Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
10 mars 2021

Le Bachelier

Jules Vallès, Le Bachelier

Le Bachelier, de Jules Vallès.

4e de couverture : Inspiré de la vie de Vallès lui-même, le roman nous entraîne dans le sillon de Jacques Vingtras, bachelier qui monte à Paris, où il rencontre espoirs politiques et désillusions amoureuses. Mais Le Bachelier est aussi une anti-biographie : Vallès ne pouvait se contenter de dresser le portrait d'un jeune homme ; il fait de l'irruption de l'élan révolutionnaire dans la vie du héros le véritable sujet de son livre.
Anticlérical et révolutionnaire, ce roman est avant tout une prise de position de l'écrivain pour la multitude des bas-fonds. Au traditionnel roman de formation, Vallès superpose un camaïeu de voix : cris des rues et titres de journaux font intrusion dans la conscience du narrateur et concourent à la bouleverser.
Acte d'insurrection romanesque, Le Bachelier rend leur voix à ceux que l'histoire littéraire avait réduits au silence.

Extrait n°1 : J'ai peur que tout au moins un professeur, un marchand de langues mortes n'arrive s'installer auprès de moi comme un gendarme.
Mais non, il n'y a qu'un gendarme sur l'impériale, et il a des buffleteries couleur d'omelette, des épaulettes en fromage, un chapeau à la Napoléon.
Ces gendarmes-là n'arrêtent que les assassins ; ou, quand ils arrêtent les honnêtes gens, je sais que ce n'est pas un crime de se défendre. On a le droit des les tuer comme à Farreyrolles ! On vous guillotinera après ; mais vous êtes moins déshonoré avec votre tête coupée que si vous aviez fait tomber votre père contre un meuble, en le repoussant pour éviter qu'il ne vous assomme.

Extrait n°2 : "Eh bien, oui, j'ai eu tort ! L'imprimeur s'appelle Fessequedoit ou Vadelavant ! J'ai eu tort... Il faut d'abord agir, et ne pas jeter des bâtons dans les roues du char qui porte la Révolution."

Extrait N°3 : Oh ! ma jeunesse ! Je t'avais délivrée du jug paternel, et je t'amenais fière et résolue dans la mêlée !
Il n'y a plus de mêlée ; il y a l'odeur de la vie servile, et ceux qui ont des voix de stentor doivent se mettre une pratique de polichinelle dans la bouche. C'est à se faire sauter le caisson, si l'on ne se sent pas le courage d'être un lâche !

Extrait n°4 : Mes luttes contre l'Empire se terminent toutes par des courbatures - des blessures piteuses font saigner mes pieds. C'est bête et honteux comme la fatigue d'un âne.

Extrait n°5 : J'ai quelquefois sauvé le grain du pauvre en apparaissant sur les bords d'un champ, couvert et la barbe au vent... Je faisais peur aux oiseaux et j'étais utile à l'agriculture. Sainte mission !

Publicité
Commentaires
Publicité