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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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mai 68
28 novembre 2014

Chanson modeste écrite pour les luttes ici et maintenant !

Détournement de la chanson "Mai 68", de Jean-Michel Caradec : La branche a cru dompter ses feuilles / Mais l'arbre éclate de colère / Ce soir que montent les clameurs / Le vent a des souffles nouveaux / En province de France / La clown est montée sur les pierres / On l'a mise au pénitentiaire / Je crois qu'elle s'appelait Silvia / Tout le monde ne peut pas s'appeler Carla / En province de France / Et le sang des gars du Testet hier / A fait l'amour avec la terre / Et fait fleurir les oripeaux / Le sang est couleur du drapeau / En province de France / Et plus on viole Notre-Dame / Plus Des-Landes est Chemin des Dames / Plus Gaillac ressemble à Dachau / Et moins nous courberons le dos / En province de France / Perché sur une barricade / L'oiseau chantait sous les grenades / Son chant de folie était beau / Et fous les enfants d' lair'debau / En province de France / La branche a cru dompter ses feuilles / Mais elle en portera le deuil / Et l'emportera au tombeau / Demain ne fera pas cadeau / En province de France.

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9 janvier 2014

Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary

Lettre ouverte

Lettre ouverte à ceux qui sont passés du col Mao au Rotary, de Guy Hocquenghem, 1986.

Extrait n°1 : Cher ex-contestataires, Le retour de la droite ne vous rendra pas votre jeunesse. Mais c'est bien la gauche au pouvoir qui vous l'a fait perdre. Définitivement. Ce fut sous Mitterrand que vous vous êtes "normalisés" ; et sous Fabius que vous avez viré votre cuti. Pour devenir les néo-bourgeois des années 1980, les maos-gauchos-contestos crachant sur leur passé ont profité de l'hypocrisie nationale que fut le pouvoir socialiste. Sous lui, ils s'installèrent dans tous les fromages. Plus que personne, ils s'en goinfrèrent. Deux reniements ainsi se sont alliés : celui des "ex" de Mai 68 devenus conseillers ministériels, patrons de choc ou nouveaux guerriers en chambre, et celui du socialisme passé plus à droite que la droite. Votre apostasie servit d'aiguillon à celle de la gauche officielle. Mai 1968-mai 1986 : vos carrières ont atteint leur majorité. Le moment est venu d'en faire le bilan.

Extrait n°2 : Bref, vous vous reconvertirez sans peine, je vous fais confiance. Libération, cette Pravda des nouveaux bourgeois, saura aussi bien câliner les nouveaux gouvernements que l'ancien ; l'important, pour vous, n'est pas d'être de droite ou de gauche, mais d'être du côté du manche. D'où votre goût, à présent, pour le consensus des réactions, PS, RPR ou UDF. On ne tire pas sur une ambulance, mais on autopsie un cadavre. Pour disséquer la dictature défunte des opportunismes conjugués, entre Fabius et ex-maos, qui nous a gouvernés depuis cinq ans, j'ai patienté jusqu'à la fin de la comédie. Pour éviter de participer à la redistribution des cartes, évidente depuis des mois, j'ai préféré attendre qu'elle soit accomplie. Je ne voulais entrer en aucune querelle politicienne, ni aider, si peu que ce fût, à un retour des droitistes. Les alternances politiques m'indiffèrent. Ce qui est en question ici ne s'y ramène pas. Ce serait plutôt une question de génération. "Une génération [... qui] inaugure la rencontre entre la gauche et le capitalisme, [...] entre la technologie et le rêve, [...] entre le business et la création", comme l'écrivait un de vos journaux subventionnés (Globe). "Individualisme et réussite [...], responsabilité de génération", fanfaronne de son côté Actuel.

Extrait n°3 : Si je ne fais pas de procès politique, c'est parce que j'ai trop bien connu, à mes dépens, les procès politiques menés au nom du Prolétariat et de la Cause du peuple. Je n'ai jamais cru à la ligne juste ; toujours trop à gauche, ou trop à droite, toujours suspect d'esthétisme fascisant, j'étais, cher enfant, trotsko-surréaliste quand eux étaient stalino-althussériens, anarchiste spontanéiste quand ils étaient maoïstes d'acier. Je sais, c'est du passé, et peu importent ces vieilles étiquettes. Elles veulent tout de même dire ceci : mon arme, c'est le style libertaire dans l'action et la réflexion, qui s'éloigne nécessairement, pour moi, de la politicaille renégate comme de l'esthétisme rétro (voir L'Âme atomique, en collaboration avec René Schérer, pour ceux qui veulent vraiment savoir "d'où je parle" philosophiquement). Les procès, les exclusions, je connais, je me les suis tous tapés. Exclu de chez les trotskistes, les maos me cassaient la gueule ; des procès, tiens, en 1978 on m'en fit encore un, très officiel, à Libé, pour avoir écrit un papier dans Le Figaro-Magazine (où je racontais l'extermination des homosexuels en camps nazis). Alain Finkielkraut et Julien Brunn, dans des livres que tu n'as pas lus et qu'on a déjà oubliés, m'ont traité longuement d'antisémite agent de la nouvelle droite. L'inévitable Angelo Rinaldi m'a comparé à Lucien Rebatet pour un livre... écrit contre le racisme (La Beauté du métis).

Extrait n°4 : En France, les gens de culture ne sont jamais loin du merdier politicien, du pot de chambre de leurs maîtres. Littérature et culture paranoïaques, rêves de pouvoir mégalomaniaques, ces caractéristiques bien françaises, notre génération les a portées au point d'incandescence. Minuscules coups d'Etat qui ont la méchanceté des grands, le ridicule en plus, les révolutions culturelles françaises font se succéder, en littérature, en théâtre, en philosophie et même dans le monde des "variétés", des baudruches autoritaires. Finalement, camarades artistes, un ruban rouge à la boutonnière paiera cette agitation permanente au service du pouvoir. Vos frustrations d'ex-gauchistes sevrés de révolution ne pouvaient connaître qu'un exutoire : le partage des postes, l'intégration aux cercles de la puissance publique, l'entrée des artistes renégats de l'art dans le club très fermé des gouvernants et des manipulateurs despotiques. Tout comme, dit-on, on ne croit pas en Dieu au Vatican, l'endroit de France où on croit le moins à l'art est ce monde des artistes stipendiés, politiciens longtemps refoulés, issus de Mai 68, qui ne croient qu'au Pouvoir, jamais à l'imagination.

24 octobre 2013

MAI 68

MAI 68 - Jean-Michel Caradec (1973), interprétée ici à l'Olympia par Maxime Le Forestier en 1973 : La branche a cru dompter ses feuilles / Mais l'arbre éclate de colère / Ce soir que montent les clameurs / Le vent a des souffles nouveaux / Au royaume de FranceLe peintre est monté sur les pierres / On l'a jeté par la frontière / Je crois qu'il s'appelait Julio / Tout le monde ne peut pas s'appeler Pablo / Au royaume de France / Et le sang des gars de Nanterre / A fait l'amour avec la terre / Et fait fleurir les oripeaux / Le sang est couleur du drapeau / Au royaume de France / Et plus on viole la Sorbonne / Plus Sochaux ressemble à Charonne / Plus Beaujon ressemble à Dachau / Et moins nous courberons le dos / Au royaume de France / Perché sur une barricade / L'oiseau chantait sous les grenades / Son chant de folie était beau / Et fous les enfants de Rimbaud / Au royaume de France / La branche a cru dompter ses feuilles / Mais elle en portera le deuil / Et l'emportera au tombeau / L'automne fera pas de cadeau / Au royaume de France.

6 décembre 2012

Le fond de l'air est rouge

Le fond de l'air est rouge

bande-annonce d'un film de Chis Marker

(réalisé en 1977, réduit et retouché en 1996 par son auteur)

 

Philibert de Pisan AEC copier01

Quelques précisions : Si l'intérêt cinématographique de ce film s'avère peu discutable, il est à noter toutefois que son discours, lui, n'est pas sans faiblesses. L'angle choisi pour opérer une analyse historique des années 1960 et 1970 en particulier, en effet, ne lui permet pas toujours de faire bien saisir tous les enjeux politiques et "métaphysiques" de cette époque, ni non plus les "originalités" qui s'y sont exprimées, lesquelles sont assez souvent omises au profit d'une vision presque exclusivement concentrée sur les actions et orientations des partis de "pouvoir", "révolutionnaires" ou non. Or, l'une des singularités de cette période - si essentielle à la compréhension de la notre -, est d'avoir maintes fois connu une radicalité qui, quoique plus ou moins neuve dans l'aperception qu'elle avait de la situation mondiale et locale, contestait la plupart du temps sans la moindre ambiguïté l'existence même et du "pouvoir" et des partis susceptibles de s'en emparer. Aussi n'entendra-t-on pas parler, ou presque pas, durant ces trois heures d'un intelligent montage, des "enragés", des situationnistes, des "éléments" dits "incontrôlés" et des "autonomes" (entre autres), qui jouèrent pourtant un rôle parfois considérable en ces années historiques. Et rien n'est plus symptomatique de cette importante lacune que le peu de cas qui est fait de l'Italie, pays qui fut pourtant à "l'avant-garde" de toutes les "transformations" de l'époque susdite, tant d'ailleurs du point de vue de la contestation que de la répression. Une fois ces considérations bien comprises, on regardera quand même cette oeuvre avec avantage en la prenant pour ce qu'elle est : l'écho de la mémoire d'un homme traversé par son temps, l'écho de la mémoire de Chris Marker.

Philibert de Pisan

14 août 2009

La mitraillette

La mitraillette - Yves Montant (?) / Détournement de Jacques Leglou (1969) : Déjà la mère à la maison Nous criait vivez vos passions, Par la fenêtre / Et j'appelais tous les copains, Les petites filles des voisins Pour aller tenir dans nos mains, La mitraillette / C'était celle d'un très vieux cousin Qu'avait rougi du stalinien, Dans l'Espagne en fête / Faut dire que les syndicats bordel, Nous pourchassaient dans les ruelles, Rien qu'à nos têtes / On était déjà les rebelles Qui remplissions toutes les poubelles Des idées anciennes et nouvelles, Sans mitraillettes / Curés, salauds, patrons pêle-mêle Vous n'aurez pas longtemps vie belle, Viendra la fête / Y aura le jeu du plus cruel On empaillera le flic modèle Pour que plus tard on se rappelle, Leur drôle de tête / Faut dire qu'on y mettra du coeur Les pétroleuses étaient nos soeurs, Vienne la tempête / Makhno Villa et Durruti Ont déjà su manier l'outil Qui fait revivre la poésie, La mitraillette / On en refilera même à Bonnot Pour qu'il revienne dans son auto, Trancher des têtes / Et l'on verra cette société Spectaculaire assassinée Par les soviets du monde entier, A coups de mitraillettes.

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14 août 2009

Chanson du CMDO

Chanson du CMDO (Conseil pour le Maintien Des Occupations) - Louis Aragon et Jacques Douais (?) / Détournement de Alice Becker-Ho (mai 1968) : Rue Gay-Lussac, les rebelles N'ont qu'les voitures à brûler. Que vouliez vous donc, la belle, Qu'est ce donc que vous vouliez ? / Refrain : Des canons par centaines, Des fusils par milliers, Des canons, des fusils, Par centaines et par milliers / Dites moi comment s'appelle Ce jeu-là que vous jouiez ? La règle en parait nouvelle, Quel jeu, quel jeu singulier ! / Refrain / La révolution, la belle, Est le jeu que vous disiez. Elle se joue dans les ruelles, Elle se joue grâce aux pavés. / Refrain / Le vieux monde et ses séquelles, Nous voulons les balayer. Il s'agit d'être cruel, Mort aux flics et aux curés. / Refrain / Ils nous lancent comme grêle Grenades et gaz chlorés; Nous ne trouvons que des pelles, Des couteaux pour nous armer. / Refrain / Mes pauvres enfants dit-elle, Mes jolis barricadiers, Mon coeur, mon coeur en chancelle Je n'ai rien à vous donner. / Refrain / Si j'ai foi dans ma querelle Je n'crains pas les policiers. Il faut qu'elle devienne celle Des camarades ouvriers. / Refrain / Le Gaullisme est un bordel, Personne n'en peut plus douter. Les bureaucrat's aux poubelles, Sans eux on aurait gagné. / Refrain / Rue Gay-Lussac, les rebelles N'ont qu'les voitures à brûler. Que vouliez vous donc, la belle, Qu'est ce donc que vous vouliez ? / Refrain.

14 août 2009

Il est cinq heures

Il est cinq heures - Jacques Lanzmann, Anne Ségalen et Jacques Dutronc (1968) / Détournement de Jacques Leglou (1968) :  Les 403 sont renversées, La grève sauvage est générale, Les Fords finissent de brûler, Les Enragés ouvrent le bal. / Il est cinq heures, Paris s’éveille. (bis) / Les blousons noirs sont à l’affût, Lance-pierres contre lacrymogènes, Les flics tombent morts au coin des rues, Nos petites filles deviennent des reines. / La tour Eiffel a chaud aux pieds, L’Arc de Triomphe est renversé, La place Vendôme n’est que fumée, Le Panthéon s’est dissipé. / Les maquisards sont dans les gares, À Notre-Dame on tranche le lard, Paris retrouve ses fêtards, Ses flambeurs et ses communards. / Toutes les Centrales sont investies, Les bureaucrates exterminés, Les flics sont sans merci pendus À la tripaille des curés. / Le vieux monde va disparaître, Après Paris, le monde entier. Les ouvriers, sans dieu, sans maître, Autogestionnent la cité. / Il est cinq heures, Le nouveau monde s’éveille. Il est cinq heures, Et nous n’aurons jamais sommeil.

7 août 2009

Les nouveaux partisans

Les nouveaux partisans - Dominique Grange (mai 68) : Écoutez les nos voix Qui montent des usines, Nos voix de prolétaires Qui disent y en a marre. Marre de se lever Tous les jours à cinq heures Pour prendre un car, un train Parqués comme du bétail. Marre de la machine, Qui nous saoule la tête. Marre des cheffaillons, Du chrono qui nous crève. Marre de la vie d'esclave, De la vie de misère. Écoutez les nos voix, Elles annoncent la guerre ! Nous sommes les nouveaux partisans, Francs-tireurs de la guerre de classe ! Le camp du peuple est notre camp, Nous sommes les nouveaux partisans ! Regardez l'exploité Quand il rentre le soir Et regardez les femmes Qui triment toute leur vie Vous qui bavez sur nous Qui dites qu'on s'embourgeoise. Descendez dans la mine A six-cent mètres de fond, C'est pas sur vos tapis Qu'on meurt de silicose. Vous comptez vos profits, On compte nos mutilés. Regardez-nous vieillir Au rythme des cadences, Patrons regardez-nous, C'est la guerre qui commence !

7 août 2009

A bas l'Etat policier

A bas l'Etat policier - Jacques Bériac / Interprétée par Dominique Grange (mai 68) : Puisque la provocation Celle qu’on n'a pas dénoncée Ce fut de nous envoyer En réponse à nos questions Vos hommes bien lunettés Bien casqués bien boucliés Bien grenadés bien soldés Nous nous sommes mis à crier / A bas l'état policier A bas l'état policier A bas l'état policier / Parce que vous avez posté Dans les cafés dans les gares Des hommes aux allures bizarres Pour ficher pour arrêter Les Krivine les Joshua Au nom de je n’sais quelle loi Et beaucoup d’autres encore Nous avons crié plus fort / A bas l'état policier A bas l'état policier A bas l'état policier / Mais ce n’était pas assez Pour venir à bout de nous Dans les facs à la rentrée Vous frappez un nouveau coup Face aux barbouzes, aux sportifs Face à ce dispositif Nous crions assis par terre Des Beaux-arts jusqu’à Nanterre / A bas l'état policier A bas l'état policier A bas l'état policier / Vous êtes reconnaissables Vous les flics du monde entier Les mêmes imperméables La même mentalité Mais nous sommes de Paris De Prague et de Mexico Et de Berlin à Tokyo Des millions à vous crier / A bas l'état policier A bas l'état policier A bas l'état policier.

7 juillet 2009

Les bureaucrates se ramassent à la pelle !

(Jacques Le Glou/Prévert-Kosma/1973))

Oh, je voudrais tant que tout ça devienne Des jours heureux, et la misère finie.
Mais maintenant nous sommes des rebelles, Et l'on peut voir, dans le monde, aujourd'hui : Les bureaucrates se ramassent à la pelle, Tu vois, ça pourrait foutrement bien changer,
Les bureaucrates se ramassent à la pelle, Leurs syndicats et leurs partis aussi.

Et la grève sauvage les emporte,
Avec le pouvoir qui les suit.
Tu vois, il faut s'organiser
Pour ne plus jamais travailler.

C'est une pratique qui nous rassemble, J'les assassine En Argentine.
Nous survisons tous deux ensemble,
Tu les fous en l'air Sur le port d'Anvers.

Mais le crime rapproche ceux qui baisent, Tout doucement, en faisant du bruit. Et le temps ne saurait effacer Le pas des amants tous unis.

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