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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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1 janvier 2009

Soutien aux inculpés du 11 novembre

    Le 11 novembre dernier, neuf personnes ont été arrêtées à Tarnac, petit village de Corrèze, et mises en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Elles sont accusées, en particulier, d’avoir participé à la destruction de caténaires sur certaines lignes de la SNCF, destructions qui ont provoqué plusieurs retards importants de trains sur ces mêmes lignes.

    Toutefois, lors des perquisitions, la police n’a trouvé aucune preuve, aucun signe tangible qui puisse justifier d’une façon ou d’une autre une telle accusation, et tout tend plutôt à démontrer qu’il s’est agi pour la domination de réaliser un coup de force contre des gens dont l’opposition politique radicale ne fait en effet aucun doute.

    Il faut rappeler ici, afin d’être aussi claire dans notre propos que nous le pouvons, que « radicale » ne signifie nullement « extrême », mais : « ce qui va à la racine des choses ». Or dans le cas qui nous occupe, et qui a trait au petit groupe des inculpés corrézien, la radicalité de sa pensée a bel et bien tout d’une évidence, puisqu’il est patent pour qui a lu ses essais que ceux-ci visent le capitalisme à sa racine, absolument. L’intérêt d’une telle pensée est majeur au moment même où nous assistons à une crise sans précédent de la civilisation du spectacle, d’autant plus que cette « cellule invisible » (comme aime à les nommer la domination) ne se contentait pas de penser et critiquer un capitalisme plus ou moins agonisant : elle en tirait aussi pleinement les conséquences, tant dans son mode de vie (refus du travail salarié, récupération des moyens de production, communauté d’affinités électives etc...) que dans les actions ponctuelles qu’elle peut être amener à faire contre la société du spectacle. Aussi, que les neufs de Tarnac aient ou non participé à la destruction des caténaires de la SNCF nous importe peu, car l’accusation dont il font l’objet – terrorisme – reste quoi qu’il en soit plus qu’excessive. Qu’y-a-t-il de comparable entre ce qui vient par exemple de se passer en Inde, le 11 septembre 2001, et la destruction d’une caténaire, qui, il y a quelques années seulement, aurait encore été classée parmi les actes de délinquance mineure, et que nous pourrions définir quant à nous – et ici pour l’heure nous n’engageons que nous – comme un acte de résistance.

    Il s’agit donc pour nous de ne pas laisser passer cette sorte de « Patrioct’Act » à la française, qui fait de tout acte de délinquance ou de désobéissance un acte terroriste. Il est à noter qu’une telle accusation a permis à la brigade anti-terroriste de maintenir les inculpés en garde à vue pendant 96 heures, et qu’elle permet ensuite de les incarcérer pendant trois à quatre ans avant que n’ait lieu le moindre procès. Des cinq personnes qui avaient été gardés en prison, trois ont été récemment remises en liberté, mais Julien Coupat (bêtement soupçonné d’être le chef de la bande), et son amie Yldun ont été maintenus en détention. A l’heure où nous sommes, les neufs de Tarnac sont de toutes façons toujours mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », et trois d’entre eux n’ont plus le droit de retourner chez eux, ni même de communiquer les uns avec les autres. Nous ne pouvons pas l’accepter, et c’est pourquoi nous avons organisé cette soirée, et aussi pourquoi nous en appelons à la création d’un comité de soutien permanent aux inculpés, à la fin de cette soirée, avec tous ceux qui le voudront bien.

    Le terrorisme n’est pas à Tarnac, il est dans les jeunes et vieilles têtes malades de la domination spectaculaire-marchande.

Comité de soutien à Saint-Etienne

P.S. : Notre comité tient aussi à rappeler combien certains « insurgés », ou non, de 2005, ont été emprisonnés de façon arbitraire, c’est-à-dire sans véritables enquête ou procès. Nous tenons à leur exprimer notre soutien, comme nous souhaitons affirmer ici aussi notre soutien aux « insurgés » grecs.

Pour nous contacter, on peut appeler au : 06-28-97-72-10

ou écrire à cette adresse : comitestephanois@gmail.com

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