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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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25 février 2016

Des voisins de la ZAD s'expriment !

Une prise de position que nous vous invitons fortement à relayer :

Ce soir une cinquantaine de voisins et voisines de la zad, habitant-e-s des bourgs alentours, ont tenu un point presse dans le village de Notre Dame des Landes pour exprimer leur ras-le-bol des "mises en scène anti-zad".

Voici la déclaration qu'ils/elles ont lu avant de répondre aux questions des journalistes :

DES VOISINS DE LA ZAD S'EXPRIMENT

NOUS, RESIDENTS, VOISINS DE LA ZAD

Sommes outrés par la propagande quasi quotidienne des « va-t’en guerre » qui se permettent en plus de parler en notre nom : « les habitants excédés » disent-ils.

Cela suffit ! Nous ne voulons plus être spectateurs des mises en scène anti-ZAD de Mr Retailleau et du couple Lamisse qui d’ailleurs n’habite plus là depuis des années, ni des mensonges grossiers de Mr Valls et consorts sur les soi-disant activistes ultra violents qui rackettent volent et détruisent.

Nous ne bénéficions pas des 60 000 euros d’encart publicitaire payé par le conseil régional mais nous pouvons néanmoins témoigner de notre réalité d’habitants.

Déambulations champêtres ponctuées de rencontres enrichissantes, petit café offert ou simple bonjour, on se sent chez nous et en sécurité sur la ZAD.

Pour beaucoup d’entre nous c’est l’occasion de redécouvrir notre bocage et sa richesse, de renouer avec un territoire et ses habitants.

La ZAD ce n’est pas une forteresse isolée mais au contraire un lieu foisonnant où se construisent des projets de vie basés sur l’échange solidaire et les valeurs humanistes. En ce sens, pour nous, la ZAD fait partie de la dynamique et de la vie de nos communes.

A ce titre nous sommes heureux d’accéder aux productions faites sur place : pain, légumes, fromages, lait ; d’accéder aux projets culturels qui y germent, aux rencontres où l’on réfléchit sur l’avenir de notre territoire avec ceux qui y vivent et qui luttent pour le préserver.

Pour nous il est urgent de dénoncer les stigmatisations orchestrées par ceux qui veulent nous diviser et décrédibiliser notre lutte.

Sachez que nous « des habitants indignés » nous serons aux côtés de tous ceux que l’on veut expulser de la ZAD.

C’est pourquoi le 27 février nous serons présents dans la mobilisation contre l’aéroport et contre toutes les expulsions.

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17 février 2016

Un texte d'occupant-e-s de la zad

Un texte d'occupant-e-s de la zad

Face au jeu de dupe de la consultation publique,
continuons à construire un avenir sans aéroport
continuons la lutte !

Ce texte émane, à chaud, d'un groupe d'habitant-e-s de la zad et n'est pas une prise de position commune du mouvement d'occupation.

 

Le « référendum » annoncé jeudi 11 février est un dispositif piégé lancé par un gouvernement incapable de faire face à la montée en puissance du mouvement anti-aéroport dans toute sa diversité : habitants de la zad, paysans, riverains, associations, habitants des bourgs et villes de la région ainsi que de la France entière. Cette consultation locale, qui se présente comme le nec plus ultra de la « participation démocratique », est en réalité un cadeau empoisonné. Il nous est offert par un président à bout de souffle et par quelques élus verts prêts à toutes les trahisons qui se disaient les alliés politiques de la lutte et qui s'en révèlent ici objectivement les pires ennemis.

Voici la forme que prend dès à présent ce leurre :

Les élus locaux à qui Hollande a confié d'organiser la consultation locale représentent une classe politique dirigeante unie depuis des années pour défendre le projet d'aéroport, conforter son pouvoir et assurer les intérêts économiques de Vinci et des lobby patronaux. Ce sont eux qui sont censés choisir unilatéralement les modalités et l'envergure de la consultation, et en aucun cas les principaux concernés : les habitants et paysans de la zad et des alentours, ou encore les associations et opposants qui ont assuré tout le travail de contre-expertise et d'information à ce sujet.

Ceux qui organiseront la consultation sont les mêmes qui ont les moyens de dépenser des dizaines de milliers d'euros d'encarts publicitaires dans les journaux, sites web et sur les panneaux pour se payer des campagnes pro-aéroport ou appeler à l'expulsion de la zad. Leur statut d'élus et leurs réseaux leur assurent une audience quotidienne quand bien même ils répètent en boucle les mêmes phrases vides.

Ce sont les mêmes ou leurs prédécesseurs qui, comme le CéDpa l'a prouvé il y a quelques jours, ont falsifié grossièrement la consultation publique et les calculs des intérêts comparatifs entre le maintien de Nantes-Atlantique et la construction d'un nouvel aéroport. Ce sont eux qui ont refusé jusqu'à maintenant de rendre publiques les études sur lesquelles ils s'appuyaient pour justifier leur nouvel aéroport.

Nous savons par ailleurs que les arènes de la politique-spectacle et l'ambiance de campagne électorale nous réservent les attaques les plus basses dans les mois à venir. La semaine dernière encore, le président de région Retailleau n'hésitait pas - entre autres mensonges et coups tordus à base de faux voisins ou d'exactions fantasmées - à truquer sa propre pétition « anti-zadistes ». Le piratage du site web de la région a révélé, photos à l'appui, au moins un tiers de fausses signatures. Béatrice Lamisse, mascotte de sa campagne, n'avait d'ailleurs pas hésité à y apposer la sienne quatre fois d'affilée dès le premier jour. Il se pourrait bien malgré tout que le « non » à l'aéroport l'emporte. Lors du dernier grand référendum en France sur le Traité établisant une constitution pour l'Europe en 2005, le résultat négatif du scrutin n'a pas empêché de passer la majorité du texte en force au parlement 3 ans plus tard. Pour beaucoup ce fut la fin d'une certaine croyance dans la politique institutionnelle et dans le pouvoir des urnes.

Un référendum sur l'aéroport serait une nouvelle fiction politique où les uns et les autres ne joueront en aucun cas à armes égales. Pour nous, le sort de ce précieux bout de bocage doit être pris en charge avant tout par ceux et celles qui l'aiment et en prennent soin, celles et ceux qui le cultivent et l'arpentent au quotidien, habitent sur place ou dans le voisinage. Mais la mobilisation aujourd'hui internationale contre ce projet montre aussi que les questions liées à la sauvegarde des terres agricoles, à la biodiversité, aux enjeux climatiques, mais aussi à l'uniformisation métropolitaine et mercantile du monde, ne peuvent se résumer à un choix local. Que l'on y vive en permanence ou que l'on ait traversé quelques fois la France pour le défendre, l'histoire du bocage de Notre-Dame-des-Landes est avant tout une affaire sensible, faite de rencontres et de solidarités concrètes, de chair, de larmes et de joies innombrables. Son destin ne peut en aucun cas être soldé froidement par quelques bulletins de vote censés donner la voix d'une majorité abstraite et lointaine.

Pour notre part, face à ce jeu de dupe et au grand spectacle à venir, nous continuerons à faire ce qui est pour nous décisif : défendre des idées et pratiques bien réelles sur le terrain. Nous ne cesserons d'y faire émerger concrètement des possibilités de sortir du désastre environnemental et social, ainsi que du perpétuel chantage au chômage et à la croissance. Nous persisterons à lutter activement sur la zad et en dehors pour ce que nous croyons juste et nécessaire, que cela soit validé ou pas par les instituts de sondage, par les urnes et par ce que les éditorialistes veulent bien nous dire de l' « opinion publique ».

Quoi qu'il arrive et contrairement au désir de Hollande de casser le mouvement réel, la consultation publique annoncée ne fera pas taire les espoirs nés dans le bocage. Ils sont devenus partout emblématiques des possibilités de résistance à l'aménagement marchand et sécuritaire du territoire et de nos existences. Des dizaines de milliers de personnes continueront à se battre non seulement pour le rejet de l'aéroport mais aussi pour la possibilité que s'inventent des communes libres et des vies belles !

Nous appelons à être d'autant plus nombreux le 27 février pour faire une nouvelle démonstration de l'assise du mouvement, assumer que nous empêcherons tout démarrage des travaux en octobre ou plus tard, et célébrer l'avenir de la zad.

Nous appelons à poursuivre et renforcer les actions, dans les semaines et mois qui viennent, pour l'abandon définitif du projet d'aéroport.

Des occupant-e-s de la zad, le dimanche 14 février 2016

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