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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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poesie
9 novembre 2013

Le pauvre poète

1839, Le pauvre poète

Le pauvre poète

huile sur toile de Carl Spitzweg (36,3x44,7cm - 1839)

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21 octobre 2013

Les Anarchitectures 1 & 2

Les Anarchitectures - Damien Saez (2010) : Aux agneaux égorgés au loin / Au chant du coq dans le lointain / A l’orée des grands champs de blé / Humanité les poings liés / Scotché à la lisière du bois / Petit Poucet cherche pourquoi / Ses parents ont capitulé / Aux grands vents des communicants / De tous nos temples les églises / N’ont plus le grand des cathédrales / Au temps des anarchitectures / Et des lance-pierres contre les murs / Les sacs de billes ont pris le large / Et les amours au coin des grives / Toutes ces choses d’autrefois / Putain je ne vois plus la rive...

Puisqu’il faut accepter du temps / L’évolution toujours plus bas / Au vulgaire des concessionnaires / Des libertés pour nos enfants / Il sera équipé c’est sûr / Pour parler à la terre entière / Mais n’aura rien à dire bien sûr / Que ce qu’il voit sur les écrans / Certains les plus bourgeois toujours / Sauront savoir garder leurs plumes / Quand le peuple verra ses ailes / Blessées sous les coups de l’enclume...

C’est fini le temps des instruits / Le temps des populaires aussi / Fini le temps des littéraires / Au-dessus des comptes bancaires / Et des lilas dans les bouquets / Oublié le temps des muguets / Je ne vois que les chrysanthèmes des orthographes dans les poèmes / Finies les latines les racines / Au bon dos de nos origines / Finie la parole sacrée / Bonjour la parole au plus con / Finis les ni bon dieu ni maître / L’heure est au client du paraître / Fini le temps de nos jeunesses / Fini le chant des rossignols / Fini salut à toi mon frère / L’heure est aux champs des électrons / Abonnez-vous peuple de cons / Par satellites à d’autres cons / Au libre échange du néant / A chacun son bon mot bien sûr / C’est la liberté d’être con / La liberté d’être ignorant / Tous égaux dans le carnaval / Je sais mon ami ça fait mal / C’est la liberté d’expression / C’est la liberté d’expression / Pour clamer à tous les faubourgs / Surtout à tous les râteliers / Nos faiblesses et puis nos discours / Sur nos tristes identités...

Salut toi mon frère de faubourg / Salut à toi le Bérurier / Je ne vois rien aux alentours / Que des tristesses à bon marché / Salut à toi frère de banlieue / Toi qu’on voudrait laisser pourrir / Dans le ghetto des consommants / Dans le ghetto des illettrés / Salut à toi femme au combat / Toi dont la lutte a pris la rouille / Comment te dire mais de nos jours / Les féminismes manquent de couilles...

Salut toi mon étoile au loin / L’illuminé de nos chemins / S’éclairera bientôt je sais / Si l’on n’en perd pas le parfum / Vigilance à tous nos esprits / Et feu de tous les journalismes / Puisque toujours il faut combattre / Des nouveaux temples les fascismes.

 

 

Les Anarchitectures 2 - Damien Saez (2013) : On leur fera des paranoïas / Des sueurs froides coulant le front / On leur créera des fièvres obscures / Pour leur fourguer ce qu'ils demandent / Ils s'diront qu'on s'occupe bien d'eux / Puis que c'est pas si mal ici enfin / On leur mettra dans leurs écoles / Tellement de pubs pour leurs gamins / Que quand ils rentreront chez eux / Les petits incultes morveux / Ils feront braquer à leurs parents / Le nouveau truc indispensable / Fabriqué par des petits comme eux / De l'autre côté des planisphères / Des petits qui ont du mal à bouffer / Et qui ont plus dans le cerveau / Tellement qu'un jour ils nous pendront / Pour tout le mal qu'on leur a fait / A moins que d'ici là bien sûr / On leur ait mis bien sur la gueule / Un autre champignon histoire / De prolonger un peu l'Histoire / De l'hégémonie de l'Ouest / Et puis les cris des abattoirs / Tu les as vues nos cours d'école / Ça pue le fric ça pue la mort / Faut voir les modèles qu'on leur donne / Aux mômes putain qu'on abandonne / Il baisse son froc comme il respire / Devant les capitaux du monde / Les téléphones pour les gamins / Pour mieux toucher le cœur de cible / Un pauvre con parmi les fous / Qui aura jamais quitté son trou / Et qui aura vu sur sa machine / Oh oui tous les pays du monde / Les plus belles filles et puis du son / Ouais ça y en a dans les fichiers / Tellement qu'il a rien écouté / Parce qu'il y en a jamais assez / Pour les meilleurs ils finiront collabos / Grands communicants dans une boite / Qui changera cent fois de nom /Et puis de président ben oui / Parce que ça fait monter l'action / D'un autre à l'autre bout du monde / Ben ouais parce que virer des gens / Ben ouais ça fait monter l'action / Il vendra sa mère et son père / Puis toute la sainte famille / Ah putain ce qu'on ferait pas / Pour se payer une piscine / Sous le soleil à se bronzer / Pour un instant qui n'oublierait / Le sang sur ses mains délavées / Non qui ne s'efface pas / Puis si tout ça pète un jour / Toute façon il y aura l'état / Pour aider nos amies les banques / Oui avec vos impôts monsieur / Non les bonus faut pas toucher / Tu comprends ça remettrait en cause / Des p'tits milliers de privilégiés / Tous ceux qui n'arrivent à bander / Que s'ils ont fait craquer la bourse / Et des suicides aux licenciés / L'armée est tellement dans la planche / Qu'ils en croient qu'ils pisseraient de l'or / Qu'ils en croient qu'ils en seraient Dieu / Et puis après tout c'est bien ça / Mon Dieu ne fume pas de Havane / De juan ni quoi que ce soit / C'est un dollar en transaction / Et la bourse est sa religion / Et puisqu'il y a des milliards de bœufs / De crétins ouais de toi et moi / Des petits chiens bons qu'à bouffer / La merde qu'on nous vend toujours / Faut voir qu'est-ce qu'on se prend dans le cul / Oui tellement que ça nous fait plus mal / Allez marchons fils de l'ouest / Et que le pire vienne demain / Histoire de commencer enfin / Un bout d'histoire ça fait longtemps / Une guerre pour tout recommencer / L'horizon plein sur le lointain : A croire décidément qu'ici / L'être humain n'est bon qu'à saigner / On avait tout, les humanismes l'art et le progrès / Dis-moi t'as vu un peu qu'est-ce qu'on en fait ? / Des bouts d'actions pour des tocards / Et toi t'es là à m'écouter / Et moi qui suis là qu'à pleurer / Comme un pauvre con qui change rien / Putain faudrait prendre les armes / Mon pays ma maison de retraite / Ma vie pour quelques lots de touristes / A faire offrir peuple de cons / Ouais le troupeau d'arrivistes / Dans ce pays cimetière terrien / T'as vu la gueule de tes campagnes / Elles ont le goût des chrysanthèmes / Au parfum des nationalismes / Mon pays ma banlieue c'est sûr / Avec ces joueurs de ballon / Ceux qui ont faim et qui n'ont rien / Que du français dans les chansons / Les immigrés chantent en français / Les p'tits bourgeois chantent en anglais / Alors dis-moi lequel des deux / A des problèmes d'identité ? / Et puis y'à ceux qui communiquent / Via les télés et les réseaux / Et y'a tout ce qui ne sert qu'au blé / Au pouvoir du grand tout boursier / C'est sûr c'est la fiente des fientes / C'est la merde incarnée / C'est le fond de teint pour cacher / La laideur de qui ils sont / Et la bêtise c'est l'addiction / C'est la mort des littératures / C'est la propagande toujours / Tellement cynique qu'elle sait même plus / Elle même sur quel bord de la chaise / Elle pourrait foutre son gros cul / De collabo du petit roi / Attention tu verras un jour / Le peuple viendra te chercher / Et il aura le goût du soufre / Le goût de tous ces licenciés / Dont toi tu n'auras pas parlé / L'odeur de l'humain sacrifié / Ouais l'odeur du béton armé / J'vais te faire sentir dans mon immeuble / La pisse dans la cage d'escalier / Un peu que tu prends du caillou / Quand tu t'en vas faire ton pognon / Sur le dos des boucs-émissaires / Que t'as bien trié sur le volet / Moi je suis fils des HLM / Et dans le sang j'ai tant de rage / Mes origines au fond du cœur / Il faudrait pas trop les chercher / N'as-tu pas honte toi salarié ? / Des caddies, des publicités / Et n'as-tu pas trop mal au cul ? / Tellement que toi tu l'as donné / Avec ta gueule de marionnette / D'animateur de supermarché / Prends garde à toi quand tu promènes / Faudrait pas te tromper de quartier.

25 juin 2013

L'Intuition de l'instant

L'intuition de l'instant (1931)

L'Intuition de l'instant, de Gaston Bachelard, 1931.

Extrait n°1 : Qu'on se rende donc compte que l'expérience immédiate du temps, ce n'est pas l'expérience si fugace, si difficile, si savante, de la durée, mais bien l'expérience nonchalante de l'instant, saisi toujours comme immobile. Tout ce qui est simple, tout ce qui est fort en nous, tout ce qui est durable même, est le don d'un instant. Pour lutter tout de suite sur le terrain le plus difficile, soulignons par exemple que le souvenir de la durée est parmi les souvenirs les moins durables. On se souvient d'avoir été, on ne se souvient pas d'avoir duré.

Extrait n°2 : Et nous rêvons à une heure divine qui donnerait tout. Non pas l'heure pleine, mais l'heure complète. L'heure où tous les instants du temps seraient utilisés par la matière, l'heure où tous les instants réalisés dans la matière seraient utilisés par la vie, l'heure où tous les instants vivants seraient sentis, aimés, pensés. L'heure par conséquent où la relativité de la conscience serait effacée puisque la conscience serait à l'exacte mesure du temps complet. Finalement, le temps objectif, c'est le temps maximum ; c'est celui qui contient tous les instants. Il est fait de l'ensemble dense des actes du Créateur.

Extrait n°3 : "[...] Nous venons de loin avec notre sang tiède... et voici que nous sommes l'Ame avec les ailes et la Pensée dans l'Orage !..." Un si long destin prouve qu'en retournant éternellement aux sources de l'être, nous avons trouvé le courage de l'essor renouvelé. Plutôt qu'une doctrine de l'éternel retour, la thèse roupnelienne est donc bien une doctrine de l'éternelle reprise. Elle représente la continuité du courage dans la discontinuité des tentatives, la continuité de l'idéal malgré la rupture des faits. Toutes les fois que M. Bergson parle d'une continuité qui se prolonge (continuité de notre vie intérieure, continuité d'un mouvement volontaire) nous pouvons traduire en disant qu'il s'agit d'une forme discontinue qui se reconstitue. Tout prolongement effectif est une adjonction, toute identité une ressemblance. Nous nous reconnaissons dans notre caractère parce que nous nous imitons nous-mêmes et que notre personnalité est ainsi l'habitude de notre propre nom. C'est parce que nous nous unifions autour de notre nom et de notre dignité - cette noblesse du pauvre - que nous pouvons transporter sur l'avenir l'unité d'une âme. La copie que nous refaisons sans cesse doit d'ailleurs s'améliorer, ou bien le modèle inutile se ternit et l'âme, qui n'est qu'une persistance esthétique, se dissout.

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