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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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4 avril 2020

Vingt-cinquième festivité : Ô vieillesse ennemie !

Vingt-cinquième festivité : Comme une pneumopathie virale continuait de s'étendre sur tout le beau territoire de Francie - malgré le confinement quasi cellulaire prolongé de presque tout un chacun -, et qu'il s'agissait dès lors plus que jamais de réagir au plus vite en haut lieu afin de limiter le nombre de morts, on y fit une fois encore monstration du génie jupitérien dont on savait pouvoir se flatter d'être les plus sûrs mandataires, en décidant d'un coup d'un seul et sans sourciller de déconfiner dans tous les hospices de la vieillesse du royaume le recours sans limite à l'euthanasie. Qu'une telle décision pût sembler tenir du plus parfait paradoxe n'inquiéta pas outre mesure ; c'était après tout un paradoxe de cadavres exquis, qui ne pourrait manquer d'instruire incidemment une plèbe toujours mal dégrossie des plus grandes beautés du surréalisme.

Vieille doigt d'honneur

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3 avril 2020

Bibliothèque Jugurtha

Bibliothèque Jugurtha

textes et livres en ligne gratuits, sur les diverses luttes des opprimés dans le monde

3 avril 2020

Guy Debord - Son art, son temps

Guy Debord - Son art, son temps

un téléfilm de Guy Debord et Brigitte Cornand (1994)

Guy Debord e Brigitte Cornand (1994) - Guy Debord - son art, son temps from Davi Galhardo on Vimeo.

3 avril 2020

L'eldorado de la méduse

L'eldorado de la méduse

Esclaves & champ de coton net

Que penser de ceci ?

Hier nous apprenons via l’ORTF de la bouche du préfet de Seine et Marne que celui-ci débauchera très prochainement les « réfugiés » de sa région pour les envoyer travailler auprès des maraîchers de cette même région, le tout encadré par des contrats « en bonne et due forme » c'est-à-dire au smic. Or « réfugiés » n’est plus utilisé depuis au moins 3 ans, les autorités et les médias utilisent unanimement « migrants » ; alors qu’entendre par « réfugiés » ? Là commence l’écoeurement.

Si ce préfet emploie sciemment ce mot cela signifie que la région mènera cette opération de secours aux maraîchers en détresse en s’adressant directement aux réfugiés enfermés dans les camps « centres d’hébergement » pour migrants gérés par sa bureaucratie, donc aux êtres qu’elle administre d’ores et déjà ; elle va aller piocher la main d’oeuvre dans les établissements-camps où elle a ses entrées, où les dossiers sont déjà prêts, où tout se mettra tranquillement en place en échange d’un peu de monnaie d’état*.

Donc quand le camembert ne peut plus disposer des 20 % de sales travailleurs étrangers qu’il fait venir chaque année pour récolter, l’Etat, et la coro-providence, met à sa disposition d’autres étrangers sans papiers qui bénéficieront exceptionnellement d’une autorisation d’existence administrative (d’existence tout court soyons clairs) pour soutenir l’effort national. Quelle mansuétude... En plus, tout le monde y trouvera son compte ! le travailleur est content d’accéder à la petite partie du code du travail que l’état daigne lui accorder…après tout l’Homme est un blanc comme nous… Et le maraîcher sera content de pouvoir TOUT récolter, mais aussi de pouvoir aider ces bonnes âmes perdues en Europe ; l’échange interculturel n’est plus très loin.

Donc nous vivons dans un pays sans classes où l’Etat peut mettre une catégorie de personne en mouvement et au travail par critère. Or ce critère c’est lui-même qui en est le recteur : tu n’as pas de papier Q, politiquement pour nous tu n’es pas même un mineur, tu ne peux pas te déplacer, c’est nous qui te déplaçons.

- oui, mais pourquoi me déplacer précisément aujourd’hui ?

- parce que, José, les bons français vont restés confinés chez eux jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de dangers pour eux et leur brillante progéniture pleine de génie et qu’en attendant c’est toi Monsieur pas de papier Q qui assurera le boulot ; peut-être nous prouveras-tu ainsi ton amour de la patrie en danger et peut-être qu’ainsi lors du prochain examen de ton dossier de candidature à la nationalité française cette passe d’armes en prairie jouera-t-elle en ta faveur, qui sait ?

C’est drôle, mais puisque « l’Union Sacrée » est entonnée tous les jours, eh bien allons y, filons la cette métaphore : qu’est ce qui est bronzé et qui meurt en première ligne ?

Ainsi deux nouveaux points Godwin se font jour : le Godwin 14-18 et le Godwin de l’Occupation que je ne qualifierai pas ici de peur de m’étouffer dans ma bile.

Donc dans la vie il y a les nous-autres, et puis il y a les sous-autres. CQFD

Et après quoi ? Quand les cantonniers ne voudront plus travailler les rues on enverra les 6 000 mandats de dépôt qui viennent de sortir de prison ? dans les entreprises seuls les mauvais employés rétifs seront mis au contact du client ennemi potentiellement contaminé ?

Que les foucaulâtres puissent y puiser la confiote prophétique qu’ils prisent ne change rien à l’affaire.

Je m’inquiète énormément. S’il y a un nous, Que devenons-nous ?

L’Etat vit en France comme chez lui.

R. me demande quelques préconisations. En bon idéologue précieux et faussement humble je lui réponds que je n’en ai aucune, or quel mytho ! Quand le confinement national sera fini, ou avant s’il le faut, je pose ma tente dehors, je squatte l’espace public jusqu’à ce que même les municipaux m’appellent par mon prénom, je m’associe trois ou quatre chiots que je fais vivre et courir à même Tréfilerie devant le Taudis, je fais le barbeuk devant la maison de l’armée, je fais pipi sur le consulat d’Algérie, caca devant la maison de l’université, je me bourre la gueule sur la chaussée, je vomis sur le passage piéton etc. jusqu’à ce que les autorités comprennent cette chose qui résume admirablement la situation présente et future : ON EST CHEZ NOUS !..

Si l’exécutif « maintient le cap », parce que le France est un bateau avec son capitaine et ses officiers et qu’il aime à « maintenir le cap », eh bien nous ne passerons pas le prochain hiver. Il faudra nécessairement tous les enculer sévèrement un par un. Nous aurons, entre autre, besoin d’une prose bien moins scato que celle présentée ici, et plus intelligente, mais nous n’aurons pas non plus besoin de cette prose évangélique expiatoire débile qui fleurit partout.

Car Peter Steele l’a prédit et chanté il y a 20 ans : « une apocalypse frigide » ; et non pas une belle Parousie avec descente du messie et jugement dernier rococo-gothique auréolé.

Ne jouez pas vos notes en tas !!

José, le mangeur de pain standard

* Par monnaie d’état nous entendons qu'il y a des emplois capitalistes réalisés en monnaie de capitaux, et des échanges non marchands, d'état, réalisés dans une monnaie symbolique : aussi un impôt n'est rien de mieux que cette monnaie d'état, qui signifie la force de travail : et sinon cette monnaie n'a aucune valeur : c'est une monnaie de pauvre.

Camp de réfugiés en France, Paris

2 avril 2020

Le salaire de la peur

Georges Arnaud, Le salaire de la peur

Le salaire de la peur, de Georges Arnaud.

Avertissement : Les apaches démodés se font tatouer au front le mot "Fatalitas". Mais le fatum latin n'a rien à voir dans cette hideuse et aveugle malchance par quoi ils aiment à expliquer leurs déboires. Le destin sait ce qu'il fait. Il est même méticuleux. 
Un tropical tramp, un jour ou l'autre, perd une jambe dans la gueule d'un requin ; contracte la lèpre ; vêtu d'un scaphandre, cherche des diamants dans un rio par six mètres de fond, avec, aux postes de sécurité, un équipier douteux. Ce n'est pas au hasard qu'on entre dans ces professions. Que de gens à qui une telle chose ne saurait arriver. 
Le destin prend son homme au berceau. 

A chacun de ces hommes est souvent ménagé un tête-à-tête avec sa propre mort. Elle porte des visages divers. Insidieuse, morne et terne aux jours de maladie et de misère ; muette, fluide aussi ; ou bien hurlante et ostentatoire. C'est, la nuit, un triangle du ciel où il n'y a pas d'étoiles. C'est aux bords d'une rivière claire comme celle d'Europe, le parasite mortel qui rongera les chairs. Peut-être autre chose. Le sujet de ce livre, par exemple. 
Ce n'est pas toujours la mort qui gagne. Mais, dès qu'elle redevient présente, le mot "là-bas" prend sa valeur. Oubliés, évanouis, gens et choses de là-bas : d'avant. Sur eux, les portes sont tirées. 
Alors, sans liens extérieurs, sans décors - du moins s'il en existe, n'ont-ils pas d'importance - la tragédie se noue entre l'homme et sa peur que, fuyant sa prison, il emmène avec lui, volens, nolens ; en bon français : Invitus invitam... Pour l'exprimer, les tramps ont rejeté les vrais mots ; ils emploient le blasphème et l'injure. De même, ils refusent de penser ; leur âme ne les intéresse pas. 
Parmis eux, l'homme intelligent, c'est celui qui tire au bon moment. La sensibilité a place au volant d'un camion. Il y a aussi un lyrisme de la pioche et de la battée. 
A ras de terre, ils vivent sous le soleil du tropique, d'une existence virile et triviale, en ombre chinoise. Ils ont dépouillé jusqu'à la sécheresse le faux pittoresque des prestiges empruntés.
Telle est la poétique du risque salarié.

Extrait n°1 : Ce qu'il y a d'empoisonnant, c'est de toujours regarder à ses pieds pour voir si on ne perd pas son chemin.

Extrait n°2 : La marihuana agissait. Jacques, depuis un quart d'heure, se prenait pour Franco. Il avait également décidé que l'indien à la pelade n'était autre qu'Evita Peron, l'épouse capiteuse du dictateur argentin.

Extrait n°3 : Le choix était pour eux bien simple : partir ou crever. Ils ne pouvaient partir, ils refusaient absolument de crever.

Extrait n°4 : Tant qu'il y a du squelette, il y a de l'espoir ; reste du moins une forme humaine. Un squelette, c'est une marchandise, négociable et tout, même transformable : on peut vendre, acheter, habiller un squelette. Il y a des marchands de squelettes, pour les étudiants en médecine et les Facultés. Tandis que cette boue qui se dispersera...

Extrait n°5 : Il est de cette race de types qui n'acceptent jamais ; qu'il faut assommer pour les porter à l'échafaud, qui, sur leur lit de mort, discutent le prix de leurs propres funérailles avec l'employé des Pompes funèbres.

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2 avril 2020

Notre colère ne restera pas confinée !

Notre colère ne restera pas confinée

Notre colère ne restera pas confinée

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