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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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30 mars 2014

Trois actions simultanées contre le puçage !

Jeudi 27 mars, à Albi, environ 70 personnes (amis, voisins, clients, sympathisants de Nathalie Fernandez et Laurent Larmet) et 11 moutons ont occupé pendant deux heures la Direction départementale du territoire (DDT) du Tarn.

Elles venaient y dénoncer les sanctions infligées par cette administration à Nathalie et Laurent, suite à leur refus d'identifier leur troupeau conformément aux dernières réglementations en vigueur. A travers la puce électronique, elles dénonçaient le processus d'industrialisation forcenée auxquels sont soumises les activités agricoles depuis (au moins) 50 ans.

Précisément, ce matin avait lieu à la DDT la réunion mensuelle de la Commission départementale d'orientation agricole (CDOA) du Tarn, aéropage de bureaucrates et d'élus (syndicats, banques, Conseil général, préfecture...) qui administrent au quotidien, à un niveau local, cette politique d'industrialisation. Nous nous sommes fait un plaisir d'interrompre cette réunion, à laquelle a fait place une confrontation entre opposants au puçage et syndicalistes de la FNSEA, notamment.

La police est arrivée rapidement sur place pour assister à ces échanges, et a mis fin à notre occupation avant le pique-nique prévu dans la DDT. La directrice avait de toute façon interdit aux salariés de la DDT de quitter leurs bureaux et de venir écouter les propos que nous tenions dans le hall.

D'autres actions de solidarité avec Nathalie Fernandez et Laurent Larmet ont eu lieu le même jour, l'une à Cachan (occupation de la Driaaf) et l'autre à Biarritz (intervention au congrès de la FNSEA). Nous saluons ces initiatives et appelons à leur multiplication partout où cela est possible.

***

A Cachan, ce sont plus de 20 personnes qui ont occupé les locaux en soutien à Laurent et Nathalie. Les occupants, aux activités variées (intermittents, chômeurs, libraires, assistantes sociales, etc.) ont investi les locaux de l'administration en charge d'opérer les contrôles et de gérer les aides de l'Europe, en distribuant les bons points aux gros éleveurs de la région Ile-de-France, et mettant au piquet ceux qui refuseraient d'identifier électroniquement leurs animaux, ou de subir les contrôles sans cesse plus nombreux et contraignants. Dans le tract distribué à Cachan, on pouvait lire : « Nous qui venons ici occuper la Driaaf n’appartenons pas tous au milieu agricole. Cependant, nous aussi, nous refusons de voir dans la numérisation la solution miracle à la faim dans le monde, à l’éducation des enfants ou à l’accueil des personnes démunies. Nous refusons que nos imaginaires, notre nourri­ture, nos relations, nos expériences soient réduits à quelques algorithmes. »

La police est intervenue et les occupants ont quitté les lieux après avoir discuté avec le personnel de la Driaaf, obtenant d'eux d'envoyer depuis les locaux de l'administration des fax de leur tract et de leurs revendications au ministère de l'Agriculture et à la DDT du Tarn. A Biarritz, c'est dans le cadre de la manifestation de ELB (Euskal Herriko Laborarien Batasuna) / Confédération paysanne du Pays Basque en protestation du Congrès de la FNSEA que des opposants au puçage des brebis ont déployé des banderoles de soutien (Laurent ta Nathalien sustenguz ("Soutien à Laurent et nathalie", en basque) et NON à la puce et son monde ). Les paysans basques venaient confirmer leur colère face à l'agissement du syndicat soi-disant majoritaire, ne représentant que les intérêts de l'industrie agricole. Selon l'AFP, en guise de réponse aux manifestants, le président de la FNSEA Xavier Beulin aurait affirmé que le syndicat allait « investir dans une stratégie d'influence », afin notamment de faire taire les « semeurs de peur », et autres « théoriciens de la décroissance », pour convaincre l'opinion publique sur certains sujets comme les OGM.

Qui sont les semeurs de peur ?, la question reste ouverte.

Les tracts des différentes actions :

LETTRE OUVERTE AUX BUREAUCRATES ET AUX AUTRES

(PDF)

Les brebis qui n’existent pas font-elles des crottes virtuelles ? Aujourd’hui jeudi 27 mars 2014, nous occupons les locaux de la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.) à Albi dans le Tarn pour perturber autant que possible son fonctionnement en représailles des sanctions prises à l’encontre de Nathalie Fernandez et Laurent Larmet, éleveurs de brebis. Ces deux éleveurs, comme d’autres dans le Tarn et en France, refusent d’appliquer la réforme de l’identification des bêtes qui impose la puce électronique RFID aux oreilles des brebis et la traçabilité aux éleveurs.
Lors d’un contrôle sur leur ferme, Nathalie et Laurent se sont vus notifier que la majorité de leurs brebis « n’existaient pas » entraînant de grosses pénalités financières. Aujourd’hui nous sommes donc accompagnés d’un troupeau de brebis qui « n’existent pas ».
Ceux qui appliquent cette réglementation c’est la DDT. Comme dans les nombreuses bureaucraties publiques ou privées qui encadrent le travail et la vie quotidienne de tout le monde, on s’entend toujours dire les mêmes choses :



« Nous ne pouvons rien faire, ce n’est plus nous qui décidons »

Les systèmes de contrôle du travail sur la Qualité, la Compétitivité, ou la Traçabilité ne sont jamais entièrement automatisés. Pour que ces systèmes soient efficaces, il faut encore des humains qui travaillent avec plus ou moins de zèle. Il y a encore des choix à faire et des décisions à prendre. Qui contrôler ? Sur quoi ? Comment sanctionner ? Pour quels motifs ?
Dans notre affaire, c’est la directrice de la Direction Départementale des Territoires et ses subalternes qui ont décidé en dernière instance et en toute connaissance de cause de retirer 15 000 € des primes agricoles et d’infliger une amende de 4 000 € mettant ainsi en danger la ferme de Granquié. Nous rappelons, en effet, que dans le contexte actuel les « primes » agricoles représentent 150% du revenu des éleveurs. Cette situation est organisée par une politique européenne et française de prix bas que nous n’avons pas décidée.

« Nous n’avons rien contre vous, nous ne faisons qu’appliquer la réglementation, elle est la même pour tous »

Les « services » de l’Etat, des chambres d'agriculture, des syndicats, des banques, des assurances, se présentent toujours de façon neutre et sur un pied d’égalité avec nous. A les écouter, ils seraient au service de tous et de toutes les causes, ils n’auraient aucune responsabilité politique. Or, historiquement, l’existence de ces bureaucraties ne se justifie que par un seul projet politique : l’industrialisation de l’agriculture, incontournable pour moderniser le capitalisme français, pour mettre en place une société de consommation et de services, entièrement urbanisée. Depuis les années 1960, c’est toute la pyramide des faux besoins, tout un mode de vie hors-sol, qui repose sur les pesticides, les engrais chimiques, la mécanisation à outrance et les subventions de la PAC.

« Nous n’avons rien contre vous, nous ne faisons qu’appliquer la réglementation, elle est la même pour tous »

Les « services » de l’Etat, des chambres d'agriculture, des syndicats, des banques, des assurances, se présentent toujours de façon neutre et sur un pied d’égalité avec nous. A les écouter, ils seraient au service de tous et de toutes les causes, ils n’auraient aucune responsabilité politique. Or, historiquement, l’existence de ces bureaucraties ne se justifie que par un seul projet politique : l’industrialisation de l’agriculture, incontournable pour moderniser le capitalisme français, pour mettre en place une société de consommation et de services, entièrement urbanisée. Depuis les années 1960, c’est toute la pyramide des faux besoins, tout un mode de vie hors-sol, qui repose sur les pesticides, les engrais chimiques, la mécanisation à outrance et les subventions de la PAC.

« Sans contrôle il y aurait des abus, nous aussi nous sommes contrôlés »

Se contrôler les uns les autres semble être devenue une chose normale. Cela s’appuie sur une idée récente : certaines conséquences du système capitaliste ne seraient que des dérives que l’on pourrait éviter grâce à des contrôles. C’est ainsi qu’en agriculture, la traçabilité est entrée en scène à la fin des années 90 pour remédier aux crises sanitaires. Celles-ci sont inhérentes au système industriel et désormais trop visibles. Jusque là, la traçabilité, inconnue du grand public, était un outil de gestion des stocks de marchandises des filières de commercialisation conçues par et pour les industriels. Elle est le prétexte pour élargir à tout le monde la logique industrielle. Avant, nous subissions comme tout le monde les pollutions et les destructions du système industriel, nous les subissons toujours et nous sommes soumis à un déluge de réglementations qui font semblant de vouloir limiter ces pollutions et destructions.

Nous ne voulons pas résoudre les problèmes de l’agriculture industrielle.
Nous souhaitons qu’elle disparaisse.

Solidarité avec Nathalie Fernandez et Laurent Larmet !

Abandon du puçage électronique des animaux (et des humains) !

__________________________________

 

¡ NO PUCARAN !

Soutien à Laurent et Nathalie, éleveurs en lutte

(PDF)

 

Chômeurs, enseignants, assistantes sociales, intermittents, musiciennes, profs, informaticiennes, artisans, étudiants, libraires, nous sommes ici en solidarité avec Laurent et Nathalie, un éleveur et une éleveuse de brebis dans le Tarn. Ces derniers ont vu leurs revenus, essentiellement issus de primes de la PAC (1), amputés de 15 000 euros pour cette année. À cela s’ajoute 5000 euros d’amende. Sur la base d’un contrôle de l’ASP(2), la DDT(3) du Tarn a décidé de les punir pour cause d’anomalies multiples dans l’identification de leurs brebis. Laurent et Nathalie sont engagés dans une démarche collective de dénonciation des contraintes que font peser les nouvelles normes et les nouveaux outils de gestion sur la vie quotidienne.
Parce que nous nous sentons du même monde que des éleveurs de brebis quand ils ne peuvent plus avoir la moindre autonomie dans leur quotidien et parce qu’ils ont décidé de résister, nous occupons ce jeudi 26 mars la Driaaf(4) à Cachan. Cette institution coordonne l’exécution des mesures administratives concernant les agriculteurs en Île-de-France, et notamment la traçabilité. D’autres groupes de soutien mènent d’autres actions de soutien ce même jour en France.

Laurent et Nathalie s’occupent de 216 brebis, vivantes et trébuchantes, mais l’administration n’en a reconnu que 41 comme « réelles », c’est-à-dire immatriculées en bonne et due forme. Par un retournement désormais classique, la collecte des données prend le pas sur l’activité elle-même. Comme dans beaucoup d’autres secteurs, le métier d’éleveur relève aujourd’hui d’un régime de suspicion généralisée. Une large part du revenu agricole (primes, subventions) est conditionné par un ensemble de déclarations et/ou de contrôles. Cette logique est la même pour les chômeurs, les intermittents, les enseignants, les médecins, etc. : Tu ne mangeras qu’après avoir bien rempli les grilles d’évaluation conçues par et pour l’administration.
En matière de production de viande, l’équation est la suivante : traçabilité = sécurité alimentaire. Le revenu de l’agriculteur est alors indexé sur le contrôle de traçage ; et la communication qui en est faite est censée rassurer le consommateur pour qu’il continue d’aller au supermarché après les scandales alimentaires, dus à l’industrialisation du marché.
Or suivre une bête depuis sa naissance jusqu’à son abattage ne garantit ni son goût ni sa qualité. En revanche, donner à un animal des conditions d’existence décentes, pouvoir le reconnaître sans appareillage technique et l’accompagner tout au long de sa vie, voilà qui peut le maintenir en bonne santé, et donc assurer la qualité de la nourriture. Ce type de soin, ce ne sont ni les organismes de contrôle ni les industriels de la viande qui peuvent s’en porter garants, mais les éleveurs qui ont à charge un troupeau à la mesure de leur capacité de compagnonnage. Et c’est aux consommateurs de créer une relation de confiance avec le producteur, au lieu de la déléguer à des experts en labellisation qu’on ne voit jamais en chair et en os.
Dans un tel système, la traçabilité ne permet pas d’éviter la dégradation des aliments, mais elle fournit un prétexte pour contrôler les faits et gestes des éleveurs. En matière de contrôle, l’administration n’est jamais trop zélée, et l’on est ainsi passé d’une boucle d’identification unique, à la double boucle. En 2014, ces dernières doivent contenir une puce électronique à radiofréquences, lisible sans contact. Ce procédé ouvre de nouveaux horizons à la robotisation de l’élevage : en tant que support d’informations, la puce électronique permet des communications « directes » entre l’animal et la machine et prépare des bergeries « automatiques », des abattoirs connectés, une sélection génétique informatique et un monitoring continu de la production. Dans la numérisation qui se met en place, l’éleveur perd son autonomie, puisque son activité se réduit à gérer les interfaces, et surtout ce qui perturbe la communication entre elles : les mille phénomènes propres au vivant (quand il digère, qu’il s’enfuit, qu’il tombe, etc.) et qui font qu’une brebis ne rentrera jamais dans un tableau Excel.
S’opposer au devenir-machine de leurs animaux et à la transformation du métier d’éleveur en celui d’opérateur de saisie, voilà ce qui a motivé Nathalie et Laurent à « négliger » l’identification administrative de leurs bêtes. Comme d’autres, et notamment celles et ceux qui ont signé la Déclaration de Montferrier en 2011, ils refusent le puçage au nom du sens et du plaisir qu’ils trouvent dans leur activité ; au nom aussi de l’idée que l’avenir de l’élevage n’est pas dans son industrialisation et qu’il ne peut pas être décidé entre grands producteurs et lobbies technologiques.

Nous qui venons ici occuper la Driaaf n’appartenons pas tous au milieu agricole. Cependant, nous aussi, nous refusons de voir dans la numérisation la solution miracle à la faim dans le monde, à l’éducation des enfants ou à l’accueil des personnes démunies. Nous refusons que nos imaginaires, notre nourriture, nos relations, nos expériences soient réduits à quelques algorithmes.

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Nous occupons la Driaaf de Cachan parce que nous exigeons pour Laurent Larmet et Nathalie Fernandez, éleveurs dans le Tarn, l’annulation des amendes et la restitution de leurs primes à la surface et à la brebis ainsi que l’arrêt de l’obligation d’identification pour les agriculteurs.

__________________________

1 - Politique agricole commune (Europe)

2 - Agence des services et paiements

3 - Direction départementale du territoire

4 - Direction régionale et interdépartementale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt

 

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Soutien à Nathalie Fernandez et Laurent Larmet

Non à la puce électronique et son monde !

(PDF)


Nathalie Fernandez et Laurent Larmet, éleveurs de brebis laitières dans le Tarn, ont publiquement affirmé leur opposition à cette nouvelle norme imposée dans nos élevages : l'identification électronique. L'an dernier, à la suite de contrôles, la non conformité de leur identification a entraîné la suppression de 15000 euros d'aides publiques et plus de 4000 euros d'amendes. Pour les bureaucrates-négateurs de la Direction Départementale des Territoires et de l'Agence de Services et de Paiement du Tarn, les animaux à l'identification non conformes n'existent pas. Ainsi, sur les 219 brebis de leur troupeau, plus de 170 ont été écartées des droits d'attribution des aides.

D'autres éleveurs en Bretagne, Haute-Loire, etc. sont la cible de contrôles et de pénalités. Aujourd'hui même, nos amis du Tarn mènent une action à la DDT d'Albi et, dans le cadre d'une campagne de soutien à Laurent et Nathalie, nous profitons de la venue de Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'agriculture, et Stéphane Le Foll, Ministre de l'agriculture, au congrès de la FNSEA pour réaffirmer toute notre solidarité aux opposants à l'identification électronique que nous n'avons pas demandée et que nous ne voulons pas.

Aujourd'hui ce sont Laurent et Nathalie qui sont concernés par l'arbitraire de l'administration, et demain, cela peut être ceux qui, parmi nous éleveurs, refusons de nous coucher face à toutes les lubies bureaucratiques, mais aussi, tout éleveur qui pourrait avoir un moment d'inattention. En 2011, ce sont près de 80% des dossiers contrôlés au titre de la conditionnalité s’agissant de l’identification qui présentent des anomalies dues à la complexité croissante des facétieuses exigences administratives (selon le rapport d' « Evaluation du dispositif d'identification électronique des petits ruminants et de son impact en 2013 » du Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux).

Nous n'entendons pas porter de revendication particulière au Ministre de l'agriculture ou au Commissaire européen.

Le ministère de l'agriculture se retranche systématiquement derrière la Commission européenne qui a institué cette obligation d'identification électronique et l'impossibilité de l’abroger. Nous voilà mis devant le fait accompli par une directive émanant d'une institution (l'Union Européenne) qui ne manque pas d'être décrédibilisée un peu plus à chaque scrutin électoral. L'abstention toujours plus massive, ayant déjà battue des records lors des municipales, ne manquera pas d'être majoritaire lors de l'échéance de mai prochain. Cela témoigne à quel point sont discrédités tous ces politiques qui ne sont en fait que des compagnons de route de l'édification de l'empire marchand.

Nous entendons encore exprimer notre refus de la perspective totalitaire de l'économie marchande, ses velléités de Transparence et de Traçabilité, concepts néo-policiers et instruments de contrôle de la société industrielle façonnée par l'économie politique.

Ce qu'on fait aux animaux, on le fera aux hommes.

DEPARASITONS NOS BREBIS !
DEPARASITONS NOS VIES !

Püza Hadi, le 27 mars 2014

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27 mars 2014

No Pasaran ! Meeting antifa les 11, 12 et 13 avril en Grèce

antifa meeting grèce

25 mars 2014

Manifestation contre les violences policières et les crimes policiers : samedi 5 avril 2014, 15h - métro Anvers

manif 5 avril 2014

11 mars 2014

La torture n'attend pas le nombre des entraves (BDB n°106V3)

La torture n'attend pas BDB 106v3

11 mars 2014

J'ai gardé mon triple A (BDB n°106)

J'ai gardé mon triple A

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9 mars 2014

L'Université Solidaire propose une discussio/débat sur la Grèce, jeudi 20 mars 2014 au Baramioch' mais pas que, Saint-Etienne

Affiche discussion Grèce US 01

9 mars 2014

L'Université Solidaire présente : "Ne vivons plus comme des esclaves", mercredi 12 mars 2014 à l'ExcuZe Bar, Saint-Etienne

Affiche ne vivons plus comme des esclaves US

9 mars 2014

De la misère en milieu étudiant

De_la_misere_en_milieu_etudiant couv

1. Nous pouvons affirmer, sans grand risque de nous tromper, que l’étudiant en France est, après le policier et le prêtre, l’être le plus universellement méprisé. Si les raisons pour lesquelles on le méprise sont souvent de fausses raisons qui relèvent de l’idéologie dominante, les raisons pour lesquelles il est effectivement méprisable et méprisé du point de vue de la critique révolutionnaire sont refoulées et inavouées. Les tenants de la fausse contestation savent pourtant les reconnaître, et s’y reconnaître. Ils inversent ce vrai mépris en une admiration complaisante. Ainsi l’impuissante intelligentsia de gauche (des Temps Modernes à L’Express) se pâme devant la prétendue « montée des étudiants », et les organisations bureaucratiques effectivement déclinantes (du parti dit communiste à l’U.N.E.F.) se disputent jalousement son appui « moral et matériel ». Nous montrerons les raisons de cet intérêt pour les étudiants, et comment elles participent positivement à la réalité dominante du capitalisme surdéveloppé, et nous emploierons cette brochure à les dénoncer une à une : la désaliénation ne suit pas d’autre chemin que celui de l’aliénation.

2. Mais les raisons qui fondent notre mépris pour l’étudiant sont d’un tout autre ordre. Elles ne concernent pas seulement sa misère réelle mais sa complaisance envers toutes les misères, sa propension malsaine à consommer béatement de l’aliénation, dans l’espoir, devant le manque d’intérêt général, d’intéresser à son manque particulier Les exigences du capitalisme moderne font que la majeure partie des étudiants seront tout simplement de petits cadres (c’est-à-dire l’équivalent de ce qu’était au XIXe siècle la fonction d’ouvrier qualifié4). Devant le caractère misérable, facile à pressentir, de cet avenir plus ou moins proche qui le « dédommagera » de la honteuse misère du présent, l’étudiant préfère se tourner vers son présent et le décorer de prestiges illusoires. La compensation même est trop lamentable pour qu’on s’y attache ; les lendemains ne chanteront pas et baigneront fatalement dans la médiocrité C’est pourquoi il se réfugie dans un présent irréellement vécu.

3. Mais il est normal que tout ce débat passe par-dessus la tête de l’étudiant, dans le ciel de ses maîtres et lui échappe totalement : l’ensemble de sa vie, et a fortiori de la vie, lui échappe.

4. Incapable de passions réelles, il fait ses délices des polémiques sans passion entre les vedettes de l’Inintelligence, sur de faux problèmes dont la fonction est de masquer les vrais : Althusser - Garaudy - Sartre - Barthes - Picard - Lefebvre - Levi-Strauss - Hallyday - Chatelet - Antoine. Humanisme - Existentialisme - Structuralisme - Scientisme - Nouveau Criticisme - Dialecto-naturalisme - Cybernétisme - Planétisme - Métaphilosophisme.

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