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Amour, émeute et cuisine

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  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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3 octobre 2021

DETTE, 5000 ANS D'HISTOIRE

Dette 5000 ans d'histoire

DETTE, 5000 ANS D'HISTOIRE, de David Graeber.

4e de couverture : En remettant en perspective l'histoire de la dette depuis cinq mille ans, David Graeber renverse magistralement les théories admises. Il démontre que l'endettement a toujours été une construction sociale fondatrice du pouvoir. Aujourd'hui encore, les économistes entretiennent une vieille illusion : celle que l'opprobre est forcément à jeter sur les débiteurs, jamais sur les créanciers. Et si l'unique moyen d'éviter l'explosion sociale était justement... d'effecer les dettes ?
Cet essai essentiel et foisonnant, par une des plus grandes figures de la réflexion politique contemporaine (David Graeber a directement inspiré le mouvement Occupy Wall Street), permet de mieux comprendre l'histoire du monde, la crise du crédit en cours et l'avenir de notre économie.

Docteur en anthropologie, économiste et professeur à la London University, David Graeber (1961 - 2020) a été l'un des leaders du mouvement Occupy Wall Street. En France, aux éditions Les Liens qui Libèrent, sont notamment parus Dette : 5000 ans d'histoire (2013 ; Babel n° 1385), Brureaucratie (2015, prox Books du meilleur essai étranger ; Babel n° 1459) et le très remarqué Bullshit Jobs (2018).

Extrait N°1 : Les controverses sur la dette durent depuis cinq mille ans, voire plus. Pendant l'essentiel de l'histoire de l'humanité - du moins celle des États et des empires -, on a signifié à la plupart des êtres humains qu'ils étaient des débiteurs.

Extrait n°2 : Et dans les cinq mille dernières années, avec une remarquable régularité, les insurrections populaires ont commencé de la même façon : par la destruction rituelle des registres de dettes - tablettes, papyrus, grands livres ou autre support propre à une époque et à un lieu particuliers.

Extrait n°3 : [...] la monnaie est toujours restée un instrument politique. C'est pourquoi, quand les empires se sont effondrés et que les armées ont été démobilisées, tout le système s'est évanoui. Dans le nouvel ordre capitaliste émergent, la logique monétaire s'était vu accorder l'autonomie ; les pouvoirs politique et militaire se sont ensuite progressivement réorganisés autour d'elle.

Extrait n°4 : L'idée que se faisaient les paysans de la fraternité communiste ne venait pas du néant. Elle était ancrée dans leur expérience quotidienne concrète : l'entretien des communaux - champs et forêts -, la coopération de tous les jours, la solidarité entre voisins.

Extrait n°5 : Le grand non-dit historique de l'époque où nous vivons, c'est la façon dont ces anciens systèmes de crédit ont finalement été détruits.

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2 octobre 2021

J-10 : la mobilisation internationale s’amplifie pour sauver Giorgos et Nikos de la prison à vie !

Des nouvelles de l’appel sans frontières pour Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas (militants politiques du groupe Rouvikonas) qui risquent la perpétuité en Grèce le 13 octobre prochain ! 

Gioros et Nikos 01

LA MOBILISATION INTERNATIONALE S’AMPLIFIE
POUR SAUVER GIORGOS ET NIKOS DE LA PRISON À VIE !
Jour après jour, heure après heure, les signatures arrivent du monde entier pour soutenir les deux militants politiques grecs menacés de la peine maximale sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut leur coûter la prison à vie. Leur groupe est pourtant irréprochable et exemplaire, mais il est manifestement devenu trop gênant en Grèce. Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle mobilisation internationale commence, avec des enjeux encore plus grands.

Vous trouverez le texte de l’appel avec les premiers signataires suivis par la liste des nouveaux signataires durant ces derniers jours au milieu de cette lettre. Un immense merci à toutes celles et ceux qui ont déjà signé. Pour le faire, c’est très simple : envoyez un mail à
soutien@rouvikfrancophone.net
en mentionnant vos nom, prénom et qualité. Nous attendons également les signatures de vos collectifs, organisations, syndicats, associations. Faites tourner l’info, partagez au maximum. Il nous reste seulement 10 jours !

Parmi les signataires, on trouve déjà des individus et des collectifs de 35 pays : Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Bangladesh, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Côte d’Ivoire, Égypte, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Hong-Kong, Indonésie, Italie, Japon, Liban, Maroc, Mexique, Pakistan, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Sénégal, Suède, Suisse, Syrie et Turquie (détails plus bas).

Gioros et Nikos 02

Lors de son arrivée au pouvoir en juillet 2019, Mitsotakis avait promis d’en finir « par tous les moyens » avec Rouvikonas.

Seul bémol : l’appel à soutien financier pour les frais de Justice n’a malheureusement pas autant d’écho que les premières vagues de signatures qui arrivent. Pour l’ensemble des procès en cours et dans les prochains mois, Rouvikonas a besoin de plusieurs dizaines de milliers d’euros (10.000 rapidement et encore 30.000 dans les prochains mois selon l’évaluation de l’assemblée du groupe). Pour l’instant, la somme réunie avoisine les 4000 euros, malgré le grand nombre de signataires. Outre l’explication économique vu la période difficile que nous traversons, il semble également y avoir une raison technique : certains ne souhaitent pas contribuer via un site de crowdfunding (notamment parce qu’il prend 3% de la somme) :

https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Si c’est votre cas aussi, un dispositif par virements a été mis en place, en concertation avec le groupe : les virements inférieurs à 500 euros se font sur Anepos avec « SOUTIEN GN » en objet (soutien Giorgos et Nikos) et si, sait-on jamais, il y a des projets de virements égaux ou supérieurs à 500 euros, contactez-nous pour que nous vous transmettions le compte d'un membre de Rouvikonas mandaté par le groupe pour cette éventualité.

Evitez d'écrire Rouvikonas en toutes lettres dans l'objet. « SOUTIEN GN » suffit, comme nous l'avons fait également sur gofundme, en évitant d'y préciser le nom du groupe, mais uniquement celui des deux militants poursuivis.

En résumé, si vous préférez procéder par virement :
Bénéficiaire : ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « SOUTIEN GN »

Un nouveau lien PAYPAL a également été créé spécialement pour cela :
https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=2U2XQPHV7LQTA

Ou par chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale :
ANEPOS – Soutien GN – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
Objet : « SOUTIEN GN » (mais ordre ANEPOS, bien sûr)

Pour toute question ou suggestion, n'hésitez pas à nous contacter :
soutien@rouvikfrancophone.net

Sachez qu’en Grèce, plusieurs concerts de soutien à Rouvikonas sont organisés (par exemple ce soir à Athènes avec 10 groupes à l’affiche) et que des collectifs de réfugiés vont jusqu’à reverser le prix des boissons dans leur lieu pour participer au frais de Justice (par exemple la semaine passé, ce fut le cas du Steki Metanaston, un centre social de migrants qui accueille du public rue Tsamadou à Exarcheia). Le squat Notara 26 a également rejoint l’appel, ainsi que le Réseau pour les droits politiques et sociaux en Grèce et plusieurs mouvements politiques.

Gioros et Nikos 03

Visuel de la soirée de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas de Rouvikonas organisée par le centre social de migrants Steki Metanaston.

Pour celles et ceux qui envisagent de venir nous rejoindre au procès du 13 octobre : nous serons sur place pour vous accueillir à Athènes. Par contre, les logements manquent cruellement et nous ne pourrons pas héberger tout le monde. Ceci étant dit, nous pourrons vous conseiller et éventuellement vous emmener avec nous...

Si vous souhaitez venir, prévenez-nous en avance, le plus tôt possible : 06 24 06 67 98 (numéro français) ou 0030 694 593 90 80 (numéro grec).Par contre, nous vous conseillerons évidemment d'attendre un peu pour réserver vos billets car un report surprise du procès pourrait être annoncé d'ici là (mais normalement, il devrait bien avoir lieu le 13 octobre).

Merci de vos premiers envois de dessins et de messages pour Giorgos et Nikos. Nous attendons aussi vos éventuelles photos d'actions de soutien :
soutien@rouvikfrancophone.net

Un peu plus bas, vous trouverez quelques liens dans d’autres langues à partager autour de vous par-delà les frontières (en portugais, anglais, kurde, italien, espagnol…).

Vous trouverez aussi trois visuels (ou affiches téléchargeables) pour appeler à soutien en direction des collectifs ou des individus (à la fin de ce message).

Voilà pour résumé la situation. Ce n’est pas le moment de laisser tomber ou d’attendre, mais de partager au maximum, signer, faire signer, soutenir, à seulement 10 jours du procès.

Merci à tou-tes et salutations chaleureuses de Giorgos et Nikos.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas
le 2 octobre 2021

Gioros et Nikos 04

En ce moment dans les rues d’Athènes : affiches appelant à venir en nombre le matin du procès (mercredi 13 octobre) et accusant la mafia d’être de mèche avec l’État dans cette sale affaire.

 

Le texte de l’appel et la liste complète des signataires mise à jour :


Alerte et appel à soutien avant le procès du 13 octobre 2021 !

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS
ET NIKOS MATARAGKAS
DU GROUPE ROUVIKONAS

Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle menace d’une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s’impose.

Les faits : le 7 juin 2016, un trafiquant de drogue est exécuté à Athènes, dans le quartier d’Exarcheia. Cette exécution est revendiquée par un collectif d’autodéfense appelé « Milice du peuple armé » qui déclare que le trafiquant de drogue avait un comportement violent, menaçant et dangereux à Exarcheia, à la fois envers les membres du mouvement social et les habitants du quartier.

Trois années passent. Aucun membre de Rouvikonas n’est visé par l’enquête. En juillet 2019, Kyriakos Mitsotakis arrive au pouvoir en Grèce et promet, entre autres, d’en finir « par tous les moyens » avec le groupe anarchiste Rouvikonas, réputé dans tout le pays pour ses actions de solidarité et sa résistance sans aucun rapport avec ce genre de procédés*. Au bout de quelques mois, en mars 2020, un juge d’instruction reprend le dossier et inculpe deux militants de Rouvikonas : Nikos Mataragkas et Giorgos Kalaitzidis, respectivement pour homicide et pour incitation au meurtre.

Mais en juin 2020, après leurs auditions au parquet, ils sont tous deux libérés sans caution et les poursuites sont logiquement abandonnées.

Coup de théâtre en avril 2021 : bien que le dossier soit vide contre les membres de Rouvikonas, l’État et les mécanismes de répression décident subitement de poursuivre Giorgos et Nikos en s’appuyant sur de fausses accusations et leur procès est programmé le 13 octobre 2021 !

Cette manipulation de la part du pouvoir fait de Giorgos et Nikos ses otages et vise à les détruire politiquement et physiquement : ils risquent la réclusion à perpétuité ! Le but est également de nuire à l’image du groupe Rouvikonas et de criminaliser le mouvement social en Grèce, comme le faisaient les Colonels au pouvoir il y a cinquante ans.

Face à ce procès kafkaïen, nous apportons notre soutien aux militants politiques et solidaires Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas et nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites.

Nous appelons à renforcer le comité international de soutien : soutien@rouvikfrancophone.net (envoyez vos nom, prénom et qualité pour rejoindre les signataires).

Nous invitons également à les soutenir financièrement dans ce bras de fer qui ne se limite pas à ce procès pour le groupe Rouvikonas : le groupe est fréquemment l’objet de poursuites judiciaires pour des motifs moins graves mais très coûteux (au total pour toutes les actions jugées actuellement et dans les mois à venir, les frais de Justice du groupe s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros) :

https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Nous appelons enfin, pour celles et ceux qui le peuvent, à un rassemblement de soutien le jour du procès : le mercredi 13 octobre à 9h00, au Palais de justice d’Efeteio, 4 rue Degleri à Athènes. Les photos d’actions de soutiens à distance sont également les bienvenues.

Ne laissons aucun d’entre nous être la proie isolée du pouvoir.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas

Premiers signataires :

Pia KLEMP (sauveteuse en mer), Maud et Yannis YOULOUNTAS (réalisateurs, militants solidaires), Cédric HERROU (paysan, militant solidaire), Dr Hawzhin AZEEZ (philosophe, poétesse et porte-parole du Rojava), Adriana VARELLA (activiste et artiste anarchiste de New York), Vitor PARRHESIA-SINISTRO (artiste et activiste de Porto Alegre au Brésil), Sarah HAIDAR (écrivaine algérienne, féministe, libertaire et kabyle), Surya TJAHJANTO (graffeur indonésien), Dave DOWNES (Anarchists of London, DiY et Anarchist Film Group à Londres), Dimitra ANTONOPOULOU alias Mimi (travailleuse sociale, militante solidaire à Athènes), Jean-Jacques GANDINI (avocat honoraire, ancien président du Syndicat des Avocats de France), Dominique TRICAUD (avocat, ancien membre du conseil de l’ordre à Paris), Pierre GALAND (ancien sénateur belge, président de l’OMTC, organisation mondiale contre la torture), Gunter GORHAN (philosophe), Miguel BENASSAYAG (philosophe et psychanalyste), Odile HELIER (anthropologue), Francis DUPUIS-DÉRI (politologue, UQAM), Philippe CORCUFF (sociologue), Rémi BÉNOS (géographe), Jean-Pierre TERTRAIS (écrivain), Eric TOUSSAINT (écrivain et militant internationaliste), Noël GODIN (écrivain, entarteur), Alain GUYARD (philosophe forain), François BÉGAUDEAU (écrivain, réalisateur), Mathieu RIGOUSTE (sociologue, réalisateur et écrivain), Alain DAMASIO (écrivain), Serge QUADRUPPANI (écrivain), Jean-Pierre LEVARAY (écrivain), Jean-François BRIENT (écrivain, réalisateur), Jacques TARDI (dessinateur), Nathalie ATHINA (auteure et activiste), Matteo BONAGLIA (avocat), Jack DINIZ (Fédération Autonome des Travailleurs du Brésil), Fabiana GIOVANNINI (enseignante et syndicaliste à Genève), Federico BERTONE (musicien turinois), Koshi SAKURAI (graffeur), Waepele WADRIAKO (soutien de Kanaky), Shaïmâa BENKIRANE (danseuse acrobate), Saara LARSSON (musicienne), Ellen POWEL (comédienne), MILTON DJ RAZAP (musicien), JACK OF HEART (musicien), LOST BODIES (groupe de rock), Joy BAXTER (musicienne), Veronica RODRIGUEZ (musicienne), Koffi DJEDJE (musicien), ANTIDRASI (groupe de punk d’Athènes), ANSER (artiste hip hop de Sparte), FΑΚΑ (groupe de punk de Patras), S-CONTRO (groupe de punk de Turin), FUNDRACAR (groupe de reggae/punk d’Athènes), Val K (photographe), Alexandros KATSIS (photographe), Nicolas PATRIS (musicien), RΑΜΜΕΝΟS ΑSSΟS (artiste hip hop), ΑΝOΜΑLΑ RΙΜΜΑΤΑ (groupe de punk d’Athènes), Yannis HATZIGIANNIS (rappeur), Keny ARKANA (rappeuse), SKALPEL (rappeur), BATRAS (rappeur), SID (musicien), Dyvan LE TERRIBLE (musicien), BAZOOKA (groupe de punk), L’1CONSOLABLE (rappeur), ADAM L’ANCIEN (rappeur), Dominique GRANGE (chanteuse), Serge UTGÉ-ROYO (chanteur), Christian LEDUC (chanteur), MC YINKA (artiste hip hop d’Athènes), compagnie JOLIE MÔME (musiciens), Alessandro DI GIUSEPPE alias PAP40 (comédien), Yan LINDINGRE (dessinateur), Marc LARGE (dessinateur), Gilles LASSERPE (dessinateur), BERTH (dessinateur), Vincent MAKOWSKI (graffeur), Olga DABROWSKI (danseuse), Richard PROST (réalisateur), Stéphane MERCURIO (réalisatrice), Jean-Pierre BOUYXOU (réalisateur), Jean-Henri MEUNIER (réalisateur), Eloise LEBOURG (journaliste, réalisatrice), Anne BOISSEL (monteuse), Jean-Jacques RUE (programmateur), Sandrine FLOCH (distributrice de cinéma), Emmanuel VIGNE (journaliste, réalisateur et producteur), Xavier MATHIEU (acteur), Serge PEY (poète), Mathieu FERRÉ (vigneron en Toscane, éditeur anarchiste ), Isabelle ATTARD (ancienne députée, auteure anarchiste), Rafael SADDI (militant anarchiste et professeur à l’Université fédérale de Goiás au Brésil), Bernard THIESING (activiste, Berlin/Athènes), Lorenza ROSSI (militante antifasciste), Hazem EL MOUKADDEM (militant antifasciste), Barbara BAKER (militante antifasciste), Clément CUSSAC (militant libertaire et travailleur social), Eric SIRVIN (militant solidaire), Cyril et Nathalie MOREL (artistes, militants solidaires), Philippe GUILLARD (militant solidaire), Frédéric GRIMAUD (militant de l’éducation populaire), Nikos PAPADAKIS (éducateur), Eric BERTIN (enseignant), Geneviève AZAM (économiste), Pierre CONCIALDI (écrivain), Etienne LIEBIG (écrivain), Thierry GUILABERT (écrivain), Jean-Marc RAYNAUD (éditeur), Tatiana MORONI (libraire), Nicolas RICHEN (journaliste et militant solidaire), Naz OKE et Daniel FLEURY (journalistes, rédaction KEDISTAN), Constant KAIMAKIS (syndicaliste et solidaire), Sylvie HALLER-XYLOURIS (gardienne de chats à Syros), Dimitris PASTELAKOS (militant libertaire), Patricia VARLET (militante solidaire), Anny ROUX (militante anarcha-féministe), Patricia TUTOY (militante solidaire), Nikos NIKIFORAKIS (ingénieur en environnement), Sylvie GRACH (association Viens on sème), José BENGALA (militant solidaire), Anaïs BOYER (militante solidaire), Anne KELLER (ancienne infirmière, militante solidaire), Olivier ESTRAN (navigateur et militant), Alex TESS (artiste, étudiant en droit et militant antifasciste), Patrick VIAL (militant solidaire), Bernard LANGLOIS (journaliste, fondateur de POLITIS), Christian EYSCHEN (porte-parole de l’Association internationale de LA LIBRE PENSÉE), NEW YORK CITY ANARCHIST BOOKFAIR COLLECTIVE, Collectif MARSEILLE AVEC LES GRECS, ANARCHISTS OF LONDON, LA HORDE ANTIFASCISTE, ANEPOS, FÉDÉRATION ANARCHISTE, Groupe ELAFF du Tarn, Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Confédération Nationale du Travail (CNT), UNION COMMUNISTE LIBERTAIRE, TELEIA DES LUTTES, KEDISTAN, CNT JEREZ (Andalousie), journal LUNDIMATIN, CERVEAUX NON DISPONIBLES.

NOUVEAUX SIGNATAIRES DE L’APPEL :

CGT CATALUNYA (Confédération Générale du Travail de Catalogne), Bangladesh Anarcho-Syndicalist Federation (BASF, Fédération Anarchosyndicaliste du Bangladesh), Δί­κτυο για τα Πο­λι­τι­κά και Κοι­νω­νι­κά Δι­καιώ­μα­τα (Réseau pour les droits politiques et sociaux en Grèce), Tevgera Ciwanên Şoreşger (TCŞ, Mouvement révolutionnaire des jeunes Kurdes), Αναρχική Ομοσπονδία (AO, Fédération Anarchiste de Grèce), AGENCIA DE NOTÍCIAS ANARQUISTAS (ANA, BRÉSIL), Squat de réfugié-es/migrant-es NOTARA 26 (Exarcheia, Athènes), Cassa AntiRep delle Alpi Occidentali (Italie), Ateneo Libertario de Salamanca (Athénée Libertaire de Salamanque en Espagne), Groupe JOHN CAGE de la Fédération Anarchiste (France), Αντιε­ξου­σια­στι­κή Κί­νη­ση Αθή­νας (Mouvement anti-autoritaire d’Athènes), Αντιε­ξου­σια­στι­κή Κί­νη­ση Θεσ­σα­λο­νί­κης (Mouvement anti-autoritaire de Thessalonique), Collectif Antifa 95 (Val d’Oise), sites internet A LAS BARRICADAS, SOCIALISME LIBERTAIRE, AUTONOMIES, ENOUGHISENOUGH14 et BRIEGA, Revue ANCRAGE, Groupe HENRI LABORIT de la Fédération Anarchiste, Association EUROKKA (Esperanto-Rok-Asocio), VINILKOSMO (label indépendant Esperanto-Muzik-Prod), AL’HYENA LUNA (groupe hardcore punk Cévenol), FOOTBALL CLUB ST PAULI Francophonie Fanclub (club antifasciste en 2ème division de la Bundesliga allemande)…

et

Tomás IBÁÑEZ (écrivain), JUSTHOM (écrivain), Claude GUILLON (écrivain), Ermengol GASSIOT BALLBÈ (professeur à l’Université autonome de Barcelone, secrétaire général de la CGT de Catalogne), Christine PAGNOULLE (enseignante honoraire à l’Université de Liège, membre d’ATTAC Liège, du CADTM et de l’Agora des Habitants de la Terre), Piotr NIKOLAEV (Confédération révolutionnaire des anarcho-syndicalistes, Russie), Kubo MAHLANGU (Zabalaza Anarchist Communist Front, Afrique du Sud), John MILLER (IWW, Industrial Workers of the World), Alejandro HERNANDEZ (militant libertaire et membre d’une coopérative paysanne, réseau Tierra y Libertad, Mexique), Véronique SALOU OLIVARES (écrivain d’ouvrages de mémoire espagnole, en particulier sur les libertaires et les antifascistes, membre de l’association mémorielle 24 août 1944), Anne-Marie LALLEMENT (cinéaste et écrivaine), Stéphane ELMADJIAN (cinéaste), Stefo LINARD (acteur), Marie-Christine COURTÈS (réalisatrice), Gilles LUCAS (journaliste), Daniel VILLANOVA (comédien), Juan CHICA VENTURA (artiste-peintre), André ROBÈR (peintre, poète et éditeur), Daniel GUERRIER (éditions Spartacus), Philippe POUTOU (ouvrier, militant du NPA), José BOVÉ (ancien syndicaliste paysan et ancien député européen), Henri TREMBLAY (militant libertaire, Québec), Omar TOUROUGUI (militant des droits humains au Maroc), Sakura et Kaïto KOBAYASHI (militants politiques, Tokyo au Japon), Eva BETAVATZI (CADTM Belgique), Patricia ALUNNO (infirmière retraitée, militante PCF, Roya Citoyenne), Stéphane COLLADO (bûcheron antifasciste), Jean-Alexandre JAUREGUI (infirmier anarchiste), Hugues PINEAU (militant libertaire), Elisabeth BÉGARD (EELV), Mickael SALEL (militant anarchiste), Chantal THIBAULT (Gilet jaune canal historique), Stéphane WAROT (militant Confédération paysanne), Emmanuelle MALLET (militante NPA, peintre), Fabienne LAFON (militante EELV), Leïla PETIT (enseignante, militante anticapitaliste), Thomas BRUDIN (militant anarchiste), Régis AVRIL (animateur socioculturel, militant communaliste), Maryvonne NICOLA EQUY (agrégée de mathématiques, militante anarchiste), Geneviève SABATHÉ (docteur en Communication, groupe d’action Bagnols insoumise), Bernard SABATHÉ (sculpteur engagé, groupe d’action Bagnols insoumise), Frank MINTZ (professeur à la retraite, anarchosyndicaliste et historien), Sophie TORDJMAN alias Diane BEAUSOLEIL (écrivaine, anarchiste, libre penseuse, féministe, pacifiste), Valérie TREFFEL (orthophoniste, militante du groupe Ecolo Libertaire Antifasciste et Féministe, ELAFF dans le Tarn)Danielle LASSERRE (Inspectrice du travail à la retraite, AMNESTY INTERNATIONAL, CGT, CIMADE), Mario BRIZIO (ingénieur et syndicaliste à Solidaires), Anny CLARAC (éducatrice spécialisée à la retraite, bénévole au Secours populaire), Sylvie PRALONG (militante du Réseau Éducation Sans Frontières), Joël DELAVAUD (association ESCALE pour l’aide aux réfugiés), Evelyne PERRIN (présidente de Sang pour Sans, membre d’ATTAC), José RUIZ (retraité, militant pour les droits humains, Les Amis du Diplo), Servane ZANOTTI (militante LDH, retraitée de la fonction publique, enseignement artistique), Nicole LLINARES-ORSINI (libertaire solidaire), Liliane DOTTA (retraitée de la fonction publique hospitalière, militante FI), Guillaume DELOISON (militant anarchiste), Maeva BISSON (militante antifasciste), Franck ANTOINE (syndicaliste CNT), Régis FAUCHEUR (syndicaliste SUD-Solidaires), Gabriel CHEL Retraité, ancien informaticien à l’INSEE, syndiqué CFDT), David REYNAUD (syndicaliste CGT et militant PCF), Bernard HUSSENOT (technicien spectacle, militant CNT), Lalou CALONGE (syndicaliste SUD Culture), Liliane DARDEL (retraitée militante CNT et PG), Daniel CORNU (militant CNT et FA), Maïté NOGUÉ (retraitée et militante FI et ATTAC), Jean-Paul MIGNON (Solidaires, JS Marseille), Anaïs CARTON (CADTM Belgique), Isabel FOGAÇA (étudiante en pâtisserie et anarchiste, Rio Grande do Sul, Brésil), Fred LAPLACE (retraité écolo-libertaire en Ardèche), Pierre GEORGES (apiculteur anarchiste), Jackie MELOU (éducatrice à la retraite et responsable d’un jardin partagé en permaculture), Raymond SCHIRMER (ingénieur écologue), Nicolas SAENGER (guide de montagne), Cedric BRUNET (travailleur social, décroissant), Yohan URIBELARREA (gardien du Vivant, auteur et contributeur de UNFAMOUS RESISTENZA), René PINCK (prof à la retraite, militant écologiste), Jacques BONNET (retraité, militant FI), Maryvonne CATUSSE (CNT-AIT France), Pierre MORA (psychologue. retraité de la fonction publique hospitalière, membre du CIRA), Pierre AZAM (anarchiste), Georges DOUSPIS (libre penseur), Bernard VIDAL (militant anticapitaliste, syndicaliste), Joëlle VIDAL (citoyenne du monde), Marcel REDOULEZ (esperantiste, syndicaliste), Catherine LAPARRE (citoyenne engagée FI), Françoise GUIHAUMÉ (institutrice à la retraite, libre penseuse, espérantiste), Céline BAGAULT (étudiante et militante solidaire), Franck DUPORT (syndicaliste), Franck PLAZANET (anarchiste), Marianne BASTA (apicultrice et militante solidaire, Montreuil), Jacqueline RICCIARDI (femme engagée, artiste à Genève), Géraldine GOGNEAUX (militante solidaire à Namur en Belgique), Anne HEYRAUD (infirmière citoyenne), Estelle BARDIN (enseignante solidaire), Pierre CHATAIGNÉ (retraité, bibliothécaire bénévole), Laure MAZEL (professeur, syndicaliste), Robert DADOY (militant syndical et associatif), Marco FÉVAL (libre penseur), Emmanuelle POSSE (professeur de philosophie), Jean-Luc GAUTERO (maître de conférences à l’Université Côte d’Azur de Nice), Jean-Philippe MELCHIOR (sociologue, enseignant-chercheur à l’Université du Mans), Jean-Baptiste KRUM (économiste), Christiane VOLLAIRE (philosophe), Xavier HOUDOY (doctorant en géographie politique), Martine AUZOU (enseignante retraitée), Guillaume DE GRACIA (chercheur indépendant en sciences sociales et professeur d’histoire-géo précaire), Rachel VARLAN (psychologue), Rachel ICARD (infirmière), Jean KOPP (médecin), Isabelle THOURET (infirmière), Nathalie LEBLANC-MAILLANE (médecin), Kevin CHEYNIER (paysan), Gilbert LEDUC (boulanger), Frédéric FIGEAC (instit et poète), Kévin QUENTRIC (artisan et musicien auteur-compositeur), Cyrille SAVOI (musicien), Anne BOUCHOT (musicienne), Lucy WILLIAMS (musicienne, Melbourne, Australie), Patrick SAVARY (musicien anarchopunk), Ilan COUARTOU (comédien et rappeur), Martin ORTIZ (comédien), Christine DARDALHON (comédienne), Agustina DIAZ (comédienne, Buenos Aires, Argentine), Sylvain HENNIN (clown), Dany LE MERLUS (conteuse), Maxime MODESTE RICHARD (artiste, auteur et illustrateur), Marie-Pierre MOUCHEBOEUF (graphiste), EMDE (dessinateur), Michel et Dominique MARTRE (peintres et écrivains), David DE SOUZA (auteur), Jean-Claude PERRON (auteur, réalisateur), Charles GIMAT (réalisateur), Sylvia AUBERTIN (réalisatrice), Laurent BERTHOLLIER (réalisateur), Stéphane TROUILLE (vidéaste indocile), Béatrice CHEVALIER TAVAN (artiste), Frédéric BONTEMPS (artiste de rue), Fanfan BROCHE (enseignante et artiste), Patrice KAPPEL (solidaire des victimes de l’Injustice), Marie MAZZUCO (travailleuse sociale retraitée, militante solidaire et féministe), Mireille PENA (journaliste), Paul TRIANTAPHYLIDES (enseignant à la retraite), Eliane CÉSARIN-MYOUSSIER (citoyenne), Dominique WAROQUIEZ (retraitée et militante, Belgique), Simon DELNOEUFCOURT (charpentier), Christina GUWANG (potière), Dominique WAROQUIEZ (retraitée et militante), Sandro BAGUET (ouvrier syndicaliste & collagiste, Belgique), Olympe ARÉTIS (iconographe), Michel DUBOIS (retraité), Marie CHAPUT (naturopathe), Gilles DELCROS, Max BUVRY (libraire) , Alexandra TARRAGONI MAILLARD (assistante import-export en noix de cajou, Croix-de-Rozon, Suisse), Joséphine SALEL, Michel BATIFOILLE (retraité), Tania LAVAURS, Véronique GIRAUDEAU (peintre), Annie DECOLAS BUVRY (enseignante à la retraite), Patrick GUICHARD (professeur), Dominique VASTEL (retraitée), Frédéric VERBOOGEN (administrateur de la page FB « Planète Libertaire »), Pierre RODE (consultant en communication), Fred DUBOS (retraité, ex C3V), Joseph NOËL (citoyen), Jeanine FRADIN, Cyrille LEWANDOWSKI (ingénieur), Danièle LORENZI (retraitée), Jean COUPIAC, Flo JADOT (citoyenne du monde), Mélissa DESBORDES, Marc LELIEVRE (retraité), Phil SIMOND, Marie-Claude TSIVOURAS-GALLIOZ, François BROUQUISSE (hydrologue), Sébastien CAILLERET, Sylvain SALTIEL, Gérard TISSEYRE (retraité), Daniel BAEYAERT, Solange COMBES, Bertrand GIRARD (docteur vétérinaire à la retraite), Elodie MOQLI (infirmière), Monique BIANCHIN (médecin retraitée), Jean-Yves MONNAT (biologiste) Edith SCHUMANN (enseignante retraitée), Olivier STORET (sans emploi), Carmen RUEDA (régisseur lumière spectacle vivant), Philippe DUPIEUX (retraité, militant associatif), Marie-Hélène VARNAY (Femme), Marie ORTIZ, Boris ARNAL (militant syndicaliste), Jacqueline LELONG (militante solidaire), Boris COLIN (professeur d’Histoire-géographie), Francis BERNARD, Arnaud CHEVALIER (technicien du spectacle), Marjorie FRASNEDO (enseignante), Michel GUIVIER, Catherine BELLE RENUCCI, Fanny LEGROS (musicienne, calligraphe, souffleuse de paix, docteur de la joie), Michel BELLO (retraité), Alain MARCU, Claude BRANCIARD (retraité), Aude GIRARD, Sandrine YOUKNOVSKI (journaliste), Pascal ZENTKOWSKI (retraité, citoyen et militant), Jean-Pierre MEVEL, Marie-Christine CASU (retraitée), Claudie ANNEREAU, Jean-Luc FLAVENOT (retraité), Jean-Luc FLAVENOT (retraité), Olivier-Jacques BERNARD (citoyen du monde), Béttina GUILMET (citoyenne du monde), Yves TRIPON (retraité de la Poste), Kristian BODET (citoyen du monde), Chrysanthi MOSCHONAKI (retraitée), Nicolas RAJON (militant solidaire), Cécile HOLLARD (paysanne à la retraite), Élise-Marie CHEVRIER (orthophoniste), Pierre QUARANTA (retraité), Michelle LECOLLE (universitaire), Anne FORGET (sans profession), Jean-Jacques DERRIEN (artisan), Marie-Christine CASU (retraitée), Olivier-Jacques BERNARD (citoyen du monde), Béttina GUILMET (citoyenne du monde), Willy SORIN (Activiste polyvalent), Yves TRIPON (retraité de la Poste), Kristian BODET (citoyen du monde), Chrysanthi MOSCHONAKI (retraitée), Cécile HOLLARD (paysanne à la retraite), Davy DUPUIS (chômeur), Monique SIMOND (retraitée de l’Éducation nationale), Françoise ABOUSSIOUD-CORBIERES (enseignante-chercheure), Michèle SAVIGNAT-BELHOTE (bibliothécaire retraitée), Titouan BILLON (militant, musicien), Robert FLORES (conseiller socio-éducatif en retraite), Evelyne BOURJAS, Benoît BRACONNIER (animateur), Denis CARNUS (ingénieur électronicien), Philippe LEBLANC (informaticien), Jean-Pierre ESNOL, Pierre MOREAU (simple citoyen scandalisé par les actions du gouvernement grec visant à étouffer la voix du groupe Rouvikonas), Christian BOURILLON (paysan), Roger BLANC (retraité), Zosime ETIENNE (éducateur spécialisé, musicien), Flora VEYRUNES (infirmière et agricultrice), Nicole GARROUSTE (professeur de lettres), Marie CAPDECOMME (journaliste, ethnologue), Nicole MAILLARD, Mélanie VAY (responsable de suivi scientifique du GIP Mission de recherche Droit et Justice), Dominique MORIN, Lionel GRACH (ouvrier docker), Michel MÉREL, Isabelle DORÉ-DUBARD, René ARNAUD (retraité), Yann LEGOFF, Samuel DUGELAY (ingénieur maçon terre crue), Marie-Annick NOUGUIER (prof à la retraite), Sylvain DE CLERCQ (citoyen), Pierre-Yves DACHEUX (enseignant retraité), René ALVAREZ MUÑOZ (ouvrier du bâtiment retraité), Floréal MARTORELL, Joel MATESIC (enseignant à la retraite), Françoise ERIKSEN, Anouck LEFORT (enseignante), Linda GIACOMETTI (enseignante à la retraite), Laure MAZEL (professeur, syndicaliste), Sylvain LE ROUX (géographe), Aïcha BOURAD (sociologue du politique), Dany SANTILLI (enseignante à la retraite), Marie-Christine CALLET (citoyenne), Alain CLUZEL (enseignant), Dom SERIN (artisan retraité), Nathalie HUGUET, Mathieu DUBOIS (salarié), Jeanne GLAIS (coordinatrice structure associative agricole), Tavotte TEURTROY (jardinière à la retraite), Pierre COUPIAC, Pierre BOURGEOIS (retraité), Jean SCHREURS, Frédérique BEDOUIN (ludothécaire et médiathécaire), Jean LAPORTE, Christiane FINES (retraitée), Céline CHABAUD (bio-énergéticienne), François BUTTET (musicien et enseignant), Martine JAUDARD, Renaud BELLEFON (travailleur culturel et environnemental), Marie-Jeanne VILLETTE (militante politique, syndicaliste, solidaire), Chantal DHOUKAR, Véronique MASSOT, Claire BUR (infirmière retraitée), Marylène BIEWESCH, Régis HEBRAUD (retraité Éducation nationale), Thierry HERRERO, Marie-Thérèse LLOANCY (professeur de grec retraitée, amoureuse de la Grèce et de nos libertés), Betty MAVIC (militante solidaire), Geneviève THOLÉ-OSMAN (être humain, utopiste), Patrick POULAIN (retraité), Marie-Christine VERGEZ, Rachel RANCE (militante anticapitaliste, solidaire et féministe), Alain SABAT, Jocelyne LASCAR (retraité), Évelyne PAUTRAT, Dominique DELAUNAY (citoyenne), Clothide BERGERET (chargée de production), Agnès ADDED (enseignante), Philippe POULEUR (retraité), Luc VITORGE (informaticien retraité), Olivier OTT, Mireille SERVIERE (retraitée de l’Éducation nationale), Samuel VERNHES, Andries VAN GINNEKEN (retraité), Marcus DEGANDT (étudiant), Michel LACOMBE (retraité), Cathie LEMAIRE, François RICHARD (professeur), Nathalie LOZINGUEZ (enseignante), Leslie CHICHE (enseignante), Élisabeth ROSE (citoyenne, enseignante), Marion LAMBERT (professeure des écoles), Mélina DUPIN-GIROD (accompagnante des élèves en situation de handicap), Sylvie VINAY (travailleuse sociale), Jean-Philippe FELBACQ (éducateur), Fabien ALVAREZ (éducateur), Marie-Hélène LAUZE (militante indépendante, hébergeante de personnes en difficultés), Nadine et Alain NOTTET (militants solidaires), Alain REMOUILLE, Pierre GILLET (enseignant retraité), Nathalie DENNINGER (solidaire), Laurent GARRAVET, Didier BILLON (photograveur), Maryvonne COLOMBANI (journaliste), Jean-Marie JOLY (citoyen), Sébastien MASSONNAT (enseignant), Patrice LUGAN (ingénieur et militant solidaire), Bertrand LEDOUX (ancien responsable de formations prod. musicale), Georges CHARRIERE (retraité, ex-ingénieur en agronomie tropicale), Isabelle HUCHARD (enseignante, militante et solidaire), Annick STEINER (assistante socio-éducative, Genève), Claude PARAPONIARIS (universitaire, Marseille), Anne-Marie RASKINET (solidaire, Belgique), Hugo CAZES (éducateur spécialisé en maraude avec les usagers de crack de Paris), Virginie BENITO (enseignante, Rouen), Alain DENERE (retraité, Marseille), Praline GAY-PARA (Paris 19e), Yvonne VACHERON (Allonne), Luc TALASSINOS (Gréasque), Nicole YALLOURAKIS (professeur à Marseille, petite fille d’émigrés grecs de Symi), Dominique LASSALLE (Rezé), Maarten DOUZE (Sorèze), Nadine ALOISIO (enseignante, Marseille), Claudine VERGNIOL-ORENGO (Mazamet), Joëlle VÉRAIN (Vitry-sur-Seine), Anne HAMOT (Creuse), Catherine SALIN (Doubs), Viviane BAUDRY (syndicaliste, Ariège), Annick ORTIZ (Hautes-Pyrénées), Pascale HOFFMEYER (responsable ludothèque, Suisse), Monique OLIVIER (Visan), Michèle URRUTIAGUER (Itxassou), Magdalena GALLEGO (Foix), Céline DEWONCK (Neuvic), David VILBERT (Rennes), Cécile BUVRY (Passy), Monique BÉRATO (Soulatgé), Catherine BELLE RENUCCI (Sustegnu), Martine ROUILLARD (St-Amand-en-Puisaye), Alain CUNY (Loyettes), Charlotte THOMAS (politiste précaire et militante solidaire dans le 93), Joëlle BUDIA (psychologue, Tarn), Martine FERRAND (retraitée, Paris), Marie-Claude BRETAGNOLLE (citoyenne, Avignon), Sonia BREUZA (professeure des écoles et syndicaliste, Marseille), Françoise LACOSTE (Paris), Christian BOWN (militant solidaire, Calais), Tiago BRANQUINO (Vevey, Suisse), Anne GILIS (animatrice, formatrice à Namur, Belgique), Carlos TAIBO (professeur à Madrid, Espagne)… [d’autres noms sont en train d’être collectés dans plusieurs régions du monde et nous seront bientôt envoyés]

Contact : soutien@rouvikfrancophone.net

Gioros et Nikos 05

Parmi les initiatives de Rouvikonas qui dérangent le pouvoir en Grèce : les nombreuses actions de sabotages contre les lieux de pouvoir et d’oppression.

Gioros et Nikos 06

Mais bien sûr, il n’y a jamais eu aucun mort !

23 septembre 2021

Recettes et menus révolutionnaires

Cher Raoul [Vaneigem],

Nous te communiquons le résultat le plus notable de nos expérimentations culinaires agrestes. Il s'agit d'un repas nettement engagé, qui n'est pas encore mis au point dans sa totalité.
(Les doses sont prévues pour quatre, mais solides.)

POTAGE ENRAGÉ

Ingrédients : 1kg de tomates, céleri, bouquet garni, ail, cerfeuil, sel, poivre, 4 piments de Cayenne, crème fraîche, 8 pavés de pain frottés d'ail revenus au beurre.
Faire revenir les tomates coupées en dés dans de l'huile. Assaisonner (seil, poivre, piment, ail). Laisser diminuer. Lorsque les tomates sont cuites, étendre avec 3/4 de litre d'eau. Incorporer le bouquet garni. Laisser mijoter vingt minutes.
Servir sur les pavés croustillants, en ajoutant la crème fraîche.

CROUSTADE GAY-LUSSAC [1]

(Pierre Le Graveleur [2] est chargé de la créer.)

FILETS MIGNONS DE NANTERRE

Ingrédients : une tranche de filet de boeuf par personne, beurre persillé dit maître d'hôtel, croûtons.
Couper dans un filet des tranches ayant 2cm d'épaisseur. Les cuire sur le gril ou à la poële, quatre minutes de chaque côté.
Servir sur croûtons au beurre persillé.

EPINARDS AU GRAPPIN [3]

Ingrédients : 1kg d'épinards, 100g de gruyère râpé, 50g de beurre fondu, 4 oeufs, piments rouges à volonté.
Enlever les queues des feuilles. Les laver dans plusieurs eaux, puis les faire cuire dans l'eau bouillante salée, à découvert, pendant un quart d'heure (environ 2 litres d'eau pour 1kg d'épinards). Les égoutter. Les presser, les passer au tamis et les accomoder. L'eau doit être salée à 10g par litre.
Mélanger aux épinards le gruyère râpé. Verser sur le plat la valeur de 50g de beurre fondu. Passer au four chaud pendant dix minutes. Déverser à l'urbaniste 4 oeufs, préalablement pochés, sur le plat sorti du four. Garnir de piments rouges.

SORBONNE FLAMBÉE

(Il s'agit d'une meringue glacée au chocolat, garnie de cerises et flambée à la vodka verte.)

A bientôt,

Guy [Debord], le 15 août 1968

1 - Plat réalisé par la suite par Pierre Lepetit, consistant en un splendide homard flambé servi sur un lit de moules et de marrons chauds, à la gloire des barricades de la rue Gay-Lussac.

2 - Surnom donné à Pierre Lepeti. Mot-valise jouant sur ses qualités de graveur et de lanceur de Pierres.

3 - Pierre Grappin, doyen de la faculté de Nanterre, surnommé Grappin-la-matraque après avoir fait intervenir la police dans l'enceinte de la faculté le 28 janvier 1968.

22 septembre 2021

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS ET NIKOS MATARAGKAS DU GROUPE ROUVIKONAS

Alerte et appel à soutien avant le procès du 13 octobre 2021 !

 

Procès grèce 01

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS
ET NIKOS MATARAGKAS
DU GROUPE ROUVIKONAS

Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d'éviter la prison, une nouvelle menace d'une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s'impose.

Les faits : le 7 juin 2016, un trafiquant de drogue est exécuté à Athènes, dans le quartier d’Exarcheia. Cette exécution est revendiquée par un collectif d’autodéfense appelé « Milice du peuple armé » qui déclare que le trafiquant de drogue avait un comportement violent, menaçant et dangereux à Exarcheia, à la fois envers les membres du mouvement social et les habitants du quartier.

Trois années passent. Aucun membre de Rouvikonas n’est visé par l’enquête. En juillet 2019, Kyriakos Mitsotakis arrive au pouvoir en Grèce et promet, entre autres, d’en finir « par tous les moyens » avec le groupe anarchiste Rouvikonas, réputé dans tout le pays pour ses actions de solidarité et sa résistance sans aucun rapport avec ce genre de procédés*. Au bout de quelques mois, en mars 2020, un juge d’instruction reprend le dossier et inculpe deux militants de Rouvikonas : Nikos Mataragkas et Giorgos Kalaitzidis, respectivement pour homicide et pour incitation au meurtre.

Mais en juin 2020, après leurs auditions au parquet, ils sont tous deux libérés sans caution et les poursuites sont logiquement abandonnées.

Coup de théâtre en avril 2021 : bien que le dossier soit vide contre les membres de Rouvikonas, l'État et les mécanismes de répression décident subitement de poursuivre Giorgos et Nikos en s’appuyant sur de fausses accusations et leur procès est programmé le 13 octobre 2021 !

Cette manipulation de la part du pouvoir fait de Giorgos et Nikos ses otages et vise à les détruire politiquement et physiquement : ils risquent la réclusion à perpétuité ! Le but est également de nuire à l’image du groupe Rouvikonas et de criminaliser le mouvement social en Grèce, comme le faisaient les Colonels au pouvoir il y a cinquante ans.

Face à ce procès kafkaïen, nous apportons notre soutien aux militants politiques et solidaires Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas et nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites.

Nous appelons à renforcer le comité international de soutien : soutien@rouvikfrancophone.net (envoyez vos nom, prénom et qualité pour rejoindre les signataires).

Nous invitons également à les soutenir financièrement dans ce bras de fer qui ne se limite pas à ce procès pour le groupe Rouvikonas : le groupe est fréquemment l’objet de poursuites judiciaires pour des motifs moins graves mais très coûteux (au total pour toutes les actions jugées actuellement et dans les mois à venir, les frais de Justice du groupe s'élèvent à plusieurs dizaines de milliers d'euros) :
https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Nous appelons enfin, pour celles et ceux qui le peuvent, à un rassemblement de soutien le jour du procès : le mercredi 13 octobre à 9h00, au Palais de justice d’Efeteio, 4 rue Degleri à Athènes. Les photos d’actions de soutiens à distance sont également les bienvenues.

Ne laissons aucun d’entre nous être la proie isolée du pouvoir.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas

Premiers signataires :

Pia KLEMP (sauveteuse en mer), Maud et Yannis YOULOUNTAS (réalisateurs, militants solidaires), Cédric HERROU (paysan, militant solidaire), Dr Hawzhin AZEEZ (philosophe, poétesse et porte-parole du Rojava), Adriana VARELLA (activiste et artiste anarchiste de New York), Vitor PARRHESIA-SINISTRO (artiste et activiste de Porto Alegre au Brésil), Sarah HAIDAR (écrivaine algérienne, féministe, libertaire et kabyle), Surya TJAHJANTO (graffeur indonésien), Dave DOWNES (Anarchists of London, DiY et Anarchist Film Group à Londres), Dimitra ANTONOPOULOU alias Mimi (travailleuse sociale, militante solidaire à Athènes), Jean-Jacques GANDINI (avocat honoraire, ancien président du Syndicat des Avocats de France), Dominique TRICAUD (avocat, ancien membre du conseil de l'ordre à Paris), Pierre GALAND (ancien sénateur belge, président de l'OMTC, organisation mondiale contre la torture), Gunter GORHAN (philosophe), Miguel BENASSAYAG (philosophe et psychanalyste), Odile HELIER (anthropologue), Francis DUPUIS-DÉRI (politologue, UQAM), Philippe CORCUFF (sociologue), Rémi BÉNOS (géographe), Jean-Pierre TERTRAIS (écrivain), Eric TOUSSAINT (écrivain et militant internationaliste), Noël GODIN (écrivain, entarteur), Alain GUYARD (philosophe forain), François BÉGAUDEAU (écrivain, réalisateur), Mathieu RIGOUSTE (sociologue, réalisateur et écrivain), Alain DAMASIO (écrivain), Serge QUADRUPPANI (écrivain), Jean-Pierre LEVARAY (écrivain), Jean-François BRIENT (écrivain, réalisateur), Jacques TARDI (dessinateur), Nathalie ATHINA (auteure et activiste), Matteo BONAGLIA (avocat), Jack DINIZ (Fédération Autonome des Travailleurs du Brésil), Fabiana GIOVANNINI (enseignante et syndicaliste à Genève), Federico BERTONE (musicien turinois), Koshi SAKURAI (graffeur), Waepele WADRIAKO (soutien de Kanaky), Shaïmâa BENKIRANE (danseuse acrobate), Saara LARSSON (musicienne), Ellen POWEL (comédienne), MILTON DJ RAZAP (musicien), JACK OF HEART (musicien), LOST BODIES (groupe de rock), Joy BAXTER (musicienne), Veronica RODRIGUEZ (musicienne), Koffi DJEDJE (musicien), ANTIDRASI (groupe de punk d’Athènes), ANSER (artiste hip hop de Sparte), FΑΚΑ (groupe de punk de Patras), S-CONTRO (groupe de punk de Turin), FUNDRACAR (groupe de reggae/punk d’Athènes), Val K (photographe), Alexandros KATSIS (photographe), Nicolas PATRIS (musicien), RΑΜΜΕΝΟS ΑSSΟS (artiste hip hop), ΑΝOΜΑLΑ RΙΜΜΑΤΑ (groupe de punk d’Athènes), Yannis HATZIGIANNIS (rappeur), Keny ARKANA (rappeuse), SKALPEL (rappeur), BATRAS (rappeur), SID (musicien), Dyvan LE TERRIBLE (musicien), BAZOOKA (groupe de punk), L’1CONSOLABLE (rappeur), ADAM L'ANCIEN (rappeur), Dominique GRANGE (chanteuse), Serge UTGÉ-ROYO (chanteur), Christian LEDUC (chanteur), MC YINKA (artiste hip hop d’Athènes), compagnie JOLIE MÔME (musiciens), Alessandro DI GIUSEPPE alias PAP40 (comédien), Yan LINDINGRE (dessinateur), Marc LARGE (dessinateur), Gilles LASSERPE (dessinateur), BERTH (dessinateur), Vincent MAKOWSKI (graffeur), Olga DABROWSKI (danseuse), Richard PROST (réalisateur), Stéphane MERCURIO (réalisatrice), Jean-Pierre BOUYXOU (réalisateur), Jean-Henri MEUNIER (réalisateur), Eloise LEBOURG (journaliste, réalisatrice), Anne BOISSEL (monteuse), Jean-Jacques RUE (programmateur), Sandrine FLOCH (distributrice de cinéma), Emmanuel VIGNE (journaliste, réalisateur et producteur), Xavier MATHIEU (acteur), Serge PEY (poète), Mathieu FERRÉ (vigneron en Toscane, éditeur anarchiste ), Isabelle ATTARD (ancienne députée, auteure anarchiste), Rafael SADDI (militant anarchiste et professeur à l'Université fédérale de Goiás au Brésil), Bernard THIESING (activiste, Berlin/Athènes), Lorenza ROSSI (militante antifasciste), Hazem EL MOUKADDEM (militant antifasciste), Barbara BAKER (militante antifasciste), Clément CUSSAC (militant libertaire et travailleur social), Eric SIRVIN (militant solidaire), Cyril et Nathalie MOREL (artistes, militants solidaires), Philippe GUILLARD (militant solidaire), Frédéric GRIMAUD (militant de l'éducation populaire), Nikos PAPADAKIS (éducateur), Eric BERTIN (enseignant), Geneviève AZAM (économiste), Pierre CONCIALDI (écrivain), Etienne LIEBIG (écrivain), Thierry GUILABERT (écrivain), Jean-Marc RAYNAUD (éditeur), Tatiana MORONI (libraire), Nicolas RICHEN (journaliste et militant solidaire), Naz OKE et Daniel FLEURY (journalistes, rédaction KEDISTAN), Constant KAIMAKIS (syndicaliste et solidaire), Sylvie HALLER-XYLOURIS (gardienne de chats à Syros), Dimitris PASTELAKOS (militant libertaire), Patricia VARLET (militante solidaire), Anny ROUX (militante anarcha-féministe), Patricia TUTOY (militante solidaire), Nikos NIKIFORAKIS (ingénieur en environnement), Sylvie GRACH (association Viens on sème), José BENGALA (militant solidaire), Anaïs BOYER (militante solidaire), Anne KELLER (ancienne infirmière, militante solidaire), Olivier ESTRAN (navigateur et militant), Alex TESS (artiste et étudiant en droit), Patrick VIAL (militant solidaire), Bernard LANGLOIS (journaliste, fondateur de POLITIS), Christian EYSCHEN (porte-parole de l'Association internationale de LA LIBRE PENSÉE), NEW YORK CITY ANARCHIST BOOKFAIR COLLECTIVE, Collectif MARSEILLE AVEC LES GRECS, ANARCHISTS OF LONDON, LA HORDE ANTIFASCISTE, ANEPOS, FÉDÉRATION ANARCHISTE, Groupe ELAFF du Tarn, Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Confédération Nationale du Travail (CNT), UNION COMMUNISTE LIBERTAIRE, TELEIA DES LUTTES, KEDISTAN, CNT JEREZ (Andalousie), journal LUNDIMATIN, CERVEAUX NON DISPONIBLES... (liste en cours)

Contact : soutien@rouvikfrancophone.net

* Sur les actions de résistance et de solidarité de Rouvikonas en Grèce :
https://www.youtube.com/watch?v=342ZzVVCm70 (vidéo de 10mn)

Quelques réponses aux questions courantes sur Rouvikonas (témoignage des membres des convois solidaires qui ont souvent rencontré le groupe) :
- Rouvikonas est aussi un groupe solidaire qui mène fréquemment des actions auprès des précaires grecs et migrants, y compris des distributions de nourriture et d'autres formes d'aide.
- Rouvikonas est aussi un groupe antifasciste, et non des moindres puisque le réseau antifasciste Distomo (qui a permis de chasser Aube Dorée du centre d'Athènes, bien avant les sanctions judiciaires) a été créé par Rouvikonas.
- Rouvikonas est un groupe mixte où les filles sont bien présentes et où sont rejetés sexisme, machisme et virilisme (le groupe inclue d'ailleurs une section féministe très active et autonome). - Rouvikonas inclue des membres de plusieurs nationalités et origines.
- Rouvikonas est très majoritairement composé d'ouvriers et de précaires.
- Rouvikonas refuse les avant-gardes et ne souhaite pas être qualifié ainsi.
- Rouvikonas n'agit pas qu'à Exarcheia, mais partout en Grèce.
- Rouvikonas propose régulièrement des rencontres publiques pour discuter avec les personnes souhaitant s'informer et éventuellement rejoindre le groupe.
- Rouvikonas mène souvent des actions en tandem avec d'autres groupes (anars de Thessalonique, kurdes, migrants, antifas, solidaires...)
- Rouvikonas est affilié à la Fédération Anarchiste de Grèce A.O. (anarxiki omospodia)
- Rouvikonas participe aussi à des réunions, concerts ou encore des tournois de foot antifas rassemblant des groupes différents.

Procès grèce 02


Pour partager l'info où bon vous semble, vous pouvez utiliser la publication de cette lettre ici : http://blogyy.net/2021/09/22/deux-membres-de-rouvikonas-menaces-de-prison-a-vie/

25 août 2021

TENIR BON ET CONTINUER !

« TENIR BON ET CONTINUER ! »


Bonjour,

Au cœur des luttes, la solidarité n’est pas seulement une nécessité pour les plus précaires. C’est aussi un moyen de donner à voir la société que nous désirons. Depuis plusieurs semaines, les moyens de nos collectifs solidaires autogérés se sont asséchés. Les listes des besoins s’allongent de jour en jour, tant sur le plan alimentaire que dans d’autres domaines. Ces dernières années, nous n’avons pas ménagé nos efforts sur tous les terrains (squats, cuisines sociales, aides aux précaires grecs et migrants, aides aux compagnons de lutte réprimés, convois de fourgons solidaires…) aux côtés de dizaines de lieux et collectifs partout en Grèce (liste à la fin de ce message).

Six mois après notre appel à soutien de décembre, nous sommes dans l’impérieuse nécessité de renouveler cet appel. Ici pour beaucoup, le mot d’ordre est devenu « Tenir bon et continuer ! »

En attendant, nous faisons avec les moyens du bord. Des renforts ont déjà pris la route de France avec du chargement et d’autres sont attendus prochainement. Grecs et réfugiés prennent pareillement part à cette belle synergie, mais le nerf de cette guerre contre la misère et le pouvoir reste l’argent. En attendant la sortie de notre quatrième film Nous n’avons pas peur des ruines (à partir de l’automne, comme toujours en creative commons et à vocation solidaire), nos moyens sont extrêmement modestes sur ce plan.

Si vous le pouvez, merci de participer à cet appel (voir ci-dessous).

Toutefois, si la situation est extrêmement difficile pour vous aussi, surtout ne vous mettez pas en danger. Partager l’info c’est déjà nous soutenir.

01 Tenir bon


Parmi les actions en cours, nous allons dans quelques jours acheminer des fruits et légumes de Crète à Athènes (et de l’huile d’olive), ainsi que du matériel et des fournitures en provenance de France. Nous allons aussi soutenir financièrement les lieux et collectifs les plus en difficultés. Pour tout ça, nous ferons bien sûr en fonction des moyens dont nous disposerons, à commencer par les achats de nourriture plus ou moins importants auprès des paysans crétois, tout comme pour les produits de première nécessité à Athènes (parmi lesquels, ceux pour les enfants en bas-âge).

Pour nous permettre de savoir au plus vite quels vont être nos moyens d’agir, participez plutôt par virement ou paypal plutôt que par chèque :

1- Pour effectuer un virement à ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « Action Solidarité Grèce »

2- Pour participer via PAYPAL, suivre le lien :
https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=LMQPCV4FHXUGY&source=url

3- Pour envoyer un chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale : ANEPOS – Action Solidarité Grèce – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
Ordre : ANEPOS / Objet : « Action Solidarité Grèce »

Contact : solidarite@anepos.net

Tél. Grèce (0030) 694 593 90 80 / Tél. France 06 24 06 67 98

02 Tenir bon


Merci de votre soutien, quelle que soit la forme, ne serait-ce qu’en relayant l’info. Pour la partager où bon vous semble, vous pouvez aussi utiliser la publication de cette lettre ici :

http://blogyy.net/2021/06/21/tenir-bon-et-continuer/

Solidairement,

Maud et Yannis Youlountas
po/ collectif artistique et solidaire ANEPOS
avec les membres et soutiens des actions en cours

03 Tenir bon


PS : priorité à l’urgence solidaire dans ce message, on parlera dans le prochain des dernières nouvelles de Grèce (dont la lutte contre la journée de travail de 10 heures), puis du film en préparation (avec une belle surprise).

04 Tenir bon


PETITES ANNONCES

Si vous avez prévu de venir à Athènes en juillet et que vous avez une place pour une personne dans un véhicule, contactez-nous.

Si vous avez prévu de venir en Crète en van ou en fourgon cet été et que vous disposez d’un peu de place pour acheminer du matériel solidaire situé dans le sud-est de la France, contactez-nous.

Si vous avez des livres en anglais, ourdou, arabe ou farsi à offrir pour des bibliothèques sociales en Grèce, contactez-nous.

solidarite@anepos.net

05 Tenir bon


Liste des lieux et collectifs aidés matériellement et/ou financièrement durant l’année écoulée, malgré un contexte particulièrement difficile :
– soutien à l’initiative contre les forages pétroliers en Crète (que tentent de déployer Exxon-Mobil et la firme française Total).
– Collectif Livas dans le département de Réthymnon en Crète (soutien aux actions solidaires, notamment à la cuisine populaire fondé par ce club de sport sans hiérarchie).
– Centre social autogéré Alimoura à Ioannina (nous avons financé la réparation du local qui avait été saccagé par une attaque fasciste) ;
– Usine autogérée Bio.Me à Thessalonique (soutien et achat de savons et produits fabriqués par les ouvriers, alors que l’électricité venait de leur être coupée) ;
– Mikropolis à Thessalonique (soutien au plus grand espace social libre de Grèce qui est actuellement en train de déménager) ;
– Initiative antifasciste d’aide aux réfugiés près d’Évros (au moment où ces derniers étaient pris au piège entre les deux états grecs et turcs, et où des identitaires européens étaient venus pour tenter de pratiquer la chasse à l’homme, ainsi qu’à Lesbos) ;
– Réseau Solidaire de Crète (et soutien à la création de nouveaux lieux dans l’île, dont nous vous reparlerons)
– Initiative de Kastelli en Crète contre le nouvel aéroport (nous avons participé au financement de la procédure de Justice contre l’aéroport qui est en train de basculer à l’échelle européenne, alors que 120.000 des 200.000 oliviers ont déjà été coupés et que l’opinion est de plus en plus opposée au projet, nous avons également participé à plusieurs réunions et actions sur place, et soutenu les paysans en lutte contre ce projet)
– Centre Social autogéré Favela au Pirée (soutien financier et achat de tee-shirts pour épauler ce lieu situé dans une zone où les fascistes rôdent souvent et où l’un d’entre nous, a été agressé violemment en juin 2019 par un groupe de néo-nazis qui lui avait tendu un guet-apens avant que les passagers d’une rame de tramway ne parviennent à le sauver) ;
– K*Vox à Athènes (base d’un des groupes les plus actifs en Grèce) ;
– Aide aux frais de Justice de plusieurs compagnons de luttes , notamment pour leur éviter d’aller en prison suite à des actions pourtant exemplaires ;
– squat Notara 26 à Athènes (le plus ancien lieu d’accueil des réfugiés dans le quartier d’Exarcheia) ;
– Plusieurs cuisines sociales (soutien financier et livraison de produits alimentaires) ;
– Structure autogérée de santé d’Exarcheia (soutien financier et livraison de matériel médical) ;
– Réseau École Buissonnière-Pédagogie Freinet (soutien financier et livraison de fournitures en aide aux enfants précaires) ;
– actions solidaires à Lesbos (nombreuses initiatives, surtout, après l’incendie du sinistre camp de Moria et l’errance de nombreuses familles en difficultés).

06 Tenir bon

 

 

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1 juillet 2021

Citations : Karl Marx et/ou Friedrich Engels

Regard Karl Marx

Karl Marx et/ou Friedrich Engels
(1818-1883) / (1820-1895)

Manifeste du parti communiste :

Karl Marx, Manifeste du parti communiste

I - Bourgeois et Prolétaires :

"Un spectre hante l'Europe, le spectre du communisme."

"La société bourgeoise moderne, élevée sur les ruines de la société féodale, n'a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n'a fait que substituer aux anciennes de nouvelles classes, de nouvelles conditions d'oppression, de nouvelles formes de lutte."

"La découverte de l'Amérique, la circumnavigation de l'Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d'action."

"La grande industrie a créé le marché mondial, préparé par la découverte de l'Amérique."

"Le gouvernement moderne n'est qu'un comité administratif des affaires de la classe bourgeoise."

"Elle* anoyé l'extase religieuse, l'enthousiasme chevaleresque, la sentimentalité du petit-bourgeois dans les eaux glacées du calcul égoïste. Elle a fait de la dignité personnelle une simple valeur d'échange ; elle a substitué aux nombreuses libertés, si chèrement conquises, l'unique et impitoyable liberté du commerce." [*la bourgeoisie]

"La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les professions jusque-là réputées vénérables et vénérées. Du médecin, du juriste, du prêtre, du poète, du savant, elle a fait des travailleurs salariés."

"La bourgeoisie n'existe qu'à la condition de révolutionner constamment les instruments de travail, ce qui veut dire le mode de production, ce qui veut dire tous les rapports sociaux."

"Tout ce qui était solide et stable est ébranlé, tout ce qui était sacré est profané ; et les hommes sont forcés, enfin, d'envisager leurs conditions d'existence et leurs rapports réciproques avec des yeux dégrisés."

"Au désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale."

"Le bon marché de ses produits* est la grosse artillerie qui bat en brèche toutes les murailles de Chine et fait capituler les barbares les plus opiniâtrement hostiles aux étrangers. Sous peine de mort, elle force toutes les nations à adopter le mode de production bourgeois ; elle les force à introduire chez elles la prétendue civilisation, c'est-à-dire à devenir bourgeoises. En un mot, elle modèle le monde à son image." [*ceux de la bourgeoisie]

"Voici donc ce que nous avons vu : les moyens de production et d'échange servant de base à l'évolution bourgeoise furent créés dans le sein de la société féodale."

"La société bourgeoise moderne, qui a mis en mouvement de si puissants moyens de production et d'échange, ressemble au magicien qui ne sait plus dominer les puissances infernales qu'il a évoquées."

"Les armes dont la bourgeoisie s'est servie pour abattre la féodalité se retournent aujourd'hui contre la bourgeoisie elle-même."

"La bourgeoisie vit dans un état de guerre perpétuelle ; d'abord contre l'aristocratie, puis contre cette catégorie de la bourgeoisie dont les intérêts entrent en conflit avec les progrès de l'industrie, toujours, enfin, contre le bourgeoisie des pays étrangers."

"La classe moyenne, les petits fabricants, les détaillants, les artisans, les paysans combattent la bourgeoisie parce qu'elle compromet leur existence en tant que classe moyenne. Ils ne sont donc pas révolutionnaires, mais conservateurs ; qui plus est, ils sont réactionnaires ; ils demandent que l'histoire fasse machine arrière."

"Les prolétaires n'ont rien à eux à assurer ; ils ont, au contraire, à détruire toute garantie privée, toute sécurité privée existantes."

"La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie, bien qu'elle ne soit pas au fond une lutte nationale, en revêt cependant tout d'abord la forme."

"Toutes les sociétés antérieures, nous l'avons vu, ont reposé sur l'antagonisme de la classe oppressive et de la classe opprimée. Mais, pour opprimer une classe, il faut, au moins, pouvoir lui garantir les conditions d'existence qui lui permettent de vivre en esclave."

"Le développement de la grande industrie sape, sous les pieds de la bourgeoisie, le terrain même sur lequel elle a établi son système de production et d'appropriation."

II - Prolétaires et communistes :

"Les propositions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées et des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde. Elles ne sont que l'expression, en termes généraux, des conditions réelles d'une lutte de classes existante, d'un mouvement historique évoluant sous nos yeux."

"Le caractère distinctif du communisme n'est pas l'abolition de la propriété en général, mais l'abolition de la propriété bourgeoise."

"En ce sens, les communistes peuvent résumer leur théorie dans cette proposition unique : abolition de la propriété privée."

"Le capital n'est donc pas une force personnelle ; il est une force sociale."

"Vous êtes saisis d'horreur parce que nous voulons abolir la propriété privée. Mais, dans votre société, la propriété privée est abolie pour les neuf dixièmes de ses membres. C'est précisément parce qu'elle n'existe pas pour ces neuf dixièmes qu'elle existe pour vous."

"En outre, on accuse les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité. Les ouvriers n'ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu'ils n'ont pas."

"Abolissez l'exploitation de l'homme par l'homme, et vous abolissez l'exploitation d'une nation par une autre nation."

"Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante."

"L'histoire de toute société se résume dans le développement des antagonismes des classes, antagonismes qui ont revêtu des formes différentes à différentes époques."

"Les antagonismes des classes une fois disparus dans le cours du développement, et toute la production concentrée dans les mains des individus associés, le pouvoir public perd son caractère politique. Le pouvoir politique, à proprement parler, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre. Si le prolétariat, dans sa lutte contre la bourgeoisie, se constitue forcément en classe, s'il s'érige par une révolution en classe régnante et, comme classe régnante, détruit violemment les anciens rapports de production, il détruit, en même temps que ces rapports de production, les conditions d'existence de l'antagonisme des classes ; il détruit les classes en général et, par là, sa propre domination comme classe."

III - Littérature socialiste et communiste :

"Rien n'est plus facile que de recouvrir d'un vernis de socialisme l'ascétisme chrétien."

"Une partie de la bourgeoisie cherche à porter remède aux maux sociaux dans le but d'assurer l'existence de la société bourgeoise. Dans cette catégorie se rangent les économistes, les philanthropes, les humanitaires, les améliorateurs du sort de la classe ouvrière, les organisateurs de la bienfaisance, les protecteurs des animaux, les fondateurs des sociétés de tempérance, les réformateurs en chambre de tout acabit. Et l'on est allé jusqu'à élaborer ce socialisme bourgeois en systèmes complets."

"Le socialisme bourgeois n'atteint son expression adéquate que lorsqu'il devient une simple figure de rhétorique. Libre échange ! dans l'intérêt de la classe ouvrière ; droits protecteurs ! dans l'intérêt de la classe ouvrière ; prisons cellulaires ! dans l'intérêt de la classe ouvrière : voilà son dernier mot, le seul mot dit sérieusement par le socialisme bourgeois. Car le socialisme bourgeois tient tout entier dans cette phrase : les bourgeois sont des bourgeois dans l'intérêt de la classe ouvrière."

IV - Position des communistes vis-à-vis des différents partis d'opposition :

"Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs buts. Ils proclament hautement que ces buts ne pourront être atteints sans le renversement violent de tout l'ordre social du passé. Que les classes régnantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste. Les prolétaires n'ont rien à y perdre, hors leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner."

"Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !"

Misère de la philosophie :

Karl Marx, Misère de la philosophieI - Une découverte scientifique :

"Vint enfin un temps où tout ce que les hommes avaient regardé comme inaliénable devint objet d'échange, de trafic et pouvait s'aliéner. C'est le temps où les choses mêmes qui jusqu'alors étaient communiquées, mais jamaiséchangées ; données, mais jamais vendues ; acquises, mais jamais achetées - vertu, amour, opinion, science, conscience, etc. - où tout enfin passa dans le commerce. C'est le temps de la corruption générale, de la vénalité universelle, ou, pour parler en termes d'économie politique, le temps où toute chose, morale ou physique, étant devenue valeur vénale, est portée au marché pour être appréciée à sa plus juste valeur."

"Le commerce de l'univers coule presque entier sur des besoins, non de la consommation individuelle, mais de la production."

"Ainsi, la valeur relative, mesurée par le temps du travail, est fatalement la formule de l'esclavage moderne de l'ouvrier, au lieu d'être, comme M. Proudhon le veut, la 'théorie révolutionnaire' de l'émancipation du prolétariat."

"Ce n'est pas seulement le travail qui se définit qualitativement par l'objet, mais c'est encore l'objet qui est déterminé par la qualité spécifique du travail."

"[...] dans une société fondée sur la misère, les produits les plus misérables ont la prérogative fatale de servir à l'usage du plus grand nombre."

II - La métaphysique de l'économie politique :

"En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changent leur mode de production, et en changeant le mode de production, la manière de gagner leur vie, ils changent tous leurs rapports sociaux."

"Les mêmes hommes qui établissent les rapports sociaux conformément à leur productivité matérielle produisent aussi les principes, les idées, les catégories, conformément à leurs rapports sociaux.
Ainsi ces idées, ces catégories sont aussi peu éternelles que les relations qu'elles expriment. Elles sont des produits historiques et transitoires."

"L'esclavage direct est le pivot de l'industrie bourgeoise aussi bien que les machines, le crédit, etc."

"C'est l'esclavage qui a donné leur valeur aux colonies, ce sont les colonies qui ont créé le commerce de l'univers, c'est le commerce de l'univers qui est la condition de la grande industrie."

"Hegel n'a pas de problèmes à poser. Il n'a que la dialectique. M. Proudhon n'a de la dialectique de Hegel que le langage. Son mouvement dialectique, à lui, c'est la distinction du bon et du mauvais."

"Ce qui constitue le mouvement dialectique, c'est la coexistence des deux côtés contradictoires, leur lutte et leur fusion en une catégorie nouvelle. Rien qu'à se poser le problème d'éliminer le mauvais côté, on coupe court au mouvement dialectique."

"Les économistes ont une singulière manière de procéder. Il n'y a pour eux que deux sortes d'institutions, celles de l'art et celles de la nature. Les institutions de la féodalité sont des institutions artificielles, celles de la bourgeoisie sont des institutions naturelles. Ils ressemblent en ceci aux théologiens, sui, eux aussi, établissent deux sortes de religions. Toute religion qui n'est pas la leur est une invention des hommes, tandis que leur propre religion est une émanation de Dieu."

"[Pour les économistes bourgeois] Ce sont des lois éternelles qui doivent toujours régir la société. Ainsi il y a eu de l'histoire, mais il n'y en a plus."

"La misère n'est à leurs yeux que la douleur qui accompagne tout enfantement, dans la nature aussi bien que dans l'industrie."

"L'école philantrope est l'école humanitaire perfectionnée. Elle nie la nécessité de l'antagonisme ; elle veut faire de tous les hommes des bourgeois ; elle veut réaliser la théorie en tant qu'elle se distingue de la pratique et qu'elle ne renferme pas d'antagonisme. Il va sans dire que, dans la théorie, il est aisé de faire abstraction des contradictions qu'on rencontre à chaque instant dans la réalité ; cette théorie deviendrait alors la réalité idéalisée. Les philantropes veulent donc conserver les catégories qui expriment les rapports bourgeois, sans avoir l'antagonisme qui les constitue et qui en est inséparable. Ils s'imaginent combattre sérieusement la pratique bourgeoise, et ils sont plus bourgeois que les autres."

"[...] M. Proudhon se flatte d'avoir donné la critique et de l'économie politique et du communisme : il est au-dessous de l'une et de l'autre. Au-dessous des économistes, puisque comme philosophe, qui a sous la main une formule magique, il a cru pouvoir se dispenser d'entrer dans des détails purement économiques ; au-dessous des socialistes, puisqu'il n'a ni assez de courage, ni assez de lumières pour s'élever, ne serait-ce que spéculativement, au-dessus de l'horizon bourgeois.
Il veut être la synthèse, il est une erreur composée."

"Dans le principe, un portefaix diffère moins d'un philosophe qu'un mâtin d'un lévrier. C'est la division du travail qui a mis un abîme entre l'un et l'autre."

"Et pour prouver que cette réduction des salaires convient à une âme dépravée, M. Proudhon dit, par acquit de conscience, que c'est la conscience universelle qui le veut ainsi. L'âme de M. Proudhon est-elle comptée dans la conscience universelle ?"

"Ce ne furent pas, comme dit M. Proudhon, des stipulations à l'amiable entre des égaux qui ont rassemblé les hommes dans l'atelier. Ce n'est pas même dans le sein des anciennes corporations que la manifacture a pris naissance. Ce fut le marchand qui devint chef de l'atelier moderne, et non pas l'ancien maître des corporations. Presque partout il y eut une lutte acharnée entre la manufacture et les métiers."

"La machine est une réunion des instruments de travail, et pas du tout une combinaison des travaux pour l'ouvrier lui-même."

"A mesure que la concentration des instruments se développe, la division se développe aussi et vice versa. Voilà ce qui fait que toute grande invention dans la mécanique est suivie d'une plus grande division du travail, et chaque accroissement dans la division du travail amène à son tour de nouvelles inventions mécaniques."

"Grâce à l'application des machines et de la vapeur, la division du travail a pu prendre de telles dimensions que la grande industrie, détachée du sol national, dépend uniquement du marché de l'univers, des échanges internationaux, d'une division du travail internationale."

"Après chaque nouvelle grève tant soit peu importante surgit une nouvelle machine."

"En somme, par l'introduction des machines la division du travail à l'intérieur de la société s'est accrue, la tâche de l'ouvrier à l'intérieur de l'atelier s'est simplifiée, le capital a été réuni, l'homme a été dépecé davantage."

"Ce qui caractérise la division du travail à l'intérieur de la société moderne, c'est qu'elle engendre les spécialités, les espèces et avec elles l'idiotisme du métier."

"La concurrence n'est pas l'émulation industrielle, c'est l'émulation commerciale."

"M. Proudhon ignore que l'histoire tout entière n'est qu'une transformation continue de la nature humaine."

"Que dire de ce génie [M. Proudhon] qui, étant à jeun, se promène en zigzag ? et que dire de cette promenade qui n'aurait d'autre but que de démolir les bourgeois par les impôts, tandis que les impôts servent précisément à donner aux bourgeois les moyens de se conserver comme classe dominante ?"

"Ce sont les errements de tous les économistes, qui représentent les rapports de la production bourgeoise comme des catégories éternelles."

"La terre, tant qu'elle n'est pas exploitée comme moyen de production, n'est pas un capital."

"De tous les intruments de production, le plus grand pouvoir productif, c'est la classe révolutionnaire elle-même."

"La condition d'affranchissement de la classe laborieuse, c'est l'abolition de toute classe, de même que la condition d'affranchissement du tiers état, de l'ordre bourgeois, fut l'abolition de tous les états et de tous les ordres."

"Ne dites pas que le mouvement social exclut le mouvement politique. Il n'y a jamais de mouvement politique qui ne soit social en même temps.
Ce n'est que dans un ordre de choses où il n'y aura plus de classes et d'antagonisme de classes que les évolutions sociales cesseront d'être des révolutions politiques."

La Commune de Paris :

Karl Marx, La Commune de Paris

Introduction, de Friedrich Engels :

"Et ne s'est-elle pas réalisée à la lettre la prédiction que l'annexion de l'Alsace-Lorraine 'jetterait la France dans les bras de la Russie' et qu'après cette annexion l'Allemagne ou bien deviendrait le valet servile de la Russie, ou bien serait obligée, après un court répit, de s'armer pour une nouvelle guerre et, à vrai dire, 'pour une guerre raciale contre les races latines et slaves coalisées' ?"

"D'une guerre dont rien n'est sûr que l'absolue incertitude de son issue, d'une guerre raciale qui livrera toute l'Europe aux ravages de quinze à vingt millions d'hommes armés ; et si elle ne fait pas encore rage, c'est uniquement parce que le plus fort des grands Etats militaire est pris de peur devant l'imprévisibilité totale du résultat finale."

"Le développement économique de la France depuis 1789 a fait que, depuis cinquante ans, aucune révolution n'a pu éclater à Paris sans revêtir un caractère prolétarien, de sorte qu'après la victoire, le prolétariat, qui l'avait payée de son sang, entrait en scène avec ses revendications propres."

"Mais à elle seule, si indéterminée qu'elle fût encore dans sa forme, la revendication contenait un danger pour l'ordre social établi : les ouvriers qui la posaient étaient encore armés ; pour les bourgeois qui se trouvaient au pouvoir, le désarmement des ouvriers étaient donc le premier devoir."

"De plus en plus contraints dans leur lutte contre le gouvernement à faire appel au peuple, ils [les bourgeois libéraux] furent obligés de céder peu à peu le pas aux couches radicales et républicaines de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie. Mais, derrière elles, se tenaient les ouvriers révolutionnaires, et ceux-ci, depuis 1830, avaient acquis beaucoup plus d'indépendance politique que les bourgeois et même les républicains n'en avaient idée."

"Pour la première fois, la bourgeoisie montrait jusqu'à quelle folle cruauté dans la vengeance elle peut se hausser sitôt que le prolétariat ose l'affronter. Et pourtant 1848 ne fut encore qu'un jeu d'enfant comparé à la rage de la bourgeoisie de 1871."

"Le même jour, les étrangers élus à la Commune furent confirmés dans leurs fonctions car 'le drapeau de la Commune est celui de la République universelle'."

"Le plus difficile à saisir est certainement le saint respect avec lequel on s'arrêta devant les portes de la Banque de France. Ce fut d'ailleurs une lourde faute politique. La Banque aux mains de la Commune, cela valait mieux que dix mille otages."

"[...] la Commune fut le tombeau de l'école proudhonienne du socialisme."

"Ce n'est que dans la bourgeoisie 'radicale' qu'on trouve encore des proudhoniens."

"La société avait créé, par simple division du travail à l'origine, ses organes propres pour veiller à ses intérêts communs. Mais, avec le temps, ces organismes, dont le sommet était le pouvoir de l'État, s'étaient transformés, en servant leurs propres intérêts particuliers, de serviteurs de la société en maîtres de celle-ci. On peut en voir des exemples, non seulement dans la monarchie héréditaire, mais également dans la république démocratique."

"C'est précisément en Amérique que nous pouvons le mieux voir comment le pouvoir d'État devient indépendant vis-à-vis de la société dont, à l'origine, il ne devait être que le simple instrument."

"Dans la conception des philosophes, l'État est la 'réalisation de l'Idée' ou le règne de Dieu sur Terre traduit en langage philosophique, le domaine où la vérité et la justice éternelles se réalisent ou doivent se réaliser. De là cette vénération superstitieuse de l'État et de tout ce qui y touche, vénération qui s'installe d'autant plus facilement qu'on est, depuis le berceau, habitué à s'imaginer que toutes les affaires et tous les intérêts communs de la société entière ne sauraient être réglés que comme ils ont été réglés jusqu'ici, c'est-à-dire par l'État et ses autorités dûment établies."

"Mais, en réalité, l'État n'est rien d'autre qu'un appareil pour opprimer une classe par une autre, et cela tout autant dans la république démocratique que dans la monarchie ; le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'il est un mal dont hérite le prolétariat vainqueur dans la lutte pour la domination de classe et dont, tout comme la Commune, il ne pourra s'empêcher de rogner aussitôt au maximum les côtés les plus nuisibles, jusqu'à ce qu'une génération grandie dans des conditions sociales nouvelles et libres soit capable de se défaire de tout ce bric-à-brac de l'État.
Le philistin social-démocrate a été récemment saisi d'une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de 'dictature du prolétariat'. Eh bien, messieurs, voulez-vous savoir de quoi cette dictature a l'air ? Regardez la Commune de Paris. C'était la dictature du prolétariat."

"La guerre pour une question de prépondérance ou de dynastie ne peut être, aux yeux des travailleurs, qu'une criminelle folie."

"L'empire finira, comme il a commencé, par une parodie."

"Une guerre défensive peut, certes, ne pas exclure des offensives dictées par les 'événements militaires'."

"Si les frontières doivent être fixées suivant les intérêts militaires, il n'y aura pas de fin aux revendications territoriales, parce que toute ligne militaire est nécessairement défectueuse, et peut être améliorée en annexant un peu de territoire."

"Il en est des nations comme des individus. Pour leur enlever leurs possibilités d'attaque, il faut leur enlever tous leurs moyens de défense."

"En Allemagne, comme partout ailleurs, les adulateurs des puissants du jour empoisonnent l'esprit populaire par l'encens de louanges mensongères."

"Telle est la loi du vieux système politique. A l'intérieur de son domaine, le gain de l'un est la perte de l'autre."

"Jules Ferry, avocat sans le sou avant le 4 septembre, réussit comme maire de Paris pendant le siège à tirer par escroquerie une fortune de la famine."

"Thiers, ce nabot monstrueux, a tenu sous le charme la bourgeoisie française pendant plus d'un demi-siècle, parce qu'il est l'expression intellectuelle la plus achevée de sa propre corruption de classe."

"Thiers n'a été conséquent que dans son avidité de richesse et dans sa haine des hommes qui la produisent."

"Après chaque révolution qui marque un progrès de la lutte des classes, le caractère purement répressif du pouvoir d'État apparaît de façon de plus en plus ouverte."

"L'antithèse directe de l'Empire fut la Commune."

"L'existence même de la Commune impliquait, comme quelque chose d'évident, l'autonomie municipale ; mais elle n'était plus dorénavant un contre-poids au pouvoir d'État, désormais superflu."

"Mais, certes, la Commune ne prétendait pas à l'infaillibilité, ce que font sans exception tous les gouvernements du type ancien. Elle publiait tous ses actes et toutes ses paroles ; elle mettait le public au courant de toutes ses imperfections."

"La civilisation et la justice de l'ordre bourgeois se montrent sous leur jour sinistre chaque fois que les esclaves de cet ordre se lèvent contre leurs maîtres. Alors cette civilisation et cette justice se démasquent comme la sauvagerie sans masque et la vengeance sans loi."

"Les atrocités des bourgeois en juin 1848 elles-mêmes disparaissent devant l'indicible infamie de 1871."

"Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée."

"La Commune a employé le feu strictement comme moyen de défense. Elle l'a employé pour interdire aux troupes de Versailles ces longues avenues toutes droites que Haussmann avait expressément ouvertes pour le feu de l'artillerie ; elle l'a employé pour couvrir sa retraite de la façon même dont les Versaillais, dans leur avance, employaient leurs obus qui détruisaient au moins autant de bâtiments que le feu de la Commune."

"La domination de classe ne peut plus se cacher sous un uniforme national, les gouvernements nationaux ne font qu'un contre le prolétariat !"

"Et la classe ouvrière française n'est que l'avant-garde du prolétariat moderne."

"L'entendement bourgeois, tout imprégné d'esprit policier, se figure naturellement l'Association internationale des travailleurs comme une sorte de conjuration secrète dont l'autorité centrale commande, de temps à autre, des explosions en différents pays. Notre association n'est, en fait, rien d'autre que le lien international qui unit les ouvriers les plus avancés des divers pays du monde civilisé."

"Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d'une société nouvelle. Le souvenir de ses martyrs est conservé pieusement dans le grand coeur de la classe ouvrière. Ses exterminateurs, l'histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n'arriveront pas à les en libérer."
10 avril 2021

Les trois imposteurs

Les trois imposteurs

une vidéo de Un irréductible athée (2021)

31 mars 2021

Poèmes saturniens

Paul Verlaine, Poèmes Saturniens

Poèmes saturniens, de Paul Verlaine.

4e de couverture : Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Prologue : Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire,
Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire,
Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant,
Et, par l'intensité de leur vertu troublant
Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même,
Augustes, s'élevaient jusqu'au Néant suprême.
Ah ! la terre et la mer et le ciel, purs encor
Et jeunes, qu'arrosait une lumière d'or
Frémissante, entendaient, apaisant leurs murmures
De tonnerres, de flots heurtés, de moissons mûres,
Et retenant le vol obstiné des essaims,
Les Poëtes sacrés chanter les guerriers saints,
Ce pendant que le ciel et la mer et la terre
Voyaient, - rouges et las de leur travail austère, -
S'incliner, pénitents fauves et timorés,
Les guerriers saints devant les Poëtes sacrés !
Une connexité grandiosement alme
Liait le Kchatrya serein au Chanteur calme,
Valmiki l'excelent à l'excellent Rama :
Telles sur un étang deux touffes de Padma

- Et sous tes cieux dorés et clairs, Hellas antique,
De Sparte la sévère à la rieuse Attique,
Les Aèdes, Orpheus, Alkaïos, étaient
Encore des héros altiers, et combattaient.
Homéros, s'il n'a pas, lui, manié le glaive,
Fait retentir, clameur immense qui s'élève,
Vos échos jamais las, vastes postérités,
D'Hektôr, et d'Odysseus, et d'Akhilleus chantés.
Les héros à leur tour, après les luttes vastes,
Pieux, sacrifiaient aux neuf Déesses chastes,
Et non moins que de l'art d'Arès furent épris
De l'Art dont une Palme immortelle est le prix,
Akhilleus entre tous ! Et de Laêrtiade
Dompta, parole d'or qui charme et persuade,
Les esprits et les coeurs et les âmes toujours,
Ainsi qu'Orpheus domptait les tigres et les ours.

- Plus tard, vers des climats plus rudes, en des ères
Barbares, chez les Francs tumultueux, nos pères,
Est-ce que le Trouvère héroïque n'eut pas
Comme le Preux sa part auguste des combats ?
Est-ce que, Théroldus ayant dit Charlemagne,
Et son neveu Roland resté dans la montagne,
Et le bon Olivier et Turpin au grand coeur,
En beaux couplets et sur un rythme âpre et vainqueur,
Est-ce que, cinquant ans après, dans les batailles,
Les durs Leudes perdant leur sang par vingt entailles,
Ne chantaient pas le chant de geste sans rivaux
De Roland et de ceux qui virent Roncevaux
Et furent de l'énorme et superbe tuerie,
Du temps de l'Empereur à la barbe fleurie ?...

- Aujourd'hui, l'Action et le Rêve ont brisé
Le pacte primitif par les siècles usé,
Et plusieurs ont trouvé funeste ce divorce
De l'Harmonie immense et bleue et de la Force.
La Force, qu'autrefois le Poëte tenait
En bride, blanc cheval ailé qui rayonnait,
La Force, maintenant, la Force, c'est la Bête
Féroce bondissante et folle et toujours prête
À tout carnage, à tout dévastement, à tout
Égorgement, d'un bout du monde à l'autre bout !
L'Action qu'autrefois réglait le chant des lyres,
Trouble, enivrée, en proie aux cent mille délires
Fuligineux d'un siècle en ébullition,
L'Action à présent, - ô pitié ! - l'Action,
C'est l'ouragan, c'est la tempête, c'est la houle
Marine dans la nuit sans étoiles, qui roule
Et déroule parmi les bruits sourds l'effroi vert
Et touge des éclairs sur le ciel entr'ouvert !

- Cependant, orgueilleux et doux, loin des vacarmes
De la vie et du choc désordonné des armes
Mercenaires, voyez, gravissant les hauteurs
ineffables, voici le groupe des Chanteurs
Vêtus de blanc, et des lueurs d'apothéoses
Empourprent la fierté sereine de leurs poses :
Tous beaux, tous purs, avec des rayons dans les yeux,
Et sous leur front le rêve inachevé des Dieux !
Le monde, que troublait leur parole profonde,
Les exile. À leur tour ils exilent le monde !
C'est qu'ils ont à la fin compris qu'il ne faut plus
Mêler leur note pure aux cris irrésolus
Que va poussant la foule obscène et violente,
Et que l'isolement sied à leur marche lente.
Le Poëte, l'amour du beau, voilà sa foi,
L'Azur, son étendard, et l'idéal, sa loi !
Ne lui demandez rien de plus, car ses prunelles,
Où le rayonnement des choses éternelles
A mis des visions qu'il suit avidement,
Ne sauraient s'abaisser une heure seulement
Sur le honteux conflit des besognes vulgaires
Et sur vos vanités plates : et si naguères
On le vit au milieu des hommes, épousant
Leurs querelles, pleurant avec eux, les poussant
Aux guerres, célébrant l'orgueil des Républiques
Et l'éclat militaire et les splendeurs auliques
Sur la kithare, sur la harpe et sur le luth,
S'il honorait parfois le présent d'un salut
Et daignait consentir à ce rôle de prêtre
D'aimer et de bénir, et s'il voulait bien être
La voix qui rit ou pleure alors qu'on pleure ou rit,
S'il inclinait vers l'âme humaine son esprit,
C'est qu'il se méprenait alors sur l'âme humaine.

- Maintenant, va, mon Livre, où le hasard te mène !

26 mars 2021

L'empire du Troll

Jean-Claude Dunyach, L'empire du Troll

L'empire du Troll, de Jean-Claude Dunyach.

4e de couverture : Cette fois, le Troll est vraiment dans de sales draps.
Entre les idées de grandeur de sa chère et tendre qui lui valent d'être expulsée de son salon de coiffure, les nains de la mine qui ont subitement décidé de ne plus assez creuser et son stagiaire qui tente de se reconvertir dans la protection rapprochée, sa vie est devenue un cauchemar.
Il lui faut d'urgence trouver de l'or en quantité suffisante pour sauver ce qui peut l'être. Une seule solution : cambrioler un dragon... Mais pas n'importe lequel : le plus gros, le plus rusé. Il faut donc réunir l'équipe habituelle de bras cassés et se lancer à l'assaut des passages secrets de la montagne, malgré les dangers sans nombre qui les guettent.
Mais dans les ombres, les forces du mal veillent. Et elles ont fait appel à des avocats.

Incipit : Toute ressemblance avec des crises financières récentes caractérisées par des décisions d'une bêtise et d'une avidité rares ne saurait être qu'une pure coïncidence. Aucun troll n'est assez stupide, lâche ou inconscient pour provoquer ce genre de situation.

Extrait n°1 : Depuis mon aventure dans les entrailles du volcan, chaque fois que j'ai une remontée de gaz, il me vient de nouvelles idées de management.

Extrait n°2 : S'il y a une chose que les militaires savent faire, c'est marcher au pas. Au lieu de se faire bêtement la guerre avec des épées coupantes et des cottes mal taillées, les humains devraient régler leurs conflits par des concourts de défilés. Il y aurait des uniformes chamarrés, ajustés pour mettre en valeur leurs muscles ou leurs reliefs, de la musique rythmée, un char ou deux. Ou douze. On pourrait y aller en famille ; le soir, tout le monde rentrerait chez soi. Mais c'est une idée trop compliquée pour eux, visiblement. Avec le bruit que font leurs armes, ils ne s'entendent plus penser.

Extrait n°3 : "Un alchimiste ? Vous voulez dire un de ces sorciers qui produisent de l'or à partir de n'importe quoi ? (Elle s'est gratté la tête.) Ici, c'est une équipe de consultants en management. Ils font plutôt le contraire..."

Extrait n°4 : - On n'est pas des sournois, réplique un des jeunes. C'est un stéréotype racial dépassé qui ne reflète plus la réalité de ce que nous vivons au quotidien. En tout cas, moi je n'en suis pas un. Et tous les nains que je connais non plus.
Des manches de pioche s'abattent en rythme sur le comptoir pour renforcer sa déclaration. Je hoche la tête avec réticence. Je vais devoir faire preuve de pédagogie.
- En fait, réponds-je, vous êtes aveuglés par les discours bien-pensants de ceux qui vous manipulent en sous-main. On vous encourage depuis le plus jeune âge à croire en l'image idéalisée de vous-mêmes que la société vous renvoie. Le côté siffler en travaillant, grand coeur dans un petit corps, ça vous donne un genre et ça peut vous aider à vous sentir bien dans votre peau, mais personne n'est dupe, et surtout pas moi. Les faits sont là : potentiellement, vous êtes des sournois. C'est dans votre nature.
- #notallnains !

25 mars 2021

De la brièveté de la vie

Sénèque, De la brièveté de la vie

De la brièveté de la vie, de Sénèque.

4e de couverture : "Nous pouvons discuter avec Socrate, douter avec Carnéade, trouver la paix avec Épicure, maîtriser la nature de l'homme avec les stoïciens, la dépasser avec les cyniques. Puisque la Nature nous permet de communiquer avec n'importe quelle époque, pourquoi ne pas quitter cet étroit et éphémère passage de notre vie et ne pas nous lancer de tout notre être dans ces espaces illimités, éternels, où nous pouvons côtoyer ceux qui sont meilleurs que nous ? Aucun d'eux ne sera avare de son temps, aucun ne manquera de renvoyer son visiteur plus heureux et plus en paix avec soi-même qu'à son arrivée, aucun ne laissera quiconque repartir les mains vides."

Extrait n°1 : [...] il en est qui, à force de présenter leurs respects à leurs supérieurs sans être payés de retour, s'usent dans une servitude volontaire.

Extrait n°2 : Quel stupide oubli de sa condition de mortel que de remettre à son cinquantième ou soixantième anniversaire les saines résolutions et de vouloir commencer sa vie à un âge qu'atteignent peu de gens !

Extrait n°3 : Il faut être un grand homme, crois-moi, un homme au-dessus des égarements humains, pour ne rien laisser prélever sur son temps et si sa vie est très longue, c'est précisément parce que, quelle que fût sa durée, elle est restée à sa libre et entière disposition.

Extrait n°4 : La vie se divise en trois périodes : ce qui a été, ce qui est, ce qui sera. Parmi ces trois périodes, celle que nous sommes en train de vivre est brève, celle que nous vivrons est incertaine, celle que nous avons vécue est certaine.

Extrait n°5 : Pour certains, c'est leur oisiveté qui est accaparée par les occupations : dans leur propriété ou dans leur lit, en pleine solitude, bien qu'ils se soient retirés du monde, ils s'importunent eux-mêmes ; il ne faut pas parler à leur sujet de vie oisive mais de désoeuvrement encombré d'occupations. L'appelles-tu vraiment oisif, celui qui range avec une méticulosité maladive ses bronzes de Corinthe qui ne doivent tout leur prix qu'à la folie d'une poignée de gens, et qui perd le plus clair de son temps au milieu de morceaux de métal rouillé ? Et celui qui s'assied à la palestre (car hélas ! pour notre plus grande honte, les vices qui nous accablent ne sont même pas romains !) pour contempler des garçons à la lutte ? Et celui qui apparie ses chevaux selon le critère de l'âge et de la couleur du pelage ? Et celui qui entretient les toutes dernières révélations de l'athlétisme ?

Extrait n°6 : C'est grâce à l'effort de ces autres gens que nous sommes guidés vers de merveilleuses vérités qu'ils ont arrachées aux ténèbres puis produites en pleine lumière ; toutes nous sont accessibles et s'il nous plaît par générosité d'âme de franchir les limites étroites de la faiblesse humaine, nous avons la possibilité de parcourir une vaste étendue de temps.

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