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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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14 août 2009

Chanson du CMDO

Chanson du CMDO (Conseil pour le Maintien Des Occupations) - Louis Aragon et Jacques Douais (?) / Détournement de Alice Becker-Ho (mai 1968) : Rue Gay-Lussac, les rebelles N'ont qu'les voitures à brûler. Que vouliez vous donc, la belle, Qu'est ce donc que vous vouliez ? / Refrain : Des canons par centaines, Des fusils par milliers, Des canons, des fusils, Par centaines et par milliers / Dites moi comment s'appelle Ce jeu-là que vous jouiez ? La règle en parait nouvelle, Quel jeu, quel jeu singulier ! / Refrain / La révolution, la belle, Est le jeu que vous disiez. Elle se joue dans les ruelles, Elle se joue grâce aux pavés. / Refrain / Le vieux monde et ses séquelles, Nous voulons les balayer. Il s'agit d'être cruel, Mort aux flics et aux curés. / Refrain / Ils nous lancent comme grêle Grenades et gaz chlorés; Nous ne trouvons que des pelles, Des couteaux pour nous armer. / Refrain / Mes pauvres enfants dit-elle, Mes jolis barricadiers, Mon coeur, mon coeur en chancelle Je n'ai rien à vous donner. / Refrain / Si j'ai foi dans ma querelle Je n'crains pas les policiers. Il faut qu'elle devienne celle Des camarades ouvriers. / Refrain / Le Gaullisme est un bordel, Personne n'en peut plus douter. Les bureaucrat's aux poubelles, Sans eux on aurait gagné. / Refrain / Rue Gay-Lussac, les rebelles N'ont qu'les voitures à brûler. Que vouliez vous donc, la belle, Qu'est ce donc que vous vouliez ? / Refrain.

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4 février 2013

[Turin - Procès aux No TAV] Les inculpés abandonnent la salle d’audience. La police charge les manifestants…

Posted on 1 février 2013 by notavfrance

Ce matin, à Turin, dans la salle-bunker de la prison de Valette, a commencé la nouvelle audience du procès aux 52 No TAV accusés d’avoir participé aux journées de lutte du 27 juin et du 3 juillet 2011. Quelques minutes avant le commencement du procès les inculpés ont abandonné la salle après avoir lu un communiqué, malgré les protestations du juge.


Voici le communiqué indiquant les raisons de la résistance :

“La décision de faire déplacer le procès dans cette salle-bunker étant sur la droite ligne de la dernière vague de répression, soutenue et légitimée par une campagne médiatique qui vise à diaboliser le mouvement NO TAV, en essayant de l’affaiblir et de l’isoler des luttes qui traversent le pays.

En déménageant le siège du procès vous essayez de renfermer la lutte NO TAV dans le piège de la « dangerosité sociale » et de l’urgence.

Nous, au contraire, revendiquons les pratiques de notre lutte en réaffirmant les raisons qui nous poussent à résister et à nous opposer à ceux qui veulent imposer le TAV [TGV, N.D.T.] en militarisant le Val de Suse, avec une dévastation humaine, sociale et environnementale.

Nos raisons de lutter restent encore très vivantes, et votre choix de nous amener dans cette salle-bunker ne nous empêchera pas de les mener jusqu’au bout.

C’est pourquoi, aujourd’hui, nous avons tou(te)s choisi d’abandonner cette salle, en vous laissant seuls dans votre bunker.

Bas les pattes du Val de Suse ! Ora e sempre resistenza!”

Alors que les inculpés et le public dans la salle étaient en train de sortir du tribunal la police a fermé les portes, en empêchant ainsi à des dizaines de No TAV d’atteindre la sortie (la raison semble être que le juge a demandé à la police d’identifier ceux qui ont lu le communiqué).

Face aux protestations, la police n’a pas hésité à charger le rassemblement à l’extérieur du tribunal. Ci-dessous la vidéo:

Nous avions déjà souligné que la décision de déplacer ce procès dans une salle-bunker (réouverte après vingt ans de fermeture) a comme unique intention celle d’intimider et de criminaliser le mouvement No TAV aux yeux de l’opinion publique. Alors que la presse continue à produire quotidiennement des articles qui dénigrent ce mouvement et font l’éloge des avancements des travaux (ce qui n’est pas le cas), la réponse des inculpés et de tout le mouvement No Tav aujourd’hui est, une fois de plus, le rejet de toutes les accusations, en transformant une journée de triste répression en une journée de lutte. Nous rappelons également que, il y a deux jours, deux autres personnes ont été ajoutées à la liste des gens accusés d’avoir participé en août 2012 à l’occupation d’un bâtiment de la Geomont, une des entreprises responsable de la dévastation du Val de Suse!

Voir aussi : [Lyon-Turin] LTF compte commencer le percement du tunnel côté France

[Turin - Procès aux No TAV] Chronique de l’audience du 21 janvier

Dernière nouvelle : le Lyon-Turin passera finalement par Grenoble

Lyon-Turin : comment Hollande s’apprête à dépenser 11 milliards pour que les businessmen prennent le train

21 juin 2009

Fête des Raté(e)s

Vendredi 26 juin 2009 à partir de 19h, à l'entre-pots café (place Jules Guesde à saint-étienne), venez nombreuses et nombreux à la Fête des Raté(e)s, en soutien aux inculpé(e)s de "l'anti-terrorisme" et à toutes celles et tous ceux qui subissent la criminilisation des "luttes sociales".

Tenue de foiré(e) exigée.

21 mars 2009

Message d'Ivan

    Aux camarades et amis,

    J’étais convoqué mercredi avec la prison garantie à la fin de l’interrogatoire. Je veux vous adresser quelques mots au moment où je suis contraint de disparaître, à chavirer le cours de ma vie, engluée au TGI de Paris. C’est la veille du jours où je pensais voir mon CJ descendre d’un cran, important, celui de l’assignation à résidence, que j’ai appris que des rapports de police bidonnés me signalaient à des manifs et rassemblements de solidarité avec Farid (surnom), réincarcéré depuis hier mercredi 11 à la Santé. Les procureurs voulaient nous voir enfermés tout comme la juge d’instruction qui nous avait promis la taule à la prochaine infraction de CJ. J’ai choisi de leur échapper.

    Que dire de cet acharnement, sinon que le CJ au-delà de tenir à disposition de la Justice, leur permet de sanctionner bien au-delà des faits jusqu’à nos attitudes. Et les juges d’argumenter sur la base de commentaires psychanalysant d’une assistante sociale à la fonction de contrôle ainsi explicitée :

    Que c’est de ne pas avoir renoncé à participer aux luttes qui nous traversent que la Justice se venge.

     Qu’aussi, les juges antiterro cherchent à tout prix des éléments pour justifier que nous figurions, avec mes co-mis en examen, dans une même association de malfaiteurs malgré l’absence de faits à nous reprocher en commun, et faire exister la figure de "l’anarcho-autonome". Et faire peser la menace d’une répression sans frein sur tous ceux qui se battent.

    C’est avec autant de joie que de douleur que je me soustrais à la fois à leur décision et à la vie que je menais. Je ne compte pas me cacher trop longtemps, ni même trop me cacher.

    A bientôt.

Yvan

Rappel des faits : Depuis janvier 2008, sept personnes sont mises en examen dans le cadre d’une instruction antiterroriste. Bruno, Ivan, Isa*, Farid*, Juan* (*surnoms) et Damien ont été successivement arrêté-e-s, mis-es en examen pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", réunie au sein d’un groupe inventé par la police : la MAAF (Mouvance Anarcho-Autonome Francilienne.) Certains d’entre neux sont accusés de "transport et détention de produits incendiaires ou explosifs", d’autres de "tentative de destruction de bien". Bruno et Ivan ont fait quatre mois et demi de prison (en préventive de mi-janvier à début juin 2008.) Farid a fait un peu plus de quatre mois de prison (en préventive également de mi-janvier à fin mai 2008) Tous trois ont été placés à leur sortie sous contrôle judiciaire. Bruno a décidé, début juillet 2008, de se soustraire à ce contrôle et est toujours en fuite. Isa, également incarcérée en janvier 2008, a été libérée sous contrôle judiciaire le 10 février 2009, plus d’un an après... Son frère, Juan, a été incarcéré en juin 2008. Il se trouve actuellement à la prison de Bois d’Arcy. Damien est emprisonné à Villepinte depuis le mois d’août 2008. Tous deux sont en préventive et aucune date de procès n’est fixée.

Source : Soutien aux inculpés du 11 novembre

12 avril 2012

Grand Jeu Concours : Les Renseignements Généraux de la Préfecture de Police de Paris sont-ils des Faussaires ?

Un certain nombre de journalistes consultant ce site, nous leur proposons ce grand jeu collaboratif.

Le 8 mars 2012, en écho à la parution du livre de David Dufresne, le site d’information Mediapart divulguait trois documents inédits concernant l’affaire de Tarnac et émanant "des services". C’est au second document, une note de la RGPP, que nous nous intéresserons aujourd’hui.

S’il on y apprend pas grand chose, on s’amuse cependant du présomptueux "Il serait utile d’activer notre contact au sein de ce groupe».

Mais ce n’est pas là que le bât blesse. Le document date de juin 2008, y est notamment décrit avec force détails le lieu de domiciliation de Julien Coupat à Montreuil. Hors, ce dernier n’y avait jamais mis les pieds avant le 29 mai 2009, jour de sa sortie de prison.

On peut donc a minima établir que ce document est anti-daté. De là, que penser de son contenu?

Nous n’avons aucune hypothèse particulière pour le moment. Excès de frime de la part de la police? la roulette du tampon qui ne marche plus? nouvelle intoxication de Mr Dufresne?

Quoi qu’il en soit, et sans verser dans on ne sait quel conspirationnisme de mauvais aloi, depuis le début de cette affaire à chaque fois que nous avons pu remarquer un élément troublant, nous finissions par trouver un beau gros lièvre.

Vous l’aurez compris, ce grand jeu concours consiste à trouver ce lièvre et donc à comprendre pourquoi la RGPP a réalisé ce faux et pourquoi il a été bénévolement donné à Mr Dufresne.

Le gagnant ou la gagnante se verra offrir un dîner au magasin général de Tarnac ou à la Conjuration des Fourneaux de Rouen, ainsi qu’un exemplaire dédicacé de L’insurrection Qui Vient offert par les éditions La Fabrique.

PS: Le concours n’est pas ouvert aux policiers dont les trouvailles ne pourraient qu’être suspectes.

Voir l'article d'origine et y répondre ICI.

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14 août 2009

La mitraillette

La mitraillette - Yves Montant (?) / Détournement de Jacques Leglou (1969) : Déjà la mère à la maison Nous criait vivez vos passions, Par la fenêtre / Et j'appelais tous les copains, Les petites filles des voisins Pour aller tenir dans nos mains, La mitraillette / C'était celle d'un très vieux cousin Qu'avait rougi du stalinien, Dans l'Espagne en fête / Faut dire que les syndicats bordel, Nous pourchassaient dans les ruelles, Rien qu'à nos têtes / On était déjà les rebelles Qui remplissions toutes les poubelles Des idées anciennes et nouvelles, Sans mitraillettes / Curés, salauds, patrons pêle-mêle Vous n'aurez pas longtemps vie belle, Viendra la fête / Y aura le jeu du plus cruel On empaillera le flic modèle Pour que plus tard on se rappelle, Leur drôle de tête / Faut dire qu'on y mettra du coeur Les pétroleuses étaient nos soeurs, Vienne la tempête / Makhno Villa et Durruti Ont déjà su manier l'outil Qui fait revivre la poésie, La mitraillette / On en refilera même à Bonnot Pour qu'il revienne dans son auto, Trancher des têtes / Et l'on verra cette société Spectaculaire assassinée Par les soviets du monde entier, A coups de mitraillettes.

4 septembre 2014

ZAD du Testet : Communiqué du Collectif des Bouilles

Communiqué du Collectif des Bouilles : le déboisement a commencé:

Collectif Tant qu’il y aura des bouilles

Lisle-sur-Tarn, le 2 septembre 2014

Au Testet, les aménageurs s’enferment dans la confrontation. La lutte continue et se renforce. Lundi matin 1er septembre, le déboisement a commencé sur la ZAD du Testet. Des chênes et des hêtres ont été abattus sur une petite parcelle, sous protection dense de 200 gendarmes mobiles, PSIG et brigade canine, pour certains venus de Paris. Ils ont subi un harcèlement constant par des clowns, zadistes, paysan.ne.s, révolté.e.s de tous bords. La répression a été plus brutale que lors des confrontations précédentes. Mardi matin, les forces de l’ordre sont de retour avec des engins de chantier.

Ces nouveaux événements démontrent le mépris que Conseil Général du Tarn entretient pour le dialogue et pour les opposant.e.s. Il s’agit d’un passage en force que nous condamnons. Ce comportement nourrit la rage, y compris chez les opposant.e.s les plus pacifistes, et légitime pour tous des actions de plus en plus radicales. L’impression partagée est que se faire entendre nécessite de monter encore les enchères.

Vidéos

 

ZAD du Testet, le 1/09/2012, le déboisement commence

 

La lutte de Sivens : ZAD du Testet, barrage de Sivens, le film

 

ZAD du Testet, le 1/09/2012, le déboisement commence 2

 

ZAD du Testet, le 1/09/2012, le déboisement commence 3

 

ZAD du Testet, le 1/09/2012, le déboisement commence 4

voir aussi :

 "La ZAD du Testet, dans le Tarn, est expulsée, l'occupation continue"

"Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet"

23 septembre 2021

Recettes et menus révolutionnaires

Cher Raoul [Vaneigem],

Nous te communiquons le résultat le plus notable de nos expérimentations culinaires agrestes. Il s'agit d'un repas nettement engagé, qui n'est pas encore mis au point dans sa totalité.
(Les doses sont prévues pour quatre, mais solides.)

POTAGE ENRAGÉ

Ingrédients : 1kg de tomates, céleri, bouquet garni, ail, cerfeuil, sel, poivre, 4 piments de Cayenne, crème fraîche, 8 pavés de pain frottés d'ail revenus au beurre.
Faire revenir les tomates coupées en dés dans de l'huile. Assaisonner (seil, poivre, piment, ail). Laisser diminuer. Lorsque les tomates sont cuites, étendre avec 3/4 de litre d'eau. Incorporer le bouquet garni. Laisser mijoter vingt minutes.
Servir sur les pavés croustillants, en ajoutant la crème fraîche.

CROUSTADE GAY-LUSSAC [1]

(Pierre Le Graveleur [2] est chargé de la créer.)

FILETS MIGNONS DE NANTERRE

Ingrédients : une tranche de filet de boeuf par personne, beurre persillé dit maître d'hôtel, croûtons.
Couper dans un filet des tranches ayant 2cm d'épaisseur. Les cuire sur le gril ou à la poële, quatre minutes de chaque côté.
Servir sur croûtons au beurre persillé.

EPINARDS AU GRAPPIN [3]

Ingrédients : 1kg d'épinards, 100g de gruyère râpé, 50g de beurre fondu, 4 oeufs, piments rouges à volonté.
Enlever les queues des feuilles. Les laver dans plusieurs eaux, puis les faire cuire dans l'eau bouillante salée, à découvert, pendant un quart d'heure (environ 2 litres d'eau pour 1kg d'épinards). Les égoutter. Les presser, les passer au tamis et les accomoder. L'eau doit être salée à 10g par litre.
Mélanger aux épinards le gruyère râpé. Verser sur le plat la valeur de 50g de beurre fondu. Passer au four chaud pendant dix minutes. Déverser à l'urbaniste 4 oeufs, préalablement pochés, sur le plat sorti du four. Garnir de piments rouges.

SORBONNE FLAMBÉE

(Il s'agit d'une meringue glacée au chocolat, garnie de cerises et flambée à la vodka verte.)

A bientôt,

Guy [Debord], le 15 août 1968

1 - Plat réalisé par la suite par Pierre Lepetit, consistant en un splendide homard flambé servi sur un lit de moules et de marrons chauds, à la gloire des barricades de la rue Gay-Lussac.

2 - Surnom donné à Pierre Lepeti. Mot-valise jouant sur ses qualités de graveur et de lanceur de Pierres.

3 - Pierre Grappin, doyen de la faculté de Nanterre, surnommé Grappin-la-matraque après avoir fait intervenir la police dans l'enceinte de la faculté le 28 janvier 1968.

1 février 2017

Ni à Notre-Dame-des-Landes ni à Bure !

Ni à Notre-Dame-des-Landes ni à Bure !

À l’heure où des menaces pèsent sur le Bois Lejuc, tout le mouvement anti-aéroport manifeste son soutien aux opposant.e.s de Bure. Du grand ouest au grand est, nous résisterons ensemble et avec la même détermination contre toute tentative d’expulsion des un.e.s ou des autres !
Opposants à CIGÉO ou à l’aéroport, retrouvons nous tou.te.s le 18 février pour marcher sur la forêt libérée.

En résistance contre CIGEO [1], projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure, nos ami-e-s de l’est de la France ont tenus l’ANDRA [2] en échec tout au long de l’année 2016. Blocage des forages préliminaires, occupation, puis réoccupation du Bois LeJuc… En août, illes ont remporté une victoire juridique historique en faisant condamner l’ANDRA pour défrichement illégal. Deux semaines plus tard, le long mur en béton censé sécuriser le chantier est tombé. La forêt libérée a alors vu fleurir barricades et cabanes perchées dans les arbres.
Cependant une nouvelle expulsion et une reprise des travaux est possible à partir de février. L’ANDRA doit défricher certaines parcelles avant la période de nidification à la mi-mars.

Une grande manifestation aura lieu le 18 février à Bure. Ici comme là-bas, la richesse des composantes de lutte et la diversité des pratiques font la force du mouvement contre CIGEO, AGO et leur monde rempli de projets nuisibles et dangereux.

En cas d’expulsion, nous appelons à converger sur Bure et multiplier les actions de soutien. Quoiqu’il arrive, restons attenti-ves aux appels de nos ami-es en lutte, sur leur site www.vmc.camp !

Résistance et affouages ! ANDRA dégage !

Notes :

1 - CIGEO : Centre Industriel de stockage GEOlogique

2 - ANDRA : Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs


La Coordination des opposants au projet de Notre Dame des Landes (associations, collectifs, syndicats et mouvements politiques) : ACCV – ACIPA – ADECA – AEI – AGISSONS POUR L’AVENIR – A L’EST DE L’ERDRE – ANDE – ATTAC – BIEN VIVRE A VIGNEUX – BREIZHISTANCE – BRETAGNE VIVANTE – CANVA – CAORRE – CAP 21 – CEDPA – CELA – COLLECTIF ANTI MAREES NOIRES – COLLECTIF COURT CIRCUIT- PAYSANNE – DECROISSANCE 44 – DU RELIEF A LA MONTAGNE – DLR – ECOLOGIE SOLIDARITE – EELV – ENESEMBLE 44 – FASE – FAUCHEURS VOLONTAIRES – FECONFEDERATION A 44 – FNAUT – GAB 44 – GAUCHE ANTICAPITALISTE 44 – GAUCHE UNITAIRE – GENERATION ECOLOGIE 44 – GND – GREENPEACE – LES ALTERNATIFS 44 – LES AMI.E.S DE LA CONF – LES AMIS DE LA TERRE 44 – LES DESOBEISSANTS – LPO 44 – MALICE – MEI – MOC – MODEM 44 – NATUR ACTION – NATURE AVENIR – NATURE ET PROGRES – NOUVELLE DONNE – NPA – OBSLAB – PARDEM – PG – PLACE AU PEUPLE – REZE A GAUCHE TOUTE – SOLIDARITES ECOLOGIE – SDN LOIRE ET VILAINE – SDN PAYS NANTAIS – SOS LOIRE VIVANTE – SEVRE PROPRE 2015 – UNION SYNDICALE SOLIDAIRES 44 – VIVRE A SUCE – VIVRE A TREILLIERES – VERTOU ECOLOGIE SOLIDARITE


ainsi que les NATURALISTES EN LUTTE et HABITANT-E-S de la ZAD (cf : Expansive.info)

14 août 2009

La java des bons enfants

La java des bons enfants - sur l'attentat d'Emile Henry à la fin du XIXième siècle / Guy Debord & Francis Lemonier (1973), interprété ci-dessus par Les amis d'ta femme : Dans la rue des Bons-Enfants, On vend tout au plus offrant, Y’avait un commissariat Et maintenant, il n’est plus là. / Une explosion fantastique N’en a pas laissé une brique. On crut qu’c’était Fantômas Mais c’était la lutte des classes. / Un poulet zélé vint vite Y porter une marmite Qu’était à renversement, Et la r’tourne imprudemment. / Le brigadier, l’commissaire, Mêlés au poulet vulgaire, Partent en fragments épars Qu’on ramasse sur un buvard. / Contrairement à c’qu’on croyait, Y’en avait qui en avaient. L’étonnement est profond : On peut les voir jusqu’au plafond ! / Voilà bien ce qu’il fallait Pour faire la guerre au palais. Sache que ta meilleure amie, Prolétaire, c’est la chimie ! / Les socialos n’ont rien fait Pour abréger les forfaits D’l’infamie capitaliste, Mais heureusement vient l’anarchiste. / Il n’a pas de préjugés. Les curés seront mangés. Plus d’patries, plus d’colonies, Et tout le pouvoir, il le nie. / Encore quelques beaux efforts, Et disons qu’on se fait fort De régler radicalement L’problème social en suspens. / Dans la rue des Bons-Enfants, Viande à vendre au plus offrant. L’avenir radieux prend place Et le vieux monde est à la casse.

30 mars 2014

Trois actions simultanées contre le puçage !

Jeudi 27 mars, à Albi, environ 70 personnes (amis, voisins, clients, sympathisants de Nathalie Fernandez et Laurent Larmet) et 11 moutons ont occupé pendant deux heures la Direction départementale du territoire (DDT) du Tarn.

Elles venaient y dénoncer les sanctions infligées par cette administration à Nathalie et Laurent, suite à leur refus d'identifier leur troupeau conformément aux dernières réglementations en vigueur. A travers la puce électronique, elles dénonçaient le processus d'industrialisation forcenée auxquels sont soumises les activités agricoles depuis (au moins) 50 ans.

Précisément, ce matin avait lieu à la DDT la réunion mensuelle de la Commission départementale d'orientation agricole (CDOA) du Tarn, aéropage de bureaucrates et d'élus (syndicats, banques, Conseil général, préfecture...) qui administrent au quotidien, à un niveau local, cette politique d'industrialisation. Nous nous sommes fait un plaisir d'interrompre cette réunion, à laquelle a fait place une confrontation entre opposants au puçage et syndicalistes de la FNSEA, notamment.

La police est arrivée rapidement sur place pour assister à ces échanges, et a mis fin à notre occupation avant le pique-nique prévu dans la DDT. La directrice avait de toute façon interdit aux salariés de la DDT de quitter leurs bureaux et de venir écouter les propos que nous tenions dans le hall.

D'autres actions de solidarité avec Nathalie Fernandez et Laurent Larmet ont eu lieu le même jour, l'une à Cachan (occupation de la Driaaf) et l'autre à Biarritz (intervention au congrès de la FNSEA). Nous saluons ces initiatives et appelons à leur multiplication partout où cela est possible.

***

A Cachan, ce sont plus de 20 personnes qui ont occupé les locaux en soutien à Laurent et Nathalie. Les occupants, aux activités variées (intermittents, chômeurs, libraires, assistantes sociales, etc.) ont investi les locaux de l'administration en charge d'opérer les contrôles et de gérer les aides de l'Europe, en distribuant les bons points aux gros éleveurs de la région Ile-de-France, et mettant au piquet ceux qui refuseraient d'identifier électroniquement leurs animaux, ou de subir les contrôles sans cesse plus nombreux et contraignants. Dans le tract distribué à Cachan, on pouvait lire : « Nous qui venons ici occuper la Driaaf n’appartenons pas tous au milieu agricole. Cependant, nous aussi, nous refusons de voir dans la numérisation la solution miracle à la faim dans le monde, à l’éducation des enfants ou à l’accueil des personnes démunies. Nous refusons que nos imaginaires, notre nourri­ture, nos relations, nos expériences soient réduits à quelques algorithmes. »

La police est intervenue et les occupants ont quitté les lieux après avoir discuté avec le personnel de la Driaaf, obtenant d'eux d'envoyer depuis les locaux de l'administration des fax de leur tract et de leurs revendications au ministère de l'Agriculture et à la DDT du Tarn. A Biarritz, c'est dans le cadre de la manifestation de ELB (Euskal Herriko Laborarien Batasuna) / Confédération paysanne du Pays Basque en protestation du Congrès de la FNSEA que des opposants au puçage des brebis ont déployé des banderoles de soutien (Laurent ta Nathalien sustenguz ("Soutien à Laurent et nathalie", en basque) et NON à la puce et son monde ). Les paysans basques venaient confirmer leur colère face à l'agissement du syndicat soi-disant majoritaire, ne représentant que les intérêts de l'industrie agricole. Selon l'AFP, en guise de réponse aux manifestants, le président de la FNSEA Xavier Beulin aurait affirmé que le syndicat allait « investir dans une stratégie d'influence », afin notamment de faire taire les « semeurs de peur », et autres « théoriciens de la décroissance », pour convaincre l'opinion publique sur certains sujets comme les OGM.

Qui sont les semeurs de peur ?, la question reste ouverte.

Les tracts des différentes actions :

LETTRE OUVERTE AUX BUREAUCRATES ET AUX AUTRES

(PDF)

Les brebis qui n’existent pas font-elles des crottes virtuelles ? Aujourd’hui jeudi 27 mars 2014, nous occupons les locaux de la Direction Départementale des Territoires (D.D.T.) à Albi dans le Tarn pour perturber autant que possible son fonctionnement en représailles des sanctions prises à l’encontre de Nathalie Fernandez et Laurent Larmet, éleveurs de brebis. Ces deux éleveurs, comme d’autres dans le Tarn et en France, refusent d’appliquer la réforme de l’identification des bêtes qui impose la puce électronique RFID aux oreilles des brebis et la traçabilité aux éleveurs.
Lors d’un contrôle sur leur ferme, Nathalie et Laurent se sont vus notifier que la majorité de leurs brebis « n’existaient pas » entraînant de grosses pénalités financières. Aujourd’hui nous sommes donc accompagnés d’un troupeau de brebis qui « n’existent pas ».
Ceux qui appliquent cette réglementation c’est la DDT. Comme dans les nombreuses bureaucraties publiques ou privées qui encadrent le travail et la vie quotidienne de tout le monde, on s’entend toujours dire les mêmes choses :



« Nous ne pouvons rien faire, ce n’est plus nous qui décidons »

Les systèmes de contrôle du travail sur la Qualité, la Compétitivité, ou la Traçabilité ne sont jamais entièrement automatisés. Pour que ces systèmes soient efficaces, il faut encore des humains qui travaillent avec plus ou moins de zèle. Il y a encore des choix à faire et des décisions à prendre. Qui contrôler ? Sur quoi ? Comment sanctionner ? Pour quels motifs ?
Dans notre affaire, c’est la directrice de la Direction Départementale des Territoires et ses subalternes qui ont décidé en dernière instance et en toute connaissance de cause de retirer 15 000 € des primes agricoles et d’infliger une amende de 4 000 € mettant ainsi en danger la ferme de Granquié. Nous rappelons, en effet, que dans le contexte actuel les « primes » agricoles représentent 150% du revenu des éleveurs. Cette situation est organisée par une politique européenne et française de prix bas que nous n’avons pas décidée.

« Nous n’avons rien contre vous, nous ne faisons qu’appliquer la réglementation, elle est la même pour tous »

Les « services » de l’Etat, des chambres d'agriculture, des syndicats, des banques, des assurances, se présentent toujours de façon neutre et sur un pied d’égalité avec nous. A les écouter, ils seraient au service de tous et de toutes les causes, ils n’auraient aucune responsabilité politique. Or, historiquement, l’existence de ces bureaucraties ne se justifie que par un seul projet politique : l’industrialisation de l’agriculture, incontournable pour moderniser le capitalisme français, pour mettre en place une société de consommation et de services, entièrement urbanisée. Depuis les années 1960, c’est toute la pyramide des faux besoins, tout un mode de vie hors-sol, qui repose sur les pesticides, les engrais chimiques, la mécanisation à outrance et les subventions de la PAC.

« Nous n’avons rien contre vous, nous ne faisons qu’appliquer la réglementation, elle est la même pour tous »

Les « services » de l’Etat, des chambres d'agriculture, des syndicats, des banques, des assurances, se présentent toujours de façon neutre et sur un pied d’égalité avec nous. A les écouter, ils seraient au service de tous et de toutes les causes, ils n’auraient aucune responsabilité politique. Or, historiquement, l’existence de ces bureaucraties ne se justifie que par un seul projet politique : l’industrialisation de l’agriculture, incontournable pour moderniser le capitalisme français, pour mettre en place une société de consommation et de services, entièrement urbanisée. Depuis les années 1960, c’est toute la pyramide des faux besoins, tout un mode de vie hors-sol, qui repose sur les pesticides, les engrais chimiques, la mécanisation à outrance et les subventions de la PAC.

« Sans contrôle il y aurait des abus, nous aussi nous sommes contrôlés »

Se contrôler les uns les autres semble être devenue une chose normale. Cela s’appuie sur une idée récente : certaines conséquences du système capitaliste ne seraient que des dérives que l’on pourrait éviter grâce à des contrôles. C’est ainsi qu’en agriculture, la traçabilité est entrée en scène à la fin des années 90 pour remédier aux crises sanitaires. Celles-ci sont inhérentes au système industriel et désormais trop visibles. Jusque là, la traçabilité, inconnue du grand public, était un outil de gestion des stocks de marchandises des filières de commercialisation conçues par et pour les industriels. Elle est le prétexte pour élargir à tout le monde la logique industrielle. Avant, nous subissions comme tout le monde les pollutions et les destructions du système industriel, nous les subissons toujours et nous sommes soumis à un déluge de réglementations qui font semblant de vouloir limiter ces pollutions et destructions.

Nous ne voulons pas résoudre les problèmes de l’agriculture industrielle.
Nous souhaitons qu’elle disparaisse.

Solidarité avec Nathalie Fernandez et Laurent Larmet !

Abandon du puçage électronique des animaux (et des humains) !

__________________________________

 

¡ NO PUCARAN !

Soutien à Laurent et Nathalie, éleveurs en lutte

(PDF)

 

Chômeurs, enseignants, assistantes sociales, intermittents, musiciennes, profs, informaticiennes, artisans, étudiants, libraires, nous sommes ici en solidarité avec Laurent et Nathalie, un éleveur et une éleveuse de brebis dans le Tarn. Ces derniers ont vu leurs revenus, essentiellement issus de primes de la PAC (1), amputés de 15 000 euros pour cette année. À cela s’ajoute 5000 euros d’amende. Sur la base d’un contrôle de l’ASP(2), la DDT(3) du Tarn a décidé de les punir pour cause d’anomalies multiples dans l’identification de leurs brebis. Laurent et Nathalie sont engagés dans une démarche collective de dénonciation des contraintes que font peser les nouvelles normes et les nouveaux outils de gestion sur la vie quotidienne.
Parce que nous nous sentons du même monde que des éleveurs de brebis quand ils ne peuvent plus avoir la moindre autonomie dans leur quotidien et parce qu’ils ont décidé de résister, nous occupons ce jeudi 26 mars la Driaaf(4) à Cachan. Cette institution coordonne l’exécution des mesures administratives concernant les agriculteurs en Île-de-France, et notamment la traçabilité. D’autres groupes de soutien mènent d’autres actions de soutien ce même jour en France.

Laurent et Nathalie s’occupent de 216 brebis, vivantes et trébuchantes, mais l’administration n’en a reconnu que 41 comme « réelles », c’est-à-dire immatriculées en bonne et due forme. Par un retournement désormais classique, la collecte des données prend le pas sur l’activité elle-même. Comme dans beaucoup d’autres secteurs, le métier d’éleveur relève aujourd’hui d’un régime de suspicion généralisée. Une large part du revenu agricole (primes, subventions) est conditionné par un ensemble de déclarations et/ou de contrôles. Cette logique est la même pour les chômeurs, les intermittents, les enseignants, les médecins, etc. : Tu ne mangeras qu’après avoir bien rempli les grilles d’évaluation conçues par et pour l’administration.
En matière de production de viande, l’équation est la suivante : traçabilité = sécurité alimentaire. Le revenu de l’agriculteur est alors indexé sur le contrôle de traçage ; et la communication qui en est faite est censée rassurer le consommateur pour qu’il continue d’aller au supermarché après les scandales alimentaires, dus à l’industrialisation du marché.
Or suivre une bête depuis sa naissance jusqu’à son abattage ne garantit ni son goût ni sa qualité. En revanche, donner à un animal des conditions d’existence décentes, pouvoir le reconnaître sans appareillage technique et l’accompagner tout au long de sa vie, voilà qui peut le maintenir en bonne santé, et donc assurer la qualité de la nourriture. Ce type de soin, ce ne sont ni les organismes de contrôle ni les industriels de la viande qui peuvent s’en porter garants, mais les éleveurs qui ont à charge un troupeau à la mesure de leur capacité de compagnonnage. Et c’est aux consommateurs de créer une relation de confiance avec le producteur, au lieu de la déléguer à des experts en labellisation qu’on ne voit jamais en chair et en os.
Dans un tel système, la traçabilité ne permet pas d’éviter la dégradation des aliments, mais elle fournit un prétexte pour contrôler les faits et gestes des éleveurs. En matière de contrôle, l’administration n’est jamais trop zélée, et l’on est ainsi passé d’une boucle d’identification unique, à la double boucle. En 2014, ces dernières doivent contenir une puce électronique à radiofréquences, lisible sans contact. Ce procédé ouvre de nouveaux horizons à la robotisation de l’élevage : en tant que support d’informations, la puce électronique permet des communications « directes » entre l’animal et la machine et prépare des bergeries « automatiques », des abattoirs connectés, une sélection génétique informatique et un monitoring continu de la production. Dans la numérisation qui se met en place, l’éleveur perd son autonomie, puisque son activité se réduit à gérer les interfaces, et surtout ce qui perturbe la communication entre elles : les mille phénomènes propres au vivant (quand il digère, qu’il s’enfuit, qu’il tombe, etc.) et qui font qu’une brebis ne rentrera jamais dans un tableau Excel.
S’opposer au devenir-machine de leurs animaux et à la transformation du métier d’éleveur en celui d’opérateur de saisie, voilà ce qui a motivé Nathalie et Laurent à « négliger » l’identification administrative de leurs bêtes. Comme d’autres, et notamment celles et ceux qui ont signé la Déclaration de Montferrier en 2011, ils refusent le puçage au nom du sens et du plaisir qu’ils trouvent dans leur activité ; au nom aussi de l’idée que l’avenir de l’élevage n’est pas dans son industrialisation et qu’il ne peut pas être décidé entre grands producteurs et lobbies technologiques.

Nous qui venons ici occuper la Driaaf n’appartenons pas tous au milieu agricole. Cependant, nous aussi, nous refusons de voir dans la numérisation la solution miracle à la faim dans le monde, à l’éducation des enfants ou à l’accueil des personnes démunies. Nous refusons que nos imaginaires, notre nourriture, nos relations, nos expériences soient réduits à quelques algorithmes.

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Nous occupons la Driaaf de Cachan parce que nous exigeons pour Laurent Larmet et Nathalie Fernandez, éleveurs dans le Tarn, l’annulation des amendes et la restitution de leurs primes à la surface et à la brebis ainsi que l’arrêt de l’obligation d’identification pour les agriculteurs.

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1 - Politique agricole commune (Europe)

2 - Agence des services et paiements

3 - Direction départementale du territoire

4 - Direction régionale et interdépartementale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt

 

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Soutien à Nathalie Fernandez et Laurent Larmet

Non à la puce électronique et son monde !

(PDF)


Nathalie Fernandez et Laurent Larmet, éleveurs de brebis laitières dans le Tarn, ont publiquement affirmé leur opposition à cette nouvelle norme imposée dans nos élevages : l'identification électronique. L'an dernier, à la suite de contrôles, la non conformité de leur identification a entraîné la suppression de 15000 euros d'aides publiques et plus de 4000 euros d'amendes. Pour les bureaucrates-négateurs de la Direction Départementale des Territoires et de l'Agence de Services et de Paiement du Tarn, les animaux à l'identification non conformes n'existent pas. Ainsi, sur les 219 brebis de leur troupeau, plus de 170 ont été écartées des droits d'attribution des aides.

D'autres éleveurs en Bretagne, Haute-Loire, etc. sont la cible de contrôles et de pénalités. Aujourd'hui même, nos amis du Tarn mènent une action à la DDT d'Albi et, dans le cadre d'une campagne de soutien à Laurent et Nathalie, nous profitons de la venue de Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'agriculture, et Stéphane Le Foll, Ministre de l'agriculture, au congrès de la FNSEA pour réaffirmer toute notre solidarité aux opposants à l'identification électronique que nous n'avons pas demandée et que nous ne voulons pas.

Aujourd'hui ce sont Laurent et Nathalie qui sont concernés par l'arbitraire de l'administration, et demain, cela peut être ceux qui, parmi nous éleveurs, refusons de nous coucher face à toutes les lubies bureaucratiques, mais aussi, tout éleveur qui pourrait avoir un moment d'inattention. En 2011, ce sont près de 80% des dossiers contrôlés au titre de la conditionnalité s’agissant de l’identification qui présentent des anomalies dues à la complexité croissante des facétieuses exigences administratives (selon le rapport d' « Evaluation du dispositif d'identification électronique des petits ruminants et de son impact en 2013 » du Conseil Général de l’Alimentation, de l’Agriculture et des Espaces Ruraux).

Nous n'entendons pas porter de revendication particulière au Ministre de l'agriculture ou au Commissaire européen.

Le ministère de l'agriculture se retranche systématiquement derrière la Commission européenne qui a institué cette obligation d'identification électronique et l'impossibilité de l’abroger. Nous voilà mis devant le fait accompli par une directive émanant d'une institution (l'Union Européenne) qui ne manque pas d'être décrédibilisée un peu plus à chaque scrutin électoral. L'abstention toujours plus massive, ayant déjà battue des records lors des municipales, ne manquera pas d'être majoritaire lors de l'échéance de mai prochain. Cela témoigne à quel point sont discrédités tous ces politiques qui ne sont en fait que des compagnons de route de l'édification de l'empire marchand.

Nous entendons encore exprimer notre refus de la perspective totalitaire de l'économie marchande, ses velléités de Transparence et de Traçabilité, concepts néo-policiers et instruments de contrôle de la société industrielle façonnée par l'économie politique.

Ce qu'on fait aux animaux, on le fera aux hommes.

DEPARASITONS NOS BREBIS !
DEPARASITONS NOS VIES !

Püza Hadi, le 27 mars 2014

12 avril 2012

De l'insecurite publique

DE L'INSÉCURITÉ PUBLIQUE

ET DE QUELQUES MOYEN D'Y REMÉDIER

Un film de Paul Castella

"Face à ces situations, si l'on pense que la guerre est une bonne réponse et qu'il faut augmenter la répression, au risque de susciter des réponses encore plus violentes, il est alors logique d'élire des gens de droite ou d'extrême-droite, dont c'est le rôle politique de défendre l'ordre à tout prix. Avec le fascisme au pouvoir, c'est la violence qui devient l'institution centrale, en balayant la démocratie. Il n'y a plus de sentiment d'insécurité, parce que les individus, privés de leurs droits de citoyens, sont désormais dans l'insécurité totale face à l'État. C'est la terreur qui devient souveraine. La droite classique, en principe, exprime quant à elle le point de vue d'une minorité de possédants pour qui la sécurité provient du travail des autres et l'insécurité des risques que ceux-ci se révoltent..."

25 novembre 2009

Communiqué suite à l’arrestation du mardi 24 novembre 2009 au matin

    Ce matin à 6H30, la SDAT s’est permise de procéder à une nouvelle arrestation parmis les "proches" des inculpés. Le Juge Fragoli nous avait presque fait couler une petite larme la semaine dernière en se targuant, dans Libération, de procéder dans ce dossier avec toute l’"humanité" dont il était capable. Il aura, ce matin encore, fait montre de la finesse que nous lui connaissions : 15 gros malins de la SDAT pour défoncer une porte et braquer deux enfants de 4 et 6 ans dans leur lit. Tout cela afin d’interpeller une personne qui avait déjà été arrêtée le 11 novembre 2008, à partir d’éléments du dossier plus que fantasques et en leur possession depuis le premier jour.

    Evidemment, nous comprenons ce qui est en oeuvre ici. Alors que les deux éléments centraux de leur accusation, à savoir la filature de Julien et de Yildune et le témoignage sous X, ont été largement balayés par des révélations récentes, les tristes clowns continuent leur fuite en avant, usant de prétextes toujours plus risibles afin de faire diversion. Il est à noter que le juge Fragoli, encore et toujours lui, aurait déclaré à des journalistes qu’il ne procéderait pas à une reconstitution de la soit-disante nuit des sabotages. Il semblerait donc définitivement vouloir couvrir ce qui, chaque jour un peu plus, ressemble à des faux réalisés par la SDAT. Souhaitons lui bonne chance, il en aura bien besoin.

    Par delà cette pathétique tentative de diversion, nous voyons une fois de plus ce que l’anti-terrorisme permet et se permet. Comme lors des deux vagues d’arrestations précédentes, des amis des inculpés sont arrêtés en pleine rue ou en plein sommeil pour subir 96 H de garde à vue et donc de pression et d’humiliation. La démocratie ça se maintient comme ça peut.

    Nous interprétons cette nouvelle tentative d’intimidation comme la seule réponse qu’ait trouvée Mr Ragnoli a l’effondrement de son instruction. Gageons que les semaines à venir nous permettent de définitivement en finir avec cette farce, comme avec sa carrière.

Source : Soutien 11 novembre

21 octobre 2013

Soutien aux inculpé.e.s en lutte contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Appel à soutien aux inculpé.e.s en lutte contre l'aéroport de Notre­-Dame­-des­-Landes

Le 27 janvier dernier, 15 personnes s’étaient invitées à un pique­-nique revendicatif dans le parc du château familial des multi­milliardaires François et François­-Henri Pinault ­ actionnaires du groupe Vinci ­ pour dénoncer leur responsabilité dans le projet de construction de l’aéroport à Notre­-Dame­-des­-Landes.La famille Pinault n’a pas apprécié cette intrusion et les quinze manifestants ont été arrêtés et placés en garde à vue durant 45 heures, dans des conditions déplorables (discriminations sexistes, intimidations diverses...) lls/elles ont été condamné.e.s le lundi 24 juin, par le TGI de Versailles à 2 mois d'emprisonnement avec sursis, à verser 5600 euros d'amende pour refus de prélèvement ADN, et 1€ de dommages et intérêts aux parties civiles. Les frais de justice s'élèvent déjà à 1260 euros. Le tribunal a rejeté la demande de non­inscription dans le bulletin 2 du casier judiciaire et a ordonné la confiscation des scellés (téléphones portables, ordinateurs portables, caméra, clés 3G...). Ils/elles sont poursuivi.e.s pour violation de domicile et menaces de mort (pour avoir entonné un slogan: "Pinault, la ZAD aura ta peau"). Face à ce jugement inacceptable, ils/elles ont décidé de faire appel. Nous vous tiendrons au courant de la date du procès. D'autre part, suite à ce verdict, une des inculpé.e.s de l’affaire Pinault a relayé sur son blog un communiqué qui se terminait par la phrase « Pinault pollueur, voleur, expropriation » et une affiche du collectif francilien de lutte contre l’aéroport à Notre­-Dame­-des­-Landes représentant François­-Henri Pinault en vampire avec des agneaux sur la tête. Elle est poursuivie par Pinault père et fils pour diffamation. Les Pinault demandent 1 euro de dommage et intérêt en réparation de leur préjudice moral, la suppression des propos et de l’image qu’ils jugent diffamatoires du blog et la publication du dispositif du jugement à venir (supputant qu’il sera en sa défaveur). Elle est citée à comparaître le 8 novembre 2013 à 13h15 devant la 17ème Chambre correctionnelle, Chambre de la Presse du Tribunal de Grande Instance de Paris. Nous dénonçons l'impunité dont bénéficient les financiers actionnaires qui, comme F. Pinault ont une responsabilité dans l'impact social et écologique désastreux qu'ils provoquent, et qui ont le pouvoir, avec la complicité des hommes politiques de faire en sorte que des projets jugés par l'opinion publique inutilement couteux et destructeurs, voient le jour au nom de leurs intérêts privés et de leur mégalomanie. 


Soutien économique

Pour participer à la caisse de soutien : envoyez vos chèques à l’ordre de : «Les Ami­e­s de Clark Kent» en spécifiant bien au dos du chèque «Soutien à la lutte contre l’aéroport de NDDL» à l’adresse suivante : La Parole errante 9, rue François­Debergue ∙ 93100 Montreuil.



Nous appelons à une mobilisation massive lors des procès à venir !

Non à l'aéroport !

Non à la répression !

La désobéissance civile n'est pas un délit!



Prochaines mobilisations - Le mercredi 16 octobre (date anniversaire des expulsions: "la nuit des Césars des expulsions") - le 8 novembre 2013 à 13h15 devant la 17ème Chambre correctionnelle – Chambre de la Presse du Tribunal de Grande Instance de Paris. - Semaine du dimanche 17 au samedi 23 novembre (dates anniversaire de la manifestation de réoccupation et de la répression). - Le 8 décembre (appel européen de Stuttgart contre les grands projets imposés). - Date à préciser: Procès au tribunal de Versailles. - Les appels à (ré)actions en cas de reprise des travaux et d’expulsions sont toujours d’actualité: rdv à 19h au métro Belleville (75019) en cas d'expulsion à Nddl





Diffusion Merci d'envoyer vos lettres de soutien à l'adresse collectifnddlparisidf@riseup.net en indiquant votre nom ou celui de votre collectif...



Contact collectifnddlparisidf@riseup.net

Contact presse : presse.nddl­paris@riseup.net



Pour plus d’information

http://zad.nadir.org/

http://acipa.free.fr

15 août 2009

On frappera

On frappera - La Rumeur (2002) :  [Hamé] Avec nos fronts en fièvre, avec nos poings en grève et un vacarme d’armes à bâillonner les chiens de garde du palais, avec une étincelle frêle aux coins des lèvres sur une mare noire de kérosène, avec des plages pleines du sang séché de nos veines, avec un incendie au cœur et la mémoire de la sueur, avec le talon fier plein de poussière et la musique éclair du revolver, quand elle rythme la fuite des pitres sous les jupons de l’institution, avec des torches rallumées au lendemain des massacres, et puis, les vapeurs âcres qu’exhalent nos plans d’attaque en bouillant dans le cloaque, avec un goût prononcé pour la poésie du fond des mines et un faible avéré pour la nitroglycérine, avec les plans du bâtiment plus les chiffres-clés des codes d’accès, avec le "rass", avec les dents, avec finesse, avec du temps, avec ou sans l’aide du ciel mais avec toi, lui et elle : On frappera

[Philippe] Sur ma vie, sur ma tête, que les porcs restent à l’abri, je te rassure pour le bain de sang par terre, comme j’ai bien appris mes leçons de guerre, sur ta patrie on frappera, mes soldats en batterie. Stratégiquement sur la SNCF quand, dans mes rangs, la haine s’élève pour effacer le sourire sur ses lèvres, on frappera et on fera pas de prisonniers. Que les volontaires viennent se désigner ! Y’aura plus de secours, plus de ligne de téléphone, sur les postes de police, poste et télécoms. On frappera surtout sur la capitale, sur toutes ses fonctions vitales et on fera pas dans le détail. Et on dansera sur les ruines de ces belles vitrines et, à notre passage, tu pourras compter les victimes. Barricades, barrages partout sur Paris, partout sur la ville que de la barbarie. Reçus 5 sur 5, on tient le siège d’ici au palais de justice et, pour ces briseurs de rêves, y’aura pas d’armistice dans ces zones sinistrées, appelle tes militaires pour aider les "kisdés". On frappera

[Ekoué] Toujours la main sur le cœur pour palper l’acier dans la poche intérieure de mon bombardier, on frappera même au sol pour un regard, une parole, la sanction tombe sans discuter une plombe. Pour ce genre de nègres qui, pour paraître plus intègre, se désintègre - c’est le cas de le dire - pour embrasser le cul de la patronne, plus rien ne m’étonne. Comme des merdes de chien et pour des miettes de pain, on frappera, on fera la misère pour combler soit-disant notre absence de repères, pour qu’on en vienne à des méthodes à l’ancienne, en pleine période de vache maigre pour qu’on nous lâche du blé, pour qu’on nous lèche les pieds, sous la menace d’un ou plusieurs colis suspects. La douce France couche pour de l’oseille, et partout en Afrique je ferai courir le bouche-à-oreille. On frappera, on forcera les serrures des portes blindées et cadenassées de la préfecture pour, qu’enfin, les "zinclars" en galère de papelards s’offrent le plus beau des mariages blancs, pour ne rien laisser au hasard mais tout en bazar, juste pour crever l’écran. On frappera.

18 août 2009

La révolution ne sera pas télévisée

La révolution ne sera pas télévisée - Gil Scott-Eron (1971) / librement traduite et actualisée par Expérience (2005) : Tu ne pourras pas rester à la maison, mon frère, Tu ne pourras pas allumer le poste et regarder les flammes embraser ton quartier, Tu ne pourras pas te faire canal 333, Tu ne pourras pas oublier ta réalité dans celle des autres, parce que  La révolution ne sera pas télévisée, La révolution ne sera pas télévisée La révolution ne sera pas sponsorisée par coca nike ou méga-cola, En quatre parties à suivre en une seule soirée, Tu ne verras pas les principaux chefs d'Etat délivrer des messages rassurants à la population, en souriant, Tu ne verras pas les principaux responsables des partis de gauche appeler au calme et à la raison, parce que La révolution ne sera pas télévisée, La révolution ne sera pas sponsorisée par Universal ou EMI, Le générique ne sera pas interprété par Rage Against The Machine, Featuring Eminem Bono et Beyonce, La révolution ne te rendra pas sexy et attrayante, La révolution ne te donnera pas une belle couleur de cheveux, La révolution ne te fera pas perdre cinq kilos avant l'été, parce que, La révolution ne sera pas, ne sera pas, télévisée, CNN ou LCI ne pourront pas afficher le cours de la bourse pendant que les magasins se font piller en direct, Il n'y aura pas de ralenti sur les flics qui tirent sur ton frère, Il n'y aura pas de ralenti sur les flics qui tirent sur ton frère, Il n'y aura pas de ralenti sur les flics qui tirent sur ton frère, Il n'y aura pas de bonus ni de version DVD, Il n'y aura pas de bétisier à la fin de la retransmission, Tu ne pourras pas pénétrer l'intimité du Che, Ni gagner un week-end en compagnie du sous-commandant Marcos, Tu ne pourras pas recevoir le t-shirt de ton révolutionnaire préféré gratuitement, ni voter pa sms pour ton camp favori, parce que La révolution ne sera pas télévisée, La révolution ne sera pas télévisée, Les cotas de parité raciale ou sexuelle ne seront pas respectés, Ils seront tous ensemble dans les rues sans autorisation préalable de la préfecture, Sans avoir rien préparé, Ils en auront rien à foutre de savoir si l'équipe de france remonte dans le classement, ou n'auront rien à foutre de connaître le résultat des élections américaines, ou n'auront rien à foutre de savoir si ? ou si ? s'en va, Jusque là spectateurs nous deviendrons acteurs, La révolution ne sera pas télévisée, La révolution ne sera pas télévisée, Ne sera pas télévisée, Ne sera pas télévisée, La révolution ne sera pas rediffusée, La révolution sera live, live.

10 janvier 2009

Appel des insurgés grecs

PLUS RIEN NE SERA JAMAIS COMME AVANT ...

PLUS RIEN ...

    Le 6 décembre, à 21 heures, un membre des forces spéciales de la police a arrêté son véhicule, visé un gamin de quinze ans et l'a abattu dans le quartier d'Exarchia, à Athènes. Ce meurtre n'est pas un cas exceptionnel ou isolé de violence policière. Le matin du même jour, des travailleurs immigrés qui faisaient la queue pour déposer une demande d'asile au poste de police situé sur l'avenue Petrou Ralli ont été attaqués par des flics anti-émeute. Suite à cette agression, un Pakistanais a été victime d'un grave traumatisme crânien et lutte depuis pour sa vie dans l'unité de soins intensifs de l'hôpital Evangelismos. Ce ne sont là que deux cas pris parmi des dizaines d'autres similaires au cours des dernières années. La balle qui a transpercé le cour d'Alexis n'est pas une balle perdue tirée par un flic et qui aurait atteint le corps d'un adolescent «indocile». Elle résulte d'un choix : celui de l'État qui, par la violence, veut imposer la soumission et l'ordre aux milieux et aux mouvements qui résistent à ses décisions. Un choix qui vise à menacer tous ceux qui veulent résister aux nouvelles dispositions prises par les patrons dans le domaine du travail, de la sécurité sociale, de la santé publique, de l'éducation, etc. Ceux et celles qui travaillent doivent s'épuiser pour gagner une misérable paye mensuelle de 600 euros. Ils doivent bosser jusqu'à épuisement chaque fois que le patron a besoin d'eux, accepter d'effectuer des heures supplémentaires non rémunérées et d'être mis à pied chaque fois que les entreprises sont « en crise ». Et enfin, ils doivent se tuer au boulot chaque fois que l'intensification de la production l'exige, tout comme ces cinq dockers qui sont morts dans les chantiers de Perama, il y a cinq mois. Si ce sont des travailleurs immigrés, et qu'ils osent demander quelques euros de plus, ils seront tabassés et vivront sous un régime de terreur, tout comme les travailleurs et travailleuses agricoles employés dans les serres de fraises de Nea Manolada, dans l'ouest du Péloponnèse.

...NE SERA JAMAIS...

    Ceux et celles qui étudient doivent passer leur temps dans des salles de classe minables et payer des cours particuliers pour se « préparer » de façon intensive aux examens annuels. Les enfants et les ados doivent oublier de jouer avec les autres dans la rue et de se sentir insouciants, afin de se gaver d'émissions de télé-réalité et de jeux électroniques, depuis que les espaces publics gratuits ont été transformés en galeries marchandes, ou parce que les enfants ne disposent plus d'assez de temps libre pour s'amuser. Quant aux étudiants des universités, celles et ceux qui suivent ce processus naturel d' « évolution » vers la réussite, ils découvrent que les prétendues «connaissances scientifiques» sont en fait orientées vers la satisfaction des besoins des patrons. Un étudiant doit continuellement s'adapter à de nouveaux cursus et récolter le plus grand nombre de « certificats » possible afin d'être finalement récompensé par l'attribution d'un diplôme qui ne vaut guère plus qu'un rouleau de papier-toilette, mais a encore moins d'utilité que celui-ci. Un diplôme qui ne garantit rien de plus qu'un salaire mensuel de 700 euros, souvent sans droit aux assurances sociales ou à la couverture maladie. Tout cela se déroule alors que des millions d'euros atterrissent dans les poches d'entreprises religieuses et d'athlètes olympiques dopés et payés des sommes extravagantes pour « glorifier la patrie». Un argent qui finit dans les poches des riches et des puissants. Des pots-de-vin sont versés aux « copains » et des journalistes corrompus se livrent à de sordides marchandages afin de couvrir des scandales impliquant le gouvernement. Alors que des dizaines de personnes périssent dans des incendies de forêts pour permettre au grand capital de transformer ces zones en sites touristiques et que des travailleurs crèvent dans les chantiers de construction et dans les rues et que leurs décès sont classés comme de simples « accidents du travail». Alors que l'Etat distribue de l'argent aux banques pour les aider, qu'il nous enfonce dans un océan de dettes et de prêts et qu'il augmente la fiscalité directe pour tous les travailleurs. Alors que la stupidité des stars de télévision richissimes devient parole d'évangile pour un nombre croissant d'exploités. La balle qui a transpercé le cour d'Alexis a frappé le cour de l'exploitation et de la répression pour une partie importante de cette société qui sait qu'elle n'a rien à perdre en dehors de l'illusion que les choses pourraient s'améliorer. Les événements qui ont suivi l'assassinat d'Alexis ont prouvé qu'une grande partie des exploités et des opprimés ont sombré dans ce marécage jusqu'au cou. Ce marais a débordé et menace de noyer les patrons et les politiciens, les partis et les institutions étatiques. Il est temps de nettoyer ce monde répugnant fondé sur l'exploitation de l'homme par l'homme et le pouvoir de quelques-uns sur la majorité. Nos cours débordent de confiance alors que les patrons tremblent de peur. La destruction des temples de la consommation, la réappropriation des biens, le «pillage» de toutes les choses qui nous sont dérobées alors qu'on nous bombarde de publicités correspondent à la prise de conscience que toute cette richesse est nôtre, parce que nous la produisons. «Nous», dans ce cas, désigne toutes les personnes qui travaillent. Cette richesse n'appartient pas aux propriétaires des magasins, ni aux banquiers, cette richesse est notre sueur et notre sang. C'est notre temps que les patrons nous volent tous les jours. Nous tombons malades quand nous prenons notre retraite. Nous nous disputons avec nos partenaires et nous n'avons même plus la force de rencontrer un couple d'amis, un soir de week-end. Nous sombrons dans la solitude et l'ennui chaque dimanche après-midi, et nous avons le sentiment d'étouffer tous les lundis matin. Exploités et opprimés, immigrants ou Grecs, travailleurs, chômeurs, étudiants ou lycéens, on nous somme aujourd'hui de prendre position face au faux dilemme posé par les médias et par l'Etat: sommes-nous du côté des porteurs de capuche ou du côté des propriétaires de boutiques ? Ce dilemme n'est qu'un leurre. Parce que le véritable dilemme que les médias ne veulent pas vous exposer est le suivant: êtes-vous pour les patrons ou les travailleurs? Pour l'État ou la révolte? Et c'est une des raisons pour lesquelles les journalistes s'appliquent à diffamer le mouvement, à dénoncer les « porteurs de capuche », les « pillards », etc. Ils veulent semer la peur parmi les opprimés pour une raison simple: la révolte rend leur position - et celle de leurs patrons - très précaire. La révolte prend pour cible la réalité qu'ils créent, elle lutte contre le sentiment que «tout va bien», elle combat toute séparation entre une «révolte sentimentale et juste» et de prétendus «éléments extrémistes» et elle s'oppose finalement à toute distinction entre des «hors-la-loi» et des manifestants pacifiques. Face à ce dilemme, nous avons une réponse: nous sommes du côté des « porteurs de capuche ». Nous sommes les « encapuchonnés ». Non pas parce que nous voulons cacher notre visage, mais parce que nous voulons nous rendre visibles. Nous existons. Nous ne portons pas des capuches par amour de la destruction, mais parce que nous sommes motivés par le désir de prendre notre vie en mains. Nous voulons construire une société différente sur la tombe des marchandises et des pouvoirs . Une société où tout le monde prendra des décisions collectives dans les assemblées générales des écoles, des universités, des lieux de travail et des quartiers, sur tout ce qui nous concerne, sans que nous ayons besoin de représentants politiques, de dirigeants ou comissaires politiques. Une société où tous ensemble nous guiderons notre destin. Une société où nos besoins et nos désirs dépendront seulement de nous, et non d'un député, d'un maire, d'un patron, d'un prêtre ou d'un flic. Notre espoir d'une telle vie est né une nouvelle fois sur les barricades érigées partout en Grèce et dans la solidarité dont le mouvement a bénéficié à l'étranger. Il nous reste à faire de cet espoir une réalité. La possibilité d'une telle vie est maintenant mise à l'épreuve par les assemblées qui se tiennent dans les bâtiments municipaux, les sièges des syndicats et les bâtiments des universités occupés à Athènes et ailleurs en Grèce, assemblées où chacun peut exprimer librement ses opinions et discuter des formes d'action collective, sur la base de ses désirs et besoins. Le rêve de cette nouvelle vie a commencé à prendre forme.

... COMME AVANT.

    Que nous reste-t-il à faire pour voir ce rêve réalisé? Nous devons nous organiser là où nous étudions, travaillons ou habitons. Sur nos lieux de travail nous pouvons discuter de nos problèmes quotidiens et créer des noyaux de résistance contre la terreur des patrons. Dans nos écoles nous pouvons participer aux occupations et les soutenir, animer des groupes de contre-information, organiser des conférences et des ateliers de discussion, nous interroger sur la suprématie du savoir, produire de nouvelles connaissances pour satisfaire nos besoins et non ceux du Capital. Dans les quartiers et les immeubles, nous pouvons parler à nos voisins, organiser des rencontres et créer des comités, partager des connaissances et des compétences, décider collectivement d'actions. Nous pouvons participer à des marches et des manifestations, nous tenir les coudes, briser la peur que propage l'État, aider les lycéens qui sont aujourd'hui les premières victimes des attaques de l'État. Nous sommes solidaires de tous ceux qui ont été arrêtés durant la révolte, qu'ils soient grecs ou immigrés, qu'ils se trouvent en Grèce ou à l'étranger. La plupart sont maintenant poursuivis grâce à toutes les astuces juridiques qui font partie de l'arsenal de la lutte contre le terrorisme parce qu'ils s'opposent aux diktats de l'État.

Tout commence maintenant.

Tout est possible.

Mouvements pour la généralisation de la révolte

26 juin 2016

L'affaire de Tarnac tranchée par la cour d'appel le mardi 28 juin 2016 ?

L’affaire de Tarnac va enfin être tranchée par la cour d’appel
26 JUIN 2016 | PAR MICHEL DELÉAN

Les dégradations de caténaires de TGV en 2008 sont un dossier terroriste, maintient le parquet, près de huit ans après le début de l’affaire. Une enquête truquée et gonflée pour des motifs politiques, tonne la défense. La chambre de l’instruction tranchera mardi 28 juin. (Lire l'article de Médiapart ici)

31 décembre 2018

Yellow winter songs : La rue ou rien. Il est trop tard pour être calme

La rue ou rien. Il est trop tard pour être calme

Merci de laisser l’État dans les toilettes où vous l’avez trouvé / Qui gouverne ment / Macron, Le Pen, Mélenchon, dégagez tous / On débattra quand on vous aura tous virés / Les vrais casseurs sont chefs d’État / Ils veulent nous forcer à gouverner, nous ne cèderons pas / Le RIC ne nous intéresse pas / Commander est aussi répugnant qu’obéir / Ne tombez pas amoureux du pouvoir / 68 on s’en fout, on veut 89 / Le capitalisme ne mourra pas de mort naturelle, aidons-le / Vive la commune / Nique le contrat social / Ne soyez jamais rentable / – d’ordonnances, + de vacances / On veut des thunes en attendant le communisme / Le RSA à 5000€ / Nous ne voulons pas le pouvoir, nous voulons pouvoir / Nous sommes la jeunesse qui refuse de traverser la rue / Vivre 2 jrs/semaine & 1 mois/ans, non merci / Retraite à 13 ans / Travailler à aimer plutôt qu’aimer travailler / Logement pour tout·e·s, propriété pour personne / Réquisition des logements vides / On veut tout·e·s un emploi fictif et un logement de fonction / 150€ de + par mois par policier. Et nous ? La matraque dans la gueule ? / Nous aussi on veut des primes de fin de mois quand les flics nous insultent / Nique l’état d’urgence / Un revenu universel inconditionnel / On veut vivre, pas survivre / Contre la marchandise, la gratuité / Partageons les riches / Abolition de la GLI-F4 / Comme les ministres on veut nos retraites après 6 mois de travail / Plutôt au smic que flic / Tant qu’il y aura de l’argent y’en aura pas pour tout le monde / Abolition de l’économie / + de banquise, – de banquiers / Plutôt au rsa que soldat / Les CRS sont pas nos fils !!! Signé : les putes / Sans justice pas de paix / Chaos chez les aristos / Les banquiers doivent banquer / NO borders, NO nations / No borders, only sisters / Transports gratuits, frontières ouvertes / Destruction des Centres de Rétention / Pas de nationalisme dans nos fiertés / Libérez les exilé·e·s et la pilosité / Nique son père le patriarcat / Donnez-nous la PMA, on vous laisse le PMU / Macron, on t’encule pas la sodomie c’est entre amis / À bas la dictature des normaux / Nique ton genre / Délivrons nous du mâle / Retirez votre sexe de mon état civil / Ni côtes de bœuf, ni bottes de keufs / Les coups de matraque sont gratuits, la fac devrait l’être aussi / Ouvrez des facs, supprimez la BAC ! / Béni soit l’avortement / Les femmes n’ont pas eu le droit de vote en votant / Zbeul féministe / Nous sommes de celles qui s’organisent : on ne repassera plus jamais vos chemises / Soyez éco-responsables bouffez du riche ! / La révolution sera sans gluten / N’oubliez pas que vous pouvez quitter votre boulot et votre mari / Enfouissons les flics plutôt que les déchets / Non aux émissions de gaz lacrymo / La ville est à ceux qui l’habitent pas aux publicitaires / On veut le beurre et l’argent d’uber.

Il est trop tard pour être calme
Bien trop tard pour être calme

2 mars 2024

UN APPEL INTERNATIONAL

UN APPEL INTERNATIONAL face à la guerre mondiale militarisée qui nous menace On sait depuis longtemps déjà que l'économie capitaliste est à la paix mondiale ce que le massacre de la Saint-Barthélémy fut à la Pax Dei catholique : une guerre du tous contre...
5 juillet 2013

L'empathie de la non vie, Design-on l'ennemi

L’empathie de la non-vie (1)

Design-on l’ennemi


Le design, c’est cool, c’est sympa, n’est-ce pas ? C’est Trendy diront certains pour être dans le coup. Ça rime avec le beau, l’innovation, le progrès. Parfois il y a un petit côté fascinant, magique dirons-nous. Si ça va trop loin alors c’est de la science-fiction, «mais c’est avant tout pour poser des questions» répondront les naïfs la bouche en cœur. Un concept fourre-tout : design environnemental, design commercial, design social, design numérique, design humanitaire… Bref, rien de bien méchant dans ce «quelque chose perdu entre l’art et l’industrie» que nul ne sait trop définir avec précision. Nous allons donc tenter d’expliquer, ici, ce que recouvre ce terme et ce qu’il implique réellement sur et dans nos vies.


Un projet totalitaire

L’anglicisme design, issu du vieux français desseing (1556), conjugue en son sein deux concepts : le dessin et le dessein. C’est-à-dire qu’il est une représentation mais également un projet qui nous parle de notre présent (tel un miroir) et nous permet de saisir ce qui se dessine (ou se projette) dans un futur plus ou moins proche. Le design est donc un projet ; un projet de vie, ajouterons-nous pour être plus exact. Il est considéré comme l’un des grands métiers de la conception avec ceux de l’urbaniste et de l’ingénieur (2). Tous des métiers totalitaires car totalisants : ils inventent, façonnent, gèrent, rationalisent, planifient et s’imposent à nous, sur nos vies, sans que nous leur ayons demandé quoi que ce soit. Le design n’est pas neutre mais bien notoirement politique ; et ce d’autant plus qu’il flirte constamment avec la domination et qu’il glorifie perpétuellement le système technico-logisticien.

Le design est né au XIXe siècle avec la révolution industrielle, processus historique, qui a fait basculer radicalement les sociétés d’un statut à dominante agraire et artisanal vers un statut commercial et mécanisé, statut qui va forger (renforcer et accroître) à son tour la domination capitaliste, et déposséder progressivement les sans-pouvoirs de la maigre prise qu’ils pouvaient encore avoir sur le monde et son décors. Ainsi le design prend-il son essor dans les puissances capitalistes et impérialistes de l’époque : la Grande-Bretagne et la France, avant l’Allemagne et les États-Unis. A l’origine du design, nous retrouvons la conjugaison de certains mouvements artistiques qui ont tenté de critiquer la montée de l’industrialisation. Si l’industrialisation impliquait une modification accélérée de leur environnement et des rapports sociaux, ces mouvements artistiques avaient en germe une certaine mission émancipatrice. Ils ont, d’une certaine façon, essayé de rendre, au moins partiellement, plus vivable le monde tel qu’il était en le délivrant de l’ennui d’une réalité quotidienne déjà de plus en plus envahie par la marchandise. Ainsi, face à la concentration des individus (population ouvrière) dans les villes et les usines, avec leur lot de misère et d’environnement noirâtre, l’Art & Craft tentera d’améliorer le quotidien de l’ouvrier en lui créant un espace de vie agréable et beau (la maison et l’ensemble des objets qui la meublent), mais aussi en lui proposant un retour à la nature et la réappropriation d’un certain savoir-faire (l’artisanat). Toutefois, si à sa manière ce mouvement critiquait bel et bien le nouveau système de production, il ne manquait toutefois pas de s’y associer en rapprochant les Beaux-Arts et l’industrie, par le biais des Arts appliqués. Les mouvements qui suivront – Art nouveau, Bahaus et la plupart des avant-gardes artistiques du vingtième siècle – ne cesseront dès lors de mener cette danse entre répulsion et attirance où vont s’échafauder des concepts abstraits qui, aisément récupérables et aisément récupérés par le système, n’omettront pas d’aggraver l’immondisme ambiant : telle l’idée d’Art total qui s’applique à tous les aspects de la vie, quoique la plupart de ces mouvements avant-gardistes aient d’abord voulu tout autre chose. Le design, lui, poursuivra son avancée avec les crises économiques, la société de consommation et les nouvelles technologies. Quant aux artistes, ils ne cesseront d’accroître leur connivence, voire leur entier ralliement, avec le système capitaliste industriel, ce que montre assez bien aujourd’hui le misérable spectacle que nous offre le (pseudo)-art contemporain. Deux exemples frappants et significatifs : – Le designer Brooks Stevens qui popularise, dans les années 50, la notion « d’obsolescence programmée», créée par le riche philanthrope américain Bernard London pour sortir le pays de la grande dépression des années 30. – Le Pop Art et son chantre Andy Wharol qui, de sa Factory 3, n’a fait que glorifier le système – sous couvert d’en questionner les dispositifs – en rendant artistiques les produits qui colonisaient en masse nos sociétés et nos têtes, autrement dit en fétichisant la marchandise. Standardisation, sérialité, technologie et marchandisation : le spectacle et sa société à leur apogée.


De l’Art dans la ville à la ville Art : design moi des moutons !


L’art de la guerre

«Saint-Étienne, Capitale internationale du design». Pour ce faire, elle crée la Cité du design dans l’ancienne manufacture d’armes de la ville : 33 000 m2, trois ans de travaux pour un coût de 40,7 millions d’euros avec l’aide de l’État, la région et l’argent du contribuable. Un lieu en soi assez symptomatique de la continuation et du recyclage d’un certain savoir-faire morbide. Tel le fameux «Clairon» ou FAMAS (Fusil d’assaut de la manufacture d’armes de Saint-Étienne), et ses lignes ô combien designées pour répandre leur «démocratie», ou en maintenir l’existence aux quatre coins du globe. Au même titre que la technologie, le design est une continuation de la guerre, c’est-à-dire de la politique, par d’autres moyens, pour s’exprimer comme Clausewitz. Pourquoi irait-on, sinon, jusqu’à parler de Cité du design ? Et d’ailleurs que doit-on entendre par Cité du design ? Uniquement ce lieu qui se veut la vitrine d’une pratique particulière ou l’espace générale de la ville où cette pratique a lieu ? Donc de Saint-Étienne dans son ensemble, comme ville designée.



Réenchantons donc tout ça

Une chose est sûre, ce n’est pas gagné d’avance et c’est tant mieux. A l’instar de villes comme Marseille (capitale européenne de la culture 2013 (4)) où se conjuguent résistance et une certaine image collant à la peau qui obstruent les plus mégalos désirs des élites en place. «Redresser l’image de Saint-Etienne ? Il existe des défis plus aisés. Aujourd’hui encore, la préfecture de la Loire souffre d’une mauvaise réputation. Ville froide, ville noire, ville grise et austère, qui ne vaudrait guère le détour… Quelle que soit sa véracité, ce constat accablant demeure un lourd handicap. Surtout dans un contexte de concurrence entre les territoires. Qu’on s’en félicite ou qu’on le regrette, les villes sont en compétition lorsqu’il s’agit d’attirer des chefs d’entreprise, des touristes ou de nouveaux habitants. Et, dans cette bataille, l’image joue un rôle décisif» (5) Le design est donc bien à entendre comme une marque, un logo, mais aussi un médium et un cheval de Troyes. Dans le monde réseau et à l’heure de la transnationalisation du capitalisme, on nous somme de nous vendre et de nous associer pour mieux combattre contre des métropoles voisines, d’autres états ou d’autres régions du monde. Autrement dit, il s’agit bien d’une guerre dont l’un des principaux objectifs est de coloniser nos esprits et nos territoires. Qu’on se le dise toutefois : de cette guerre, nous n’en voulons pas, pas plus que nous ne voulons de ces nouveaux habitants qu’elle charrie avec elle, ces néo petits-bourgeois à forts revenus qui nous relégueront, volontairement ou non, à des fonctions subalternes. A force d’être designée, Saint-Étienne finira par ressembler à n’importe quel quartier d’une mégalopole telle que Shangai, c’est-à-dire par ressembler à rien ou à ce qui se fait maintenant presque n’importe où sur le globe, ce qui revient au même : «modernisation» disciplinaire d’un côté, muséification touristique de l’autre, et néantisation du vivant partout. Notre territoire est donc devenu le terrain d’un incessant conflit de basse intensité que nous nous devons de défendre ; non pour ce qu’il devrait être aux yeux de nos gestionnaires mais bien pour ce qu’il est et ce que nous en faisons au quotidien. Si nous nous battons, c’est pour conserver le peu de vie réelle qui y subsiste encore face à ce dessein mortifère qui nous est destiné. Et tous ces tours de passe-passe qu’on emploie, soit disant pour nous civiliser, ne parviendront pas à nous faire oublier les antagonismes de classe et les conflits sociaux en cours. Du nouveau logo de la ville au nouveau slogan pour se vendre au-dehors – «Saint-Étienne atelier visionnaire» –, Saint-Étienne s’est fait un petit lifting promotionnel. Sur le plan local, il s’agit de redorer un passé industriel glorieux (quitte à nier une grande part d’une certaine réalité économique et sociale qui lui est consubstantielle) en changeant par tous les moyens possibles et imaginables (communication, grands travaux, emprunts toxiques, participation citoyenne, accueil de grands événements...) cette image stigmatisante (6). Saint-Étienne tente de se rattacher à la mégalopole en cours de construction dans la région Rhône-Alpes, ou au minimum de s’y faire une place. C’est que pour peser dans la concurrence mondiale, il faut du nombre et de la technologie. C’est ce à quoi travaillent nos trois blaireaux socialistes régionaux (Messieurs Vincent, Collomb pour Lyon et Destot pour Grenoble) : donner à la région Rhône-Alpes une dimension internationale ou, au moins, une envergure européenne avec d’un côté la métropole Lyon-Saint-Étienne et de l’autre le Sillon Alpin (7). Quelle place peut alors jouer notre ville dans cette méga-technopole multipolaire, si elle ne veut pas être cantonnée à celle de banlieue dortoir pour la grande voisine qui a tout de même besoin d’elle pour étoffer son poids métropolitain ? Car il est vrai que même avec quelques pôles de compétitivité, Saint-é ne pèse pas bien lourd face à ses deux voisines. Son maire, dans une formule qui ne manque pas de force pour un slogan (est-ce de lui ou du service communication de la ville ?), en dit assez long sur le projet : «nous avons un savoir-faire et nous allons le faire savoir (8) ». Ce que Monsieur Maurice Vincent nous dit c’est que Saint-Étienne et son design feront surtout officine de propagande pour ses partenaires, la com’ de l’innovation (9). Et son intégration au club des villes patrimoine de l’UNESCO – réseau qui compte aujourd’hui onze villes créatrices (10) – lui offre à cet égard une certaine légitimité institutionnelle. Cependant, tout le monde voit bien que ce ramdam ne convainc pas tant que ça les habitants de cette ville. Quelle est dès lors la véritable fonction dudit ramdam ? Ni plus, ni moins de nous façonner captieusement l’esprit afin de nous acclimater à ce que nous prépare l’Ennemi : supporter l’insupportable, faire accroire la liberté dans l’absolue déshumanisation. Dans la plus pure novlangue, à créer du discours : parler de et faire parler. «La biennale produit des effets concrets : les nombreux articles qui ont été écrits sur le sujet témoignent d’une vraie reconnaissance. Cela donne une nouvelle image à notre ville et contribue à son attractivité (11)


Bienvenue dans le nanomonde


« [L’homme a créé la machine]. La machine a envahi l’homme, l’homme s’est fait machine, fonctionne et ne vit plus. » – Mohandas Gandhi

La biennale, donc, nous parle du monde de demain. Si le design est né avec la première société industrielle, il témoigne aujourd’hui de la quatrième et dernière (12) révolution industrielle, celle de la convergence des sciences et des technologies NBIC (Nano-Bio-Info-Cogno), qui se déploie sous nos yeux. Il nous parle de catastrophes à venir qu’il suffirait de conjurer par la grâce et l’intelligence des techniciens et gestionnaires de tous poils. Mais la catastrophe, elle, est belle et bien déjà là. Et même si l’humain, lui, s’adapte à tout – y compris au pire –, mieux vaut tout de même l’aider à banaliser encore celles à venir… sait-on jamais avec cet animal. Voilà donc des années que cette biennale nous fait la propagande de ce que concoctent les labos de Recherche et développement (R&D) pour répondre aux maux qu’ils créent. Et toujours sous couvert de création et de réflexion, on s’adonne à toutes les saloperies possibles et imaginables. Parmi les expositions bien révélatrices, telle «Eden-ADN» en 2007, ou certains stands bien craignos, la palme revient toujours au pavillon «aujourd’hui, c’est demain»… En pire.

Quelques exemples en vrac vus lors de cette biennale ou lors de précédentes : Artificialisation du vivant (OGM & biotechniologies) / Manifeste des mutants (13) / Prolifération de puces RFID et géolocalisation (14) / (Inter)connexion généralisée (des ondes électromagnétiques – et des cancers – à gogo) / Virtualisation du monde (où le virtuel tend à devenir le réel et l’écran notre unique fenêtre sur le monde) / Propagande nucléaire au stand EDF / De la nanotechnologie à toutes les sauces / Appareils intelligents (15) / Monde sans paysans (création de tours agricoles à production hors sol ; viande à faire pousser chez soi in vitro (16), capsules nutritives, … (17) – bon empathie !) / Comment vivre demain dans une boîte à chaussures ? (où mieux que les solutions proposées par le bienfaiteur de l’humanité Ikéa, les murs bougent et les objets se plient pour répondre aux besoins de la journée) (18) / Des super jeux éducatifs : «SIMS nanotechnologies» en lien avec le CNRS et le CEA (où en plus de réaliser son petit fantasme de démiurge du monde on profite des bienfaits des technologies telle l’introduction d’une puce sous-cutanée !) / Monde de robots / Recyclage des déchets industriels pour en faire des objets de consommation courante (utilisation du Cofalit, «pierre noire» issue de la vitrification de déchets amiantés du bâtiment rendus inertes grâce à la vitrification. A quand les objets radioactifs ?), etc, etc.

Des horreurs jusqu’à la nausée qui se dissolvent dans le décor, la marchandise et la magie (noire), et que pourtant personne ou presque ne semble vouloir questionner. Pour les quelques attentionnés et les plus critiques, ces monstruosités indiquent bien que le prochain champ de bataille sur lequel planchent moult organismes et concepteurs est bel et bien l’humain. Car après les objets et la nature inévitablement viendra notre tour.

Le design est une nuisance.

Seule sa disparition saura nous réjouir.

Le reste n’est qu’affaire de Béni-oui-oui 



Collectif Manuela Rodriguez

– Juin 2013 –

 


1 - La 8ème biennale du design de Saint-Etienne (2013) avait pour titre « L’empathie ou l’expérience de l’autre ».

2 - Voir à ce sujet le texte Vaucanson, où le prototype de l’ingénieur, Olivier Serre, 2009 : < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=198 >.

3 - La Factory (l’usine) et le nom de ses ateliers New Yorkais où il produisait ses sérigraphies en quantité industrielle.

4 - Pour une critique de cette manifestation, nous renvoyons le lecteur au pamphlet réalisé par des lillois (Lille fut capitale européenne de la culture en 2004) : La fête est finie, disponible à l’adresse suivante : < lafeteestfinie.free.fr/ >. Pour Marseille, quelques textes sont consultables sur le site Basse Intensité : < http://basseintensite.internetdown.org/ >.

5 - Saint-Etienne, l’heure de la reconquête, L’express, N°3218, mars 2013.

6 - Bienvenue chez les Ch’tiphanois, Jean-Pierre Garnier & Manuela Rodriguez, Article 11 N°10, juin-juillet 2012, disponible à l’adresse suivante : < http://juralib.noblogs.org/2012/07/29/bienvenue-chez-les-chtiphanois/ >.

7 - Le Serpent Alpin ou le saccage du territoire allobroge, Pierre Mazet, août 2007, < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=109 >.

8 - L’express, op. cit.

9 - «La Biennale du design, véritable rendez-vous avec la modernité, fait partie des évènements qui s’inscrivent dans l’histoire de la ville. (…) et le monde entier qui vient car il voit une ville avec un nouveau visage, innovante… Ce n’était pas gagné d’avance ! Cette Biennale est la confirmation que nous avons juste lorsque nous avons décidé de nous lancer dans l’aventure du Design. Beaucoup étaient dubitatifs en 1997-1998 sur la nécessité d’un tel évènement. En 2006, je n’ai pas rencontré une seule personne qui m’ait dit qu’il ne fallait pas faire cette Biennale. Dans un contexte mondialisé, nos entreprises et leurs employés ont besoin de l’ouverture exceptionnelle qu’elle nous apporte.» Michel Thollière, Aujourd’hui Saint-Etienne, février 2007.

Sous le soleil de l’innovation, rien que du nouveau !, Pièces et main d’œuvre, juin 2012, < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=378 >. Ce texte est également disponible en livre aux éditions L’échappée, février 2013.

10 - Kobe, Buenos Aires, Pékin, Shanghai, Séoul, Montréal, Nagoya, Berlin et Shenzhen.

11 - Michel Thollière (Maire de Saint-Etienne de 1994 à 2008 et sénateur de la Loire de 2001 à 2010), Aujourd’hui Saint-Etienne, Ibid.

12 - Dernière, puisqu’elle réactualise quotidiennement le concept de révolution. En ce sens, elle est liquide puisque rien ne se fige. Cf. La tyrannie technologique, critique de la société numérique, l’Echappée, 2007.

13 - Les Mutants sont la branche française des Transhumanistes. Ceux-ci prônent l’usage des sciences et des techniques afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des êtres humains. Pour en savoir plus sur La secte derrière les nanotechnologies : < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=24 >.

14 - Stand «relationchip», espace relationnel, Vogt + Veizenegger (Allemagne) biennale cohabitation. Texte de présentation : « (…) RELATIONCHIP est une nouvelle forme de réseau entre le visiteur de la biennale. Vous êtes conviés dans ce lieu à échanger un de vos vêtements contre celui d’un autre visiteur, étiqueté avec une puce électronique [RFID en forme de cœur !]. (…) Vous pourrez obtenir des informations sur le nouveau propriétaire de votre ancien vêtement et suivre la chaîne que vous avez commencée sur notre terminal et une page internet.

15 - «(…) intelligence, il faut l’entendre au sens anglais de renseignement – comme dans «Intelligence Service» – c’est-à-dire d’information qui circule. Tous ces objets, infrastructures ou êtres vivants, pucés, deviennent communicants. Leur minuscule prothèse électronique collecte des milliards de données au fil de leur vie (sur nos comportements, nos habitudes, nos déplacements, nos relations, nos idées) et les transmet à d’autres supports numériques – les objets communiquent entre eux – ou à des bases de données dont le rôle est de stocker et d’analyser ces informations pour en tirer des capacités d’action – de l’intelligence.» in IMB et la société de contrainte, PMO, mai 2010 : < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=253 >.

16 - Cf. Alerte à la biologie de synthèse et aux aliens de demain, PMO, 2013 : < http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=415 >.

17 - Et quel cynisme à l’heure des récents scandales alimentaires… «Pour faire accepter la viande artificielle, [proposition] d’une mise sur le marché progressive. Dans son scénario, la viande in vitro se présentera d’abord sous forme de poudre à utiliser comme un ingrédient parmi d’autres, dans la préparation du repas. Elle sera aussi intégrée dans les plats préparés vendus par les marques. Pendant ce temps, les chercheurs analyseront les réactions du public et ils feront évaluer cette viande in vitro afin qu’elle ne suscite plus de résistance chez les consommateurs». Projet In Vitro meat powder, projet Eating in-Vitro, 2012. Constenza Guiffrida, Next Nature Lab – Industrial Design Department, Eindhoven University.

18 - Où nous nous disons que vivre dans un conteneur paraît être quelque chose de très sain et de bien normal. Quant à sa généralisation, une évolution naturelle.

Pour lire ou imprimer ce texte en version mise en page et PDF, voir ICI, et ICI pour la version A5.

31 décembre 2018

Yellow winter songs : Toi, le premier de cordée

Toi, le premier de cordée

Toi le premier de cordée
quand on bloque c’est pour toi
Nous les derniers de cordées
on se passerait bien de toi
L’Élysée t’en fais pas
ça coûtera moins cher sans toi
Tu ferais bien de nous lâcher
ou on pourrait t’étrangler

On a bien envie d’un nouvel an sans toi
C’est pas compliqué de comprendre ça
À quoi bon rester si tu es dégoûté
par tout ce qui ne te ressemble pas
On ne te retiendra pas

Toi le premier de cordée
quand on bloque c’est pour toi
Nous les derniers de cordées
on te maudit chaque fois
Que la télé te fait parler,
Que tu crois nous amadouer
Même les mômes de 6 ans
chante tous à la récrée
que tu dois démissionner

Si tu crois que tu vas t’en tirer comme ça
C’est mal nous connaître on ne te dit que ça
Ta prime de Noël et tes cadeaux gratuits
Tu peux te les garder, c’en est bien fini
Tu ne dormiras plus la nuit

Toi le premier de cordée
sois prêt à te faire destituer
Nous les derniers de cordée
on n’aime pas se répéter
Pas la peine de revenir
encore nous baratiner
Fais plutôt tes valises
et celles de ta bien-aimée

31 décembre 2018

Yellow winter songs : Vivre libre sans compter

Vivre libre sans compter

Je veux brûler les relevés de compte
les jeter dans la cheminée
Je veux arrêter de noter
de soustraire et d’additionner

Avec l’épargne on devient fou
chaque calcul est une torture
Je veux libérer mon cerveau
de tous ces chiffres que j’endure

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Je veux rouler toute la nuit
manger dehors et en reprendre
je veux offrir ce qui me plaît
ne jamais garder le ticket

L’économie est une prison
chaque mouvement est difficile
je veux m’étirer de mon long
me battre pour la liberté

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Avec vos salaires c’est facile
de ne pas connaître les fins de mois
Je ne veux plus vous élire
je me gouverne seule et ça va

Je n’ai pas besoin de vous voir
de vous entendre, de vous parler
La fin du monde vient de vos lois
vous feriez bien de le quitter

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

Je ne veux rien négocier du tout
je ne veux rien désamorcer
L’insurrection me plaît beaucoup
la révolution est au bout

Assemblées populaires partout
où tout se décide sans vous
militants de l’économie
votre règne est bientôt fini

Me débarrasser de vos lois
l’économie c’est pas pour moi
vivre libre, sans compter

12 avril 2012

Un lettre en plus, un juge en moins

Lundi 2 avril, Charles Torres envoyait cette lettre au juge Fragnoli.

36h plus tard, et deux heures avant sa diffusion publique, Mr Fragnoli nous quittait.

 Monsieur le Juge, Je vous écris suite à votre visite à mon domicile le jeudi 23 février et à ma mise en garde à vue le même jour dans le cadre de votre instruction dans l’affaire dite « de Tarnac ». Ne connaissant pas l’adresse exacte de votre bureau au TGI, je me permets de vous joindre sur votre adresse mail parue récemment dans le Canard Enchaîné daté du 14 mars 2012. Au cas, où vous en auriez depuis changé, j’essaierai demain de vous l’envoyer en recommandé.

 Venons-en à l’objet de cette lettre. J’ai pu comprendre, lors de mes 36h de GAV que vous nous soupçonniez, —moi ou mon père de 86 ans qu’un de vos agents de police a entendu—, d’avoir confectionné les fers à bêtons qui ont été utilisés lors des sabotages des lignes TGV de novembre 2008. Ayant été libéré sans qu’aucune charge ne soit retenue contre moi, un esprit raisonnable estimerait que vos soupçons sont désormais levés. Cependant, j’ai suivi cette affaire dans la presse comme par le biais de mes amis inculpés, et je crains que malgré aucun élément probant, vous ne mainteniez ces soupçons en l’état dans votre instruction, en tant que pure hypothèse paranoïaque qui pourrait venir étayer l’histoire que vous tentez bon gré malgré de raconter depuis maintenant 3 ans et demi. J’aimerais à ce propos que cette lettre soit jointe à votre dossier d’instruction afin d’être bien certain que mon arrestation ne constitue en rien un élément à charge, même flou ou fantasmé, à l’encontre des inculpés de Tarnac mais bien un élément à décharge en tant qu’il contredit l’hypothèse que Julien Coupat et Yildune Lévy aurait fait une halte chez moi pour récupérer les crochets qui ont servi aux sabotages que vous vous obstinez à leur attribuer. Je m’étonne par ailleurs que les 20 policiers de la SDAT et de la DCRI qui prétendent les avoir suivi ces jours-là n’aient pas témoigné en ma faveur. S’ils étaient suivis par la police, cette dernière a bien dû vous dire qu’ils ne sont absolument pas passés chez mes parents.

 Comme vous le savez certainement, je n’ai pas beaucoup parlé lors de ma garde à vue. Ceci pour deux raisons, la première était l’incompétence affichée des policiers en terme de forge et la seconde, qu’il me paraissait beaucoup plus adequat d’attendre de vous rencontrer en chair et en os pour vous démontrer que vous faisiez définitivement fausse route en présumant que, parce que je sais forger, j’aurais pu avoir quoi que ce soit à voir avec les sabotages sur lesquels vous enquêtez.

 Quelle ne fut pas ma déception, lorsqu’on me signifia la fin de ma garde à vue, sans même que vous ayez pris le temps de m’entendre. Je trouve ça d’ailleurs pour le moins étrange que vous veniez deranger mon père en pyjama de bon matin pour m’arrêter à l’aide d’une trentaine de policiers pour au final ne pas prendre ne serait-ce que cinq minutes pour m’entendre. Peut-être deviez-vous de toute urgence partir en vacances ?

 Bref, quelques soient les raisons de cette négligence ou de cette stratégie, il me paraît tout à fait nécessaire de vous exposer aujourd’hui en quoi il est impossible que j’ai pu faire ces crochets ainsi que de justifier de certains objets incongrues que vous avez trouvé chez moi et mis sous scellés. Cela, je le répète, afin qu’il soit tout à fait impossible de maintenir l’hypothèse de ma participation à ces sabotages, même sous forme de pure hypothèse ou que vous écriviez à des journalistes pour dire que, tout de même, on a trouvé des cagoules dans la chambre de mon frère.

 Commençons par la présence des ces cagoules qui semblait rejouir les policiers de la SDAT. J’ai depuis mon arrestation eu le loisir de m’enquérir auprès de mon frère à ce propos : il faut bien le reconnaître, tout le monde ne possède pas deux cagoules trois trous dans son armoire. Le résultat de mes investigations est qu’il y a un an, ce dernier fêtait l’enterrement de vie de garçon de l’un de ses amis. A cette occasion, tout le monde le sait, les blagues les plus potaches viennent célébrer la fin d’une vie de célibataire. Leur humour, très particulier, les amena à simuler la prise en otage du presque-marié, et à le prendre en photo ligoté, au milieu de deux de ses amis cagoulés, le journal « têtu » de la semaine attestant de la date de l’enlèvement. Si vous souhaitez une quelconque confirmation de cela, n’hésitez pas joindre mon frère, il pourra vous donner les coordonnées de ces deux amis professeur agrégé à l’université de science de Rouen et chercheur au CHU de Rouen. Ils étaient respectivement le garçon ligoté et second preneur d’otage aux côtés de mon frère. A priori, la DCRI ne devrait pas les soupçonner d’une quelconque sympathie pro-terroriste.

 Concernant la lunette de vision nocture, comme je l’ai déclaré en garde à vue, elle sert à mon frère pour aller observer le brâme des cerfs à l’autonme en forêt de Roumare. Cependant, comme je l’ai dit à vos enquêteurs, étant donné que le contenu de cette instruction est régulièrement ouvert à la presse, il est hors de question que je vous divulge les lieux précis. Comme chacun le sait, les places de brâme c’est comme les coins à champignon, ça ne se donne pas à n’importe qui.

 Cependant si les trois magistrats instructeurs estimaient qu’un transport sur place était nécessaire à la manifestation de la vérité, je pourrais essayer de convaincre mon frère de vous y amener à l’autonme prochain à la condition que tout journaliste soit tenu à l’écart par un dispositif adequat. Entrons dans le vif du sujet, les crochets et mon métier de forgeron. Vous êtes venus chez moi suivant un faisceau d’indices graves et concordants, c’est à dire en l’espèce que d’après vous, le crochet n’est pas l’oeuvre d’un amateur sous-outillé (chalumeau et/ou poste à souder, meleuse éventuellement) ou d’une usine chinoise rationnalisée, mais bien celui d’un artisan forgeron, equipé et formé pour le travail du fer dans la tradition européenne (travail à chaud: découpe, étirage, refoulage; soudure à la forge).

 Toute l’ambiguïté de ma garde à vue reposait sur le fait que l’on me demandait d’être à la fois coupable et expert. N’étant a priori pas vraiment coupable, je me permets de vous livrer mon expertise qui, n’en doutons pas vous permettra définitivement d’écarter tout soupçon à mon encontre comme à celle de mon père.

 C’est une chance pour la justice que ces techniques laissent des traces particulierement parlantes –traces que j’imagine vous avez déjà relevées tant sur le matériel retrouvé sur les voies sncf que sur mes outils lors de la perquisition chez mes parents; la justice n’a pas l’habitude de déplacer de tels moyens sans qu’ils servent à etablir des preuves solides et indiscutables, -vous n’êtes pas là pour "emmerder le monde" comme on peut parfois l’entendre-. La découpe à chaud, par exemple, qui est l’appanage d’un artisant de ma trempe, se fait à l’aide d’un outil nomé "tranche a chaud" qui agit comme un burin sur le metal ramoli par la temperature. La lame de la tranche laisse dans l’acier découpé des sillons perpendiculaires à celle-ci qui correspondent au profil précis du fil de la tranche (en raison de leur travail, ces profils sont tres specifiques). Ces sillons peuvent donc être étudiés comme les rayures laissées par un canon sur une balle. Sur une section de fer, il y a par définition au moins deux découpes, les faire parler aura été votre préoccupation première j’en suis certain. De même, le marteau, outil qui est l’âme même du travail de forge, rentre dans le fer chaud en laissant l’empreinte de sa table, une table (surface de travail) qui aura dans tous les cas connu suffisament d’accidents pour porter des traces semblables à aucune autre. La comparaison de l’empreinte de l’outil et de l’empreinte retrouvée sur l’objet permettra donc d’exclure toute filliation de l’un à l’autre. Enfin, une derniere annalyse, fondamentale celle-la, est possible. Vous n’ignorez pas que l’acier est élaboré et mis à la nuance dans des "poches" qui peuvent faire de quinze à cinquante tonnes. La nuance suit un cahier des charges: en ce qui concerne le fer à béton, le taux de carbonne, par exemple est généralent tenu autour de 0,1% (comme 99% de l’acier qui nous entoure). De nombreux autres éléments sont aussi limités comme le souffre, le cuivre... Il existe cependant une variabilité possible entre les teneurs acceptées par le cahier des charges (lui même dépendant de chaque client), en prenant en compte une certaine finesse d’analyse, on peut ainsi parvenir à carractériser un profil chimique propre à une coulée précise. Si les éléments majeurs ne suffisent pas, il est possible d’utiliser les éléments traces (présents à moins de 0,01%), matières peu communes, souvent constituées de "terres rares". De plus, après avoir été fondu, l’acier est coulé dans des creusets de plusieurs tonnes où la vitesse du refroidissement donne aux lingots ainsi obtenus une grande complexité. Le laminage étire ces lingots si bien qu’une même barre de 6 mètres va avoir des propriétés physiques et chimiques légérement différentes des autres du même lingot, mais qui lui sont propres. Ainsi les chutes de travail réalisées avec un acier déterminé peuvent être caractérisées trés spécifiquement. Le mieux pour celà est d’utiliser un appareil dont la precision est incontestable. Le spectragraphe est trés utilisé dans l’industrie, quoi que généralement il est incapable de mesurer les éléments les plus légers et donne donc des résultats généraux qui sont une interprétation, une hypothèse. Et ce, sans compter le fait que les décharges qui font naitre les gaz eux-mêmes soumis a l’analyse spectrale ont tendance à se faire de façon sélective dans les échantillons ce qui induit d’insupportables inconnues dans le résultat. Pour des annalyses absolues, peut-être vaudrait-il mieux utiliser un microscope electronique à balayage, mais celui-ci n’est pas capable de discerner les éléments en solution, la microstructure cristalline est loin de pouvoir donner des résultats suffisament fins. La solution parfaite sera sans doute fournie par l’utilisation d’un accélérateur de particules. Ces machines peuvent réaliser des spectrographies de masse qui font généralement autorité dans le domaine de l’analyse de la matière. Le mieux à ce propos serait certainement de faire appel à un spécialiste que vous avez sous la main, j’ai lu dans la presse que vos collègues avaient récemment envoyé un jeune et brillant expert en physique des particules en préventive pour deux ans et demi.

 Si vous menez cette expertise, cela vous donnera la preuve irréfutable de mon innocence. Mais là où vous serez doublement gagnant c’est que l’on ne pourra plus, sur ce point au moins, vous soupçonner de faire les choses à l’envers. En l’état, arrêter quelqu’un et saisir des choses chez lui avant même d’avoir mené la moindre expertise vous permettant de le confondre ni même de savoir exactement ce que vous venez chercher.

 Aussi, par-delà la démonstration de mon extériorité à l’entreprise terroriste que vous poursuivez, au vu des clichés de mauvaise qualité que vos policiers m’ont présenté, il me paraît important de vous faire part de mon expertise quant aux qualifications adéquats à la réalisation des crochets en question. Etre médiatiquement présenté comme un terroriste est une chose, mais être soupçonné d’avoir réalisé un tel travail de cochon est une atteinte profonde à mon honneur. Je n’ai pas étudié la forge depuis plus de dix ans pour que l’on m’accuse d’avoir réalisé un travail qu’un enfant de 10 ans, voir même un agent de la SDAT, pourrait imiter en 10 minutes à la seule condition d’avoir accès à une meleuse et à un poste à souder. Matériel rudimentaire que, selon mes sources, des milions de français cachent dans leur garage.

 Aussi, en contrepartie de ce petit coup de main dans votre enquête, j’apprécierais une attention peu coûteuse de votre part. Je me suis étonné que tant de journalistes annoncent mon arrestation dans les médias mais que rien ou presque n’évoque ma sortie de garde à vue sans la moindre charge. C’est un hasard tout à fait facheux qui a beaucoup entâché ma réputation. Aussi, vous serez consterné d’apprendre que le Centre d’Histoire Sociale de Darnétal que vous êtes allé perquisitionner au motif que chaque année à la Saint Eloi j’y présente le travail de la forge à des enfants, a été tout à fait perturbé de votre venue (une distortion cognitive vous a peut-être amené à confondre ce musée avec votre bureau). Etrangement, aucun de mes employeurs n’a renouvelé de contrat pour cet été. De même pour ma boulangère ou les voisins de mes parents qui ne savent désormais plus comment nous regarder. Si vous pouviez donc faire savoir à qui de droit que je n’ai rien à voir avec tout cela et que votre hypothèse quant à ma participation à une association de malfaiteur relative à une entreprise terroriste s’est effondrée, cela m’éviterait de perdre d’avantage de contrats professionels et cela faciliterait le quotidien de mes parents.

 Aussi, vous n’êtes pas sans savoir qu’ayant refusé de me soumettre au prélèvement ADN, je passe en procès jeudi 5 avril pour cela. C’est une situation tout à fait ubuesque: 1. On vient m’arrêter à partir de motifs que d’aucuns trouveraient ridicules (mon métier, mes amis). 2. On me demande mon ADN au motif de ces motifs ridicule ce qu’évidemment je ne peux que refuser. 3. On me relâche au bout du premier quart de ma garde à vue, sans même avoir vu le juge à l’origine de ma présence. 4.On m’inculpe pour ce refus de donner mon ADN au moment même où la raison qui justifiait cette demande semble avoir disparu.

 Il y a là une logique qui m’échappe complètement sauf à penser que tout cela ne serait qu’un subterfuge pour permettre à la police d’obtenir l’ADN de n’importe qui et donc de procéder à l’identification génétique de personnes au seul motif que certains de leurs amis seraient considérés comme appartenant à une certaine position politique.

 Ayant lu dans la presse que vous êtiez républicain et de gauche, j’imagine que vous ne pouvez cautionner de telles pratiques. Ce serait donc vraiment super sympa si vous pouviez envoyer un mail au juge de Nanterre devant qui je vais passer jeudi 5 avril pour lui dire que tout cela n’est qu’un énorme quiproquo, que vous vous êtes gouré et que ce n’est pas grave car c’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Charles Torres

PS: A posteriori, mon père de 86 ans vous remercie de la manière odieuse dont vous vous êtes comporté avec lui pendant la perquisition, ça lui a rappelé ces beaux moments de la jeunesse où il était poursuivi par les juges du régime franquiste. Il a, l’espace de quelques heures, grâce à vos hurlements, retrouvé ses vingt ans.

7 août 2009

Cayenne, ou, Mort aux vaches

Cayenne, ou, Mort aux vaches - Parabellum (?) / Interprétée et quelque peu modifiée par Les Amis d'ta Femme : Je me souviens encore, de ma première femme, elle s'appelait nina, une vraie putain dans l'âme, la reine des morues, de la plaine saint denis, elle faisait le tapin près d'la rue rivoli / refrain : MORT AUX VACHES, MORT AUX CONDES, vive les enfants d'cayenne à bat ceux d'la sureté,/ elle aguichait l'client, quand mon destin d'bagnard, vint frapper à sa porte, sous forme d'un richard, il lui cracha dessus, rempli de son dedain, lui mit la main au cul et la traita d'putain / refrain / moi qui étais son homme, et pas une peau de vaches, aquis dans ma jeunesse, les principes d'un apache, sortis mon 6-35 et d'une balle en plein coeur, je l'étendis raide mort, et fus serré sur l'heure, / refrain / (UNE SEULE SOLUTION...LA REVOLUTION ca fait 1 2 1 2 3 4) aussitôt arreté, j'fus mené à cayenne, c'est là que j'ai purgé, la force de ma peine, jeunesse d'aujourd'hui, ne faites plus les cons, car pour une seule connerie, on vous jette en zonzon wwwwwwaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh!!!!!!! / refrain / si je viens à mourir, je veux que l'on m'enterre, dans un tout p'tit cimetière, près d'la porte saint martin, 400 putains à poils, viendront crier très haut, c'est le roi des julots, qu'on le mène au tombeau, (wwwwaaaaaaaaaahhhhhhhhh!!!!) / refrain / sur mon tombeau y aura, cette glorieuse phrase, écrit par les truants, d'une très haute classe, honneur à la putain, qui m'a donné sa main, si je n'étais pas mort, je te baiserais encore / refrain2: pas de grâce, pas de pitié, pour toutes ces bandes de laches et ces band' d'enculers / refrain / refrain2 / refrain / refrain2 / refrain).

Une autre version ci-dessous, un peu plus surprenante

 

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