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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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6 juin 2013

L'équarrissage

L'équarrissage (1997)

L'équarrissage, de Lorette Nobécourt, 1997.

Extrait n°1 : J'ai connu, à moins de trente ans, ce que d'aucuns ignorent peut-être toute leur vie : la fête est finie. Je suis pieds nus sur le carrelage et je vais prendre froid mais je ne peux plus me taire. Ce soir, je ne serai pas une carpe, c'est terminé. Cette nuit, je me pose comme je subjectif absolument, c'est-à-dire qui relève du sujet défini comme être pensant, bien que je n'ignore pas que nous sommes l'étoffe dont la société habille ses modèles.

Extrait n°2 : Je me sentais cadavre en sursis dans le cercueil du crâne, je contenais tout, toute ma parfaite vision du monde qui était moi, c'est-à-dire beaucoup plus qu'une poutre et seulement cela : poussière à venir, viande condamnée à disparaître.

Extrait n°3 : Je n'ai jamais connu qu'avec mes chairs, j'en ai pris possession, je ne délogerai la mort dans ma vie qu'à partir de mes sensations. Pour supporter mon étrangeté au monde je ne sais qu'une seule chose : mon corps. Le poulpe de la tristesse m'a engloutie au sortir de l'ignorance comme les bébés tortues au sortir du sable. Il ne sert à rien de changer de lieu, d'amour, de pays, de nourriture, de gymnastique, ces sortes de sortilèges ne fonctionnent pas de l'autre côté de la peau.

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