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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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10 novembre 2020

L'imposture antispéciste

Ariane Nicolas, L'imposture antispéciste

L'imposture antispéciste, de Ariane Nicolas.

4e de couverture : L'antispécisme exige aujourd'hui violemment la "libération" des bêtes. Cela supposerait d'interdire tout produit d'origine animale, ainsi que des pratiques jugées "oppressives" (équitation, chasse, corrida, zoos...), voire de préférer la vie d'un chimpanzé à celle d'un handicapé mental. L'antispéciste est au végane ce que l'intégrisme est au croyant.

Ce courant dispose de théoriciens influents, comme Peter Singer, et de relais politico-médiatiques, comme l'association L214 ou le Parti animaliste. Or la disposition des animaux à souffrir ne suffit pas à leur donner des droits fondamentaux sur le modèle des droits de l'homme. Il est également malhonnête d'enrôler dans une telle cause le féminisme et l'antiracisme. Enfin cette utopie cache mal ses liens avec le transhumanisme...

Les "libérateurs" des animaux apparaissent alors davantage comme le symptôme d'une société qui s'invente une idéologie pour mieux affronter le vide qui la ronge : productivisme sans fin, industrie agro-alimentaire devenue folle, perte du lien social, destruction de la planète... Mais ce n'est pas en faisant de l'animal un nouveau messie que nous infléchirons notre destin.

Extrait n°1 : Le terme "antispécisme" est l'antonyme de "spécisme", un mot inventé en 1970 par le psychologue britannique Richard D. Ryder. La sonorité de ce néologisme est volontaire (les antispécistes ne laissent rien au hasard). Elle fait écho aux termes "racisme" et "sexisme" : les animaux seraient victimes de discriminations et d'oppression au même titre que les Noirs ou les femmes en leur temps, lorsque leurs droits n'étaient pas pleinement reconnus constitutionnellement.

Extrait n°2 : Etes vous sûrs, comme Peter Singer l'affirme, que vous préféreriez tuer un être humain trisomique plutôt qu'un singe bien portant ? Le doute est permis. En réalité, Peter Singer fait de son propre jugement une vérité universelle, ce qui est un procédé fort enrichissant lorsqu'on lit Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, mais pose davantage de problèmes lorsque la vie de personnes est en jeu.

Extrait n°3 : A force de rejeter la souffrance en dehors des frontières de l'animalité, humaine ou non humaine, on risque de se priver d'une palette d'émotions complexes, qui donnent un sens à la vie.

Extrait n°4 : A quel degré d'insensibilité faut-il être parvenu pour se sentir légitime de préciser que "cela ne signifie pas qu'il faille abolir l'existence des anciens esclaves et de leur descendance" ? Par cette analogie chiens-esclaves, les deux auteurs ne laissent pas seulement entendre que la vie d'un chien serait comparable à celle d'un Noir : ils font comme si les Noirs devaient leur existence aux Blancs de la même manière que l'espèce canine devrait la sienne aux humains. Rayez la mention inutile...

Extrait n°5 : Le projet antispéciste vise bien au-delà de la lutte contre le réchauffement climatique. Il travaille à l'élaboration d'une nouvelle espèce humaine, dont la raison d'être serait la moralité. Pourtant, Homo sapiens n'a pas besoin de devenir Homo bonus pour parvenir à sauver la planète. Nous ne changerons pas d'ère en changeant d'être. S'il faut changer une chose, c'est le système dans lequel nous vivons. Pas l'espèce humaine.

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