 : Les moins avancées de ces peuplades font des potlatch dans les cérémonies qui marquent le changement d'état des personnes, lors des initiations, des mariages, des funérailles. Dans des tribus plus civilisées, un potlatch est encore donné au cours d'une fête : on peut choisir une fête pour le donner, mais il peut, à lui seul, être l'occasion d'une fête.
Le potlatch est comme le commerce un moyen de circulation des richesses, mais il exclut le marchandage.
Extrait n°4 : Le calvinisme, en un sens, portait à sa conséquence extrême le renversement des valeurs opéré par Luther. Calvin ne se bornait pas à nier ces formes humaines de beauté divine auxquelles l'Église avait prétendu. Limitant la possibilité de l'homme aux œuvres utiles, ce qu'il lui donnait comme moyen de glorifier Dieu était la négation de sa propre gloire. La véritable sainteté des œuvres calvinistes résidait dans l'abandon de la sainteté - dans la renonciation à toute vie qui aurait en ce monde un halo de splendeur.
Extrait n°5 : Il ne fait pas en effet de doute que le retour à soi-même de l'homme veut que soient d'abord démasqués les visages menteurs de l'aristocratie et de la religion, qui ne sont pas authentiquement le visage de l'homme, mais son apparence prêtée à des choses. Le retour de l'homme à lui-même ne peut être confondu avec l'erreur de ceux qui prétendent saisir l'intimité comme on saisit le pain ou le marteau.
Liste de tous les livres présentés sur le blog
La liste
La Grande Discorde
de Georges Ribeill
Ni Marat, ni Roland / Opinion (1792)
de Anacharsis Cloots
Aurora
de Michel Leiris
Pourquoi je hais l'indifférence
de Antonio Gramsci
Le Banquet
de Platon
Dracula
de Bram Stoker
Baudolino
de Umberto Eco
Histoire de la bourgeoisie en France
II - Les temps modernes
de Régine Pernoud
Histoire de la bourgeoisie en France
I - Des origines aux temps modernes
de Régine Pernoud
La langue du IIIe Reich
de Victor Klemperer
LES QUARANTES-HUITARDS
de Maurice Agulhon
Dette, 5000 ans d'histoire
de David Graeber
Poèmes saturniens
de Paul Verlaine
L'empire du Troll
de Jean-Claude Duniach
De la brièveté de la vie
de Sénèque
Manifeste pour une psychiatrie artisanale
d'Emmanuel Venet
Le Bachelier
de Jules Vallès
La cité future
de Antonio Gramsci
L'imposture antispéciste
de Ariane Nicolas
Une apologie des oisifs
de Robert Louis Stevenson
La Révolution russe
de Rosa Luxemburg
Le chant du monde
de Jean Giono
"Cette pute me fera mourir..."
de Saint-Simon
Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie allemande
de Friedrich Engels
La mafia se met à table
de Jacques Kermoal & Martine Bartolomei
L'art de la guerre
de Sun Tzu
L'idéologie allemande
de Karl Marx, Friedrich Engels et Joseph Weydemeyer
Le vieux qui lisait des romans d'amour
de Luis Sepulveda
Discours de la servitude volontaire
de Étienne de La Boétie
Théorie de la religion
de Georges Bataille
Gargantua
de François Rabelais
Tristes tropique
de Claude Lévi-Strauss
On ne badine pas avec l'amour
d'Alfred de Musset
Neige sur la montagne du lotus
Chants et vers de la Chine ancienne
présentés et traduits par Ferdinand Stočes
L'enfant
de Jules Vallès
L'autogestion en Algérie
de Ahmed Mahsas
Le salaire de la peur
de Georges Arnaud
La poétique de l'espace
de Gaston Bachelard
Quatrevingt-treize
de Victor Hugo
Sur le concept d'histoire, suivi de Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien et de Paris, la capitale du XIXe siècle
de Walter Benjamin
Le capitalisme de la séduction, critique de la social-démocratie libertaire
Michel Clouscard
La poétique de la rêverie
de Gaston Bachelard
L'homme qui rit
de Victor Hugo
Aimer hier
de Günther Anders
Philosophie
de Karl Marx
Du libre arbitre
de Charles Fourier
L'art de la guerre
de Machiavel
Sombre comme la tombe où repose mon ami
de Malcolm Lowry
Dôme, tome 1 et 2
de Stephen King
La communauté qui vient, théorie de la singularité quelconque
de Giorgio Agamben
Mort au capitalisme
de Stéphanie Mc Millan
Traité politique. Lettres
de Baruch Spinoza
Ce qui n'a pas de prix
de Annie Le Brun
Banalités de base 1, revisité par le Comité AEC
de Léolo
Bel-Ami
de Guy de Maupassant
Nous étions toujours encore quand même plus vifs que les limaces, et nous aurions pu, bien sûr, ravager la Chine
de Philibert de Pisan
Maintenant
du Comité Invisible
A nos amis
du Comité Invisible
Notes sur la suppression générale des partis politiques
de Simone Weil
La ténébreuse affaire de la Piazza Fontana
de Luciano Lanza
Les ignorants
de Etienne Davodeau
Essai sur les données immédiates de la conscience
de Henri Bergson
Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary
de Guy Hocquenghem
Pour en finir avec l'espèce humaine
de Pierre Drachline
Le moyen-age, une imposture
de Jacques Heers
La résistance au christianisme
de Raoul Vaneigem
Vie et opinions de Tristram Shandy
de Laurence Sterne
Contributions à la guerre en cours
de la revue Tiqqun
La rébellion française, 1661-1789
de Jean Nicolas
De la guerre
de Carl von Clausewitz
Du trop de réalité
de Annie Le Brun
Le socialisme sans le progrès
de Dwight Macdonald
Surveiller et punir
de Michel Foucault
Travailler, moi ? Jamais !
de Bob Black
Enfance et histoire
de Giorgio Agamben
Le marxisme après Marx
de Pierre Souyri
Minima moralia
de Théodor Adorno
Mémoires
du Cardinal de Retz
Oublier Fukushima
de "Arkadi Filine"
L'intuition de l'instant
de Gaston Bachelard
Etat d'exception, Homo Sace, II, 1
de Giorgio Agamben
LQR - La propagande du quotidien
de Eric Hazan
La communauté désoeuvrée
de Jean-Luc Nancy
Essai sur le don
de Marcel Mauss
La conversation
de Lorette Nobécourt
L'équarrissage
de Lorette Nobécourt
Commentaire sur la société du spectacle
de Guy Debord
La société du spectacle
de Guy Debord
Macron et la guerre !
La guerre ouverte contre la Russie permettrait à Macron de rester au pouvoir en repoussant les élections ; parions que c'est surtout en vue de cette option que ce dictateur en puissance qu'est Emmanuel Macron, se propose de la déclarer.
La Grande Discorde
La Grande Discorde, Marx-Bakounine, textes rassemblés par Georges Ribeill.
4e de couverture : La grande discorde, qui a longtemps divisé, jusqu'à nos jours, les deux tendances, dites "autoritaire" et "libertaire" du mouvement ouvrier anticapitaliste, est illustrée par les textes écrits l'un contre l'autre par les deux rivaux de la Ire Internationale. On trouvera ici, soigneusement présentés et annotés, l'ensemble de ces écrits (de leurs premiers contacts en 1844 à la mort de Bakounine en 1876) qui formulèrent le mieux des positions qui opposaient autant les deux hommes que des fractions su prolétariat, tous également résolus à bâtir un autre monde, débarrassé de l'exploitation capitaliste.
Extrait n°1 : Pour eux tous, il ne s'agit guère de l'affranchissement social et politiques des peuples : le vieux [Bakounine] - dans son amour-propre frivole - se jettera toujours dans toutes les combinaisons où il comptera jouer un rôle évident de dictateur, et par conséquent, il intriguera et conspirera toujours - non pas contre tous ceux qui ont osé faire quelque chose sans lui, qui ont osé créer quelque institution, quelque organe - dans l'intérêt du peuple mais où lui, Bakounine, ne pourra pas figurer.
Extrait n°2 : Netchaïev est très dangereux, parce qu'il commet journellement des actes, des violations de confiance, des trahisons, contre lesquels il est d'autant plus difficile de se protéger qu'on en soupçonne à peine la possibilité.
Extrait n°3 : Un État, un gouvernement, une dictature universelle ! Le rêve des Grégoire VII, des Boniface VIII, des Charles Quint et des Napoléon, se reproduisant sous des formes nouvelles, mais toujours avec les mêmes prétentions, dans le camp de la démocratie socialiste ! Peut-on s'imaginer quelque chose de plus burlesque, mais aussi de plus révoltant ?
Extrait n°4 : Les papes ont eu au moins pour excuse la vérité absolue qu'ils disaient tenir en leurs mains de par la grâce du Saint-Esprit et en laquelle ils étaient censés de croire. M. Marx n'a point cette excuse, et je ne lui ferai pas l'injure de penser qu'il s'imagine avoir scientifiquement inventé quelque chose qui approche de la vérité absolue.
Extrait n°5 : Les attaques du maître étaient tellement conformes au goût des bourgeois que le Times, à l'occasion de la grande grève des tailleurs de Londres en 1866, fit à Proudhon l'honneur de le traduire et de condamner les grévistes par ses propres paroles.
Extrait n°6 : Si la société future devait être calquée sur le modèle de l'alliance, section russe, elle dépasserait de beaucoup le Paraguay des Révérends Pères jésuites, si chers à Bakounine.
Un pouvoir de plus en plus autoritaire et répressif
La lente dérive vers le fascisme de tous les régimes en Europe se confirme actuellement en Grèce, comme ailleurs. Elle se caractérise un peu partout par des éléments précis :
– des lois de plus en plus dures contre les migrants, les solidaires et les collectifs en luttes ;
– des tribunaux de plus en plus sévères ;
– des gouvernements de plus en plus arrogants et décomplexés dans leurs délires autoritaires ;
– une police de plus en plus violente et omniprésente ;
– une armée qui se positionne clairement en second rideau, avec des moyens à la hausse et des manœuvres dont l’objet principal est la répression d’une hypothétique insurrection sociale ;
– un contrôle bureaucratique et technologique de plus en plus oppressant de nos vies toutes entières, sans séparation réelle entre la sphère publique et la sphère privée ;
– un objectif avoué de censurer progressivement de toute parole prétendument menaçante contre le système politique ou ses représentants, au prétexte qu’elle représenterait un « danger pour l’ordre social et la paix civile ».
Une fois de plus, ce qui se passe en Grèce donne à réfléchir sur ce qui se prépare également ailleurs en Europe, comme un laboratoire, une ligne de front. En effet, l’exemple grec a permis d’expérimenter, d’année en année, à la fois le durcissement du capitalisme et de la société autoritaire sur le continent, mais aussi différentes formes de résistances.
« Le seuil juridique entre le délit et le crime a été déplacé, notamment pour les actions collectives, avec des conséquences délirantes »
UN NOUVEAU CODE PÉNAL POUR RÉPRIMER LES OPPOSANTS
En Grèce, ce jeudi, le code pénal a encore été modifié ! Une fois de plus, la droite au pouvoir s’est acharnée à durcir la loi contre le mouvement social, malgré l’opposition des partis de gauche. Comme à chaque fois, un cheval de Troie a été utilisé pour justifier le renforcement des peines, dans les médias dominants : « la répression des violences domestiques », en particulier celles faites aux femmes.
Sauf que, dans la réalité, il s’agit plutôt d’un arsenal de plus contre toutes les actions de résistance au sein de la base sociale. Désormais en Grèce, on peut être poursuivi pour des broutilles et aller en prison pour des motifs auparavant secondaires. Le seuil juridique entre le délit et le crime a été déplacé, notamment pour les actions collectives, avec des conséquences délirantes.
Conférence-débat sur le nouveau code pénal et la criminalisation du mouvement social
Déjà, en 2022, le gouvernement grec avait modifié l’article 187A du code pénal qui, désormais, qualifie d’organisation criminelle tout collectif d’au moins trois personnes menant ensemble des actions illégales, même mineures. Cette loi vise en priorité le groupe anarchiste Rouvikonas qui est en première ligne, dans le collimateur du pouvoir, en tant qu’opposition politique réelle sur le terrain et agissant quotidiennement en soutien de la base sociale, dans la lutte et la solidarité, avec une côte de popularité qui ne cesse de monter. Le bras de fer entre l’État et Rouvikonas ne cesse de se durcir et son issue pourrait être explosive dans les temps qui viennent, trois ans après le scandale de la fabrique de faux témoignages par la police contre deux membres du groupe anarchiste, heureusement innocentés lors d’un procès retentissant en novembre 2021 (rappel des faits : http://blogyy.net/2021/11/25/anarchistes-7-0-etat-grec-%e2%98%85-merci-a-tous-les-soutiens/ )
Archive de novembre 2021 concernant l'odieuse machination qui aurait pu envoyer en prison à perpétuité deux militants innocents
Traduction de la presse qui confirme la machination contre les anarchistes
Dessin de presse confirmant la machination et rappelant d’où vient la vraie violence
Désormais, n’importe quel collectif de lutte peut aisément se retrouver dans le même cas : lutte écologiste, lutte sociale, lutte syndicale ou action solidaire avec les sans-papiers, tout le monde est concerné ! En d’autres termes, le pouvoir veut criminaliser les luttes au point de classer en organisation terroriste des collectifs qui n’ont jamais tué personne et se limitent à des dégâts matériels. Cette nouvelle marche franchie est une véritable menace pour tout le mouvement social en Europe. N’importe quel groupe pratiquant un peu de sabotage ou bloquant des événements pourrait subir cette épée de Damoclès judiciaire, ailleurs sur le continent.
Les deux conséquences principales ? D’une part, des sanctions beaucoup plus lourdes et, d’autre part, ces sanctions frapperaient tous les membres identifiés d’un même collectif et pas seulement les auteurs de l’acte ayant entrainé les poursuites.
La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la vérité. » George Orwell, 1984
UNE NOVLANGUE INVERSANT CE QUI EST VITAL ET CE QUI EST MORTIFÈRE.
En observant les éléments de langage déjà utilisés en France et dans tout l’ouest de l’Europe, on remarque que l’emploi du mot « terrorisme » est désormais utilisé pour tout et n’importe quoi, par exemple le néologisme « écoterroriste » ou « djihadiste vert », contre les zadistes de Notre-Dame-des-Landes et maintenant contre le chantier de l’autoroute A69 dans le Tarn. Produit à dessein par le pouvoir, ce glissement sémantique vise à entretenir la confusion entre des défenseurs de la vie, en l’occurrence de la nature, et des individus qui massacrent aveuglément une population dans le but de la terroriser. C’est une façon d’inverser les rôles de la part d’un pouvoir politique qui ne cesse de jouer avec la peur.
Idem en Grèce où l’expression « organisation criminelle » est devenue très courante dans les médias dominants, par exemple dans les émissions de télé les plus abrutissantes équivalentes à celles de C8 et CNews en France.
« interdire, d’ici quelques années, l’essentiel de la propagande révolutionnaire dont le but est de renverser le régime faussement démocratique et profondément inégalitaire »
LE RETOUR PROGRESSIF DE LA CENSURE
L’autre objectif avoué du gouvernement grec est de punir toute parole menaçante contre le système politique ou ses représentants, au prétexte qu’elle représenterait un « danger pour l’ordre social et la paix civile ». Autrement dit, le processus vise à censurer progressivement le mouvement social, en particulier à lui interdire, d’ici quelques années, l’essentiel de la propagande révolutionnaire dont le but est de renverser un régime faussement démocratique et profondément inégalitaire.
Ce projet ressemble fort à une réactivation des lois scélérates qui avaient été mises en place dans les années 1920 en Grèce (visant surtout les communistes à l’époque) et le 11 décembre 1893 puis surtout le 28 juillet 1894 en France (interdisant tout type de propagande anarchiste).
LE RENFORCEMENT DE LA SURVEILLANCE
Autre volet du durcissement du régime en Grèce : le renforcement de la surveillance de la population, notamment avec du matériel de renseignement made in France, comme souvent ces dernières années dans tout le bassin méditerranéen.
On se souvient, entre autres, du soutien des dirigeants politiques et économiques français au régime tunisien à la fin des années 2000, ce qui n’avait pas empêché la chute de Ben Ali début 2011, malgré l’arrivée d’un matériel important. Michèle Alliot-Marie avait même proposé par la suite, le 12 janvier 2011, d’envoyer les CRS et gardes-mobiles français aider la police tunisienne à mater les manifestants, alors même qu’elle commençait à tirer à balles réelles.
Mitsotakis et Macron alliés dans les pires domaines : surarmement, surveillance massive des opposants, nouveaux camps pour enfermer les exilé.e.s, grands travaux inutiles et nuisibles…
En Grèce, l’utilisation à grande échelle de logiciels espions et de systèmes d’écoutes téléphoniques (par mots clés utilisant l’IA) ne sont pas seulement utilisés contre les collectifs en lutte, mais aussi contre les opposants politiques (plusieurs affaires récentes pour violations de la vie privée, mais le premier ministre a été sauvé in extremis par… un changement de procureur) et très souvent aussi contre des journalistes. La surveillance des journalistes grecs est particulièrement étouffante quand leur spécialité concerne la corruption au sein du pouvoir politique et économique.
Pire encore, quand des journalistes s’occupent de la corruption dans la police. C’était le cas du journaliste Giorgos Karaivaz qui a été assassiné devant chez lui en 2021, de façon très bizarre, et dont l’enquête a complètement été bloquée, malgré les demandes répétées de Reporters sans frontières :
https://rsf.org/fr/assassinat-de-giorgos-karaivaz-les-autorit%C3%A9s-grecques-ont-elles-quelque-chose-%C3%A0-cacher
La Grèce se situe aujourd’hui à la 108e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.
Giorgos Karaivaz, un journaliste qui dérangeait de plus en plus l’État grec et sa police
Qui tire les ficelles ? En Grèce, la loi sur les services de renseignement a été modifiée et les a placé désormais sous le contrôle direct du… premier ministre ! Tout cela, ajouté à l’augmentation de la répression policière en Grèce, a poussé la gauche européenne a faire voter une résolution sans précédent, il y a deux semaines, au Parlement européen, tirant « la sonnette d’alarme » contre l’évolution toujours plus autoritaire en Grèce :
https://www.europarl.europa.eu/news/fr/press-room/20240202IPR17312/preoccupations-quant-aux-menaces-qui-pesent-sur-les-valeurs-de-l-ue-en-grece
Une indignation bienvenue, mais facile, quand on sait ce que certains de ces partis sont capables de faire au pouvoir.
LA CRISE QUI NE DIT PAS SON NOM
Depuis une vingtaine d’années, les pseudo démocraties prétendent surtout « faire barrage à l’extrême-droite », mais surfent sur la vague autoritaire en durcissant tout autant le capitalisme que son dispositif d’autoconservation. Rien d’étonnant ! « Le fascisme est le stade ultime du capitalisme en temps de crise », quand son masque tombe et que ses illusions ne suffisent plus à imposer un ordre social archaïque, à la fois liberticide et inégalitaire. Une crise que décrivait ainsi Antonio Gramsci : « La crise consiste dans le fait que l’ancien ordre social meurt et que le nouveau tarde à naître », dans les ruines du premier.
Toute crise, qu’elle soit politique, sociale, écologique ou les trois à la fois, est aussi une crise de sens. Une crise qui questionne l’existence toute entière : ses moyens et ses buts, pour chacun comme pour le collectif. C’est dans cette crise de sens que nous sommes plongés aujourd’hui, dans un trouble profond qui nous montre que nous sommes dans l’impasse à tous les niveaux, à commencer par le système politique qui n’est pas réellement démocratique et qui est la clé du problème.
« La clé du problème » (merci à Kedistan pour l’image)
Voilà pourquoi le pouvoir économique, qui détermine le pouvoir politique grâce à sa possession des médias dominants qui lui permettent de fabriquer l’opinion, a clairement choisi de pousser médiatiquement l’une de ses pièces maitresses : le fascisme. Une sorte de joker utilisable en dernier ressort, quand c’est nécessaire, quand les paillettes du spectacle ne suffisent plus à déformer la réalité, quand la stabilité du régime est compromise. Comme le disait Durruti : « Aucun gouvernement ne combat le fascisme pour le détruire. Lorsque la bourgeoisie s’aperçoit que le pouvoir lui échappe, elle appelle le fascisme pour conserver ses privilèges. »
Mais il ne s’agit pas d’une rupture totale dans la façon de gouverner : c’est juste un raidissement de l’autorité, à toutes les échelles, qui se justifie au moyen d’une opinion publique excitée à cette intention par des médias qui claironnent sans cesse cette prétendue nécessité de « plus d’autorité ». Rien d’étonnant que les pires ennemis du monde autoritaire soient les premiers sur la liste.
LA GRÈCE, REINE DES LEURRES MÉDIATIQUES
En France, les présidents successifs ne s’embarrassent pas d’états d’âmes pour tenter d’améliorer leur image en récupérant celle des résistants du passé. Sarkozy l’a fait en montant au plateau des Glières, déclenchant la riposte de Stéphane Hessel et des Citoyens Résistants d’Hier et d’Aujourd’hui (CRHA), et Macron pareillement en accompagnant le couple Manouchian au Panthéon sans laisser leur camarade survivant venir s’exprimer durant la cérémonie.
Cela leur permet de faire croire qu’ils sont du bon côté : celui des défenseurs de la liberté et de l’égalité, et de redorer le blason d’un capitalisme qui prétend être la fin de l’Histoire.
« Les présidents successifs ne s’embarrassent pas d’états d’âmes pour tenter d’améliorer leur image en récupérant celle des résistants du passé. »
En Grèce, dans la même veine, Mitsotakis vient de légaliser le mariage homosexuel et la possibilité d’adopter, neuf ans après Tsipras qui, le premier, avait accordé aux couples de même sexe la possibilité de se pacser. Par contre, il est toujours aussi difficile pour les migrants homosexuels pourchassés de trouver asile en Grèce.
Excepté quand la main d’œuvre sous payée vient à manquer pour le capitalisme, certaines années en Grèce. C’est justement le cas depuis l’année passée : à force de fermer les frontières, l’État a gêné le bon fonctionnement de l’exploitation capitaliste dans les campagnes et le pouvoir économique s’est aussitôt fâché auprès du pouvoir politique qui doit servir ses intérêts. Voilà pourquoi, en contradiction totale avec sa ligne politique contre l’immigration, le gouvernement grec a mis sur pied un permis de séjour provisoire destiné à certains sans-papiers : uniquement ceux qui travaillent parmi les 180.000 ouvriers agricoles, qui peuvent présenter une promesse d’embauche pour l’année à venir et qui peuvent prouver être en bonne santé. Ce permis de séjour exceptionnel est valable trois ans et ne sera accordé qu’une seule fois.
https://www.infomigrants.net/fr/post/53972/la-grece-lance-un-permis-de-sejour-pour-les-travailleurs-sans-papiers
« À force de fermer les frontières, l’État grec a gêné le bon fonctionnement de l’exploitation capitaliste dans les campagnes »
Bref, le capitalisme est au-dessus de tout. Le racisme d’État et la violence de l’autorité ne sont que des moyens de circonstance, des variables ajustées en fonction des besoins, au fil des années, pour fabriquer l’opinion, maintenir l’ordre, servir et protéger les intérêts de ceux qui ont le vrai pouvoir, c’est-à-dire le pouvoir économique : ceux qui feront la pluie et le beau temps, tant que nous ne remettrons pas complètement en question la répartition des richesses et notre façon de prendre les décisions.
Manifestation étudiante du 8 février 2024 à Athènes (photo Mario Lolos).
DES MANIFESTATIONS NOMBREUSES DONT PERSONNE NE PARLE
Durant ce mois de février en Grèce, les manifestations se succèdent, semaine après semaine, à commencer par celles des étudiants contre la privatisation des universités et les prix élevés qui se préparent.
Comme chaque semaine, énormément de monde à la manifestation étudiante du 8 février 2024 à Athènes (photo Mario Lolos)
Cortège anarchiste dans la manifestation étudiante du 8 février 2024 à Athènes (photo Nikolas Georgiou)
Cortège anarchiste dans la manifestation étudiante du 16 février 2024 à Athènes (photo Nikolas Georgiou)
Comme souvent, une charge policière contre la manifestation étudiante du 1er février 2024 (photo Mario Lolos)
Les charges policières sont monnaie courante, mais la riposte ne manque pas. Une fois de plus, le pouvoir ne tient que par sa police, c'est-à-dire la fonction principale de l'État pour la classe dirigeante.
Riposte contre les violences policières durant la manifestation étudiante du 1er février 2024 (photo Mario Lolos)
Les retraités manifestent aussi, car ils n’arrivent plus à vivre de leur pension misérable, alors que les prix des produits de première nécessité n’arrêtent pas de monter ! Parmi les revendications : la santé gratuite.
Manifestation des retraités contre la misère, le 13 février 2024 à Athènes (photo Nikolas Georgiou)
Des manifestations nombreuses (photos de Mario Lolos et Nikolas Georgiou) dont personne ne parle en France... des fois que ça donnerait des idées!
Mais malheureusement, toujours pas de grève générale reconductible à l’horizon, alors que c'est précisément la hantise des pouvoirs économique et politique. Dommage !
« La colline de Strefi va rester sauvage » au cœur du quartier d’Exarcheia à Athènes
UNE BELLE VICTOIRE À EXARCHEIA : LA COLLINE DE STREFI EST LIBÉRÉE !
Après des mois d’une lutte intense, la police et les investisseurs ont finalement quitté la colline centrale du quartier d’Exarcheia : la verdoyante Strefi. Ce lieu de ballades, de rencontres, d’événements artistiques et sportifs, d’actions sociales et politiques est à nouveau libre et sauvage. Un lieu ouvert à toutes les initiatives, à l’autogestion, à l’horizontalité. Un lieu qui fait à nouveau l’objet d’assemblées pour penser ensemble « un autre futur ».
Proverbes et maximes de Maguy Porète
1 - Il ne faut pas seulement vouloir l'effondrement de la réalité capitaliste du monde - qui est déjà indubitable -, il faut conspirer* avec ledit monde à le refonder comme cette poésie réelle qu'il est réellement, ce qui s'avère plus difficile.
* Au sens de "respirer ensemble".
2 - L’écœurement, c’est l’ensemble innervé de ce que j’éprouve, et dont ma raison sait faire quelque chose.
3 - Ciel étoilé n'a pas d'oreille.
4 - La bêtise enfiellée d'un capitaliste est toujours si ductile qu'elle peut s'étendre à l'infini, et sans jamais rompre.
5 - Croire qu'un bourgeois au pouvoir peut faire le bien, c'est s'en tenir à l'état de ce sectateur persuadé d'être conduit au septième ciel à chaque fois qu'il se fait violer par son gourou.
6 - A chaque fois qu'un croyant prétend que Lucifer est père et maître du mensonge, demande-toi par quel miracle il a la certitude de ne pas être lui-même possédé par le diable ; prêchant une religion, le croyant ne passe-t-il pas en effet son temps à mentir ?