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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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7 avril 2020

L'enfant

Jules Valles, L'enfant

L'enfant, de Jules Valles.

4e de couverture : A TOUT CEUX qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, Je dédie ce livre - Jules Vallès.

Fils d'un professeur de collège méprisé et d'une paysanne bornée, Jules Vallès raconte : "Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins. Quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi et rarement plus tard qu'à quatre heures." Cette enfance ratée, son engagement politique pour créer un monde meilleur, l'insurrection de la Commune, Jules Vallès les évoqua, à la fin de sa vie, dans une trilogie : L'Enfant, Le Bachelier et L'Insurgé. La langue de Jules Vallès est extrêmement moderne. Pourtant l'histoire de Jacques Vingtras fut écrite en 1875 et c'est celle des mal aimés de tous les temps.

Extrait n°1 : A la maison l'on ne rit jamais ; ma mère bougonne toujours. - Oh ! comme je m'amuse davantage avec ce vieux-là et le grand qu'on appelle le braconnier, qui a tué le gendarme à la foire du Vivarais !

Extrait n°2 : Non, M. Buzon, le destinataire, est un honnête homme, il a une bonne figure, - même l'air un peu bête : - j'ai entendu dire que les criminels n'ont jamais l'air bête. M. Buzon a une situation à l'abri du soupçon.

Extrait n°3 : Je n'ai plus à me lever pour aller - cible résignée - vers ma mère : je puis rester assis tout le temps !
Ce chômage m'inquiète.
Rester assis, c'est bien, - mais quand on retournera aux habitudes passées, quand l'heure du fouet sonnera de nouveau, où en serai-je ? Les délices de Capoue m'auront perdu : je n'aurai plus la cuirasse de l'habitude, le caleçon de l'exercice, le grain du cuir battu !

Extrait n°4 : Ah ! J'ai grandi maintenant : je ne suis plus l'enfant qui arrivait du Puy tout craintif et tout simple. Je n'avais lu que le catéchisme et je croyais aux revenants. Je n'avais peur que de ce que je ne voyais pas, du bon Dieu, du diable ; j'ai peur aujourd'hui de ce que je vois : peur des maîtres méchants, des mères jalouses et des pères désespérés. J'ai touché la vie de mes doigts pleins d'encre.

Extrait n°5 : Le garçon n'a pas répondu à la question polie de ma mère, il est occupé avec un client, à qui il dit :
"Nous avons une tête de veau, n'est-ce pas ?"
Le monsieur fait signe que oui, il ne nie pas, il a bien une tête de veau.

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