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Amour, émeute et cuisine
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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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lutte
16 mars 2009

Appel du printemps 2009 : Grève générale pour de vrai, à partir du 19 mars on ne travaille plus, on arrête tout...

Bonjour à tous les insoumis et les révoltés,

Contre le mépris de ceux qui nous gouvernent,

Contre l'Etat et les banques qui nous font payer leur crise,

Contre les réformes du gouvernement qui privatisent les services publics,

Contre l’ennui qui nous rend impuissant,

Contre la misère qui se répend partout,

Contre la peur du flic et de l’avenir qui paralyse nos contestations,

Contre le système capitaliste qui nous isole, qui privatise nos corps et nos vies et qui achève de détruire les derniers réseaux de solidarités,

Contre le travail salarié qui nous brise et nous asservit,

Contre le pouvoir de l’argent qui nous sépare,

Il faudra bien un jour que le monde change…

A partir du 19 mars on arrête tout, grève générale pour de vrai.

Un mois et demis après le 29 janvier, les syndicats appellent à une nouvelle journée de manifestation le 19 mars. Ils l’appellent « Grève générale » et c’est encore un mensonge de plus.

Alors diffusons partout cet appel :

Appel du printemps 2009 : Grève générale pour de vrai, à partir du 19 mars on ne travaille plus, on arrête tout…

Parlons-en avec nos amis, nos familles, nos collègues de travail, dans les bistrots, dans la rue et les jardins publics. Fabriquons des banderoles pour suspendre cet appel à nos fenêtres, sur les ponts, les passerelles, en haut des tours, des arbres et des collines. Taguons-le directement sur les murs de nos villes, sur les trains, les trams et les métros. Envoyons ce message sur Internet, par SMS et jetons des bouteilles à la mer…

Rendez-vous le lendemain du 19 mars avec rage et courage.

Amicalement,

Des étudiant.e.s grévistes de Saint-Etienne (en grève depuis 2 mois contre la casse de l'université et de la recherche)

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16 mars 2009

Sur les facs, créons des comités de lutte

Texte en circulation sur la fac du Mirail à Toulouse

    Nous ne souhaitons pas lutter contre une énième réforme mais bien contre le marché qui étend son emprise sur nos facs et sur nos vies. Nous combattons une logique -- celle du capitalisme et non son image médiatique, la réforme gouvernementale -- considérant qu'une lutte particulière contre un gouvernement particulier constitue une impasse. Nous ne voulons pas plus "sauver notre éducation", celle-ci est morte et enterrée. Nous ne perdrons pas notre cohérence, notre temps et notre énergie à vouloir sauver le cadavre de l'université bourgeoise.

    En analysant les différentes expériences de luttes passées, nous tirons un bilan clair. En premier lieu nous constatons l'impuissance des Assemblées Générales à être de véritables lieux de débats : elles ont le don de fatiguer et d'irriter les personnes désirant lutter, quant aux réactionnaires elles leur fournissent sans cesse de la matière à casser le mouvement. Ces assemblées monstres tendent à confisquer au lieu de "libérer la parole" au profit des seuls professionnels de la luttes, syndiqués ou non.

    Il est clair que ces assemblées doivent rester le lieu des décisions collectives, néanmoins il apparaît essentiel que les décisions se prennent au terme des débats. Pour permettre une conscientisation collective favorable à la lutte, nous pensons qu'il faut rassembler les individus dans des comités à taille humaine.

    Ces structures ce sont les comités de base : par département ou simplement par affinité. Chacun peut ensuite se rendre à l'AG en faisant remonter les idées, propositions, décisions prises à la base.

    L'avenir des luttes est dans l'auto-organisation de telles structures. Des expériences similaires ont déjà vu le jour, il ne tient qu'à nous d'amplifier le mouvement.

    Constituons dès maintenant des groupes affinitaires et des groupes de résistance populaire autonome afin de ne pas se perdre dans l'anonymat des ces assemblées monstres où seuls les syndicats de tout bord monopolisent le micro !

    Pour une autogestion de la fac, de nos luttes et de nos vies !

Des étudiants de l'Université de Toulouse - Le Mirail

9 mars 2009

Communiqué à l'adresse des grévistes de l'outre mer

    Aux grévistes de l'outre mer, fraternellement :

    Les populations des anciennes colonies françaises subissent depuis des années une exploitation plus odieuse encore que celle qui sévit sur nos têtes métropolitaines. Ce ne sont pas seulement les békés, ces héritiers des grandes familles colonialistes du passé, qui soumettent durement les peuples de l'outre mer aux lois scélérates du règne capitaliste, puisqu'aussi bien l'État français et les industriels qui l'accompagnent n'ont jamais cessé de traiter ces départements et territoires comme de simples protectorats, où chacun devra être à la fois corvéable(1) à merci et consommateur de produits métropolitains surtaxés. A l'évidence, si un réel partage des richesses n'existe réellement nulle-part dans le monde, l'outre mer français s'en voit privé plus encore au moins que ne l'est la métropole. Dépossédés de l'essentiel de leurs terres, ses habitants se sont vus contraints en même temps de n'y plus rien cultiver d'autres que la banane(2), ou presque. Or une telle contrainte les condamne invariablement à importer la quasi totalité des produits de première nécessité, et à les payer à vils prix, comme nous le disions devant ça. La vie chère combattue par les grévistes concerne bel et bien principalement la nourriture, et non les diverses babioles plus ou moins technologiques qui envahissent inlassablement les temples de la marchandise.

    Toutefois, le coût élevé de la survie en outre mer n'est pas l'unique difficulté soulevée par les grévistes. Quoi qu'en dise les médias de la métropole, la discrimination raciale reste un problème majeur sur ces territoires. Il est en effet patent que la « population noire » y subit une relégation sociale nettement plus importante que la « blanche » : sous-payée, dépossédée des ses terres, écartée de la presque totalité des centres de décisions, déplacée vers la métropole suivant les nécessités et exigences de celle-ci, toujours plus amputée de sa propre culture par les métastases d'une inique marchandisation de tout(3), cette population est renvoyée à sa propre négation – aussi a-t-elle joliment commencé de ne plus l'accepter.

    En dépassant l'égoïsme, en sortant des corporatismes et des catégories stupides où la domination spectaculaire-marchande les enfermait, les peuples de l'outre mer ont montré la voie. Les manipulations médiatiques, gouvernementales et policières n'y changeront plus rien. Par les efforts et les sacrifices qu'ils ont consentis, parfois pendant plus d'un mois, les françaises et français grévistes de l'outre mer nous ont rendu cette essentielle dignité dont des années de fatalisme nous avaient dépossédé. Ils nous ont démontré qu'un mouvement massif et durable pouvait encore offrir de nombreuses victoires sociales, puisque la plupart de leurs exigences ont fini par trouver des réponses favorables – même s'il reste à ce qu'elles soient appliquées. Il s'agit là pour nous, habitants de la métropole, d'un véritable message d'espoir. Nous les en remercions ici, et c'est encore trop peu. Sans vouloir écarter la spécificité de leur situation, nous avons aussi nos Békés et exploiteurs de toutes sortes, et la grandeur de leur lutte ne peut que nous encourager à la poursuivre ici et maintenant. Nul à présent ne pourra plus ni leur faire ni nous faire accroire que nos propres destins doivent toujours nous échapper en étant déposés entre les mains de quelques régnants pseudo-représentatifs. Il y a quelques mois seulement, Sarkozy affirmait encore sans sourciller mais en clignant de l'œil que lorsqu'il y aurait des grèves en France, personne n'en remarquerait plus l'existence. Or si une telle affirmation avait bel et bien pour elle de rassurer la frange la plus réactionnaire de son électorat, nous pouvons dire aujourd'hui grâce aux « ultra-marins »*, et quant à nous sans cligner de l'œil, qu'elle n'avait guère pour elle que cela : ces dernières semaines aux Antilles l'ont définitivement montré en reléguant pour longtemps aux oubliettes de l'Histoire cette cynique prétention sarkozienne, et nous en sommes ravis. Aussi souhaitons-nous manifester par ce communiqué notre inconditionnel soutien à tous ceux qui ont lutté en Guadeloupe et en Martinique, ou qui luttent encore à la Réunion, en Guyane, et ailleurs. Que l'État français ait trouvé bon d'envoyer 3500 policiers en Guadeloupe, par exemple, après avoir tenté dans un premier temps de laisser pourrir la situation(4), montre assez vers quelle violence il est prêt à s'engager lorsqu'il sent peser une menace sur l'industrie libérale dans son ensemble ; mais les guadeloupéens ont montré à leur tour, par leur détermination, qu'il était toujours encore possible de se battre pour une vie plus décente et plus digne, et d'emporter quelques victoires. En sorte que nous appelons tous les grévistes de l'outre mer à continuer la lutte, non seulement pour obtenir plus encore en ce qui concerne la survie, mais pour s'employer à créer une vie plus poétique qui reléguerait au loin le néant des seules relations marchandes. Nous réitérons ici l'affirmation de notre soutien inconditionnel, et nous nous engageons de notre côté à tout faire pour qu'en métropole aussi s'engage une vaste lutte : le mois de mai 1967 en Guadeloupe, qui s'était vu réprimé dans le sang, avait précédé celui de 1968 en métropole. Souhaitons qu'il en aille de même dans les jours prochains, sur une plus grande échelle et avec la victoire au bout.

    Le monde entier est un Béké-Land, il nous appartient d'en sortir tous ensemble, par le haut et radicalement.

Communiqué commun du collectif des étudiantes & étudiants en grève de l'université Jean Monnet à Saint-Étienne (42) et du comité stéphanois contre les lois anti-terroristes et la civilisation spectaculaire-marchande

Notes :

1 – Le fait que le taux de chômage soit très élevé dans ces territoires – près de 50% de chômeurs chez les jeunes guadeloupéens, par exemple – rend la mise en place d'une telle exploitation plus facile encore. Nous savons bien que les capitalistes n'aiment rien tant qu'être en présence d'une grande armée salariale de réserve (les chômeurs), sans laquelle ils ne seraient guère en mesure de maintenir longtemps les salaires des travailleurs au plus bas.

2 – Notons que cette mono-culture s'avère être aussi un désastre écologique, en particulier au regard du fait que la banane est un fruit qui ne supporte pas longtemps d'être exploité industriellement - en quoi d'ailleurs nous lui reconnaîtront un certain savoir-vivre. En effet, les bananes produites ainsi finissent par attraper de graves maladies, telles que la cercosporiose noire ou la maladie de panama qui exigent l'emploi d'une grande quantité de fongicides pour être évités, quand cela demeure possible.

3 – L'annihilation des cultures et des particularismes locaux est l'un des moyens qu'emploie pleinement le capitalisme pour détruire les fraternités et les solidarités qui pourraient çà et là lui résister. La « culture marchande », pour le dire simplement, provoque immanquablement une individualisation égoïste et sans phrase qui nie paradoxalement toutes les singularités et laisse chacun à l'isolement, sans identité, sinon celle d'être soi-même à la fois une entreprise et la marchandise qu'elle doit produire et vendre sur le marché : ici nul ne reconnaîtra plus ses frères, tous devront universellement se nier.

4 – La tactique consistant à laisser « moisir » une situation de crise, jusqu'à ce qu'elle s'essouffle, est devenue fort courante en ces temps désastreux. Le cynisme de Sarkozy lui est étroitement lié – qu'espère-t-il d'autre en effet que cet essoufflement quand il fait tout pour que les diverses crises existantes restent invisibles aux yeux du plus grand nombre. Les grèves étudiantes actuelles, par exemple, sont confrontées à cette même tactique du pouvoir qui les laisse presque entièrement ignorées du reste de la population.

* Ultra-marins : Habitants de l'outre mer.

9 mars 2009

Communiqué à l'adresse des grévistes de l'outre mer

    Aux grévistes de l'outre mer, fraternellement :

    Les populations des anciennes colonies françaises subissent depuis des années une exploitation plus odieuse encore que celle qui sévit sur nos têtes métropolitaines. Ce ne sont pas seulement les békés, ces héritiers des grandes familles colonialistes du passé, qui soumettent durement les peuples de l'outre mer aux lois scélérates du règne capitaliste, puisqu'aussi bien l'État français et les industriels qui l'accompagnent n'ont jamais cessé de traiter ces départements et territoires comme de simples protectorats, où chacun devra être à la fois corvéable(1) à merci et consommateur de produits métropolitains surtaxés. A l'évidence, si un réel partage des richesses n'existe réellement nulle-part dans le monde, l'outre mer français s'en voit privé plus encore au moins que ne l'est la métropole. Dépossédés de l'essentiel de leurs terres, ses habitants se sont vus contraints en même temps de n'y plus rien cultiver d'autres que la banane(2), ou presque. Or une telle contrainte les condamne invariablement à importer la quasi totalité des produits de première nécessité, et à les payer à vils prix, comme nous le disions devant ça. La vie chère combattue par les grévistes concerne bel et bien principalement la nourriture, et non les diverses babioles plus ou moins technologiques qui envahissent inlassablement les temples de la marchandise.

    Toutefois, le coût élevé de la survie en outre mer n'est pas l'unique difficulté soulevée par les grévistes. Quoi qu'en dise les médias de la métropole, la discrimination raciale reste un problème majeur sur ces territoires. Il est en effet patent que la « population noire » y subit une relégation sociale nettement plus importante que la « blanche » : sous-payée, dépossédée des ses terres, écartée de la presque totalité des centres de décisions, déplacée vers la métropole suivant les nécessités et exigences de celle-ci, toujours plus amputée de sa propre culture par les métastases d'une inique marchandisation de tout(3), cette population est renvoyée à sa propre négation – aussi a-t-elle joliment commencé de ne plus l'accepter.

    En dépassant l'égoïsme, en sortant des corporatismes et des catégories stupides où la domination spectaculaire-marchande les enfermait, les peuples de l'outre mer ont montré la voie. Les manipulations médiatiques, gouvernementales et policières n'y changeront plus rien. Par les efforts et les sacrifices qu'ils ont consentis, parfois pendant plus d'un mois, les françaises et français grévistes de l'outre mer nous ont rendu cette essentielle dignité dont des années de fatalisme nous avaient dépossédé. Ils nous ont démontré qu'un mouvement massif et durable pouvait encore offrir de nombreuses victoires sociales, puisque la plupart de leurs exigences ont fini par trouver des réponses favorables – même s'il reste à ce qu'elles soient appliquées. Il s'agit là pour nous, habitants de la métropole, d'un véritable message d'espoir. Nous les en remercions ici, et c'est encore trop peu. Sans vouloir écarter la spécificité de leur situation, nous avons aussi nos Békés et exploiteurs de toutes sortes, et la grandeur de leur lutte ne peut que nous encourager à la poursuivre ici et maintenant. Nul à présent ne pourra plus ni leur faire ni nous faire accroire que nos propres destins doivent toujours nous échapper en étant déposés entre les mains de quelques régnants pseudo-représentatifs. Il y a quelques mois seulement, Sarkozy affirmait encore sans sourciller mais en clignant de l'œil que lorsqu'il y aurait des grèves en France, personne n'en remarquerait plus l'existence. Or si une telle affirmation avait bel et bien pour elle de rassurer la frange la plus réactionnaire de son électorat, nous pouvons dire aujourd'hui grâce aux « ultra-marins »*, et quant à nous sans cligner de l'œil, qu'elle n'avait guère pour elle que cela : ces dernières semaines aux Antilles l'ont définitivement montré en reléguant pour longtemps aux oubliettes de l'Histoire cette cynique prétention sarkozienne, et nous en sommes ravis. Aussi souhaitons-nous manifester par ce communiqué notre inconditionnel soutien à tous ceux qui ont lutté en Guadeloupe et en Martinique, ou qui luttent encore à la Réunion, en Guyane, et ailleurs. Que l'État français ait trouvé bon d'envoyer 3500 policiers en Guadeloupe, par exemple, après avoir tenté dans un premier temps de laisser pourrir la situation(4), montre assez vers quelle violence il est prêt à s'engager lorsqu'il sent peser une menace sur l'industrie libérale dans son ensemble ; mais les guadeloupéens ont montré à leur tour, par leur détermination, qu'il était toujours encore possible de se battre pour une vie plus décente et plus digne, et d'emporter quelques victoires. En sorte que nous appelons tous les grévistes de l'outre mer à continuer la lutte, non seulement pour obtenir plus encore en ce qui concerne la survie, mais pour s'employer à créer une vie plus poétique qui reléguerait au loin le néant des seules relations marchandes. Nous réitérons ici l'affirmation de notre soutien inconditionnel, et nous nous engageons de notre côté à tout faire pour qu'en métropole aussi s'engage une vaste lutte : le mois de mai 1967 en Guadeloupe, qui s'était vu réprimé dans le sang, avait précédé celui de 1968 en métropole. Souhaitons qu'il en aille de même dans les jours prochains, sur une plus grande échelle et avec la victoire au bout.

    Le monde entier est un Béké-Land, il nous appartient d'en sortir tous ensemble, par le haut et radicalement.

Communiqué commun du collectif des étudiantes & étudiants en grève de l'université Jean Monnet à Saint-Étienne (42) et du comité stéphanois contre les lois anti-terroristes et la civilisation spectaculaire-marchande

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Notes :

1 – Le fait que le taux de chômage soit très élevé dans ces territoires – près de 50% de chômeurs chez les jeunes guadeloupéens, par exemple – rend la mise en place d'une telle exploitation plus facile encore. Nous savons bien que les capitalistes n'aiment rien tant qu'être en présence d'une grande armée salariale de réserve (les chômeurs), sans laquelle ils ne seraient guère en mesure de maintenir longtemps les salaires des travailleurs au plus bas.

2 – Notons que cette mono-culture s'avère être aussi un désastre écologique, en particulier au regard du fait que la banane est un fruit qui ne supporte pas longtemps d'être exploité industriellement - en quoi d'ailleurs nous lui reconnaîtront un certain savoir-vivre. En effet, les bananes produites ainsi finissent par attraper de graves maladies, telles que la cercosporiose noire ou la maladie de panama qui exigent l'emploi d'une grande quantité de fongicides pour être évités, quand cela demeure possible.

3 – L'annihilation des cultures et des particularismes locaux est l'un des moyens qu'emploie pleinement le capitalisme pour détruire les fraternités et les solidarités qui pourraient çà et là lui résister. La « culture marchande », pour le dire simplement, provoque immanquablement une individualisation égoïste et sans phrase qui nie paradoxalement toutes les singularités et laisse chacun à l'isolement, sans identité, sinon celle d'être soi-même à la fois une entreprise et la marchandise qu'elle doit produire et vendre sur le marché : ici nul ne reconnaîtra plus ses frères, tous devront universellement se nier.

4 – La tactique consistant à laisser « moisir » une situation de crise, jusqu'à ce qu'elle s'essouffle, est devenue fort courante en ces temps désastreux. Le cynisme de Sarkozy lui est étroitement lié – qu'espère-t-il d'autre en effet que cet essoufflement quand il fait tout pour que les diverses crises existantes restent invisibles aux yeux du plus grand nombre. Les grèves étudiantes actuelles, par exemple, sont confrontées à cette même tactique du pouvoir qui les laisse presque entièrement ignorées du reste de la population.

* Ultra-marins : Habitants de l'outre mer.

25 février 2009

Nos pensées et nos positions à l'égard de la lutte contre les lois anti-terroristes, et aussi bien des suites à lui donner

   Depuis le 11 novembre 2008 et les arrestations arbitraires qui ont eu lieu ce jour là à Tarnac et ailleurs, un grand nombre de comités de soutien aux inculpés se sont constitués en France et à l'étranger. Ces comités ont organisé de nombreuses soirées et diverses manifestations afin d'affirmer leur solidarité avec toutes celles et ceux qui sont tombés sous le coup de ces lois scélérates, dites anti-terroristes – lois dont nous connaissons probablement tous ici le réel objet : criminaliser les luttes que nous menons çà et là contre le système médiatico-parlementaire-marchand. A cette heure, le point d'acmé de la lutte livrée par les comités pour la libération de tous les prisonniers et la fin des mises en examen reste la grande manifestation qui eut lieu le 31 janvier dernier à Paris, icelle a réuni environ 3000 manifestants contre lesquels était déployé un service d'ordre démesurément épais, composé d'au moins 1300 policiers. Une telle démesure, soit dit en passant, atteste encore une fois de ceci que s'il peut nous arriver parfois d'avoir peur, la peur peut aussi changer de camp et submerger les vieilles têtes de cadavres des agents du spectacle. Il y a bien loin pourtant à ce que nous puissions là évoquer une victoire de notre camp, sinon fort partielle, en particulier au regard des arrestations et des nouvelles mises en examen qui ont suivi la manifestation. Nous avons beaucoup à faire encore, à commencer sans doute par nous interroger sur les tactiques à combiner pour les engager dans la lutte. Qu'aujourd'hui la domination tremble, nous pouvons d'ores et déjà nous en réjouir, mais la paranoïa où elle achève de nourrir ses multiples délires doit aussi nous inciter à une certaine prudence, ou plutôt nous encourager à penser et repenser si nécessaire les stratégies à l'œuvre, les siennes comme les nôtres. La répression va encore s'amplifier demain : c'est la logique malheureuse de toutes les époques qui doivent composer avec l'effondrement de leur civilisation. Garantie hier entre autres choses par une certaine mystique du progrès et de la croissance infinis, la place de la domination n'est plus guère garantie aujourd'hui que par un dispositif policier qui veut quadriller toutes les sphères de la vie quotidienne. Un tel constat n'a pas manqué d'éclore en évidence dans les cerveaux bouffis de nos dominants, aussi vont-ils continuer d'agir en conséquence. Et c'est ce que nous savons.

        Le comité de soutien stéphanois a été créé en décembre 2008, à la suite des arrestations à Tarnac, bien sûr, mais presque aussitôt en portant son attention sur la situation actuelle en générale, que nous exposions succinctement devant ça. Nous dirons qu'il se compose d'un noyau dur autour duquel vient s'ajouter plus ou moins régulièrement et selon les nécessités un assez grand nombre de personnes : qui pour faire de l'affichage, qui pour imprimer des tracts à peu de frais, qui pour fournir une salle de conférence, qui pour manifester ou occuper un lieu*, et j'en passe. Pour aller vite, nous signalerons simplement qu'un réseau solidaire s'est formé, lequel, si imparfait soit-il encore, n'a pas moins obtenu d'être assez opérant sur les divers terrains où nous avons voulu agir : concerts, débats, lectures publiques, projections vidéo, rassemblements et manifestations. Après ces « expériences » plutôt positives, nous avons cependant dû constater notre difficulté à informer plus largement la population sur Tarnac et l'anti-terrorisme et tout le reste. Trop souvent, en effet, nous avons rencontré des êtres ignorant tout ou presque même de la seule affaire du plateau des millevache, icelle a été pourtant fort médiatisée – du moins dans un premier temps. Trouver les moyens d'une information conséquente qui échapperait simultanément au système médiatique, telle est l'une des tâches essentielles que nous avons donc à réaliser, et qui nous a semblé jusqu'ici pratiquement chimérique. Si nous pouvons accepter sous certaines conditions quelques rencontres avec des journalistes officiels, notre méfiance à leur égard doit demeurer intacte. Nous avons des vérités et des positions à faire entendre, nous n'avons pas à devenir des médias. Et c'est ce que nous savons.

        Après la manifestation du 31 janvier dernier, nous nous sommes réunis à plusieurs reprises afin d'envisager les suites à donner au « mouvement », tant localement que sur un plus vaste terrain. De longues palabres ont permis d'établir des positions communes à tous les membres du comité, même s'il a pu subsister çà et là quelques divergences de détail. Pour le dire simplement, nous exigeons évidemment dans un premier temps l'abrogation des lois anti-terroristes et la libération de tous les inculpés au titre de ces lois, ainsi que la fin sans condition de leurs mises en examen. Nous nous prononçons en faveur de l'abolition du travail salarié, et de l'argent. Nous condamnons radicalement le capitalisme et les modes de vie misérables qui lui sont consubstantielles, en conséquence de quoi une insurrection nous semble à envisager, non comme une fin en soit ni comme unique figure de la lutte, mais comme un moment inévitable et privilégié de cette lutte. Nous nous proposons d'en finir avec les divers systèmes de contrôle installés par la société du spectacle, qu'ils soient de l'ordre du temps de cerveau disponible, du policier, de la vidéo-surveillance, du biométrique, du cybernétique, du psychologique,de la génétique ou bien entendu de l'emprisonnement pur et simple. Nous nous engageons dans la mesure du possible à aider tous les camarades en lutte, ici ou ailleurs, en ébruitant leurs mots, leurs actes et leurs objectifs, ainsi qu'en glanant de l'argent pour le leur envoyer par l'intermédiaire des caisses de solidarité. Enfin, nous pensons que la victoire viendra de notre aptitude à créer ici partout et dès maintenant une vie plus décente et plus digne, organisée en communes au cœur desquelles nos liens d'homme à homme n'auraient plus rien du néant où nous laissent toujours les rapports industrialo-marchands actuels. A cet endroit, permettons-nous quelques banalités de base qui viendront brièvement donner corps à la notion de commune :

        La véritable grammaire de notre humanité, c'est le don, qui nous lie plus sûrement et plus joyeusement les uns aux autres que toute la magie noire des monnaies d'échanges. Quoiqu'ils puissent avoir à en défendre la possibilité même, mille cocktails Molotov n'égaleront jamais le potentiel profanateur d'un seul don. Le don n'est pas une hypothèse abstraite : c'est une praxis. Le bon sens commun de la plèbe lui laisse encore parfois le bon goût d'une si bonne praxis. La praxis du don n'est pas séparée de ce que nous sommes, c'est pourquoi elle n'a pas à être gouvernée. Le gouvernement, ou, pour employer un mot à la mode dans la domination et chez les sociologues : la gouvernance, sont ce qui nous sépare toujours plus violemment de nous-mêmes, en reléguant toujours plus au loin l'unité primordiale de nos êtres et de nos praxis. Le don est ce qui nous rend cette unité, il est lui-même cette unité – encore faut-il accepter de le recevoir. L'espace-temps de cette réception est la commune, où les affinités électives affinent leurs liens par le jeu répété des dons/contre-dons. Un contre-don jamais ne retourne à l'échange, il est plus qu'à son tour un don que nul n'aura exigé. Le don n'a rien à troquer. Le troc est ce qui nous ramène à l'équivalence abstraite de l'échange, et rompt lui aussi du même coup nos liens et notre unité. Il rend seulement les modalités de l'échange plus complexes, en ceci au moins qu'il ignore la monnaie – et encore ! Au contraire du troc, le don n'est pas de l'ordre du donnant/donnant, mais du donné/reçu, dont la commune est à la fois l'architecte et le réceptacle. Palabrer, par exemple, c'est donner des paroles et en recevoir dans un lieu commun. Nul ne communie dans un lieu commun, beaucoup s'y connaissent, comme dans l'amour. La communion n'est rien plus que la fausse conscience de l'unité, où ce qui semble apparemment si uni ne se rencontre réellement jamais. Il y a loin. Le plus sûr lieu commun de notre humanité, c'est le don. La commune s'y conçoit. La commune est sans suprématie, sans règne et sans gouvernement. Rien ne se tient au-dessus d'elle que tous ceux qui la constituent, ni en-dessous. Nous sommes nés pour marcher sur la tête des rois, et c'est ce que nous savons.

 

    Voilà ce qu'à cette heure nous pouvions dire sur nos positions. Une époque s'achève. Un moment de nos luttes a déjà vieilli à l'instant où nous allons conclure ce texte. Il nous appartient de le rajeunir en inventant de nouvelles armes, sans pour autant négliger les anciennes. L'effondrement d'une civilisation laisse demain dans l'incertitude. Une décision approche qui verra quoi qu'il arrive l'avènement d'une autre ère, laquelle aura, vraisemblablement, soit le visage achevé du « contrôle orwellien » soit le visage pratique d'une commune liberté. Nous avons plus que jamais à découvrir et à engager dans la lutte les moyens qui nous permettrons d'obtenir définitivement la victoire de ce dernier. Et c'est encore ce que nous savons.

 

 

31_janvier_09_Parisnet

    Manifestation du 31 janvier 2009 à Paris, en soutien aux inculpés de Tarnac et à tous ceux qui ont été emprisonnés ou mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". Ici, la banderole du comité stéphanois sur la place Denfert-Rochereau, en fin de manifestation.

    * Le site Tréfilerie de l'université Jean Monnet à Saint-Etienne, par exemple, est actuellement occupé.

Comité stéphanois contre les lois anti-terroristes

et la civilisation spectaculaire marchande

 

Contact : comitestephanois@gmail.com

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10 janvier 2009

Appel des insurgés grecs

PLUS RIEN NE SERA JAMAIS COMME AVANT ...

PLUS RIEN ...

    Le 6 décembre, à 21 heures, un membre des forces spéciales de la police a arrêté son véhicule, visé un gamin de quinze ans et l'a abattu dans le quartier d'Exarchia, à Athènes. Ce meurtre n'est pas un cas exceptionnel ou isolé de violence policière. Le matin du même jour, des travailleurs immigrés qui faisaient la queue pour déposer une demande d'asile au poste de police situé sur l'avenue Petrou Ralli ont été attaqués par des flics anti-émeute. Suite à cette agression, un Pakistanais a été victime d'un grave traumatisme crânien et lutte depuis pour sa vie dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Evangelismos. Ce ne sont là que deux cas pris parmi des dizaines d'autres similaires au cours des dernières années. La balle qui a transpercé le cour d'Alexis n'est pas une balle perdue tirée par un flic et qui aurait atteint le corps d'un adolescent «indocile». Elle résulte d'un choix : celui de l'État qui, par la violence, veut imposer la soumission et l'ordre aux milieux et aux mouvements qui résistent à ses décisions. Un choix qui vise à menacer tous ceux qui veulent résister aux nouvelles dispositions prises par les patrons dans le domaine du travail, de la sécurité sociale, de la santé publique, de l'éducation, etc. Ceux et celles qui travaillent doivent s'épuiser pour gagner une misérable paye mensuelle de 600 euros. Ils doivent bosser jusqu'à épuisement chaque fois que le patron a besoin d'eux, accepter d'effectuer des heures supplémentaires non rémunérées et d'être mis à pied chaque fois que les entreprises sont « en crise ». Et enfin, ils doivent se tuer au boulot chaque fois que l'intensification de la production l'exige, tout comme ces cinq dockers qui sont morts dans les chantiers de Perama, il y a cinq mois. Si ce sont des travailleurs immigrés, et qu'ils osent demander quelques euros de plus, ils seront tabassés et vivront sous un régime de terreur, tout comme les travailleurs et travailleuses agricoles employés dans les serres de fraises de Nea Manolada, dans l'ouest du Péloponnèse.

...NE SERA JAMAIS...

    Ceux et celles qui étudient doivent passer leur temps dans des salles de classe minables et payer des cours particuliers pour se « préparer » de façon intensive aux examens annuels. Les enfants et les ados doivent oublier de jouer avec les autres dans la rue et de se sentir insouciants, afin de se gaver d'émissions de télé-réalité et de jeux électroniques, depuis que les espaces publics gratuits ont été transformés en galeries marchandes, ou parce que les enfants ne disposent plus d'assez de temps libre pour s'amuser. Quant aux étudiants des universités, celles et ceux qui suivent ce processus naturel d' « évolution » vers la réussite, ils découvrent que les prétendues «connaissances scientifiques» sont en fait orientées vers la satisfaction des besoins des patrons. Un étudiant doit continuellement s'adapter à de nouveaux cursus et récolter le plus grand nombre de « certificats » possible afin d'être finalement récompensé par l'attribution d'un diplôme qui ne vaut guère plus qu'un rouleau de papier-toilette, mais a encore moins d'utilité que celui-ci. Un diplôme qui ne garantit rien de plus qu'un salaire mensuel de 700 euros, souvent sans droit aux assurances sociales ou à la couverture maladie. Tout cela se déroule alors que des millions d'euros atterrissent dans les poches d'entreprises religieuses et d'athlètes olympiques dopés et payés des sommes extravagantes pour « glorifier la patrie». Un argent qui finit dans les poches des riches et des puissants. Des pots-de-vin sont versés aux « copains » et des journalistes corrompus se livrent à de sordides marchandages afin de couvrir des scandales impliquant le gouvernement. Alors que des dizaines de personnes périssent dans des incendies de forêts pour permettre au grand capital de transformer ces zones en sites touristiques et que des travailleurs crèvent dans les chantiers de construction et dans les rues et que leurs décès sont classés comme de simples « accidents du travail». Alors que l'Etat distribue de l'argent aux banques pour les aider, qu'il nous enfonce dans un océan de dettes et de prêts et qu'il augmente la fiscalité directe pour tous les travailleurs. Alors que la stupidité des stars de télévision richissimes devient parole d'évangile pour un nombre croissant d'exploités. La balle qui a transpercé le cour d'Alexis a frappé le cour de l'exploitation et de la répression pour une partie importante de cette société qui sait qu'elle n'a rien à perdre en dehors de l'illusion que les choses pourraient s'améliorer. Les événements qui ont suivi l'assassinat d'Alexis ont prouvé qu'une grande partie des exploités et des opprimés ont sombré dans ce marécage jusqu'au cou. Ce marais a débordé et menace de noyer les patrons et les politiciens, les partis et les institutions étatiques. Il est temps de nettoyer ce monde répugnant fondé sur l'exploitation de l'homme par l'homme et le pouvoir de quelques-uns sur la majorité. Nos cours débordent de confiance alors que les patrons tremblent de peur. La destruction des temples de la consommation, la réappropriation des biens, le «pillage» de toutes les choses qui nous sont dérobées alors qu'on nous bombarde de publicités correspondent à la prise de conscience que toute cette richesse est nôtre, parce que nous la produisons. «Nous», dans ce cas, désigne toutes les personnes qui travaillent. Cette richesse n'appartient pas aux propriétaires des magasins, ni aux banquiers, cette richesse est notre sueur et notre sang. C'est notre temps que les patrons nous volent tous les jours. Nous tombons malades quand nous prenons notre retraite. Nous nous disputons avec nos partenaires et nous n'avons même plus la force de rencontrer un couple d'amis, un soir de week-end. Nous sombrons dans la solitude et l'ennui chaque dimanche après-midi, et nous avons le sentiment d'étouffer tous les lundis matin. Exploités et opprimés, immigrants ou Grecs, travailleurs, chômeurs, étudiants ou lycéens, on nous somme aujourd'hui de prendre position face au faux dilemme posé par les médias et par l'Etat: sommes-nous du côté des porteurs de capuche ou du côté des propriétaires de boutiques ? Ce dilemme n'est qu'un leurre. Parce que le véritable dilemme que les médias ne veulent pas vous exposer est le suivant: êtes-vous pour les patrons ou les travailleurs? Pour l'État ou la révolte? Et c'est une des raisons pour lesquelles les journalistes s'appliquent à diffamer le mouvement, à dénoncer les « porteurs de capuche », les « pillards », etc. Ils veulent semer la peur parmi les opprimés pour une raison simple: la révolte rend leur position - et celle de leurs patrons - très précaire. La révolte prend pour cible la réalité qu'ils créent, elle lutte contre le sentiment que «tout va bien», elle combat toute séparation entre une «révolte sentimentale et juste» et de prétendus «éléments extrémistes» et elle s'oppose finalement à toute distinction entre des «hors-la-loi» et des manifestants pacifiques. Face à ce dilemme, nous avons une réponse: nous sommes du côté des « porteurs de capuche ». Nous sommes les « encapuchonnés ». Non pas parce que nous voulons cacher notre visage, mais parce que nous voulons nous rendre visibles. Nous existons. Nous ne portons pas des capuches par amour de la destruction, mais parce que nous sommes motivés par le désir de prendre notre vie en mains. Nous voulons construire une société différente sur la tombe des marchandises et des pouvoirs . Une société où tout le monde prendra des décisions collectives dans les assemblées générales des écoles, des universités, des lieux de travail et des quartiers, sur tout ce qui nous concerne, sans que nous ayons besoin de représentants politiques, de dirigeants ou comissaires politiques. Une société où tous ensemble nous guiderons notre destin. Une société où nos besoins et nos désirs dépendront seulement de nous, et non d'un député, d'un maire, d'un patron, d'un prêtre ou d'un flic. Notre espoir d'une telle vie est né une nouvelle fois sur les barricades érigées partout en Grèce et dans la solidarité dont le mouvement a bénéficié à l'étranger. Il nous reste à faire de cet espoir une réalité. La possibilité d'une telle vie est maintenant mise à l'épreuve par les assemblées qui se tiennent dans les bâtiments municipaux, les sièges des syndicats et les bâtiments des universités occupés à Athènes et ailleurs en Grèce, assemblées où chacun peut exprimer librement ses opinions et discuter des formes d'action collective, sur la base de ses désirs et besoins. Le rêve de cette nouvelle vie a commencé à prendre forme.

... COMME AVANT.

    Que nous reste-t-il à faire pour voir ce rêve réalisé? Nous devons nous organiser là où nous étudions, travaillons ou habitons. Sur nos lieux de travail nous pouvons discuter de nos problèmes quotidiens et créer des noyaux de résistance contre la terreur des patrons. Dans nos écoles nous pouvons participer aux occupations et les soutenir, animer des groupes de contre-information, organiser des conférences et des ateliers de discussion, nous interroger sur la suprématie du savoir, produire de nouvelles connaissances pour satisfaire nos besoins et non ceux du Capital. Dans les quartiers et les immeubles, nous pouvons parler à nos voisins, organiser des rencontres et créer des comités, partager des connaissances et des compétences, décider collectivement d'actions. Nous pouvons participer à des marches et des manifestations, nous tenir les coudes, briser la peur que propage l'État, aider les lycéens qui sont aujourd'hui les premières victimes des attaques de l'État. Nous sommes solidaires de tous ceux qui ont été arrêtés durant la révolte, qu'ils soient grecs ou immigrés, qu'ils se trouvent en Grèce ou à l'étranger. La plupart sont maintenant poursuivis grâce à toutes les astuces juridiques qui font partie de l'arsenal de la lutte contre le terrorisme parce qu'ils s'opposent aux diktats de l'État.

Tout commence maintenant.

Tout est possible.

Mouvements pour la généralisation de la révolte

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