Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
24 octobre 2013

Le temps des cerises (deux versions)

Le temps des cerises - Jean-Baptiste Clément (1866), mis en musique en 1868 par Antoine Renard, interprété par Leny Escudero (1997) : Quand nous chanterons le temps des cerises / Et gai rossignol et merle moqueur / Seront tous en fête. / Les belles auront la folie en tête / Et les amoureux du soleil au cœur. / Quand nous chanterons le temps des cerises / Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court le temps des cerises / Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant / Des pendants d'oreilles. / Cerises d'amour aux robes pareilles (vermeilles) / Tombant sous la feuille en gouttes de sang. / Mais il est bien court le temps des cerises / Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

Quand nous en serons au temps des cerises / Si vous avez peur des chagrins d'amour / Évitez les belles. / Moi qui ne crains pas les peines cruelles / Je ne vivrai point sans souffrir un jour. / Quand vous en serez au temps des cerises / Vous aurez aussi des peines d'amour.

J'aimerai toujours le temps des cerises / C'est de ce temps-là que je garde au cœur / Une plaie ouverte. / Et Dame Fortune, en m'étant offerte / Ne pourra jamais fermer ma douleur. / J'aimerai toujours le temps des cerises / Et le souvenir que je garde au cœur.

 

(Interprété par Geike Arnaert en 2010)

Publicité
24 octobre 2013

Cinéma, prison et causeries populaires

affichecycle-cinéma prison 2013

5 films, 5 regards sur l’univers carcéral La question carcérale défraie régulièrement l’actualité et particulièrement en période pré-électorale. Politiques et média de masse déversent alors un torrent de communication de façon à orienter le débat entre une folie paranoïaque du tout sécuritaire et un politiquement correct passablement humaniste. Ainsi, vouloir abolir toute mesure d’enfermement, et en cela la prison est une problématique centrale, peut paraître incongru, déplacé, voire même vécu comme une provocation pour la grande majorité de nos concitoyens.

Avec ce cycle de films, suivis de discussions à la manière des "causeries populaires", nous vous invitons dans différents lieux [1] de la ville afin d’explorer des aspects variés de la réalité pénitentiaire et de porter auprès de vous cette question essentielle de l’enfermement comme torture inutile, étant criminogène, funeste et donc nuisible à la société, c’est-à-dire à chacune et chacun d’entre nous...

- OMBLINE [16/10/2013 - 20H - L’ENTRE-POTS CAFE] Film français de Stéphanes Cazes (2012 - 1h35min) avec Mélanie Thierry, Nathalie Becue, Corinne Masiero ...

Alors qu’elle est condamnée à trois ans de prison, Ombline découvre qu’elle est enceinte … On l’oublie trop souvent, les femmes aussi vont en prison et l’univers carcéral féminin est très peu évoqué dans nos quotidiens

- DOG POUND [06/11/2013 - 20H - LA GUEULE NOIRE] Film américain de Kim Chapiron (2010 - 1h31min - VOST) avec Adam Butcher, Trent McMullen, Arnol Pinnock ...

La prison pour mineurs ? Une cocotte-minute pleine de violence, et parfois cela explose malgré les soupapes … Comment peut-on ainsi imaginer que ces délinquants juvéniles se réadapteront au sein de la société ?

- ZONZON [20/11/2013 - 20H - L’ENTRE-POTS CAFE] Film français de Laurent Bouhnik (1998 - 1h42min) avec Pascal Greggory, Gaël Morel, Jamel Debbouze ...

Pourquoi le présenter car presque tout le monde l’a déjà vu ? Et bien nous vous invitons à le redécouvrir : c’est l’un des films grand public les plus justes traitant de la situation carcérale contemporaine en France.

- THE ROAD TO GUANTANAMO [04/12/2013 - 20H - LA GUEULE NOIRE] Film anglais de Michael Winterbottom et Mat Whitecross (2006 - 1h35min - VOST) avec Riz Ahmed, Christopher Fosh, Mark Holden ...

L’histoire vraie de jeunes anglais incarcérés dans la prison de Guantanamo. Voici comment les grandes démocraties de la planète traitent leurs opposants. Pour ce qui est des principes démocratiques et des Droits humains : "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais". à découvrir … surtout dans le contexte géopolitique actuel.

- HUNGER [18/12/2013 - 20H - LE PETIT CAFE] Film anglo-irlandais de Steve McQueen (2008, 1h40min - VOST) avec Michael Fassbender, Stuart Graham, Brian Milligan ...

La lutte des prisonniers de l’Irish Republican Army (IRA), dans la prison de Maze, en Irlande du Nord. Bobby Sand et ses compagnons mènent, nus sous leurs couvertures, grèves de l’hygiène (Blanket and No-Wash Protest) et de la faim (Hunger Strike) afin de recouvrer leur statut de prisonniers de guerre.

23 octobre 2013

Vie et opinions de Tristram Shandy

Vie et opinions de Tristram Shandy (1760)

Vie et opinions de Tristram Shandy, de Laurence Sterne, vers 1760.

Extrait n°1 : Je crois avoir dit que cette bonne personne ne jouissait pas d'un mince prestige dans notre village et ses alentours, sa réputation s'étendant jusqu'à l'extrême limite de sa "sphère d'influence". Tout être vivant, qu'il porte ou non une chemise sur le dos, est ainsi environné d'une sphère d'influence et je demande seulement à Votre Grâce, quand on lui dira qu'une telle sphère était d'un grand poids en ce monde, de l'imaginer dilatée ou contractée proportionnellement au rang, à la profession, à la science, aux capacités, à la hauteur et profondeur (dans les deux sens) du personnage considéré.

Extrait n°2 : Aristote dit dans son grand ouvrage qu'un homme, quand il pense au passé, baisse son regard vers la terre et qu'il l'élève vers le ciel s'il songe au futur.
Mon oncle Toby ne devait penser ni à l'un ni à l'autre car son regard demeurait horizontal.

Extrait n°3 : Tandis que les gens du commun, guidés par ces lumières, s'affairaient à descendre au fond du puits où la Vérité tient sa petite cour, les savants n'en étaient pas moins occupés à en pomper l'eau dans les conduits de leur dialectique : eux ne recherchaient pas les faits : ils raisonnaient.
La Faculté, plus que tout autre corps savant, eût projeté des flots de lumière sur le sujet si elle avait pu ne pas le mêler à ses disputes sur le goître et l'enflure œdémateuse ; elle n'y réussit malheureusement pas, bien que le nez de l'étranger n'eût pas plus à faire avec l'œdème qu'avec le goître.
Il fut toutefois démontré de façon très satisfaisante qu'une masse aussi pesante de matière hétérogène ne pouvait croître sur le nez par congestion et conglomération, tandis que l'enfant était encore in Utero, sans rompre l'équilibre statique du fœtus et sans le faire choir la tête la première neuf mois avant terme.
Certains opposants accordèrent la thèse mais nièrent les conséquences.

Extrait n°4 : Il n'est pas étonnant qu'Eudamidas, fils d'Archimadas, ayant ouï Xenocrate disputer de la sagesse à soixante-dix ans, ait demandé gravement à quel âge le vieillard comptait user de cette sagesse dont il recherchait et discutait encore la nature.

23 octobre 2013

Contributions à la guerre en cours

Contributions à la guerre en cours (2009-2001)

Contributions à la guerre en cours, Tiqqun, éditions La fabrique, (réunion de textes déjà parus en 2001 dans la revue Tiqqun n°2)

Extrait n°1 : La communauté ne désigne jamais un ensemble de corps conçus indépendamment de leur monde, mais une certaine nature des rapports entre ces corps et de ces corps avec leur monde.

Extrait n°2 : Chaque corps, pour devenir sujet politique au sein de l'État moderne, doit passer à l'usinage qui le fera tel : il doit commencer par laisser de côté ses passions, imprésentables, ses goûts, dérisoires, ses penchants, contingents, et il doit se doter en lieu et place de cela d'intérêts, eux certes plus présentables, et même représentables. Ainsi donc, chaque corps pour devenir sujet politique doit-il procéder à son autocastration en sujet économique. Idéalement, le sujet politique se sera alors réduit à une pure voix.

Extrait n°3 : A chaque instant de son existence, la police rappelle à l'État la violence, la trivialité et l'obscurité de son origine.

Extrait n°4 : L'Empire ne conçoit pas la guerre civile comme un affront fait à sa majesté, comme un défi à sa toute-puissance, mais simplement comme un risque. Ainsi s'explique la contre-révolution préventive que l'Empire n'a de cesse de livrer à tout ce qui pourrait occasionner des trous dans le tissu biopolitique continu. A la différence de l'État moderne, l'Empire ne nie pas l'existence de la guerre civile, il la gère.

Extrait n°5 : Sous l'Empire, les formes classiques du capitalisme se survivent, mais comme formes vides, comme purs véhicules au service du maintien des dispositifs. Leur rémanence ne doit pas nous leurrer : elles ne reposent plus en elles-mêmes, elles sont devenues fonction d'autre chose. DÉSORMAIS, LE MOMENT POLITIQUE DOMINE LE MOMENT ÉCONOMIQUE. L'enjeu suprême n'est plus l'extraction de plus-value, mais le Contrôle.

23 octobre 2013

La rébellion française, 1661-1789

La Rebellion Française (2002)

La rébellion française, 1661-1789, de Jean Nicolas, 2002.

Extrait n°1 : Les foules se rassemblent aux cris de Caroi, Caroi - "qui est, lit-on dans un rapport, le mot excitant sédition dans cette province comme gabeleux et maltôtier dans les autres". La répression, menée à grands moyens militaires, devait expédier aux galères des centaines de condamnés. Cette révolte, blasonnée dans le registre du dérisoire sous le nom de "guerre de Lustucru", est le dernier des grands mouvements collectifs liés à la fiscalité directe.

Extrait n°2 : Un écrit circule dans les campagnes, fort "insolent" pour les seigneurs : sous l'appellation de Code paysan, il revendique "la liberté de la province armorique" et énumère un certain nombre de griefs relatifs au papier timbré mais aussi à la chasse, aux colombiers, aux moulins banaux ; il réclame la suppression des champarts, dîmes et corvées en même temps qu'il dénonce en termes extravagants une "gabelle" personnifiée qu'il faut pourchasser ainsi que ses "enfants", avec ordre de "tirer sur elle comme sur un chien enragé".

Extrait n°3 : Au printemps 1769, l'affrontement débouche sur une sorte de jacquerie anti-industrielle dont Versailles a aussitôt connaissance : le 24 mars, jour du Vendredi saint, lit-on dans la correspondance qui rapporte les faits, "plus de cinq cents paysans armés de fusils, de pistolets, de faux et de bâtons ferrés fondent successivement sur toutes les carrières, mettent le feu à toutes les baraques et aux maisons des directeurs qu'ils ruinent de fond en comble, détruisent tous les ouvrages, comblent tous les puits, pillent et vendent tout ce qui se rencontre sous leurs mains, outils, ferrures, planches, charbon, meubles et effets, partagent entre eux ce qu'ils ne peuvent vendre, se saisissent des chevaux et des bateaux, courent dans tous les villages voisins sommer les habitants de leur déclarer où sont les directeurs qu'ils veulent, disent-ils, avoir vifs ou morts".

Extrait n°4 : L'insistante vision tocquevillienne d'idées critiques venues d'en haut, sorties des cénacles de la pensée, et qui, par étapes, auraient atteint le bas de l'échelle au point d'"enflammer jusqu'à l'imagination des femmes et des paysans", un tel schéma résiste mal à l'examen des faits. C'est à ras de terre que s'élaboraient les aspirations réformistes du plus grand nombre, et toutes les espérances libertaires que la convocation des Etats généraux allait permettre de formuler en mots et en doctrine.

Publicité
23 octobre 2013

L'Armistice

L'Armistice - Alphonse Leclerc (1870), interprétée par Francesca SollevilleBismarck, qui n'est pas en peine / D'affamer les Parisiens / Nous demande la Lorraine / L'Alsace, et les Alsaciens / La honte pour nos soldats / Des milliards à son service

Ah! zut à ton armistice / Bismarck, nous n'en voulons pas !

On nous permettra du reste / Pendant vingt à vingt-cinq jours / De manger ce qui nous reste / De vieux chats, de rats, et d'ours / Mais plus le moindre repas / Après le vote au comice

Ah! zut à ton armistice / Bismarck, nous n'en voulons pas !

"Je faisais la guerre à l'Empire" / Disait le maître effronté / Et le valet, qui fait pire / Pourchasse la liberté / Tu nous croyais donc bien bas / Pour vouloir ce sacrifice!

Ah! zut à ton armistice / Bismarck, nous n'en voulons pas !

Bazaine* se rend: qu'importe ? / Nous conserverons Verdun / Nancy peut ouvrir sa porte / On s'illustrera à Châteaudun / À Toul, à Strasbourg tu n'as / Pas un homme pour complice

Ah! zut à ton armistice / Bismarck, nous n'en voulons pas !

Prends-nous par la famine / Viens, diplomate du Nord ! / Mais, rongés par la vermine / Nous résisterons encore / Mieux vaut un vaillant trépas / Qu'accepter un tel supplice !

Ah! zut à ton armistice / Bismarck, nous n'en voulons pas !

Nous nous levons tous en masse / Pour répondre à l'insolent / Pas un ne fait la grimace / Qu'il soit rouge, noir ou blanc / Fier de courir aux combats / Pour l'honneur et la patrie.

* Référence à François Achille Bazaine (1811-1888), commandant en chef de l'armée du Rhin lors de la guerre franco-prussienne de 1870 qui capitula le 28 octobre. cf : W.

22 octobre 2013

Il faut

Il faut - Diablogum (1996) : Bonjour je m'appelle - J'habite à St Etienne Je marque des buts Je lance des boules de neige Je fais du surf Sur mer L'hiver J'hiberne Au printemps pour la forme je bousille des toiles de maîtres J'organise des paris Sur terrain De ball-trap les portraits de L'histoire De l'art Prennent une claque 100 francs l'oeil gauche le double pour l'oeil droit les bras ne comptent pas les jambes c'est trop facile de plus j'ai remarqué Souvent elles n'y sont pas J'ai eu la Joconde à la fronde J'ai rendu Picasso manchot ainsi j'ai représenté l'artiste espagnol En Vénus De Milo Personne ne s'émerveille A croire que c'est mieux De se Couper l'oreille Je suis interdit dans tous les musées de France Mais moi J'ai ma conscience Quand un journaliste meurt j'allume un cierge Quand un politique tombe Je fais la grève Pour le sida j'ai mis Mon fusil aux enchères Et puis des toiles avec des trous c'est plus facile à soulever A transporter à accrocher Les musées sont ingrats Je redonne aux tapisseries Leur raison d'être comme il se doit

On dit que l'art est mort Mais s'il ne l'est pas encore Il faut le tuer Les choses seront plus claires Et on saura ce qu'il nous reste à faire On dit que l'art est mort Mais s'il ne l'est pas encore Il faut le tuer Les choses seront plus claires On saura mieux à qui on a affaire

La presse recense plusieurs millions D'intentions de vote ça prouve que certains ont encore des intentions Dommage que ce soit pour voter Qu'ils s'en Défont Heureusement Skyrock veille à la liberté D'expression Je rejoins le club des dégoûtés Donne du fil à retordre à l'AFP Pour les sondages je signe "blasé" laisse gâteux le PAF Profite Juste du bénéf De ne pas être recensé parmi ceux Qui ont loupé Le coche Et à qui on vide les poches Pour quelques loisirs au rabais Le dégoût Produit de première nécessité Le seul dont j'ai besoin Quant aux problèmes de société Les solutions ? A part la destruction je ne vois rien Venir Le pire c'est qu'il va falloir se maintenir En première division des bons A rien Si je veux gagner mon pain

Les guignols de l'info C'est rigolo Les gens biens disent que c'est rigolo Les gens moins biens regardent le bébête-show Le bébête-show c'est rigolo

La télé ça divise mais c'est le même topo Je ferais bien la révolution Mais tout seul C'est coton C'est vrai que le monde est con Mais plus il se pourrit Et plus je me sens bon Plus les femmes sont sexy et plus je me sens con Si la population prenait le pli de mes revendications Que ferais-je de mon QI ? Sans doute une contre-révolution

On dit que le peuple est mort mais s'il ne l'est pas encore Il faut le tuer Les choses seront plus claires Je n'aurai plus à chercher ce qu'il me reste à faire.

21 octobre 2013

De la guerre

De la guerre (1832)De la guerre, de Carl von Clausewitz, 1832.

Extrait n°1 : On ne s'engage jamais dans l'action qu'en présumant que, si la bataille doit avoir lieu, elle sera favorable.

Extrait n°2 : Le dessein positif est absent de la simple résistance, nous n'y utilisons nos forces que pour contrecarrer les desseins de l'adversaire, et nous ne pouvons donc les diriger vers d'autres objectifs.

Extrait n°3 : La vertu guerrière est l'apanage de la seule armée régulière, c'est elle qui en a le plus besoin. Dans les insurrections et les guerres populaires, les qualités naturelles se développent rapidement pour la remplacer.

Extrait n°4 : La bataille est donc la guerre en concentré, le centre de gravité de l'ensemble du conflit ou de la campagne. Comme le point focal d'un miroir concave fait converger les rayons du soleil en un point parfait qui les porte à l'incandescence maximale, toutes les forces et toutes les tendances de la guerre se réunissent dans la bataille pour exercer la force la plus concentrée.

Extrait n°5 : La guerre populaire telle que nous la concevons, pareille à une nuée, à un brouillard, ne doit jamais se matérialiser en un corps compact, de peur que l'ennemi ne s'attaque à ce noyau dur, ne le détruise et capture un grand nombre d'insurgés. Dans ce cas, le courage s'effondre, chacun se prend à croire que tout est fini, que tout nouvel effort sera vain - le peuple relâche les armes. Par contre, il est nécessaire que cette nuée s'épaississe en certains points et se matérialise en groupes plus denses, pour constituer une orageuse menace d'où peut jaillir un puissant éclair. Ces points sont en particulier situés aux extrémités du théâtre de guerre de l'ennemi.

21 octobre 2013

Du trop de réalité

Du trop de réalité (2000)Du trop de réalité, de Annie Le Brun, 2000.

Extrait n°1 : Car c'est le trop de réalité qui engendre cette "réalité virtuelle" destinée à englober toute réalité, dans la mesure où "il s'agit d'un système dans lequel la réalité même (c'est-à-dire l'existence matérielle/symbolique des gens) est entièrement captée, immergée, dans un cadre d'images vituelles, dans un univers de simulacres, dans lequel les apparences ne se situent pas seulement sur l'écran où l'expérience est communiquée, mais deviennent l'expérience même".

Extrait n°2 : Quant aux exceptions, il paraît bien difficile d'en trouver dans un temps où il n'est plus d'intellectuel à pouvoir même concevoir l'honneur de refuser le Légion d'honneur.

Extrait n°3 : Quant aux artistes - dont il n'y a pas grand-chose à attendre depuis que Jacques Vaché en a tranché en 1917 : "Nous n'aimons ni l'art, ni les artistes" -, on ne sait pas ce qui les aurait empêchés de rejoindre cette domesticité culturelle. Sinon, on ne verrait pas prétendre à ce titre une pléthore de travailleurs culturels censés produire l'art de ce temps, au rythme des bourses et subventions que tous les Etats du monde leur accordent généreusement.

Extrait n°4 : Sur ce point, comme sur tant d'autres aujourd'hui, l'université donna le ton - ce qui, soit dit en passant, confirmait l'analyse de "Unabomber" pour qui les universitaires sont les meilleurs agents de la société qu'ils prétendent critiquer. En effet, tous les professeurs d'université, sollicités par la police pour évaluer le texte dont on cherchait à arrêter l'auteur, furent unanimes : non seulement ce texte ne répondait pas aux critères universitaires mais son auteur n'était pas des leurs.

21 octobre 2013

Le Socialisme sans le Progès (The Root is Man)

Le socialisme sans le progrès (1946)

Le Socialisme sans le Progrès, (Titre original : "The Root is Man"), de Dwight Macdonald, 1946, traduit de l'anglais par Célia Izoard, 2011.

Extrait n°1 : Entre la révolution française de 1789 et l'année 1928, les termes "droite" et "gauche" permettaient de décrire le paysage politique de façon appropriée. Mais en 1928 s'opéra un tournant qui déplaça les termes de la lutte pour l'émancipation humaine - certes, il était en préparation depuis plus longtemps, mais l'année 1928 constitue un point de repère commode. C'est l'incapacité de Trotski à le comprendre qui a donné à son analyse de la "question russe" un caractère de plus en plus irréel ; de même que l'aveuglement durable des libéraux et des socialistes face à cette nouvelle donne explique le caractère pour le moins décalé de leurs positionnements politiques actuels.

Extrait n°2 : L'idée de processus historique, qui était encore il y a un siècle la marque de fabrique de la gauche, est devenue l'argument massue des partisans de l'état des choses actuel.

Extrait n°3 : Nous sommes d'avis qu'il faut adapter la technologie à l'humain même si cela impliquait - ce qui est probable - une régression technologique, au lieu d'exiger des humains qu'ils s'adaptent aux technologies.

Extrait n°4 : Aujourd'hui, le problème fondamental que nous devons affronter, en tant que socialistes, est ce que Georg Lukacs appelle la réification (la "chosification"), un processus que Marx décrit de façon prophétique dans sa théorie de l'aliénation : le fait que l'humain est rendu étranger à sa propre nature par des forces sociales qu'il a lui-même libérées.

Publicité
<< < 1 2 3 4 > >>
Publicité