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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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gilets jaunes
5 janvier 2019

Trop de revendications, CHANGEONS TOUT

Trop de revendications, changeons tout

Trop de revendications, CHANGEONS TOUT

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31 décembre 2018

Yellow winter songs : L'insurrection qui tient

L'insurrection qui tient

J’ai tout cassé les Monoprix
et j’ai brûlé tous les Franprix
et comme Macron ne disait rien
j’ai recommencé le refrain.
J’ai descellé tous les pavés
et j’ai trouvé où les jeter.
J’ai renversé toutes les bagnoles qui stationnaient chez les bourgeois

Fallait pas me traiter de voyou
Dire que j’étais infiltré
Si tu dis que des mensonges
Je reviendrai la semaine prochaine

J’ai tout démonté les chantiers
j’ai étalé ges grafitti
j’ai tout brisé les belles vitrines.
J’ai déchiré les relevés de compte
j’ai tout haché menu menu
l’économie c’est bien fini.
J’ai repeint tous les policiers, j’ai bien bloqué tous les rond-points

Fallait pas me traiter de voyou
Dire que j’étais infiltré
Si tu dis que des mensonges
Je reviendrai la semaine prochaine

J’ai tout renversé les poubelles,
j’ai allumé des incendies
j’ai fait gazer tout le 8e qui s’en souviendra pour la vie

Fallait pas me traiter de voyou
Dire que j’étais infiltré
Si tu dis que des mensonges
Je reviendrai la semaine prochaine

Si tu dis que des mensonges
Je reviendrai la semaine prochaine

Toi, le premier de cordée & L’insurrection qui tient ont précédemment été publiées sur le site de Lundi Matin

31 décembre 2018

Yellow winter songs : Vivre libre sans compter

Vivre libre sans compter

Je veux brûler les relevés de compte
les jeter dans la cheminée
Je veux arrêter de noter
de soustraire et d’additionner

Avec l’épargne on devient fou
chaque calcul est une torture
Je veux libérer mon cerveau
de tous ces chiffres que j’endure

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Je veux rouler toute la nuit
manger dehors et en reprendre
je veux offrir ce qui me plaît
ne jamais garder le ticket

L’économie est une prison
chaque mouvement est difficile
je veux m’étirer de mon long
me battre pour la liberté

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Avec vos salaires c’est facile
de ne pas connaître les fins de mois
Je ne veux plus vous élire
je me gouverne seule et ça va

Je n’ai pas besoin de vous voir
de vous entendre, de vous parler
La fin du monde vient de vos lois
vous feriez bien de le quitter

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Je ne veux rien négocier du tout
je ne veux rien désamorcer
L’insurrection me plaît beaucoup
la révolution est au bout

Assemblées populaires partout
où tout se décide sans vous
militants de l’économie
votre règne est bientôt fini

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

31 décembre 2018

Yellow winter songs : Toi, le premier de cordée

Toi, le premier de cordée

Toi le premier de cordée
quand on bloque c’est pour toi
Nous les derniers de cordées
on se passerait bien de toi
L’Élysée t’en fais pas
ça coûtera moins cher sans toi
Tu ferais bien de nous lâcher
ou on pourrait t’étrangler

On a bien envie d’un nouvel an sans toi
C’est pas compliqué de comprendre ça
À quoi bon rester si tu es dégoûté
par tout ce qui ne te ressemble pas
On ne te retiendra pas

Toi le premier de cordée
quand on bloque c’est pour toi
Nous les derniers de cordées
on te maudit chaque fois
Que la télé te fait parler,
Que tu crois nous amadouer
Même les mômes de 6 ans
chante tous à la récrée
que tu dois démissionner

Si tu crois que tu vas t’en tirer comme ça
C’est mal nous connaître on ne te dit que ça
Ta prime de Noël et tes cadeaux gratuits
Tu peux te les garder, c’en est bien fini
Tu ne dormiras plus la nuit

Toi le premier de cordée
sois prêt à te faire destituer
Nous les derniers de cordée
on n’aime pas se répéter
Pas la peine de revenir
encore nous baratiner
Fais plutôt tes valises
et celles de ta bien-aimée

31 décembre 2018

Yellow winter songs : La rue ou rien. Il est trop tard pour être calme

La rue ou rien. Il est trop tard pour être calme

Merci de laisser l’État dans les toilettes où vous l’avez trouvé / Qui gouverne ment / Macron, Le Pen, Mélenchon, dégagez tous / On débattra quand on vous aura tous virés / Les vrais casseurs sont chefs d’État / Ils veulent nous forcer à gouverner, nous ne cèderons pas / Le RIC ne nous intéresse pas / Commander est aussi répugnant qu’obéir / Ne tombez pas amoureux du pouvoir / 68 on s’en fout, on veut 89 / Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle, aidons-le / Vive la commune / Nique le contrat social / Ne soyez jamais rentable / – d’ordonnances, + de vacances / On veut des thunes en attendant le communisme / Le RSA à 5000€ / Nous ne voulons pas le pouvoir, nous voulons pouvoir / Nous sommes la jeunesse qui refuse de traverser la rue / Vivre 2 jrs/semaine & 1 mois/ans, non merci / Retraite à 13 ans / Travailler à aimer plutôt qu’aimer travailler / Logement pour tout·e·s, propriété pour personne / Réquisition des logements vides / On veut tout·e·s un emploi fictif et un logement de fonction / 150€ de + par mois par policier. Et nous ? La matraque dans la gueule ? / Nous aussi on veut des primes de fin de mois quand les flics nous insultent / Nique l’état d’urgence / Un revenu universel inconditionnel / On veut vivre, pas survivre / Contre la marchandise, la gratuité / Partageons les riches / Abolition de la GLI-F4 / Comme les ministres on veut nos retraites après 6 mois de travail / Plutôt au smic que flic / Tant qu’il y aura de l’argent y’en aura pas pour tout le monde / Abolition de l’économie / + de banquise, – de banquiers / Plutôt au rsa que soldat / Les CRS sont pas nos fils !!! Signé : les putes / Sans justice pas de paix / Chaos chez les aristos / Les banquiers doivent banquer / NO borders, NO nations / No borders, only sisters / Transports gratuits, frontières ouvertes / Destruction des Centres de Rétention / Pas de nationalisme dans nos fiertés / Libérez les exilé·e·s et la pilosité / Nique son père le patriarcat / Donnez-nous la PMA, on vous laisse le PMU / Macron, on t’encule pas la sodomie c’est entre amis / À bas la dictature des normaux / Nique ton genre / Délivrons nous du mâle / Retirez votre sexe de mon état civil / Ni côtes de bœuf, ni bottes de keufs / Les coups de matraque sont gratuits, la fac devrait l’être aussi / Ouvrez des facs, supprimez la BAC ! / Béni soit l’avortement / Les femmes n’ont pas eu le droit de vote en votant / Zbeul féministe / Nous sommes de celles qui s’organisent : on ne repassera plus jamais vos chemises / Soyez éco-responsables bouffez du riche ! / La révolution sera sans gluten / N’oubliez pas que vous pouvez quitter votre boulot et votre mari / Enfouissons les flics plutôt que les déchets / Non aux émissions de gaz lacrymo / La ville est à ceux qui l’habitent pas aux publicitaires / On veut le beurre et l’argent d’uber.

Il est trop tard pour être calme
Bien trop tard pour être calme

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19 décembre 2018

14 juillet 1789 : des casseurs saccagent un monument historique

14 juillet 1789

14 juillet 1789 : des casseurs saccagent un monument historique

18 décembre 2018

L'insurrection est-elle venue ?

L'insurrection est-elle venue ?

Eric Hazan à propos des gilest jaunes, interviewé par Aude Lancelin dans l'Entretien libre (17 décembre 2018)

17 décembre 2018

Ecologie du terrorisme

Écologie du terrorisme

Le studio de la terreur

De la démence exotique

La situation présente, en France comme un peu partout ailleurs dans le monde, a tout d'une bâtisse en chute libre dont nous sommes prisonniers, et qui ne nous laisse plus guère que deux espèces d'évasions possibles : mourir sous les décombres – comme à Marseille [1] – ou sortir par le haut – comme s'efforcent de le faire ici ou là un nombre toujours grandissant d'insurgés. En attendant, l'évidence veut qu'une telle chute n'en finisse plus de multiplier aussi les déficients mentaux, dont les plus visibles se présentent généralement au cœur du spectacle médiatique en tant qu'inébranlables commentateurs quotidiens de ladite chute – qu'ils soient journaleux sociologues philosophes ou politicards - et les moins visibles en tant que terroristes ou prétendus tels – qu'ils soient islamistes ou simples homicides sans religion. Pour le dire autrement, cette société pseudo-démocratique et réellement impérialo-marchande, dont plus personne n'ose vanter les mérites sans cligner de l’œil, génère elle-même, de par sa misère propre, les seconds, et elle paye les premiers afin qu'ils en interprètent mensongèrement l'existence : il n'est pas nécessaire en effet qu'un acte dit « terroriste » soit le résultat d'un complot d’État pour que l'emploi médiatico-politique qui en est fait soit quant à lui parfaitement indécent et manipulateur.

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Toute civilisation criminelle a besoin d'un effroyable ennemi face auquel elle ne pourra manquer de passer pour plus acceptable, raisonnable, et bien entendu démocratique ; le terroriste est présentement cet ennemi idéal. C'est pourquoi le spectacle s'empresse toujours bientôt d'enfermer dans cette catégorie quiconque porte atteinte à une vie humaine dans nos rues, en particulier si il est musulman, puisque assurément, pense-t-on, on y gagnera toujours à accorder quelque exotisme à l'affaire. L'exotisme a ceci de spécifique en effet que, si il peut être encore assez souvent d'une grande valeur aux yeux de l'homo-marchandise en vacances à l'étranger, il est assez aisément perçu comme un danger aux yeux de ce même homo-marchandise dès lors qu'il se présente à lui dans les rues de sa propre cité. L'importante médiatisation de l'imbécile théorie du « grand remplacement », dont les vieilles têtes de cadavres Camus Houellebecq et Zemmour, entre autres, sont les apôtres dévoués, en atteste suffisamment. Ce n'est jamais tant toutefois l'origine réelle dudit terroriste qui importe, que la catégorie artificielle dans laquelle peut l'enfermer la sémiotique impérialo-marchande qui, dans le cas qui nous occupe, n'est guère plus que le langage policier du signalement officiel, où le tueur de masse déficient mental devient islamiste et l'inepte raciste devient ultra-droitiste, mais aussi où l'opposant politique quelque peu conséquent devient gauchiste voire parfois islamo-gauchiste, et l'insurgé conscient un casseur un pillard ou un ultra-gauchiste dès lors qu'il passe pour plus organisé. Aussi l'Empire-marchand fait-il régulièrement entrer tout ce petit vocable « exotique », simultanément ou non suivant des nécessités stratégiques qui lui sont propres, dans la catégorie fourre-tout des « individus appartenant à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ».

De l'intelligence exotique

Il est notable, en particulier, que dans les temps où manquent les névrotiques massacreurs de passants, le spectacle – qui n'ignore plus qu'il ne se maintient que par la peur tant il lui est devenu impossible de se faire aimer – tend à engeôler plus promptement que de coutume dans le fourre-tout susdit une bonne part de ce qui se présente à lui comme une intelligence antagoniste. L'affaire dite de Tarnac en a suffisamment témoigné en 2008. Mais c'est que le terrorisme seul, aux yeux en tout cas de n'importe quel État spectaculaire-marchand, a pour lui d'être assez horrifiant pour justifier l'instauration de lois toujours plus liberticides et sécuritaires, de même qu'une présence policière, voire militaire, sans cesse renforcée : ce qui exige d'être anticipé même par beau temps, l'orage, se doit de l'être plus préventivement encore lorsque le vent se lève, et l'effroi qu'inspire le terroriste trouve justement son prolongement quotidien dans l'omniprésence militaro-policière et son haut potentiel de violence, et ce d'autant plus que la police ne se distingue guère du terrorisme autrement que par la légalité accordée à la violence de ses actes. C'est d'ailleurs pourquoi partout l'existence de l'un vient toujours intensifier et garantir l'existence de l'autre, et vice versa. C'est aussi pourquoi, nous l'avons vu, face à la trop longue absence de meurtriers mentalement déficients – du malheureux ayant soudain pété une durite au profond névrosé tueur de masse en passant par le djihadiste authentique – les services de l’État se devront toujours d'inventer une quelconque cellule ou mouvance terroriste au sein de leurs opposants politiques réels. Ainsi le complotisme du pouvoir en place, bel et bien véritable ici, espère-t-il assez souvent de faire d'une pierre deux coups, d'abord en justifiant et réaffirmant par là sans cesse la nécessité de mettre en œuvre une logique policière et sécuritaire implacable, ensuite en se débarrassant, ne serait-ce que provisoirement, de ses opposants les plus conséquents – qu'à la fin de tels opposants puissent lui faire perdre la face dans un tribunal ou ailleurs lui importe peu ; la calomnie reste, son renversement dans la déconfiture s'oublie [2].

Tarnac 00


De l'intello-démence exotique

Mais le concept de terrorisme est si ouvert, si englobant, du moins dans l'usage qu'en fait l'Empire-marchand, qu'il offre à la sémiotique policière de pouvoir si besoin est n'en forclore pour ainsi dire personne. Aussi la quantité peut-elle s'étendre à l'envie de ces vocables exotiques utilisés afin de provoquer l'inquiétude, et justifier diverses restrictions dans l'existence des personnes abstraitement réduites à ces derniers – de l'interdiction de manifester, par exemple, à l'assignation à résidence. L'apparition d'un vocable particulier dans le champ médiatico-policier dépend évidemment de l'état de la situation à laquelle est confronté le pouvoir : là où l'opposant à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou à l'enfouissement de déchets nucléaire à Bure sera qualifié d'éco-terroriste ou de djihadiste vert, le saboteur de flux économiques sera quant à lui affublé, plus légèrement si on veut, du titre d'anarcho-autonome ou de membre d'une cellule invisible à caractère terroriste. Nous en passons, puisque de toutes façons tout confine ici inlassablement à inventer de nouvelles catégories ayant à répondre à des menaces mouvantes, réelles ou prétendues telles, mais quoi qu'il en soit selon nous très rarement terroristes au contraire de ce que le spectacle veut laisser entendre à travers elles ; la terreur est toujours d’État : elle naît essentiellement de ceci qu'en assujettissant une ou plusieurs personnes à l'une des catégories abstraites susdites, ce dernier les rend « étranges » et par là même dangereux aux yeux de la majorité, et légitime ainsi l'instauration de tous les dispositifs de l'épouvante sécuritaire consacrée au contrôle de toutes et tous - la misère de notre époque veut que le terrorisme et l'anti-terrorisme soient les deux faces d'une même monnaie qui vise à mettre à bas la liberté.

De la possible infortune de l'exotisme

Mais parce qu'aucun État ne peut s'offrir d'enfermer une part trop importante de sa population dans la catégorie générale du terrorisme, le mouvement des gilets jaunes en France a montré une limite a sa sémiotique policière. Aussi a-t-il du se contenter longtemps d'essayer de diviser celui-là en essayant de séparer le bon grain de l'ivraie parmi les révoltés, en opposant le bon gilet jaune au vilain casseur-pillard, et ce toutefois sans pouvoir faire même de ce dernier un terroriste, à cause du trop grand nombre des premiers ayant pris l'habitude de côtoyer les seconds, et surtout parce que les rôles sont bientôt devenu fort souvent interchangeable à l'intérieur du mouvement. Pour le dire simplement, la multiplication des rencontres entre les uns et les autres sur le terrain de l'émeute, qui tend à abolir dans l'action les exotismes abstraits du spectacle, a tôt fait pour beaucoup de reléguer les peurs au loin, et a contraint l'État à se retirer sur une position plus défensive à partir de laquelle il a du montrer son vrai visage, réellement répressif et violent, véritablement terroriste. N'étant cependant pas à une absurdité près, la start-up-nation n'a pas manqué d'englober rapidement tout un chacun dans une conception élargie du management autoritaire. Si nous n'y trouvons plus la notion de terrorisme – celle-ci réapparaîtra bientôt de l'extérieur du soulèvement populaire, à Strasbourg, sous la forme habituelle du déficient mental tueur de rue [3] -, l'accusation très souvent préventive de « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » garde néanmoins tout le flou nécessaire à une entreprise de dissuasion/répression susceptible de toucher le plus grand nombre. Autrement dit ici aussi l’État a cru bon de bricoler sa loi à partir du dispositif antiterroriste qu'il n'a cessé de développer ces dernières années, dispositif dont le flou est l'une des principales caractéristiques et dont l'objet a toujours été l'écrasement de la révolte et des mouvements sociaux dans leur ensemble.

DGSI

Dans l'Empire-marchand, les dominants, parce qu'ils n'ignorent pas l'illégitimité totale de leur position, sont d'une paranoïa telle qu'elle ne leur offre pas d'envisager celles et ceux qui leur sont socialement inférieurs autrement que comme des ennemis à contenir, ou des terroristes à abattre ; l'abc de la liberté veut que nous visions leur chute et plus encore celle de tous les dispositifs de notre asservissement, dont le terrorisme/antiterrorisme est un parfait exemple.

Léolo, le 17 décembre 2018

 

Notes :

1 – Le 5 novembre 2018, à Marseille, plusieurs immeubles de la rue d'Aubagne s'effondre à cause de leur vétusté, tuant huit personnes.

2 – Le procès de l'affaire dite de Tarnac fut à cet égard exemplaire, puisque les accusés et leurs avocats ridiculisèrent presque tout du long l'accusation comme la DGSI. Qui, toutefois, en aura été authentiquement informé, et, le cas échéant, aura su en tirer les conclusions qui s'imposent concernant le terrorisme et son revers l'antiterrorisme.

3 – Le 11 décembre 2018, à Strasbourg, alors que la révolte des « gilets jaunes » fait grand bruit depuis plusieurs semaines, un homme armé fait feu sur le marché de Noël et tue cinq personnes. Le petit monde médiatico-politique parle presque aussitôt d'attentat terroriste islamique.

3 décembre 2018

Prochaine station : destitution

PROCHAINE STATION : DESTITUTION

« Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le mystère, ce n’est pas que nous nous révoltions, mais que nous ne l’ayons pas fait avant. »

paru dans lundimatin#168, le 3 décembre 2018

Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le mystère, ce n’est pas que nous nous révoltions, mais que nous ne l’ayons pas fait avant. Ce qui est anormal, ce n’est pas ce que nous faisons maintenant, mais ce que nous avons supporté jusque-là. Qui peut nier la faillite, à tous points de vue, du système ? Qui veut encore se faire tondre, braquer, précariser pour rien ? Qui va pleurer que le XVIe arrondissement se soit fait dépouiller par des pauvres ou que les bourgeois aient vu flamber leurs 4X4 rutilants ? Quand à Macron, qu’il arrête de se plaindre, c’est lui-même qui nous a appelés à venir le chercher. Un État ne peut pas prétendre se légitimer sur le cadavre d’une « glorieuse révolution » pour ensuite crier aux casseurs dès qu’une révolution se met en marche.

Gilets jaunes Paris 1 déc 2018 01

La situation est simple : le peuple veut la chute du système. Or le système entend se maintenir. Cela définit la situation comme insurrectionnelle, ainsi que l’admet désormais la police elle-même. Le peuple a pour lui le nombre, le courage, la joie, l’intelligence et la naïveté. Le système a pour lui l’armée, la police, les médias, la ruse et la peur du bourgeois. Depuis le 17 novembre, le peuple a recours à deux leviers complémentaires : le blocage de l’économie et l’assaut donné chaque samedi au quartier gouvernemental. Ces leviers sont complémentaires parce que l’économie est la réalité du système tandis que le gouvernement est celui qui le représente symboliquement. Pour le destituer vraiment, il faut s’attaquer aux deux. Cela vaut pour Paris comme pour le reste du territoire : incendier une préfecture et marcher sur l’Élysée sont un seul et même geste. Chaque samedi depuis le 17 novembre à Paris, le peuple est aimanté par le même objectif : marcher sur le réduit gouvernemental. De samedi en samedi, la différence qui se fait jour tient 1 - à la croissante énormité du dispositif policier mis en place pour l’en empêcher , 2 - à l’accumulation d’expérience liée à l’échec du samedi précédent. S’il y avait bien plus de gens avec des lunettes de piscine et des masques à gaz ce samedi, ce n’est pas parce que des « groupes de casseurs organisés » auraient « infiltré la manifestation », c’est simplement que les gens se sont fait extensivement gazer la semaine d’avant et en ont tiré les conclusions que n’importe qui de sensé en tire : venir équipé la fois d’après. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une manifestation ; il s’agit d’un soulèvement.

Si des dizaines de milliers de personnes ont envahi le périmètre Tuileries-Saint Lazare-Étoile-Trocadéro, ce n’est pas en vertu d’une stratégie de harcèlement décidée par quelques groupuscules, mais d’une intelligence tactique diffuse des gens, qui se trouvaient simplement empêchés d’atteindre leur objectif par le dispositif policier. Incriminer l’« ultra-gauche » dans cette tentative de soulèvement ne trompe personne : si l’ultra-gauche avait été capable de conduire des machines de chantier pour charger la police ou détruire un péage, cela se saurait ; si elle avait été si nombreuse, si désarmante et si courageuse, cela se saurait aussi. Avec ses soucis essentiellement identitaires, ladite « ultra-gauche » est profondément gênée par l’impureté du mouvement des gilets jaunes ; la vérité, c’est qu’elle ne sait pas sur quel pied danser, qu’elle craint bourgeoisement de se compromettre en se mêlant à cette foule qui ne correspond à aucune de ses catégories. Quant à l’« ultra-droite », elle est prise en sandwich entre ses moyens et ses fins supposées : elle fait le désordre en prétextant l’attachement à l’ordre, elle caillasse la police nationale tout en déclarant sa flamme à la police et à la nation, elle veut couper la tête du monarque républicain par amour d’un roi inexistant. Sur ces points, il faut donc laisser le ministère de l’Intérieur à ses divagations ridicules. Ce ne sont pas les radicaux qui font le mouvement, c’est le mouvement qui radicalise les gens. Qui peut croire que l’on réfléchit à déclarer l’état d’urgence contre une poignée d’ultras ?

Ceux qui font les insurrections à moitié ne font que creuser leur propre tombeau. Au point où nous en sommes, avec les moyens de répression contemporains, soit nous renversons le système, soit c’est lui qui nous écrase. Ce serait une grave erreur d’appréciation que de sous-estimer le niveau de radicalisation de ce gouvernement. Tous ceux qui se placeront, dans les jours qui viennent, en médiateurs entre le peuple et le gouvernement, seront déchiquetés : plus personne ne veut être représenté, nous sommes tous assez grands pour nous exprimer, pour voir qui cherche à nous amadouer, et qui à nous récupérer. Et même si le gouvernement reculait d’un pas, il prouverait par là que nous avions raison de faire ce que nous avons fait, que nos méthodes sont les bonnes.

La semaine prochaine est donc décisive : soit nous parvenons à mettre à l’arrêt à plus nombreux encore la machine économique en bloquant ports, raffineries, gares, centres logistiques, etc., en prenant vraiment le réduit gouvernemental et les préfectures samedi prochain, soit nous sommes perdus. Samedi prochain, les marches pour le climat, qui partent du principe que ce n’est pas ceux qui nous ont menés à la catastrophe présente qui vont nous en sortir, n’ont pas de raison de ne pas confluer dans la rue avec nous. Nous sommes à deux doigts du point de rupture de l’appareil gouvernemental. Soit nous parvenons dans les mois qui viennent à opérer la bifurcation nécessaire, soit l’apocalypse annoncée se doublera d’une mise au pas sécuritaire dont les réseaux sociaux laissent entrevoir toute l’étendue imaginable.

La question est donc : que signifie concrètement destituer le système ? De toute évidence, cela ne signifie pas élire de nouveaux représentants puisque la faillite du régime actuel est justement la faillite du système de la représentation. Destituer le système, c’est reprendre en main localement, canton par canton, toute l’organisation matérielle et symbolique de la vie, car c’est précisément l’organisation présente de la vie qui est en cause, c’est elle qui est la catastrophe. Il ne faut pas craindre l’inconnu : on n’a jamais vu des millions de personnes se laisser mourir de faim. De même que nous sommes tout à fait capables de nous organiser horizontalement pour faire des blocages, nous sommes capables de nous organiser pour remettre en marche une organisation plus sensée de l’existence. De même que c’est localement que la révolte s’est organisée, c’est localement que les solutions seront trouvées. Le plan « national » des choses n’est que l’écho que se font les initiatives locales.

Nous n’en pouvons plus de devoir compter pour tout. Le règne de l’économie, c’est le règne de la pénurie parce que c’est en tout le règne du calcul. Ce qu’il y a de beau sur les blocages, dans la rue, dans tout ce que nous faisons depuis trois semaines, ce qui fait que nous sommes en un sens déjà victorieux, c’est que nous avons cessé de compter parce que nous avons commencé à compter les uns sur les autres. Quand la question est celle du salut commun, celle de la propriété juridique des infrastructures de la vie devient un détail. La différence entre le peuple et ceux qui le gouvernent, c’est que lui n’est pas composé de crevards.

Gilets jaunes Paris 1 déc 2018

 

23 novembre 2018

Le Dieu rond (Gille est jaune ?)

« Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes » (un journaliste de BFM-TV)

paru dans lundimatin#166, le 21 novembre 2018

Gilets jaunes motards

Olivier Long est peintre et maître de conférence à la Sorbonne, il s’est rendu à la mobilisation des gilets jaunes sur le périphérique parisien puis à la tentative avortée de prendre d’assaut l’Élysée. Il nous raconte cette journée surprenante.

(Merci à Serge D’ignazio de nous avoir laissé utiliser ses photos.)

Au commencement règne le Dieu. Le Dieu a la forme d’une sphère, elle exclut la Haine. La Haine est au dehors, ce qui permet au Dieu de savourer sa vie tranquille. Mais voilà que sans crier gare (et surtout sans prévenir personne), la Haine s’attaque au Dieu. Le Dieu est obligé de faire une sortie, il se concentre, se prépare, puis se sépare ; et voilà que le Dieu est double. C’est parce qu’il se dédouble que le monde advient racontait le penseur grec Anaximandre. C’est la raison pour laquelle le monde est tragique et ambivalent : ce qui le structure, c’est ce mélange d’amour et de haine qui fait que tout est dialectique et que rien ne se conclut jamais, parce que c’est de la lutte et du combat que naît toute chose. La naissance du monde est séparation.

Gilets jaunes et CRS

Mais voilà qu’aujourd’hui, vingt cinq siècles plus tard, le cercle se referme. Le Dieu sphérique veut tout rejouer. Il veut revivre sa complétude pour que tout redevienne tranquille. Et pour cela, il lui faut que toute lutte disparaisse. Nul affrontement n’a plus lieu dans les neurocraties autoritaires, il n’y a plus de places pour les luttes, ne reste que l’échange commerçant et la concurrence pacifiée des égaux. C’est l’histoire d’un vieux rêve : celui de faire disparaître dans un chapeau tout ce qui fait l’ordinaire d’une opposition : le débat, les cégétistes, les assos, les corps intermédiaires, les militants, les lanceurs d’alerte, les luttes sociales et l’humanité qui va avec. Pour réaliser ce crime parfait, il est impératif de faire disparaître les corps, mettre tous les gueulards en taule et coincer n’importe quelle forme d’opposition dans des procédures judiciaires interminables. Tout ce qui résiste rentre dans le chapeau, pendant que sur scène, sous les feux de la rampe, l’homme aux dents blanches se charge de faire disparaître n’importe quel lapin en un tour de passe-passe. Tout humain qui rentre dans le chapeau, en ressort entrepreneur de start-up radieux : le miracle s’accomplit, le Dieu sphérique exprime ainsi sa toute-puissance tranquille, le public ne peut qu’applaudir.

Aujourd’hui tout se fissure à nouveau, rien ne tourne plus rond, le Dieu sphérique est obligé de sortir de chez lui. Il y a eu une première alerte. Issue des communes étudiantes du printemps et de la lutte des cheminots, une émeute éclate au pont d’Austerlitz. Elle déclenche le soir du 1er mai 2018 le scandale Benalla. À vouloir transformer sa garde prétorienne en police politique, le roi perd toute crédibilité. La ficelle est trop grosse et la magie n’opère plus. Le roi n’en garde pas moins son petit sourire narquois de Dieu sphérique, si prompte à énerver la foule.

Gilets jaunes et barricades

Et voilà que quelques mois plus tard, après avoir chassé les classes populaires des facs avec le dispositif Parcoursup, (ces étudiants pauvres si promptes à d’enflammer depuis Villon, Abélard et les goliards du Moyen âge), le Dieu-magicien tente un nouveau tour de passe-passe pour sphériser son monde à nouveau. Le Dieu-magicien va maintenant faire surgir l’argent de son chapeau en imposant une taxe écologique aux travailleurs pauvres. Sans être forcément complotiste, chacun cherche maintenant à comprendre où est le trucage. Ne s’agirait-il pas, par hasard, de faire rembourser aux travailleurs-pauvres les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ? (Fin de l’impôt sur la fortune, détaxation de l’exil fiscal et de la Flat-tax, Crédit impôt recherche directement versé sur la compta des entreprises, etc…). Une goutte d’essence enflamme la plaine.

BFM-TV s’ingénie à répéter « -Attention les gauchos ne sont pas invités, c’est une partouze réservée aux Jacquie et Michèle des campagnes, aux complotistes racistes obsédés d’identité nationale ! ». Que faire de ça ? Ne rien faire c’est abdiquer et laisser le terrain à des officines qui commercialisent la simple haine des autres. Alors on y va pour vérifier, histoire de ne pas laisser la rue et la misère aux fachos Par principe, je me méfie des appels à rester chez soi, ils attirent forcément dehors. La question n’est donc de savoir si l’on doit sortir ou pas ce samedi 17 novembre, mais de quelle manière l’on doit sortir, et aussi de se demander ce que cet appel engage à discuter. Même si ça ne va pas être facile de se parler d’une voiture à l’autre.

Manifester contre le prix de l’essence, cela ressemble à une colère de bouseux mal orientée. Mais le vieux Bakounine n’a-t-il pas écrit : « Seuls les individus et seulement un très petit nombre d’individus se laissent déterminer par une idée abstraite et pure. Les millions, les masses ne se laissent entraîner que par la puissance et la logique des faits, ne comprenant et n’envisageant pour la plupart que leurs intérêts immédiats et leur passion du moment », alors pourquoi ne pas aller à la rencontre de ceux qui ne connaissent que de très loin le Dieu sphérique d’Empédocle ?

Pour ne pas venir les mains vides, je fais une banderole, afin de proposer quelque chose d’un peu festif et artistique. Le prince Philippe a annoncé, « mettre un gilet jaune va encore, mais tout bloquer, c’est interdit ! ». Le Grand chambellan Castagnette claironne partout « Et surtout tout doit se faire dans la plus grande légalité ». Résultat nous irons suspendre un grand rideau sur les ponts du périphérique : « Ni Macron, ni fachos, Black Blocage TOTAL du périf ». « -Pouet, poète ! » : quelques automobilistes klaxonnent joyeusement et ralentissent pour lire la pancarte. « TOTAL », ce n’est pas cette multinationale qui ne paie jamais ses impôts ni aucune taxe écologique, cette entreprise qui fait la guerre un peu partout sur la planète et qui fait payer au prix fort ses station-sévices en retour ?

Gilets jaunes Black bloquons tout

Nous rejoignons la place de la Concorde. Un africain immense brandit très haut la banderole du « Black blocage TOTAL ». Elle est très chaleureusement applaudie. Les Jacquie et Michel du grand soir sont effectivement tous là mais pas qu’eux. Ceux qui font du tuning dans des garages de banlieue toute l’année exhibent fièrement des carrosseries rutilantes qu’ils polishent chaque dimanche. Des motards font chauffer la gomme sur l’asphalte, façon concentration Speedway de Daytona Beach… sous l’obélisque de la Concorde. Le vrombissement des Harley énervées, (aux plaques d’immatriculation soigneusement maquillées), rejoint vite les vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré via la rue Royale.

Une quinzaine de CRS tente de s’interposer, une barricade est érigée. Comment nasser le peuple des crevards, tous les larbins des premiers de cordée ? Aux quatre coins de la place, leurs groupes hétéroclites se forment, des centaines de rassemblements s’improvisent partout dans Paris. Les contenir est une tâche impossible. De jeunes flics ont le regard perdu sous les casques, les visières se baissent, puis se relèvent, ne sachant plus que faire. Profitant de l’effet de surprise la foule électrique s’engage dans la rue du Fauboug Saint-Honoré, les motos vrombissent en cortège de tête dans une ambiance incroyablement déter. La foule scande « Paris, debout, soulève toi ». Nous ne sommes plus qu’à 300 mètres de l’Elysée. Comment a-t-on pu arriver jusque là ?

C’est alors que survient un ordre définitivement maladroit. Les mobiles gazent une foule de provinciaux-chanteurs-de-marseillaise complètement stupéfaits de ce qui leur arrive. C’est leur première manifestation, être pris en photo, filmés, fichés, gazés, violenté, ils n’y sont pas habitués. Ça les rend fous. C’est ce que dit cette jeune fille qui est venue de la côte d’azur avec ses parents, électeurs de Macron, parce que selon eux, « -C’est à Paris que tout se passe ». Ils ne comprennent pas, et n’ont plus que leurs yeux rougis par les gaz pour pleurer de rage. Ils croyaient la police amie. Ils croyaient qu’on a quand même « le droit de manifester en démocratie quand on paie des impôts ». Un monsieur âgé en vélo veut protéger sa hanche de titane, il confie à la cantonnade « -il faudrait qu’il y ait les casseurs, ils feraient moins les malins avec toutes ces vitrines ». Et si la foule recule, ce n’est pas à cause des gaz ni de la police en sous-effectif (car occupée ailleurs), mais c’est par pur calcul politique. Un monsieur rondouillard l’exprime ainsi : « -Premier avertissement, mais attention à la semaine prochaine ». La plupart découvrent ce que c’est que de manifester dans la sphère marchande quand règne le Dieu Rond et que rien ne tourne plus rond.

Gilets jaunes manif rue

Aurions-nous affaire à un troupeau de racistes ou aux émeutes des ligues de février 1934 ? Oui mais comment expliquer que les quartiers soient descendus sur Paname pour l’occasion, sans parler des autonomes qui se mêlent en nombre à la foule. Les gilets jaunes, contrairement à ce que raconte le géographe Christophe Guilluy, ce n’est pas simplement le petit peuple des campagnes contre celui des villes, c’est le peuple de tous les larbins qui en ont marre. Loosers des villes, des campagnes et des quartiers réunis convergent dans la même rage : tous perdants des tours de passe-passe d’un porn-capitalism obscène et global.

Et si « Gilles est jaune », c’est parce que le « Gille », est le personnage le plus célèbre du carnaval de Binche en Belgique. Le Carnaval est un rituel de rupture, qui manifeste, comme l’ont constaté nombre d’historiens de la culture populaire médiévale, une intense dimension subversive. Le Gille représentait dans la Belgique des années 1795 la figure de la révolte contre le régime politique français du Directoire. Ce dernier voulait simplement interdire dès cette époque « le port du masque » (sic). Que penser de cette mascarade des « Manu la sens-tu ? » ? Certaines personnalités se dédoublent quand elles sont au volant de leur voiture parce que c’est le dernier habitacle qui les protège des maltraitances du monde extérieur. D’où la violence des réactions au volant dans les époques de hard capitalisme. Ce qui nous mène à cette réflexion emblématique et pleine de sens d’un journaliste de BFM-TV (qui a pris en direct ce soir de fête un œuf sur la tête) : « Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes ». « Gille-le-Niais » est également dénommé « le Guilleret », parce qu’il manifeste sa gaieté de manière un peu fracassante sur la scène du carnaval ; en s’autonomisant le peuple rabelaisien des gilets jaunes va-t-il rejoindre l’enjoyement des multitudes de gilets noirs ?

Olivier Long (à l'origine publié dans lundimatin)

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