Sur le concept d'histoire
Sur le concept d'histoire, suivi de Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien et de Paris, la capitale du XIXe siècle, de Walter Benjamin.
4e de couverture : Au printemps 1940, quelques mois avant de se suicider, Walter Benjamin rédige une suite d'aphorismes denses et étincelants, bouleversants blocs de prose poétique au centre desquels rayonne Angelus Novus, le tableau de Klee, que le philosophe associe à l'Ange de l'Histoire. Réunis sous le titre "Sur le concept d'histoire", ces aphorismes sont le texte le plus commenté de Benjamin. Leur répondent ici deux autres essais : "Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien" (1937), et "Paris, la capitale du XIXe siècle" (1935), traversés par une même question : peut-on sauver le passé ?
Sur le concept d'histoire :
Extrait n°1 : Carc'est une image irrattrapable du passé qui menace de disparaître avec chaque présent qui ne s'est pas reconnu comme désigné en elle.
Extrait n°2 : Ce patrimoine ne doit pas seulement son existence aux peines des grands génies qui l'ont créé, mais aussi à l'indicible corvée qu'ont endurée leurs contemporains. Il n'est jamais une illustration de la culture sans être aussi une illustration de la barbarie.
Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien :
Extrait n°1 : L'historisme donne à voir l'image éternelle du passé ; le matérialisme historique, chaque expérience, toujours unique, qu'on fait de ce passé.
Extrait n°2 : Au slogan "travail et éducation" sous lequel les associations loyales envers l'Etat de Schulze-Delitzsch avaient mené la formation des ouvriers, la social-démocratie opposa le slogan "le savoir, c'est le pouvoir". Mais elle n'en vit pas la double signification. Elle pensait que ce même savoir qui consolidait la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat permettrait à ce dernier de s'en libérer. En réalité, un savoir dépourvu d'accès à la pratique et incapable d'enseigner quoi que ce soit au prolétariat, en tant que classe, sur sa situation, ne pouvait nuire à ceux qui l'opprimaient.
Paris, la capitale du XIXe siècle :
Extrait n°1 : Dans le rêve, au sein duquel chaque époque voit surgir, sous forme d'images, celle qui va lui succéder, celle-ci apparaît unie à des éléments de l'histoire originelle, c'est-à-dire d'une société sans classe.
Extrait n°2 : Au fur et à mesure du développement des moyens de transports, la portée informative de la peinture diminue. En réaction à la photographie, elle commence par souligner les éléments colorés de l'image. Lorsque l'impressionnisme cède la place au cubisme, la peinture s'est créé un autre domaine dans lequel la photographie ne peut, dans un premier temps, la suivre.
Extrait n°3 : Le flâneur se tient encore au seuil, aussi bien de la grande ville que de la classe bourgeoise. Ni l'une ni l'autre ne l'a encore terrassé. Il n'est chez lui ni dans l'une, ni dans l'autre. Il va chercher asile dans la foule.