Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
philosophie
27 mars 2020

Sur le concept d'histoire

Sur le concept d'Histoire, Benjamin

Sur le concept d'histoire, suivi de Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien et de Paris, la capitale du XIXe siècle, de Walter Benjamin.

4e de couverture : Au printemps 1940, quelques mois avant de se suicider, Walter Benjamin rédige une suite d'aphorismes denses et étincelants, bouleversants blocs de prose poétique au centre desquels rayonne Angelus Novus, le tableau de Klee, que le philosophe associe à l'Ange de l'Histoire. Réunis sous le titre "Sur le concept d'histoire", ces aphorismes sont le texte le plus commenté de Benjamin. Leur répondent ici deux autres essais : "Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien" (1937), et "Paris, la capitale du XIXe siècle" (1935), traversés par une même question : peut-on sauver le passé ?

Sur le concept d'histoire :

Extrait n°1 : Carc'est une image irrattrapable du passé qui menace de disparaître avec chaque présent qui ne s'est pas reconnu comme désigné en elle.

Extrait n°2 : Ce patrimoine ne doit pas seulement son existence aux peines des grands génies qui l'ont créé, mais aussi à l'indicible corvée qu'ont endurée leurs contemporains. Il n'est jamais une illustration de la culture sans être aussi une illustration de la barbarie.

Eduard Fuchs, le collectionneur et l'historien :

Extrait n°1 : L'historisme donne à voir l'image éternelle du passé ; le matérialisme historique, chaque expérience, toujours unique, qu'on fait de ce passé.

Extrait n°2 : Au slogan "travail et éducation" sous lequel les associations loyales envers l'Etat de Schulze-Delitzsch avaient mené la formation des ouvriers, la social-démocratie opposa le slogan "le savoir, c'est le pouvoir". Mais elle n'en vit pas la double signification. Elle pensait que ce même savoir qui consolidait la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat permettrait à ce dernier de s'en libérer. En réalité, un savoir dépourvu d'accès à la pratique et incapable d'enseigner quoi que ce soit au prolétariat, en tant que classe, sur sa situation, ne pouvait nuire à ceux qui l'opprimaient.

Paris, la capitale du XIXe siècle :

Extrait n°1 : Dans le rêve, au sein duquel chaque époque voit surgir, sous forme d'images, celle qui va lui succéder, celle-ci apparaît unie à des éléments de l'histoire originelle, c'est-à-dire d'une société sans classe.

Extrait n°2 : Au fur et à mesure du développement des moyens de transports, la portée informative de la peinture diminue. En réaction à la photographie, elle commence par souligner les éléments colorés de l'image. Lorsque l'impressionnisme cède la place au cubisme, la peinture s'est créé un autre domaine dans lequel la photographie ne peut, dans un premier temps, la suivre.

Extrait n°3 : Le flâneur se tient encore au seuil, aussi bien de la grande ville que de la classe bourgeoise. Ni l'une ni l'autre ne l'a encore terrassé. Il n'est chez lui ni dans l'une, ni dans l'autre. Il va chercher asile dans la foule.

Publicité
27 mai 2019

Aimer hier

Anders, Aimer hier

Aimer hier, de Günther Anders.

4ième de couverture : Si l'on connait le penseur de la déréalisation du monde, de la déshumanisation du quotidien, de la marchandisation générale, les lecteurs français n'ont pas eu encore accès aux écrits plus personnels rédigés par le philosophe allemand en exil.
Les textes qui composent ce volume, extraits de ses journaux intimes de New York des années 1947-1949, ont pour objet des seniments, les siens et ceux de ses compagnons de destin. Anders pour autant ne se livre pas en ces pages à l'exploration de sa vie intérieure, ni ne découvre des strates de son moi par goût de la confession. Les réactions émotionnelles qu'il consigne pour lui des exemples caractéristiques traduisant l'existence de fossés tant générationnels qu'intra ou interculturels, qu'il appréhende dans une perspective historique.
Anders a fait valoir, dans le premier volume de L'Obsolescence de l'homme, l'intérêt d'un histoire du sentiment ; les pages qui suivent portent l'esquisse d'un tel projet, et l'amour en constitue le fil rouge.

En 1979, Anders déclarait dans un entretien avec Mathias Greffrath : "[...] j'ai tenu un journal sur le fait amoureux en Amérique. au moment où je l'ai écrit, il s'appelait Lieben heute (Aimer aujourd'hui). Maintenant, je l'ai rebaptisé Lieben gestern (Aimer hier). Et s'il paraît un jour, il faudra sans doute qu'il s'appelle Lieben vorgestern (Aimer avant-hier)..."

Extrait n°1 : Que cette réhabilitation de l'amour, cette confusion entre un bouillonnement et une activité, cet usage d'une notion issue du travail ("la performance") pour désigner un sentiment, fasse l'effet d'une falsification aux yeux de ceux qui travaillent, en particulier de ceux qui, à force de travail, n'ont jamais pu accéder à l'amour, n'est pas seulement compréhensible, mais légitime.

Extrait n°2 : La conscience d'avoir partagé avec l'autre des expériences et des dangers confère un sentiment de proximité que les liens érotiques, si forts soient-ils, peuvent difficilement concurrencer.

Extrait n°4 : Désormais, la situation amoureuse est en contradiction avec la "réalité". Le sentiment d'une "discordance" dans les actes se fait jour.

Extrait n°5 : il est évident que l'amour représente, en soi, une ruse de la nature, une astuce qui permet de fixer sur un objet d'amour précis la pulsion "universelle".

22 mai 2019

Philosophie

Karl Marx, Philosophie

Philosophie, de Karl Marx.

Avec : Argent, Etat, prolétariat / Economie et philosophie / De l'abolition de l'Etat à la constitution de la société humaine / La Sainte Famille ou critique de la critique / L'idéologie allemande / La manifeste communiste / De la critique de l'économie politique / Du Capital.

Extrait n°1 : On verra alors que, depuis longtemps, le monde possède le rêve d'une chose dont il lui suffirait de prendre conscience pour la posséder réellement. On s'apercevra qu'il ne s'agit pas de tirer un grand trait suspensif entre le passé et l'avenir, mais d'accomplir les idées du passé. On verra enfin que l'humanité ne commence pas une oeuvre nouvelle, mais qu'elle réalise son oeuvre ancienne avec conscience.

Extrait n°2 : Dans l'Etat germano-chrétien, le pouvoir de la religion est la religion du pouvoir.

Extrait n°3 : La misère religieuse est tout à la fois l'expression de la misère réelle et la protestation contre la misère réelle. La religion est le soupir de la créature accablée, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit d'un état des choses où il n'est point d'esprit. Elle est l'opium du peuple.

Extrait n°4 : De même que la philosophie trouve dans le prolétariat ses armes matérielles, de même le prolétariat trouve dans la philosophie ses armes spirituelles [...]

Extrait n°5 : Là où il existe des partis politiques, chacun voit la cause de tout mal dans le fait que son adversaire est au gouvernail de l'Etat, et non pas lui. Même les politiciens radicaux et révolutionnaires cherchent la cause du mal non dans la nature de l'Etat, mais dans une forme spécifique de l'Etat, qu'ils veulent remplacer par une autre forme d'Etat.

18 mai 2019

Soirée pour la sortie du deuxième livre des éditions AEC

Carton invitation 14 juin 2019 copier

4 mai 2019

Du libre arbitre

Fourier, Du libre arbitre

Du libre arbitre, de Charles Fourier.

4ième de couverture : Appellera-t-on préjugé cette erreur collective, ce crétinisme universel ? Le mot de préjugé ne suffit point à le qualifier. On entend par préjugé une opinion sans examen. Il s'agit ici d'une rébellion réfléchie et voulue par tout le genre humain, contre des vérités dont l'examen et l'épreuve tendent à la satisfaction collective et individuelle.

Extrait n°1 : De toutes les bévues de notre siècle, il n'en est pas de plus funeste que l'esprit de liberté, bon et très louable abstractivement mais si mal dirigé, en application, qu'il a rallié aux banières du despotisme ceux même qui avaient penché pour la liberté.

Extrait n°2 : Ce n'est qu'en marchant dans cette voie que nous pourrons nous flatter d'un exercice positif de la raison, qui tendra alors à raffiner continuellement nos plaisirs.

Extrait n°3 : On a voulu nous inspirer pour lui une tendresse filiale, sous prétexte qu'il est le père de la nature. Fausse application ! Car l'autorité paternelle, parmi nous, est nécessairement coercitive et non pas amicale.

Extrait n°4 : Tel devait être le sujet de nos études sur le mouvement social. Il fallait en raisonner comme des sciences, où nous faisons intervenir par moitié l'industrie humaine, mais pour féconder et non pour entraver la nature.

Extrait n°5 : Un siècle qui se vante de chercher la vérité et qui prône le commerce simple ou libre exercice du mensonge, un tel siècle est-il admissible à opiner sur ce qui est bien ou mal, quand par le fait il érige en bien la pratique du mensonge et de toutes les astuces ?

Extrait n°6 : Cherchons hors de nos sociétés quelques notions plus recevables sur le libre arbitre. Un chef sauvage à qui le roi d'Angleterre adressait cette question : "Vos sujets vous obéissent-ils bien ?" répondit : "Pourquoi non ? Je leur obéis bien moi-même."

Publicité
4 mai 2019

L'art de la guerre

Machiavel, L'art de la guerre

L'art de la guerre, de Machiavel.

4ième de couverture : L'art de la guerre, publié en 1521, occupe une place singulière dans l'oeuvre de Machiavel. Présenté sous la forme d'un dialogue, l'ouvrage surprend par son esprit peu machiavélique. Les considérations tactiques y côtoient les propos consacrés aux nécessités matérielles de la guerre (recrutement, armement...), orchestrant avec subtilité une réflexion sur le pouvoir. Quelles limites la politique impose-t-elle à l'art de la guerre ? Comment définir l'autorité ? Ce sont là quelques-unes des questions soulevées par Machiavel qui puise ici ses modèles chez les anciens. En grand stratège, il omet parfois de répondre. Mais la guerre est une affaire si sérieuse qu'il faut peut-être savoir la manier avec ironie.

Extrait n°1 : L'homme qui sait interroger nous découvre des points de vue et nous offre une foule d'idées qui, sans cela, ne se seraient jamais présentées à notre esprit.

Extrait n°2 : Qui sait livrer une bataille se fait pardonner toutes les fautes qu'il peut avoir déjà commises dans sa conduite militaire ; mais celui à qui ce don a été refusé, quelque recommandable qu'il puisse être dans les autres parties, ne terminera jamais une guerre avec honneur. Une victoire détruit l'effet des plus mauvaises opérations, et une défaite fait avorter les plans les plus sagement concertés.

Extrait n°3 : Ce n'est pas le nombre des braves qui s'y trouvent, mais la supériorité de la discipline, qui rend une armée intrépide. Si je suis en effet aux premiers rangs, et que je connaisse bien d'avance où je dois me retirer étant repoussé, et qui est chargé de me remplacer, alors, assuré d'un prompt secours, je combattrai avec beaucoup plus de courage.

Extrait n°4 : Règle générale : il faut toujours laisser passer ce qu'on ne peut arrêter, ainsi que faisaient les Anciens à l'égard des éléphants et des chars armés de faux.

Extrait n°5 : Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre.

30 janvier 2019

Onzième festivité : La philosophie dans le bavoir

Onzième festivité : La rumeur dit qu'un jour de 2019 Luc Ferry fit une déclaration si obscène qu'elle scandalisa le plus grand nombre en son pays comme un peu partout ailleurs dans le monde : il aurait cru bon en effet de se qualifier lui-même de philosophe.

Propos de luc ferry gilets jaunes

24 janvier 2019

Tout est foutu mais on rigole bien : le jeu des "philosophes"

Tout est foutu mais on rigole bien

LE JEU DES "PHILOSOPHES"

Apprenons ensemble à reconnaître un authentique penseur d'un simple scribouillard au service du pouvoir bourgeois :

1 - Selon vous, lequel des deux individus suivant est réellement philosophe ? 

Luc Ferry copier

Giorgio Agamben copier

 

2 - Selon vous, et sachant que seule la seconde a fait des études supérieures, laquelle des deux personnes ci-dessous est ou a été à la fois fin stratège, grand penseur et belle plume à ses heures perdues ?

Guy Debord copier

Raphaël Enthoven copier

 

3 - Selon vous, et sachant que la première ne méritât pas même que nous répondions à l'un des siens par un ouvrage intitulé "Misère de la prospérité : la religion marchande et ses amis", laquelle des deux personnes ci-dessous vous semble être d'une brillante lucidité ?

Pascal Bruckner copier

Célia Izoard copier

 

4 - Selon vous, et sachant que le premier fut un proche de M. Saakachvili et un lobbyiste pour n'importe-quoi, quand la seconde fut une amie d'A. Breton et une "surréaliste-critique" sans compromissions, qui des 2 humains ci-dessous a œuvré et continue d'œuvrer à la libre pensée ?

Raphaël Glucksmann copier

Annie Le Brun copier

 

5 - Selon vous, et sachant que le premier est le responsable plus ou moins lointain de milliers de morts quand le second l'est lui de milliers de rires, lequel des deux personnages suivant connaît au moins une bribe d'intelligence ? (indice : seule la seconde photo est réellement truquée)

Dracula Levy 01 copier

Benny Hille en mr Hyde 01 copier

 

6 - Selon vous, et sachant que le premier est un bourgeois "philosophe" qui aime à dire que "la mort fait partie de la vie" et d'autres poncifs du même acabit pour cacher joyeusement - quoique bien mal - son amour du capitalisme, quand le second s'est affronté en profondeur à la question du lien entre Éros et Thanatos, et ce non sans prendre quelques risques et provoquer quelques scandales révolutionnaires, qui des deux êtres humains ci-dessous vous semble avoir œuvré réellement à la compréhension de la condition humaine ?

André Compte-Sponville copier

Georges Bataille copier

4 juin 2017

Banalités de base n°1, version revue et corrigée par la Comité

Banalité de base, couv

Banalités de base, 1/3, de Léolo, revu et corrigé par l'ensemble du Comité A.E.C.

Pour télécharger le PDF, cliquez sur l'image de la couverture.

Ne pas hésiter à faire tourner

25 novembre 2014

A nos amis

a-nos-amis

A nos amis, du Comite Invisible, 2014.

4ième de couverture : A ceux pour qui la fin d'une civilisation n'est pas la fin dumonde; A ceux qui voient l'insurrection comme une brèche, d'abord, dans le règne organisé de la bêtise, du mensonge et de la confusion; A ceux qui devinent, derrière l'épais brouillard de "la crise", un théâtre d'opérations, des manoeuvres, des stratégies - et donc la possibilité d'une contre-attaque; A ceux qui portent des coups; A ceux qui guettent le moment propice; A ceux qui cherchent des complices; A ceux qui désertent; A ceux qui tiennent bon; A ceux qui s'organisent; A ceux qui veulent construire une force révolutionnaire, révolutionnaire parce que sensible; Cette modeste contribution à l'intelligence de ce temps.

Extrait n°1 : Nous ne sommes pas contemporains de révoltes éparses, mais d'une unique vague mondiale de soulèvements qui communiquent entre eux imperceptiblement. D'une universelle soif de se retrouver que seule explique l'universelle séparation. D'une haine générale de la police qui dit le refus lucide de l'atomisation générale que celle-ci supervise. Partout se lit la même inquiétude, la même panique de fond, à quoi répondent les mêmes sursauts de dignité, et non d'indignation.

Extrait n°2 : L'horizon de la catastrophe est ce à partir de quoi nous sommes présentement gouvernés. Or s'il y a bien une chose vouée à rester inaccomplie, c'est la prophétie apocalyptique, qu'elle soit économique, climatique, terroriste ou nucléaire. Elle n'est énoncée que pour appeler les moyens de la conjurer, c'est-à-dire, le plus souvent, la nécessité du gouvernement. Aucune organisation, ni politique ni religieuse, ne s'est jamais avouée vaincue parce que les faits démentaient ses prophéties. Car le but de la prophétie n'est jamais d'avoir raison sur le futur, mais d'opérer sur le présent : imposer ici et maintenant l'attente, la passivité, la soumission. Non seulement il n'y a pas d'autre catastrophe à venir que celle qui est déjà là, mais il est patent que la plupart des désastres effectifs offrent une issue à notre désastre quotidien.

Extrait N°3 : Le pouvoir contemporain est de nature architecturale et impersonnelle, et non représentative et personnelle. Le pouvoir traditionnel était de nature représentative : le pape était la représentation du Christ sur terre, le roi, de Dieu, le Président, du peuple, et le Secrétaire Général du Parti, du prolétariat. Toute cette politique personnelle est morte, et c'est pourquoi les quelques tribuns qui survivent à la surface du globe amusent plus qu'ils ne gouvernent. Le personnel politique est effectivement composé de clowns de plus ou moins grand talent ; d'où la réussite foudroyante du misérable Beppe Grillo en Italie ou du sinistre Dieudonné en France. A tout prendre, eux au moins savent vous divertir. Aussi, reprocher aux politiciens de "ne pas nous représenter" ne fait qu'entretenir une nostalgie, en plus d'enfoncer une porte ouverte. Les politiciens ne sont pas là pour ça, ils sont là pour nous distraire, puisque le pouvoir est ailleurs. [...] Le pouvoir, c'est l'organisation même de ce monde, ce monde ingénié, configuré, designé. Là est le secret, et c'est qu'il n'y en a pas.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Publicité