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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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Archives
20 janvier 2014

Essai sur les données immédiates de la conscience

Essai sur les données immédiates de la conscience (1889)

Essai sur les données immédiates de la conscience, de Henri Bergson, 1889.

Extrait n°1 : Décidés à interpréter les changements de qualité en changements de quantité, nous commençons par poser en principe que tout objet a sa couleur propre, déterminée et invariable. Et quand la teinte des objets se rapprochera du jaune ou du bleu, au lieu de dire que nous voyons leur couluer changer sous l'influence d'un accroissement ou d'une diminution d'éclairage, nous affirmerons que cette couleur reste la même, mais que notre sensation d'intensité lumineuse augmente ou diminue.

Extrait n°2 : Quant à l'intervalle lui-même, quant à la durée et au mouvement, en un mot, ils restent nécessairement en dehors de l'équation. C'est que la durée et le mouvement sont des synthèses mentales, et non pas des choses ; c'est que, si le mobile occupe tour à tour les points d'une ligne, le mouvement n'a riend de commun avec cette ligne même ; c'est enfin que, si les positions occupées par le mobile varient avec les différents moments de la durée, s'il crée même des moments distincts par cela seul qu'il occupe des positions différentes, la durée proprement dite n'a pas de moments identiques ni extérieurs les uns aux autres, étant essentiellement hétérogène à elle-même, indistincte, et sans analogie avec le nombre.

Extrait n°3 : En d'autres termes, la question de la liberté sort intacte de cette discussion ; et cela se comprend sans peine, puisqu'il faut chercher la liberté dans une certaine nuance ou qualité de l'action même, et non dans un rapport de cet acte avec ce qu'il n'est pas ou avec ce qu'il aurait pu être.

Extrait n°4 : Mais les moments où nous nous ressaisissons ainsi nous-mêmes sont rares, et c'est pourquoi nous sommes rarement libres. La plupart du temps, nous vivons extérieurement à nous-mêmes, nous n'apercevons de notre moi que son fantôme décoloré, ombre que la pure durée projette dans l'espace homogène. Notre existence se déroule donc dans l'espace plutôt que dans le temps : nous vivons pour le monde extérieur plutôt que pour nous ; nous parlons plutôt que nous ne pensons ; nous "sommes agis" plutôt que nous n'agissons nous-mêmes. Agir librement, c'est reprendre possession de soi, c'est se replacer dans la pure durée.

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5 juin 2014

Huitième festivité : Le train-train quotidien va bientôt dérailler !

Murgeman AEC copier01

Huitième festivité : On envisagea bien un moment, au sein de quelques cercles de décision, de fabriquer des trains d'une largeur susceptible de leur permettre aisément d'entrer dans les gares. Il apparut cependant évident peu après qu'on n'avait pas jugé nécessaire de mesurer l'envergure de ces dernières, puisque avec étonnement chacun put bientôt contempler l'étrange agitation du grand nombre d'ouvriers auxquels on avait demandé de raboter les quais. 

TRAIN-MONTPARNASSE-1895-570

 

5 octobre 2020

Cuisine ripaille et soûlographie en peinture

2015, Fried Egg

Fried Egg

de Tjalf Sparnaay

 

2015, The feast

The feast

de Andrea Kowch (2015)

 

2015, Les compères III

Les compères III

de Christophe Blanc (2015)

 

2014, Les compagnons

Les compagnons

de Christophe Blanc (2014)

 

2014, Sandwich Ham-egg

Sandwich ham-egg

de Tjalf Sparnaay

 

1998, Repas

Repas

de Colette B. Dezeuze (1998)

 

1976 (pas sûr), Roundep Wages

 Roundup Wages

de John Falter (peut-être 1976) 

 

1946, Le banquet de Noël

Le banquet de Noël

de Fred Zeller (1946)

 

1936, Breakfast

 Breakfast

de Herbert Badham (1936)

 

1923, Le repas du moine

 Le repas du moine

de Walter Dendy Sadler (peut-être vers 1923)

 

1903, Le repas de l'aveugle

 Le repas de l'aveugle

de Pablo Picasso (1903)

 

1901 - Le buveur d'absinthe

Le buveur d'absinthe

de Viktor Oliva (1901)

 

1899, Le dîner, effet de la lampe

Le dîner, effet de lampe

de Félix Vallotton (1899)

 

1888, Gueule de bois

Gueule de bois ou portrait de Suzanne Valadon

de Henri de Toulouse-Lautrec (1888)

 

1888, Nature morte au panier ou La table de cuisine

 Nature morte au panier ou La table de cuisine

de Paul Cézanne (1888)

 

1887, La Cuisinière

La Cuisinière

de Emile Friant (1887)

 

1886, Moine à la bière

Moine à la bière

de Antonio Casanova y Estorach (1886)

 

1886, Repas de noces à Yport

 Repas de noces à Yport

de Albert-Auguste Fourié (1886)

 

Les mangeurs de pommes de terre

 Les mangeurs de pommes de terre

de Vincent van Gogh (1885)

 

1881 - Le bar des folies-bergères

 Le bar des folies-bergère

de Edouard Manet (1881)

 

1881 - Le déjeuner des canotiers

Le déjeuner des canotiers

de Auguste Renoir (vers 1880 - 1881)

 

1880 (vers), Le repas du soir

 Le repas du soir

de Eugène Alexis Girardet (vers 1880)

 

1868, Le déjeuner

Le déjeuner

de Claude Monet (1868)

 

1866, Bocal de pêches

 Bocal de pêches

de Claude Monet (1866)

 

1864, Le quartier de viande

 Le quartier de viande

de Claude Monet (1864)

 

1863 - Le déjeuner sur l'herbe

Le déjeuner sur l'herbe

de Edouard Manet (1863)

 

1778, Scène de beuverie

  Scène de beuverie

de Jacques Gamelin (1778)

 

1763 - Raisins er grenades

 Raisins et grenades

de Jean Siméon Chardin (1763)

 

1668 - 1670, Comme chantent les vieux, piaillent les jeunes

Comme chantent les vieux, piaillent les jeunes

de Jan Steen (vers 1668-1670)

 

1658 - 1660, La goûteuse d'huître

 La goûteuse d'huître

de Jan Steen (vers 1658-1660)

 

1640-1645 - Le roi boit

 Le roi boit

de Jacob Jordaens (vers 1640-1645)

 

1642 - L'heureuse famille

L'heureuse famille

de Louis Le Nain (1642)

 

Le boulanger et sa femme, 1638

 Le boulanger et sa femme

de Jan Steen (1638)

 

1625 (vers), Beuverie de paysans

Beuverie de paysans

de Adriaen Brouwer (vers 1625)

 

16-- - Nature morte au hareng

 Nature morte au hareng

de Jacob Van Es (16??)

 

1580-1590 - Le mangeur de haricots

 Le mangeur de haricots

de Annibal Carrache (vers 1580-1590) 

 

1570 - Le festin des Dieux

 Le festin des Dieux

de Bernaert de Rijckere (1570)

8 mars 2019

La communauté qui vient

Agamben, La communauté qui vient

La communauté qui vient, théorie de la singularité quelconque, de Giorgio Agamben.

Extrait n°1 : Car l'amour ne s'attache jamais à telle ou telle propriété de l'aimé (l'être-blond, petit, tendre, boiteux), mais n'en fait pas non plus abstraction au nom d'une fade générricité (l'amour universel), il veut l'objet avec tous ses prédicats, son être tel qu'il est. Il désire le quel uniquement en tant que tel - et c'est cela son fétichisme particulier.

Extrait n°2 : Le transcendant n'est donc pas un être suprême au-dessus de toute chose, mais plutôt : l'avoir-lieu de toute chose est le transcendant pur.

Extrait n°3 : Décisive est ici l'idée d'une communauté inessentielle, d'une solidarité qui ne concerne en aucun cas une essence. L'avoir-lieu, la communication des singularités dans l'attribut de l'étendue, ne les unit pas dans l'essence, mais les disperse dans l'existence.

Extrait n°4 : Car, s'il est vrai que l'être quelconque a toujours un caractère potentiel, il est également certain qu'il n'est pas puissance de tel ou tel acte spécifique ; il n'est pas non plus, pour autant, simplement incapable, privé de puissance, ni même capable de toute chose indifféremment, tout-puissant : proprement quelconque est l'être qui peut ne pas être, qui peut sa propre impuissance.

Extrait n°5 : S'approprier les transformations historiques de la nature humaine que le capitalisme veut confiner dans le spectacle, faire que l'image et le corps se fondent dans un espace où ils ne puissent plus être séparés et obtenir ainsi forgé en lui ce corps quelconque, dont la physis est la ressemblance - tel est le bien que l'humanité doit savoir arracher à la marchandise sur son déclin.

Extrait n°6 : Cela signifie que l'analyse marxienne doit être intégrée, au sens où le capitalisme (ou quel que soit le nom que l'on veuille donner au processus qui domine aujourd'hui l'histoire mondiale) ne visait pas seulement l'expropriation de l'activité productive, mais aussi et surtout l'aliénation du langage lui-même, de la nature linguistique et communicative de l'homme, de ce logos auquel un fragment d'Héraclite identifie le commun.

14 mars 2019

Quatorzième festivité : Le sommeil des justes !

Quatorzième festivité : Ayant fini par trouver insuffisant de blâmer depuis des dizaines d'années le peuple de France pour ce qu'il montrerait trop peu de goût pour le travail, l'information officielle trouva finalement fort bon aussi de l'accuser de trop peu dormir ; rien, après tout, dans l'Empire-marchand, ne devait laisser place à une possible absence de culpabilité, et chacun allait bientôt se voir contraint de travailler plus pour pouvoir enfin se payer les somnifères qui lui offriraient un sommeil irréprochable.

somnifere copier

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5 février 2019

Amis GJ, du discours et des buts du mouvement pour approbation

Amis GJ,

du discours et des buts du mouvement pour approbation 

ordalie

Amis GJ, je communique ici à l’écrit ce que certains d’entre nous pensent, en qualité de GJ mobilisés depuis le 17 novembre.

Sachant que le mouvement ne pourra indéfiniment se reposer ni sur « les 1% qui dirigent l’économie
mondiale avec leurs grosses tentacules » ni sur un « Tous pourris ! » pourtant bien réel mais qui malheureusement ne nous apporte rien

Sachant que l’auto-organisation a d'emblée été l'un des attributs du mouvement, nous devons nous demander pourquoi sa proclamation rituelle ne tend pas à grossir le mouvement comme nous l’aurions souhaité

Le but de cette communication est de réhabiliter le mot « capitalisme »

Il ressort des différents discours du mouvement deux tendances :

Les uns veulent démocratiser la république

Les autres, humaniser le capitalisme

Ou les deux


La société capitaliste, qui est la forme de société dans laquelle nous vivons, quoi qu’on en dise, c’est l’exploitation des travailleurs par les dominants, financiers et autres fainéants qui vivent de l’activité productive des autres. Nous marquons « égalité » sur les banderoles. Or le capitalisme repose sur les inégalités. Et nous ne demandons pas tant l’égalité que la justice : le capital ne produit rien, c’est l’activité qui produit, quelle qu’elle soit. En l’état, cette justice tapine pour le capital.

La fonction de l’État, par le biais de la « République », est d’encadrer cette exploitation, de la permettre, de l’améliorer et de la reproduire. L’État capitaliste n’a qu’une chose à faire pour entretenir une telle domination politique : remplacer tous les cinq ans un régent de la république par un autre ; l’actuel président Macroûte, comme tous les autres, appelle ça un « pacte social ».

Nous avons d’emblée ciblé le capitalisme en bloquant les centres-commerciaux ou les flux marchands. Nous avons d’emblée ciblé l’État et les préfectures qui le représentent. Nous avons d’emblée occupé l’espace public dont il se réserve l’administration. On nous a enseigné que l’État était le garant de « l’intérêt général » : il ne l’est pas. Il est dans sa nature de ne pas l’être !

Sachant que toutes les revendications portent en elles la remise en question profonde du régime actuel. Sachant que les déclarations de pouvoirs collectifs (« démocratie directe », assemblées) sont inacceptables pour l’ordre républicain. Sachant que toutes les revendications portant sur la répartition des richesses (encadrement des pratiques capitalistes, exemples : taxer les riches, hausser les salaires, services publics) sont inacceptables pour les financiers comme pour l’État, et sachant enfin que les mots « capitalisme, capitalistes, capital » ne conviennent pas à beaucoup d’entre nous parce qu’ils passent pour dépassés et ringards, nous insistons tout de même pour les remettre au coeur de nos questionnements.

À ce jour, le capitalisme est bien le dispositif essentiel du système dans lequel nous vivons, et l’avènement du capitalisme vert n’en est que le dernier rejeton. Le pouvoir n’emploie jamais le mot « capitalisme » ; Macroûte n’a à ce jour jamais prononcé publiquement l’item « gilets-jaunes »… Pourquoi ? Sans doute parce que la peur n’offre pas de prononcer sans souffrance le nom de ses ennemis ; ni Harry Potter ni Hermione Granger n’articulent sans souffrance le nom de Voldemort.

C’est bien la pratique capitaliste qui détruit les sols en les surexploitant pour produire plus et gagner plus. C’est bien la pratique capitaliste qui fait qu’en lieu et place du travail salarié de l’homme adulte pour nourrir un foyer en 1860 nous retrouvons aujourd’hui l’exploitation du couple entier homme-femme pour parvenir au même résultat (là où il y a cent ans un travailleur nourrissait un foyer il en faut aujourd’hui deux). C’est bien la pratique capitaliste qui a permis aux banquiers de dématérialiser la monnaie jusqu’à en faire une abstraction dont eux seuls ont la jouissance.

Ainsi les cibles sont bien les capitalistes qui nous asservissent, et l’État qui en cautionne et encadre les pratiques.

En bref, amis GJ, le capitalisme ne s’humanise pas : il s’accomplit et s’épanouit toujours dans l’asservissement du plus grand nombre. Or, la plupart d’entre nous ayant le désir de vivre librement afin de s’épanouir en bonne compagnie, nous le disons clairement : nul ne prospère en régime capitaliste, pas même les dominants. Le capitalisme entrave nos chemins comme la police barre nos routes.

En bref encore, amis GJ, toute entreprise visant à réintroduire du citoyen dans la faune politique française est voué à un échec certain. Cette « récupération » que tous nous redoutons est bien une menace. Et les exemples abondent, dans l’histoire de ces quarante dernières années, de ces « résistances » qui ont accepté tous les renoncements pour bénéficier des quelques miettes que leur laissaient les exploiteurs - on avait dit toute la boulangerie non ?

Beaucoup d’entre nous s’interrogent sur la suite à donner à notre mouvement. Si nous avions quelque chose clé en main d’audacieux et de nouveau pour que l’épreuve débouche sur une victoire, nous nous empresserions d’en révéler la teneur. Ce genre de chose n’arrive pas, pas même dans les livres. Le neuf n’est pas une question. S’il y avait un autre nom, nous l’utiliserions, s’il existait un média supérieur aux textes et aux phrases pour exprimer l’intelligence, nous l’utiliserions. Dans la confrontation, notre rôle n’est pas d’écrire l’histoire, nôtre rôle est de la bouleverser. Les soulèvements populaires seuls renversent l’Histoire.

 

Aujourd’hui

Il faut utiliser les assemblées populaires pour y partager nos revendications, nos vues, et pour dégager les moyens pratiques d’obtenir satisfaction des revendications dégagées en assemblées. Il faut s’efforcer un maximum d’abandonner le vocabulaire du Pouvoir pour éviter le mimétisme. Le but d’une assemblée étant évidemment de parler, il ne faut pas s’y présenter pour y fustiger l’absence d’action sans s’y retrouver pratiquement aussi inaudible que débile.

Le grand débat est fait pour niquer les ronds-points. Il nous apparaît nécessaire de continuer non seulement à occuper les ronds-points et cabanes, mais aussi tous les espaces publics. Nous pensons qu’il ne faut pas aller au grand débat. Ne pas collaborer et rester une force sociale indépendante. Comme le disent nos adversaires : « on ne négocie pas avec les terroristes ! ».

Nous invitons absolument à participer en masse à la prochaine assemblée des assemblées et saluons absolument l’initiative des gilets-jaunes de Commercy.

À la dernière assemblée de Misère-sur-canal, certains déploraient notre manque de solidarité et la stagnation du mouvement. C’est faux, nous sommes tous solidaires, et ce ne sont que les querelles de pseudo réseaux sociaux qui font que certains finissent par penser cela. À chacun de prendre ses responsabilités pour ne pas verser dans de telles gamineries stériles. Quant à ce qui est de la « stagnation » ; nous en sommes à l’acte XII et il y a toujours autant de monde dans les rues, toujours autant de soutiens.

Le pays bouillonne et nous ne lâchons rien.

MACROGNON → EXTINCTION

Nous aimerions et comptons faire tourner ce texte aux autres GJ de France rencontrés ici et là, à Commercy et ailleurs. Nous voulons savoir si les amis sont d’accord avec ce qui est exprimé. Que pensez-vous ?

MTH déchaînés le 2 février 2019

Voir le PDF ici : Amis_GJ_corrig__d_finitif

19 mars 2019

Quinzième festivité : Le feu ça brûle !

Quinzième festivité : Après dix-huit semaines de défilés, on décida soudain en haut-lieu de ne plus autoriser les manifestants de France à exprimer leur insatisfaction au coeur des quartiers ayant déjà eu à souffrir des quelques feux et fracas provoqués par lesdits manifestants - portant gilets jaunes ou non. Aussi ne fut-ce bien notoirement que par ignorance que de mauvaises langues dénoncèrent l'étrangeté d'un tel choix de la part du gouvernement, puisqu'à l'évidence il fut fait en toute intelligence macronienne afin que l'ensemble des "gueux grognons" du pays pussent renouer avec un minimum d'apaisement en retrouvant sur leur chemin de quoi défouler leur colère sur un matériel bourgeois encore presque "neuf". Tout, finalement, n'était quoiqu'on en rît peut-être pas encore entièrement foutu.

Gilets jaunes acte 18 Fouquets 01

3 décembre 2018

Prochaine station : destitution

PROCHAINE STATION : DESTITUTION

« Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le mystère, ce n’est pas que nous nous révoltions, mais que nous ne l’ayons pas fait avant. »

paru dans lundimatin#168, le 3 décembre 2018

Contrairement à tout ce que l’on peut entendre, le mystère, ce n’est pas que nous nous révoltions, mais que nous ne l’ayons pas fait avant. Ce qui est anormal, ce n’est pas ce que nous faisons maintenant, mais ce que nous avons supporté jusque-là. Qui peut nier la faillite, à tous points de vue, du système ? Qui veut encore se faire tondre, braquer, précariser pour rien ? Qui va pleurer que le XVIe arrondissement se soit fait dépouiller par des pauvres ou que les bourgeois aient vu flamber leurs 4X4 rutilants ? Quand à Macron, qu’il arrête de se plaindre, c’est lui-même qui nous a appelés à venir le chercher. Un État ne peut pas prétendre se légitimer sur le cadavre d’une « glorieuse révolution » pour ensuite crier aux casseurs dès qu’une révolution se met en marche.

Gilets jaunes Paris 1 déc 2018 01

La situation est simple : le peuple veut la chute du système. Or le système entend se maintenir. Cela définit la situation comme insurrectionnelle, ainsi que l’admet désormais la police elle-même. Le peuple a pour lui le nombre, le courage, la joie, l’intelligence et la naïveté. Le système a pour lui l’armée, la police, les médias, la ruse et la peur du bourgeois. Depuis le 17 novembre, le peuple a recours à deux leviers complémentaires : le blocage de l’économie et l’assaut donné chaque samedi au quartier gouvernemental. Ces leviers sont complémentaires parce que l’économie est la réalité du système tandis que le gouvernement est celui qui le représente symboliquement. Pour le destituer vraiment, il faut s’attaquer aux deux. Cela vaut pour Paris comme pour le reste du territoire : incendier une préfecture et marcher sur l’Élysée sont un seul et même geste. Chaque samedi depuis le 17 novembre à Paris, le peuple est aimanté par le même objectif : marcher sur le réduit gouvernemental. De samedi en samedi, la différence qui se fait jour tient 1 - à la croissante énormité du dispositif policier mis en place pour l’en empêcher , 2 - à l’accumulation d’expérience liée à l’échec du samedi précédent. S’il y avait bien plus de gens avec des lunettes de piscine et des masques à gaz ce samedi, ce n’est pas parce que des « groupes de casseurs organisés » auraient « infiltré la manifestation », c’est simplement que les gens se sont fait extensivement gazer la semaine d’avant et en ont tiré les conclusions que n’importe qui de sensé en tire : venir équipé la fois d’après. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une manifestation ; il s’agit d’un soulèvement.

Si des dizaines de milliers de personnes ont envahi le périmètre Tuileries-Saint Lazare-Étoile-Trocadéro, ce n’est pas en vertu d’une stratégie de harcèlement décidée par quelques groupuscules, mais d’une intelligence tactique diffuse des gens, qui se trouvaient simplement empêchés d’atteindre leur objectif par le dispositif policier. Incriminer l’« ultra-gauche » dans cette tentative de soulèvement ne trompe personne : si l’ultra-gauche avait été capable de conduire des machines de chantier pour charger la police ou détruire un péage, cela se saurait ; si elle avait été si nombreuse, si désarmante et si courageuse, cela se saurait aussi. Avec ses soucis essentiellement identitaires, ladite « ultra-gauche » est profondément gênée par l’impureté du mouvement des gilets jaunes ; la vérité, c’est qu’elle ne sait pas sur quel pied danser, qu’elle craint bourgeoisement de se compromettre en se mêlant à cette foule qui ne correspond à aucune de ses catégories. Quant à l’« ultra-droite », elle est prise en sandwich entre ses moyens et ses fins supposées : elle fait le désordre en prétextant l’attachement à l’ordre, elle caillasse la police nationale tout en déclarant sa flamme à la police et à la nation, elle veut couper la tête du monarque républicain par amour d’un roi inexistant. Sur ces points, il faut donc laisser le ministère de l’Intérieur à ses divagations ridicules. Ce ne sont pas les radicaux qui font le mouvement, c’est le mouvement qui radicalise les gens. Qui peut croire que l’on réfléchit à déclarer l’état d’urgence contre une poignée d’ultras ?

Ceux qui font les insurrections à moitié ne font que creuser leur propre tombeau. Au point où nous en sommes, avec les moyens de répression contemporains, soit nous renversons le système, soit c’est lui qui nous écrase. Ce serait une grave erreur d’appréciation que de sous-estimer le niveau de radicalisation de ce gouvernement. Tous ceux qui se placeront, dans les jours qui viennent, en médiateurs entre le peuple et le gouvernement, seront déchiquetés : plus personne ne veut être représenté, nous sommes tous assez grands pour nous exprimer, pour voir qui cherche à nous amadouer, et qui à nous récupérer. Et même si le gouvernement reculait d’un pas, il prouverait par là que nous avions raison de faire ce que nous avons fait, que nos méthodes sont les bonnes.

La semaine prochaine est donc décisive : soit nous parvenons à mettre à l’arrêt à plus nombreux encore la machine économique en bloquant ports, raffineries, gares, centres logistiques, etc., en prenant vraiment le réduit gouvernemental et les préfectures samedi prochain, soit nous sommes perdus. Samedi prochain, les marches pour le climat, qui partent du principe que ce n’est pas ceux qui nous ont menés à la catastrophe présente qui vont nous en sortir, n’ont pas de raison de ne pas confluer dans la rue avec nous. Nous sommes à deux doigts du point de rupture de l’appareil gouvernemental. Soit nous parvenons dans les mois qui viennent à opérer la bifurcation nécessaire, soit l’apocalypse annoncée se doublera d’une mise au pas sécuritaire dont les réseaux sociaux laissent entrevoir toute l’étendue imaginable.

La question est donc : que signifie concrètement destituer le système ? De toute évidence, cela ne signifie pas élire de nouveaux représentants puisque la faillite du régime actuel est justement la faillite du système de la représentation. Destituer le système, c’est reprendre en main localement, canton par canton, toute l’organisation matérielle et symbolique de la vie, car c’est précisément l’organisation présente de la vie qui est en cause, c’est elle qui est la catastrophe. Il ne faut pas craindre l’inconnu : on n’a jamais vu des millions de personnes se laisser mourir de faim. De même que nous sommes tout à fait capables de nous organiser horizontalement pour faire des blocages, nous sommes capables de nous organiser pour remettre en marche une organisation plus sensée de l’existence. De même que c’est localement que la révolte s’est organisée, c’est localement que les solutions seront trouvées. Le plan « national » des choses n’est que l’écho que se font les initiatives locales.

Nous n’en pouvons plus de devoir compter pour tout. Le règne de l’économie, c’est le règne de la pénurie parce que c’est en tout le règne du calcul. Ce qu’il y a de beau sur les blocages, dans la rue, dans tout ce que nous faisons depuis trois semaines, ce qui fait que nous sommes en un sens déjà victorieux, c’est que nous avons cessé de compter parce que nous avons commencé à compter les uns sur les autres. Quand la question est celle du salut commun, celle de la propriété juridique des infrastructures de la vie devient un détail. La différence entre le peuple et ceux qui le gouvernent, c’est que lui n’est pas composé de crevards.

Gilets jaunes Paris 1 déc 2018

 

31 mars 2021

Poèmes saturniens

Paul Verlaine, Poèmes Saturniens

Poèmes saturniens, de Paul Verlaine.

4e de couverture : Mon rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Prologue : Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire,
Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire,
Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant,
Et, par l'intensité de leur vertu troublant
Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même,
Augustes, s'élevaient jusqu'au Néant suprême.
Ah ! la terre et la mer et le ciel, purs encor
Et jeunes, qu'arrosait une lumière d'or
Frémissante, entendaient, apaisant leurs murmures
De tonnerres, de flots heurtés, de moissons mûres,
Et retenant le vol obstiné des essaims,
Les Poëtes sacrés chanter les guerriers saints,
Ce pendant que le ciel et la mer et la terre
Voyaient, - rouges et las de leur travail austère, -
S'incliner, pénitents fauves et timorés,
Les guerriers saints devant les Poëtes sacrés !
Une connexité grandiosement alme
Liait le Kchatrya serein au Chanteur calme,
Valmiki l'excelent à l'excellent Rama :
Telles sur un étang deux touffes de Padma

- Et sous tes cieux dorés et clairs, Hellas antique,
De Sparte la sévère à la rieuse Attique,
Les Aèdes, Orpheus, Alkaïos, étaient
Encore des héros altiers, et combattaient.
Homéros, s'il n'a pas, lui, manié le glaive,
Fait retentir, clameur immense qui s'élève,
Vos échos jamais las, vastes postérités,
D'Hektôr, et d'Odysseus, et d'Akhilleus chantés.
Les héros à leur tour, après les luttes vastes,
Pieux, sacrifiaient aux neuf Déesses chastes,
Et non moins que de l'art d'Arès furent épris
De l'Art dont une Palme immortelle est le prix,
Akhilleus entre tous ! Et de Laêrtiade
Dompta, parole d'or qui charme et persuade,
Les esprits et les coeurs et les âmes toujours,
Ainsi qu'Orpheus domptait les tigres et les ours.

- Plus tard, vers des climats plus rudes, en des ères
Barbares, chez les Francs tumultueux, nos pères,
Est-ce que le Trouvère héroïque n'eut pas
Comme le Preux sa part auguste des combats ?
Est-ce que, Théroldus ayant dit Charlemagne,
Et son neveu Roland resté dans la montagne,
Et le bon Olivier et Turpin au grand coeur,
En beaux couplets et sur un rythme âpre et vainqueur,
Est-ce que, cinquant ans après, dans les batailles,
Les durs Leudes perdant leur sang par vingt entailles,
Ne chantaient pas le chant de geste sans rivaux
De Roland et de ceux qui virent Roncevaux
Et furent de l'énorme et superbe tuerie,
Du temps de l'Empereur à la barbe fleurie ?...

- Aujourd'hui, l'Action et le Rêve ont brisé
Le pacte primitif par les siècles usé,
Et plusieurs ont trouvé funeste ce divorce
De l'Harmonie immense et bleue et de la Force.
La Force, qu'autrefois le Poëte tenait
En bride, blanc cheval ailé qui rayonnait,
La Force, maintenant, la Force, c'est la Bête
Féroce bondissante et folle et toujours prête
À tout carnage, à tout dévastement, à tout
Égorgement, d'un bout du monde à l'autre bout !
L'Action qu'autrefois réglait le chant des lyres,
Trouble, enivrée, en proie aux cent mille délires
Fuligineux d'un siècle en ébullition,
L'Action à présent, - ô pitié ! - l'Action,
C'est l'ouragan, c'est la tempête, c'est la houle
Marine dans la nuit sans étoiles, qui roule
Et déroule parmi les bruits sourds l'effroi vert
Et touge des éclairs sur le ciel entr'ouvert !

- Cependant, orgueilleux et doux, loin des vacarmes
De la vie et du choc désordonné des armes
Mercenaires, voyez, gravissant les hauteurs
ineffables, voici le groupe des Chanteurs
Vêtus de blanc, et des lueurs d'apothéoses
Empourprent la fierté sereine de leurs poses :
Tous beaux, tous purs, avec des rayons dans les yeux,
Et sous leur front le rêve inachevé des Dieux !
Le monde, que troublait leur parole profonde,
Les exile. À leur tour ils exilent le monde !
C'est qu'ils ont à la fin compris qu'il ne faut plus
Mêler leur note pure aux cris irrésolus
Que va poussant la foule obscène et violente,
Et que l'isolement sied à leur marche lente.
Le Poëte, l'amour du beau, voilà sa foi,
L'Azur, son étendard, et l'idéal, sa loi !
Ne lui demandez rien de plus, car ses prunelles,
Où le rayonnement des choses éternelles
A mis des visions qu'il suit avidement,
Ne sauraient s'abaisser une heure seulement
Sur le honteux conflit des besognes vulgaires
Et sur vos vanités plates : et si naguères
On le vit au milieu des hommes, épousant
Leurs querelles, pleurant avec eux, les poussant
Aux guerres, célébrant l'orgueil des Républiques
Et l'éclat militaire et les splendeurs auliques
Sur la kithare, sur la harpe et sur le luth,
S'il honorait parfois le présent d'un salut
Et daignait consentir à ce rôle de prêtre
D'aimer et de bénir, et s'il voulait bien être
La voix qui rit ou pleure alors qu'on pleure ou rit,
S'il inclinait vers l'âme humaine son esprit,
C'est qu'il se méprenait alors sur l'âme humaine.

- Maintenant, va, mon Livre, où le hasard te mène !

2 octobre 2021

J-10 : la mobilisation internationale s’amplifie pour sauver Giorgos et Nikos de la prison à vie !

Des nouvelles de l’appel sans frontières pour Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas (militants politiques du groupe Rouvikonas) qui risquent la perpétuité en Grèce le 13 octobre prochain ! 

Gioros et Nikos 01

LA MOBILISATION INTERNATIONALE S’AMPLIFIE
POUR SAUVER GIORGOS ET NIKOS DE LA PRISON À VIE !
Jour après jour, heure après heure, les signatures arrivent du monde entier pour soutenir les deux militants politiques grecs menacés de la peine maximale sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut leur coûter la prison à vie. Leur groupe est pourtant irréprochable et exemplaire, mais il est manifestement devenu trop gênant en Grèce. Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle mobilisation internationale commence, avec des enjeux encore plus grands.

Vous trouverez le texte de l’appel avec les premiers signataires suivis par la liste des nouveaux signataires durant ces derniers jours au milieu de cette lettre. Un immense merci à toutes celles et ceux qui ont déjà signé. Pour le faire, c’est très simple : envoyez un mail à
soutien@rouvikfrancophone.net
en mentionnant vos nom, prénom et qualité. Nous attendons également les signatures de vos collectifs, organisations, syndicats, associations. Faites tourner l’info, partagez au maximum. Il nous reste seulement 10 jours !

Parmi les signataires, on trouve déjà des individus et des collectifs de 35 pays : Afghanistan, Afrique du Sud, Albanie, Algérie, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Bangladesh, Belgique, Brésil, Canada, Chili, Côte d’Ivoire, Égypte, Espagne, États-Unis, France, Grèce, Hong-Kong, Indonésie, Italie, Japon, Liban, Maroc, Mexique, Pakistan, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Sénégal, Suède, Suisse, Syrie et Turquie (détails plus bas).

Gioros et Nikos 02

Lors de son arrivée au pouvoir en juillet 2019, Mitsotakis avait promis d’en finir « par tous les moyens » avec Rouvikonas.

Seul bémol : l’appel à soutien financier pour les frais de Justice n’a malheureusement pas autant d’écho que les premières vagues de signatures qui arrivent. Pour l’ensemble des procès en cours et dans les prochains mois, Rouvikonas a besoin de plusieurs dizaines de milliers d’euros (10.000 rapidement et encore 30.000 dans les prochains mois selon l’évaluation de l’assemblée du groupe). Pour l’instant, la somme réunie avoisine les 4000 euros, malgré le grand nombre de signataires. Outre l’explication économique vu la période difficile que nous traversons, il semble également y avoir une raison technique : certains ne souhaitent pas contribuer via un site de crowdfunding (notamment parce qu’il prend 3% de la somme) :

https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Si c’est votre cas aussi, un dispositif par virements a été mis en place, en concertation avec le groupe : les virements inférieurs à 500 euros se font sur Anepos avec « SOUTIEN GN » en objet (soutien Giorgos et Nikos) et si, sait-on jamais, il y a des projets de virements égaux ou supérieurs à 500 euros, contactez-nous pour que nous vous transmettions le compte d'un membre de Rouvikonas mandaté par le groupe pour cette éventualité.

Evitez d'écrire Rouvikonas en toutes lettres dans l'objet. « SOUTIEN GN » suffit, comme nous l'avons fait également sur gofundme, en évitant d'y préciser le nom du groupe, mais uniquement celui des deux militants poursuivis.

En résumé, si vous préférez procéder par virement :
Bénéficiaire : ANEPOS
IBAN : FR46 2004 1010 1610 8545 7L03 730
BIC : PSSTFRPPTOU
Objet : « SOUTIEN GN »

Un nouveau lien PAYPAL a également été créé spécialement pour cela :
https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=2U2XQPHV7LQTA

Ou par chèque à l’ordre de ANEPOS
Adresse postale :
ANEPOS – Soutien GN – 6 allée Hernando – 13500 Martigues
Objet : « SOUTIEN GN » (mais ordre ANEPOS, bien sûr)

Pour toute question ou suggestion, n'hésitez pas à nous contacter :
soutien@rouvikfrancophone.net

Sachez qu’en Grèce, plusieurs concerts de soutien à Rouvikonas sont organisés (par exemple ce soir à Athènes avec 10 groupes à l’affiche) et que des collectifs de réfugiés vont jusqu’à reverser le prix des boissons dans leur lieu pour participer au frais de Justice (par exemple la semaine passé, ce fut le cas du Steki Metanaston, un centre social de migrants qui accueille du public rue Tsamadou à Exarcheia). Le squat Notara 26 a également rejoint l’appel, ainsi que le Réseau pour les droits politiques et sociaux en Grèce et plusieurs mouvements politiques.

Gioros et Nikos 03

Visuel de la soirée de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas de Rouvikonas organisée par le centre social de migrants Steki Metanaston.

Pour celles et ceux qui envisagent de venir nous rejoindre au procès du 13 octobre : nous serons sur place pour vous accueillir à Athènes. Par contre, les logements manquent cruellement et nous ne pourrons pas héberger tout le monde. Ceci étant dit, nous pourrons vous conseiller et éventuellement vous emmener avec nous...

Si vous souhaitez venir, prévenez-nous en avance, le plus tôt possible : 06 24 06 67 98 (numéro français) ou 0030 694 593 90 80 (numéro grec).Par contre, nous vous conseillerons évidemment d'attendre un peu pour réserver vos billets car un report surprise du procès pourrait être annoncé d'ici là (mais normalement, il devrait bien avoir lieu le 13 octobre).

Merci de vos premiers envois de dessins et de messages pour Giorgos et Nikos. Nous attendons aussi vos éventuelles photos d'actions de soutien :
soutien@rouvikfrancophone.net

Un peu plus bas, vous trouverez quelques liens dans d’autres langues à partager autour de vous par-delà les frontières (en portugais, anglais, kurde, italien, espagnol…).

Vous trouverez aussi trois visuels (ou affiches téléchargeables) pour appeler à soutien en direction des collectifs ou des individus (à la fin de ce message).

Voilà pour résumé la situation. Ce n’est pas le moment de laisser tomber ou d’attendre, mais de partager au maximum, signer, faire signer, soutenir, à seulement 10 jours du procès.

Merci à tou-tes et salutations chaleureuses de Giorgos et Nikos.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas
le 2 octobre 2021

Gioros et Nikos 04

En ce moment dans les rues d’Athènes : affiches appelant à venir en nombre le matin du procès (mercredi 13 octobre) et accusant la mafia d’être de mèche avec l’État dans cette sale affaire.

 

Le texte de l’appel et la liste complète des signataires mise à jour :


Alerte et appel à soutien avant le procès du 13 octobre 2021 !

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS
ET NIKOS MATARAGKAS
DU GROUPE ROUVIKONAS

Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d’éviter la prison, une nouvelle menace d’une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s’impose.

Les faits : le 7 juin 2016, un trafiquant de drogue est exécuté à Athènes, dans le quartier d’Exarcheia. Cette exécution est revendiquée par un collectif d’autodéfense appelé « Milice du peuple armé » qui déclare que le trafiquant de drogue avait un comportement violent, menaçant et dangereux à Exarcheia, à la fois envers les membres du mouvement social et les habitants du quartier.

Trois années passent. Aucun membre de Rouvikonas n’est visé par l’enquête. En juillet 2019, Kyriakos Mitsotakis arrive au pouvoir en Grèce et promet, entre autres, d’en finir « par tous les moyens » avec le groupe anarchiste Rouvikonas, réputé dans tout le pays pour ses actions de solidarité et sa résistance sans aucun rapport avec ce genre de procédés*. Au bout de quelques mois, en mars 2020, un juge d’instruction reprend le dossier et inculpe deux militants de Rouvikonas : Nikos Mataragkas et Giorgos Kalaitzidis, respectivement pour homicide et pour incitation au meurtre.

Mais en juin 2020, après leurs auditions au parquet, ils sont tous deux libérés sans caution et les poursuites sont logiquement abandonnées.

Coup de théâtre en avril 2021 : bien que le dossier soit vide contre les membres de Rouvikonas, l’État et les mécanismes de répression décident subitement de poursuivre Giorgos et Nikos en s’appuyant sur de fausses accusations et leur procès est programmé le 13 octobre 2021 !

Cette manipulation de la part du pouvoir fait de Giorgos et Nikos ses otages et vise à les détruire politiquement et physiquement : ils risquent la réclusion à perpétuité ! Le but est également de nuire à l’image du groupe Rouvikonas et de criminaliser le mouvement social en Grèce, comme le faisaient les Colonels au pouvoir il y a cinquante ans.

Face à ce procès kafkaïen, nous apportons notre soutien aux militants politiques et solidaires Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas et nous exigeons l’arrêt immédiat des poursuites.

Nous appelons à renforcer le comité international de soutien : soutien@rouvikfrancophone.net (envoyez vos nom, prénom et qualité pour rejoindre les signataires).

Nous invitons également à les soutenir financièrement dans ce bras de fer qui ne se limite pas à ce procès pour le groupe Rouvikonas : le groupe est fréquemment l’objet de poursuites judiciaires pour des motifs moins graves mais très coûteux (au total pour toutes les actions jugées actuellement et dans les mois à venir, les frais de Justice du groupe s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers d’euros) :

https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Nous appelons enfin, pour celles et ceux qui le peuvent, à un rassemblement de soutien le jour du procès : le mercredi 13 octobre à 9h00, au Palais de justice d’Efeteio, 4 rue Degleri à Athènes. Les photos d’actions de soutiens à distance sont également les bienvenues.

Ne laissons aucun d’entre nous être la proie isolée du pouvoir.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas

Premiers signataires :

Pia KLEMP (sauveteuse en mer), Maud et Yannis YOULOUNTAS (réalisateurs, militants solidaires), Cédric HERROU (paysan, militant solidaire), Dr Hawzhin AZEEZ (philosophe, poétesse et porte-parole du Rojava), Adriana VARELLA (activiste et artiste anarchiste de New York), Vitor PARRHESIA-SINISTRO (artiste et activiste de Porto Alegre au Brésil), Sarah HAIDAR (écrivaine algérienne, féministe, libertaire et kabyle), Surya TJAHJANTO (graffeur indonésien), Dave DOWNES (Anarchists of London, DiY et Anarchist Film Group à Londres), Dimitra ANTONOPOULOU alias Mimi (travailleuse sociale, militante solidaire à Athènes), Jean-Jacques GANDINI (avocat honoraire, ancien président du Syndicat des Avocats de France), Dominique TRICAUD (avocat, ancien membre du conseil de l’ordre à Paris), Pierre GALAND (ancien sénateur belge, président de l’OMTC, organisation mondiale contre la torture), Gunter GORHAN (philosophe), Miguel BENASSAYAG (philosophe et psychanalyste), Odile HELIER (anthropologue), Francis DUPUIS-DÉRI (politologue, UQAM), Philippe CORCUFF (sociologue), Rémi BÉNOS (géographe), Jean-Pierre TERTRAIS (écrivain), Eric TOUSSAINT (écrivain et militant internationaliste), Noël GODIN (écrivain, entarteur), Alain GUYARD (philosophe forain), François BÉGAUDEAU (écrivain, réalisateur), Mathieu RIGOUSTE (sociologue, réalisateur et écrivain), Alain DAMASIO (écrivain), Serge QUADRUPPANI (écrivain), Jean-Pierre LEVARAY (écrivain), Jean-François BRIENT (écrivain, réalisateur), Jacques TARDI (dessinateur), Nathalie ATHINA (auteure et activiste), Matteo BONAGLIA (avocat), Jack DINIZ (Fédération Autonome des Travailleurs du Brésil), Fabiana GIOVANNINI (enseignante et syndicaliste à Genève), Federico BERTONE (musicien turinois), Koshi SAKURAI (graffeur), Waepele WADRIAKO (soutien de Kanaky), Shaïmâa BENKIRANE (danseuse acrobate), Saara LARSSON (musicienne), Ellen POWEL (comédienne), MILTON DJ RAZAP (musicien), JACK OF HEART (musicien), LOST BODIES (groupe de rock), Joy BAXTER (musicienne), Veronica RODRIGUEZ (musicienne), Koffi DJEDJE (musicien), ANTIDRASI (groupe de punk d’Athènes), ANSER (artiste hip hop de Sparte), FΑΚΑ (groupe de punk de Patras), S-CONTRO (groupe de punk de Turin), FUNDRACAR (groupe de reggae/punk d’Athènes), Val K (photographe), Alexandros KATSIS (photographe), Nicolas PATRIS (musicien), RΑΜΜΕΝΟS ΑSSΟS (artiste hip hop), ΑΝOΜΑLΑ RΙΜΜΑΤΑ (groupe de punk d’Athènes), Yannis HATZIGIANNIS (rappeur), Keny ARKANA (rappeuse), SKALPEL (rappeur), BATRAS (rappeur), SID (musicien), Dyvan LE TERRIBLE (musicien), BAZOOKA (groupe de punk), L’1CONSOLABLE (rappeur), ADAM L’ANCIEN (rappeur), Dominique GRANGE (chanteuse), Serge UTGÉ-ROYO (chanteur), Christian LEDUC (chanteur), MC YINKA (artiste hip hop d’Athènes), compagnie JOLIE MÔME (musiciens), Alessandro DI GIUSEPPE alias PAP40 (comédien), Yan LINDINGRE (dessinateur), Marc LARGE (dessinateur), Gilles LASSERPE (dessinateur), BERTH (dessinateur), Vincent MAKOWSKI (graffeur), Olga DABROWSKI (danseuse), Richard PROST (réalisateur), Stéphane MERCURIO (réalisatrice), Jean-Pierre BOUYXOU (réalisateur), Jean-Henri MEUNIER (réalisateur), Eloise LEBOURG (journaliste, réalisatrice), Anne BOISSEL (monteuse), Jean-Jacques RUE (programmateur), Sandrine FLOCH (distributrice de cinéma), Emmanuel VIGNE (journaliste, réalisateur et producteur), Xavier MATHIEU (acteur), Serge PEY (poète), Mathieu FERRÉ (vigneron en Toscane, éditeur anarchiste ), Isabelle ATTARD (ancienne députée, auteure anarchiste), Rafael SADDI (militant anarchiste et professeur à l’Université fédérale de Goiás au Brésil), Bernard THIESING (activiste, Berlin/Athènes), Lorenza ROSSI (militante antifasciste), Hazem EL MOUKADDEM (militant antifasciste), Barbara BAKER (militante antifasciste), Clément CUSSAC (militant libertaire et travailleur social), Eric SIRVIN (militant solidaire), Cyril et Nathalie MOREL (artistes, militants solidaires), Philippe GUILLARD (militant solidaire), Frédéric GRIMAUD (militant de l’éducation populaire), Nikos PAPADAKIS (éducateur), Eric BERTIN (enseignant), Geneviève AZAM (économiste), Pierre CONCIALDI (écrivain), Etienne LIEBIG (écrivain), Thierry GUILABERT (écrivain), Jean-Marc RAYNAUD (éditeur), Tatiana MORONI (libraire), Nicolas RICHEN (journaliste et militant solidaire), Naz OKE et Daniel FLEURY (journalistes, rédaction KEDISTAN), Constant KAIMAKIS (syndicaliste et solidaire), Sylvie HALLER-XYLOURIS (gardienne de chats à Syros), Dimitris PASTELAKOS (militant libertaire), Patricia VARLET (militante solidaire), Anny ROUX (militante anarcha-féministe), Patricia TUTOY (militante solidaire), Nikos NIKIFORAKIS (ingénieur en environnement), Sylvie GRACH (association Viens on sème), José BENGALA (militant solidaire), Anaïs BOYER (militante solidaire), Anne KELLER (ancienne infirmière, militante solidaire), Olivier ESTRAN (navigateur et militant), Alex TESS (artiste, étudiant en droit et militant antifasciste), Patrick VIAL (militant solidaire), Bernard LANGLOIS (journaliste, fondateur de POLITIS), Christian EYSCHEN (porte-parole de l’Association internationale de LA LIBRE PENSÉE), NEW YORK CITY ANARCHIST BOOKFAIR COLLECTIVE, Collectif MARSEILLE AVEC LES GRECS, ANARCHISTS OF LONDON, LA HORDE ANTIFASCISTE, ANEPOS, FÉDÉRATION ANARCHISTE, Groupe ELAFF du Tarn, Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Confédération Nationale du Travail (CNT), UNION COMMUNISTE LIBERTAIRE, TELEIA DES LUTTES, KEDISTAN, CNT JEREZ (Andalousie), journal LUNDIMATIN, CERVEAUX NON DISPONIBLES.

NOUVEAUX SIGNATAIRES DE L’APPEL :

CGT CATALUNYA (Confédération Générale du Travail de Catalogne), Bangladesh Anarcho-Syndicalist Federation (BASF, Fédération Anarchosyndicaliste du Bangladesh), Δί­κτυο για τα Πο­λι­τι­κά και Κοι­νω­νι­κά Δι­καιώ­μα­τα (Réseau pour les droits politiques et sociaux en Grèce), Tevgera Ciwanên Şoreşger (TCŞ, Mouvement révolutionnaire des jeunes Kurdes), Αναρχική Ομοσπονδία (AO, Fédération Anarchiste de Grèce), AGENCIA DE NOTÍCIAS ANARQUISTAS (ANA, BRÉSIL), Squat de réfugié-es/migrant-es NOTARA 26 (Exarcheia, Athènes), Cassa AntiRep delle Alpi Occidentali (Italie), Ateneo Libertario de Salamanca (Athénée Libertaire de Salamanque en Espagne), Groupe JOHN CAGE de la Fédération Anarchiste (France), Αντιε­ξου­σια­στι­κή Κί­νη­ση Αθή­νας (Mouvement anti-autoritaire d’Athènes), Αντιε­ξου­σια­στι­κή Κί­νη­ση Θεσ­σα­λο­νί­κης (Mouvement anti-autoritaire de Thessalonique), Collectif Antifa 95 (Val d’Oise), sites internet A LAS BARRICADAS, SOCIALISME LIBERTAIRE, AUTONOMIES, ENOUGHISENOUGH14 et BRIEGA, Revue ANCRAGE, Groupe HENRI LABORIT de la Fédération Anarchiste, Association EUROKKA (Esperanto-Rok-Asocio), VINILKOSMO (label indépendant Esperanto-Muzik-Prod), AL’HYENA LUNA (groupe hardcore punk Cévenol), FOOTBALL CLUB ST PAULI Francophonie Fanclub (club antifasciste en 2ème division de la Bundesliga allemande)…

et

Tomás IBÁÑEZ (écrivain), JUSTHOM (écrivain), Claude GUILLON (écrivain), Ermengol GASSIOT BALLBÈ (professeur à l’Université autonome de Barcelone, secrétaire général de la CGT de Catalogne), Christine PAGNOULLE (enseignante honoraire à l’Université de Liège, membre d’ATTAC Liège, du CADTM et de l’Agora des Habitants de la Terre), Piotr NIKOLAEV (Confédération révolutionnaire des anarcho-syndicalistes, Russie), Kubo MAHLANGU (Zabalaza Anarchist Communist Front, Afrique du Sud), John MILLER (IWW, Industrial Workers of the World), Alejandro HERNANDEZ (militant libertaire et membre d’une coopérative paysanne, réseau Tierra y Libertad, Mexique), Véronique SALOU OLIVARES (écrivain d’ouvrages de mémoire espagnole, en particulier sur les libertaires et les antifascistes, membre de l’association mémorielle 24 août 1944), Anne-Marie LALLEMENT (cinéaste et écrivaine), Stéphane ELMADJIAN (cinéaste), Stefo LINARD (acteur), Marie-Christine COURTÈS (réalisatrice), Gilles LUCAS (journaliste), Daniel VILLANOVA (comédien), Juan CHICA VENTURA (artiste-peintre), André ROBÈR (peintre, poète et éditeur), Daniel GUERRIER (éditions Spartacus), Philippe POUTOU (ouvrier, militant du NPA), José BOVÉ (ancien syndicaliste paysan et ancien député européen), Henri TREMBLAY (militant libertaire, Québec), Omar TOUROUGUI (militant des droits humains au Maroc), Sakura et Kaïto KOBAYASHI (militants politiques, Tokyo au Japon), Eva BETAVATZI (CADTM Belgique), Patricia ALUNNO (infirmière retraitée, militante PCF, Roya Citoyenne), Stéphane COLLADO (bûcheron antifasciste), Jean-Alexandre JAUREGUI (infirmier anarchiste), Hugues PINEAU (militant libertaire), Elisabeth BÉGARD (EELV), Mickael SALEL (militant anarchiste), Chantal THIBAULT (Gilet jaune canal historique), Stéphane WAROT (militant Confédération paysanne), Emmanuelle MALLET (militante NPA, peintre), Fabienne LAFON (militante EELV), Leïla PETIT (enseignante, militante anticapitaliste), Thomas BRUDIN (militant anarchiste), Régis AVRIL (animateur socioculturel, militant communaliste), Maryvonne NICOLA EQUY (agrégée de mathématiques, militante anarchiste), Geneviève SABATHÉ (docteur en Communication, groupe d’action Bagnols insoumise), Bernard SABATHÉ (sculpteur engagé, groupe d’action Bagnols insoumise), Frank MINTZ (professeur à la retraite, anarchosyndicaliste et historien), Sophie TORDJMAN alias Diane BEAUSOLEIL (écrivaine, anarchiste, libre penseuse, féministe, pacifiste), Valérie TREFFEL (orthophoniste, militante du groupe Ecolo Libertaire Antifasciste et Féministe, ELAFF dans le Tarn)Danielle LASSERRE (Inspectrice du travail à la retraite, AMNESTY INTERNATIONAL, CGT, CIMADE), Mario BRIZIO (ingénieur et syndicaliste à Solidaires), Anny CLARAC (éducatrice spécialisée à la retraite, bénévole au Secours populaire), Sylvie PRALONG (militante du Réseau Éducation Sans Frontières), Joël DELAVAUD (association ESCALE pour l’aide aux réfugiés), Evelyne PERRIN (présidente de Sang pour Sans, membre d’ATTAC), José RUIZ (retraité, militant pour les droits humains, Les Amis du Diplo), Servane ZANOTTI (militante LDH, retraitée de la fonction publique, enseignement artistique), Nicole LLINARES-ORSINI (libertaire solidaire), Liliane DOTTA (retraitée de la fonction publique hospitalière, militante FI), Guillaume DELOISON (militant anarchiste), Maeva BISSON (militante antifasciste), Franck ANTOINE (syndicaliste CNT), Régis FAUCHEUR (syndicaliste SUD-Solidaires), Gabriel CHEL Retraité, ancien informaticien à l’INSEE, syndiqué CFDT), David REYNAUD (syndicaliste CGT et militant PCF), Bernard HUSSENOT (technicien spectacle, militant CNT), Lalou CALONGE (syndicaliste SUD Culture), Liliane DARDEL (retraitée militante CNT et PG), Daniel CORNU (militant CNT et FA), Maïté NOGUÉ (retraitée et militante FI et ATTAC), Jean-Paul MIGNON (Solidaires, JS Marseille), Anaïs CARTON (CADTM Belgique), Isabel FOGAÇA (étudiante en pâtisserie et anarchiste, Rio Grande do Sul, Brésil), Fred LAPLACE (retraité écolo-libertaire en Ardèche), Pierre GEORGES (apiculteur anarchiste), Jackie MELOU (éducatrice à la retraite et responsable d’un jardin partagé en permaculture), Raymond SCHIRMER (ingénieur écologue), Nicolas SAENGER (guide de montagne), Cedric BRUNET (travailleur social, décroissant), Yohan URIBELARREA (gardien du Vivant, auteur et contributeur de UNFAMOUS RESISTENZA), René PINCK (prof à la retraite, militant écologiste), Jacques BONNET (retraité, militant FI), Maryvonne CATUSSE (CNT-AIT France), Pierre MORA (psychologue. retraité de la fonction publique hospitalière, membre du CIRA), Pierre AZAM (anarchiste), Georges DOUSPIS (libre penseur), Bernard VIDAL (militant anticapitaliste, syndicaliste), Joëlle VIDAL (citoyenne du monde), Marcel REDOULEZ (esperantiste, syndicaliste), Catherine LAPARRE (citoyenne engagée FI), Françoise GUIHAUMÉ (institutrice à la retraite, libre penseuse, espérantiste), Céline BAGAULT (étudiante et militante solidaire), Franck DUPORT (syndicaliste), Franck PLAZANET (anarchiste), Marianne BASTA (apicultrice et militante solidaire, Montreuil), Jacqueline RICCIARDI (femme engagée, artiste à Genève), Géraldine GOGNEAUX (militante solidaire à Namur en Belgique), Anne HEYRAUD (infirmière citoyenne), Estelle BARDIN (enseignante solidaire), Pierre CHATAIGNÉ (retraité, bibliothécaire bénévole), Laure MAZEL (professeur, syndicaliste), Robert DADOY (militant syndical et associatif), Marco FÉVAL (libre penseur), Emmanuelle POSSE (professeur de philosophie), Jean-Luc GAUTERO (maître de conférences à l’Université Côte d’Azur de Nice), Jean-Philippe MELCHIOR (sociologue, enseignant-chercheur à l’Université du Mans), Jean-Baptiste KRUM (économiste), Christiane VOLLAIRE (philosophe), Xavier HOUDOY (doctorant en géographie politique), Martine AUZOU (enseignante retraitée), Guillaume DE GRACIA (chercheur indépendant en sciences sociales et professeur d’histoire-géo précaire), Rachel VARLAN (psychologue), Rachel ICARD (infirmière), Jean KOPP (médecin), Isabelle THOURET (infirmière), Nathalie LEBLANC-MAILLANE (médecin), Kevin CHEYNIER (paysan), Gilbert LEDUC (boulanger), Frédéric FIGEAC (instit et poète), Kévin QUENTRIC (artisan et musicien auteur-compositeur), Cyrille SAVOI (musicien), Anne BOUCHOT (musicienne), Lucy WILLIAMS (musicienne, Melbourne, Australie), Patrick SAVARY (musicien anarchopunk), Ilan COUARTOU (comédien et rappeur), Martin ORTIZ (comédien), Christine DARDALHON (comédienne), Agustina DIAZ (comédienne, Buenos Aires, Argentine), Sylvain HENNIN (clown), Dany LE MERLUS (conteuse), Maxime MODESTE RICHARD (artiste, auteur et illustrateur), Marie-Pierre MOUCHEBOEUF (graphiste), EMDE (dessinateur), Michel et Dominique MARTRE (peintres et écrivains), David DE SOUZA (auteur), Jean-Claude PERRON (auteur, réalisateur), Charles GIMAT (réalisateur), Sylvia AUBERTIN (réalisatrice), Laurent BERTHOLLIER (réalisateur), Stéphane TROUILLE (vidéaste indocile), Béatrice CHEVALIER TAVAN (artiste), Frédéric BONTEMPS (artiste de rue), Fanfan BROCHE (enseignante et artiste), Patrice KAPPEL (solidaire des victimes de l’Injustice), Marie MAZZUCO (travailleuse sociale retraitée, militante solidaire et féministe), Mireille PENA (journaliste), Paul TRIANTAPHYLIDES (enseignant à la retraite), Eliane CÉSARIN-MYOUSSIER (citoyenne), Dominique WAROQUIEZ (retraitée et militante, Belgique), Simon DELNOEUFCOURT (charpentier), Christina GUWANG (potière), Dominique WAROQUIEZ (retraitée et militante), Sandro BAGUET (ouvrier syndicaliste & collagiste, Belgique), Olympe ARÉTIS (iconographe), Michel DUBOIS (retraité), Marie CHAPUT (naturopathe), Gilles DELCROS, Max BUVRY (libraire) , Alexandra TARRAGONI MAILLARD (assistante import-export en noix de cajou, Croix-de-Rozon, Suisse), Joséphine SALEL, Michel BATIFOILLE (retraité), Tania LAVAURS, Véronique GIRAUDEAU (peintre), Annie DECOLAS BUVRY (enseignante à la retraite), Patrick GUICHARD (professeur), Dominique VASTEL (retraitée), Frédéric VERBOOGEN (administrateur de la page FB « Planète Libertaire »), Pierre RODE (consultant en communication), Fred DUBOS (retraité, ex C3V), Joseph NOËL (citoyen), Jeanine FRADIN, Cyrille LEWANDOWSKI (ingénieur), Danièle LORENZI (retraitée), Jean COUPIAC, Flo JADOT (citoyenne du monde), Mélissa DESBORDES, Marc LELIEVRE (retraité), Phil SIMOND, Marie-Claude TSIVOURAS-GALLIOZ, François BROUQUISSE (hydrologue), Sébastien CAILLERET, Sylvain SALTIEL, Gérard TISSEYRE (retraité), Daniel BAEYAERT, Solange COMBES, Bertrand GIRARD (docteur vétérinaire à la retraite), Elodie MOQLI (infirmière), Monique BIANCHIN (médecin retraitée), Jean-Yves MONNAT (biologiste) Edith SCHUMANN (enseignante retraitée), Olivier STORET (sans emploi), Carmen RUEDA (régisseur lumière spectacle vivant), Philippe DUPIEUX (retraité, militant associatif), Marie-Hélène VARNAY (Femme), Marie ORTIZ, Boris ARNAL (militant syndicaliste), Jacqueline LELONG (militante solidaire), Boris COLIN (professeur d’Histoire-géographie), Francis BERNARD, Arnaud CHEVALIER (technicien du spectacle), Marjorie FRASNEDO (enseignante), Michel GUIVIER, Catherine BELLE RENUCCI, Fanny LEGROS (musicienne, calligraphe, souffleuse de paix, docteur de la joie), Michel BELLO (retraité), Alain MARCU, Claude BRANCIARD (retraité), Aude GIRARD, Sandrine YOUKNOVSKI (journaliste), Pascal ZENTKOWSKI (retraité, citoyen et militant), Jean-Pierre MEVEL, Marie-Christine CASU (retraitée), Claudie ANNEREAU, Jean-Luc FLAVENOT (retraité), Jean-Luc FLAVENOT (retraité), Olivier-Jacques BERNARD (citoyen du monde), Béttina GUILMET (citoyenne du monde), Yves TRIPON (retraité de la Poste), Kristian BODET (citoyen du monde), Chrysanthi MOSCHONAKI (retraitée), Nicolas RAJON (militant solidaire), Cécile HOLLARD (paysanne à la retraite), Élise-Marie CHEVRIER (orthophoniste), Pierre QUARANTA (retraité), Michelle LECOLLE (universitaire), Anne FORGET (sans profession), Jean-Jacques DERRIEN (artisan), Marie-Christine CASU (retraitée), Olivier-Jacques BERNARD (citoyen du monde), Béttina GUILMET (citoyenne du monde), Willy SORIN (Activiste polyvalent), Yves TRIPON (retraité de la Poste), Kristian BODET (citoyen du monde), Chrysanthi MOSCHONAKI (retraitée), Cécile HOLLARD (paysanne à la retraite), Davy DUPUIS (chômeur), Monique SIMOND (retraitée de l’Éducation nationale), Françoise ABOUSSIOUD-CORBIERES (enseignante-chercheure), Michèle SAVIGNAT-BELHOTE (bibliothécaire retraitée), Titouan BILLON (militant, musicien), Robert FLORES (conseiller socio-éducatif en retraite), Evelyne BOURJAS, Benoît BRACONNIER (animateur), Denis CARNUS (ingénieur électronicien), Philippe LEBLANC (informaticien), Jean-Pierre ESNOL, Pierre MOREAU (simple citoyen scandalisé par les actions du gouvernement grec visant à étouffer la voix du groupe Rouvikonas), Christian BOURILLON (paysan), Roger BLANC (retraité), Zosime ETIENNE (éducateur spécialisé, musicien), Flora VEYRUNES (infirmière et agricultrice), Nicole GARROUSTE (professeur de lettres), Marie CAPDECOMME (journaliste, ethnologue), Nicole MAILLARD, Mélanie VAY (responsable de suivi scientifique du GIP Mission de recherche Droit et Justice), Dominique MORIN, Lionel GRACH (ouvrier docker), Michel MÉREL, Isabelle DORÉ-DUBARD, René ARNAUD (retraité), Yann LEGOFF, Samuel DUGELAY (ingénieur maçon terre crue), Marie-Annick NOUGUIER (prof à la retraite), Sylvain DE CLERCQ (citoyen), Pierre-Yves DACHEUX (enseignant retraité), René ALVAREZ MUÑOZ (ouvrier du bâtiment retraité), Floréal MARTORELL, Joel MATESIC (enseignant à la retraite), Françoise ERIKSEN, Anouck LEFORT (enseignante), Linda GIACOMETTI (enseignante à la retraite), Laure MAZEL (professeur, syndicaliste), Sylvain LE ROUX (géographe), Aïcha BOURAD (sociologue du politique), Dany SANTILLI (enseignante à la retraite), Marie-Christine CALLET (citoyenne), Alain CLUZEL (enseignant), Dom SERIN (artisan retraité), Nathalie HUGUET, Mathieu DUBOIS (salarié), Jeanne GLAIS (coordinatrice structure associative agricole), Tavotte TEURTROY (jardinière à la retraite), Pierre COUPIAC, Pierre BOURGEOIS (retraité), Jean SCHREURS, Frédérique BEDOUIN (ludothécaire et médiathécaire), Jean LAPORTE, Christiane FINES (retraitée), Céline CHABAUD (bio-énergéticienne), François BUTTET (musicien et enseignant), Martine JAUDARD, Renaud BELLEFON (travailleur culturel et environnemental), Marie-Jeanne VILLETTE (militante politique, syndicaliste, solidaire), Chantal DHOUKAR, Véronique MASSOT, Claire BUR (infirmière retraitée), Marylène BIEWESCH, Régis HEBRAUD (retraité Éducation nationale), Thierry HERRERO, Marie-Thérèse LLOANCY (professeur de grec retraitée, amoureuse de la Grèce et de nos libertés), Betty MAVIC (militante solidaire), Geneviève THOLÉ-OSMAN (être humain, utopiste), Patrick POULAIN (retraité), Marie-Christine VERGEZ, Rachel RANCE (militante anticapitaliste, solidaire et féministe), Alain SABAT, Jocelyne LASCAR (retraité), Évelyne PAUTRAT, Dominique DELAUNAY (citoyenne), Clothide BERGERET (chargée de production), Agnès ADDED (enseignante), Philippe POULEUR (retraité), Luc VITORGE (informaticien retraité), Olivier OTT, Mireille SERVIERE (retraitée de l’Éducation nationale), Samuel VERNHES, Andries VAN GINNEKEN (retraité), Marcus DEGANDT (étudiant), Michel LACOMBE (retraité), Cathie LEMAIRE, François RICHARD (professeur), Nathalie LOZINGUEZ (enseignante), Leslie CHICHE (enseignante), Élisabeth ROSE (citoyenne, enseignante), Marion LAMBERT (professeure des écoles), Mélina DUPIN-GIROD (accompagnante des élèves en situation de handicap), Sylvie VINAY (travailleuse sociale), Jean-Philippe FELBACQ (éducateur), Fabien ALVAREZ (éducateur), Marie-Hélène LAUZE (militante indépendante, hébergeante de personnes en difficultés), Nadine et Alain NOTTET (militants solidaires), Alain REMOUILLE, Pierre GILLET (enseignant retraité), Nathalie DENNINGER (solidaire), Laurent GARRAVET, Didier BILLON (photograveur), Maryvonne COLOMBANI (journaliste), Jean-Marie JOLY (citoyen), Sébastien MASSONNAT (enseignant), Patrice LUGAN (ingénieur et militant solidaire), Bertrand LEDOUX (ancien responsable de formations prod. musicale), Georges CHARRIERE (retraité, ex-ingénieur en agronomie tropicale), Isabelle HUCHARD (enseignante, militante et solidaire), Annick STEINER (assistante socio-éducative, Genève), Claude PARAPONIARIS (universitaire, Marseille), Anne-Marie RASKINET (solidaire, Belgique), Hugo CAZES (éducateur spécialisé en maraude avec les usagers de crack de Paris), Virginie BENITO (enseignante, Rouen), Alain DENERE (retraité, Marseille), Praline GAY-PARA (Paris 19e), Yvonne VACHERON (Allonne), Luc TALASSINOS (Gréasque), Nicole YALLOURAKIS (professeur à Marseille, petite fille d’émigrés grecs de Symi), Dominique LASSALLE (Rezé), Maarten DOUZE (Sorèze), Nadine ALOISIO (enseignante, Marseille), Claudine VERGNIOL-ORENGO (Mazamet), Joëlle VÉRAIN (Vitry-sur-Seine), Anne HAMOT (Creuse), Catherine SALIN (Doubs), Viviane BAUDRY (syndicaliste, Ariège), Annick ORTIZ (Hautes-Pyrénées), Pascale HOFFMEYER (responsable ludothèque, Suisse), Monique OLIVIER (Visan), Michèle URRUTIAGUER (Itxassou), Magdalena GALLEGO (Foix), Céline DEWONCK (Neuvic), David VILBERT (Rennes), Cécile BUVRY (Passy), Monique BÉRATO (Soulatgé), Catherine BELLE RENUCCI (Sustegnu), Martine ROUILLARD (St-Amand-en-Puisaye), Alain CUNY (Loyettes), Charlotte THOMAS (politiste précaire et militante solidaire dans le 93), Joëlle BUDIA (psychologue, Tarn), Martine FERRAND (retraitée, Paris), Marie-Claude BRETAGNOLLE (citoyenne, Avignon), Sonia BREUZA (professeure des écoles et syndicaliste, Marseille), Françoise LACOSTE (Paris), Christian BOWN (militant solidaire, Calais), Tiago BRANQUINO (Vevey, Suisse), Anne GILIS (animatrice, formatrice à Namur, Belgique), Carlos TAIBO (professeur à Madrid, Espagne)… [d’autres noms sont en train d’être collectés dans plusieurs régions du monde et nous seront bientôt envoyés]

Contact : soutien@rouvikfrancophone.net

Gioros et Nikos 05

Parmi les initiatives de Rouvikonas qui dérangent le pouvoir en Grèce : les nombreuses actions de sabotages contre les lieux de pouvoir et d’oppression.

Gioros et Nikos 06

Mais bien sûr, il n’y a jamais eu aucun mort !

3 mars 2024

La Grande Discorde

La Grande Discorde, Marx-Bakounine, textes rassemblés par Georges Ribeill.

 

4e de couverture : La grande discorde, qui a longtemps divisé, jusqu'à nos jours, les deux tendances, dites "autoritaire" et "libertaire" du mouvement ouvrier anticapitaliste, est illustrée par les textes écrits l'un contre l'autre par les deux rivaux de la Ire Internationale. On trouvera ici, soigneusement présentés et annotés, l'ensemble de ces écrits (de leurs premiers contacts en 1844 à la mort de Bakounine en 1876) qui formulèrent le mieux des positions qui opposaient autant les deux hommes que des fractions su prolétariat, tous également résolus à bâtir un autre monde, débarrassé de l'exploitation capitaliste.

 

Extrait n°1 : Pour eux tous, il ne s'agit guère de l'affranchissement social et politiques des peuples : le vieux [Bakounine] - dans son amour-propre frivole - se jettera toujours dans toutes les combinaisons où il comptera jouer un rôle évident de dictateur, et par conséquent, il intriguera et conspirera toujours - non pas contre tous ceux qui ont osé faire quelque chose sans lui, qui ont osé créer quelque institution, quelque organe - dans l'intérêt du peuple mais où lui, Bakounine, ne pourra pas figurer.

 

Extrait n°2 : Netchaïev est très dangereux, parce qu'il commet journellement des actes, des violations de confiance, des trahisons, contre lesquels il est d'autant plus difficile de se protéger qu'on en soupçonne à peine la possibilité.

 

Extrait n°3 : Un État, un gouvernement, une dictature universelle ! Le rêve des Grégoire VII, des Boniface VIII, des Charles Quint et des Napoléon, se reproduisant sous des formes nouvelles, mais toujours avec les mêmes prétentions, dans le camp de la démocratie socialiste ! Peut-on s'imaginer quelque chose de plus burlesque, mais aussi de plus révoltant ?

 

Extrait n°4 : Les papes ont eu au moins pour excuse la vérité absolue qu'ils disaient tenir en leurs mains de par la grâce du Saint-Esprit et en laquelle ils étaient censés de croire. M. Marx n'a point cette excuse, et je ne lui ferai pas l'injure de penser qu'il s'imagine avoir scientifiquement inventé quelque chose qui approche de la vérité absolue.

 

Extrait n°5 : Les attaques du maître étaient tellement conformes au goût des bourgeois que le Times, à l'occasion de la grande grève des tailleurs de Londres en 1866, fit à Proudhon l'honneur de le traduire et de condamner les grévistes par ses propres paroles.

 

Extrait n°6 : Si la société future devait être calquée sur le modèle de l'alliance, section russe, elle dépasserait de beaucoup le Paraguay des Révérends Pères jésuites, si chers à Bakounine.

3 février 2019

Ecologie du terrorisme

Écologie du terrorisme

Le studio de la terreur


De la démence exotique

La situation présente, en France comme un peu partout ailleurs dans le monde, a tout d'une bâtisse en chute libre dont nous sommes prisonniers, et qui ne nous laisse plus guère que deux espèces d'évasions possibles : mourir sous les décombres – comme à Marseille [1] – ou sortir par le haut – comme s'efforcent de le faire ici ou là un nombre toujours grandissant d'insurgés. En attendant, l'évidence veut qu'une telle chute n'en finisse plus de multiplier aussi les déficients mentaux, dont les plus visibles se présentent généralement au cœur du spectacle médiatique en tant qu'inébranlables commentateurs quotidiens de ladite chute – qu'ils soient journaleux sociologues philosophes ou politicards - et les moins visibles en tant que terroristes ou prétendus tels – qu'ils soient islamistes ou simples homicides sans religion. Pour le dire autrement, cette société pseudo-démocratique et réellement impérialo-marchande, dont plus personne n'ose vanter les mérites sans cligner de l’œil, génère elle-même, de par sa misère propre, les seconds, et elle paye les premiers afin qu'ils en interprètent mensongèrement l'existence : il n'est pas nécessaire en effet qu'un acte dit « terroriste » soit le résultat d'un complot d’État pour que l'emploi médiatico-politique qui en est fait soit quant à lui parfaitement indécent et manipulateur.

Toute civilisation criminelle a besoin d'un effroyable ennemi face auquel elle ne pourra manquer de passer pour plus acceptable, raisonnable, et bien entendu démocratique ; le terroriste est présentement cet ennemi idéal. C'est pourquoi le spectacle s'empresse toujours bientôt d'enfermer dans cette catégorie quiconque porte atteinte à une vie humaine dans nos rues, en particulier si il est musulman, puisque assurément, pense-t-on, on y gagnera toujours à accorder quelque exotisme à l'affaire. L'exotisme a ceci de spécifique en effet que, si il peut être encore assez souvent d'une grande valeur aux yeux de l'homo-marchandise en vacances à l'étranger, il est assez aisément perçu comme un danger aux yeux de ce même homo-marchandise dès lors qu'il se présente à lui dans les rues de sa propre cité. L'importante médiatisation de l'imbécile théorie du « grand remplacement », dont les vieilles têtes de cadavres Camus Houellebecq et Zemmour, entre autres, sont les apôtres dévoués, en atteste suffisamment. Ce n'est jamais tant toutefois l'origine réelle dudit terroriste qui importe, que la catégorie artificielle dans laquelle peut l'enfermer la sémiotique impérialo-marchande qui, dans le cas qui nous occupe, n'est guère plus que le langage policier du signalement officiel, où le tueur de masse déficient mental devient islamiste et l'inepte raciste devient ultra-droitiste, mais aussi où l'opposant politique quelque peu conséquent devient gauchiste voire parfois islamo-gauchiste, et l'insurgé conscient un casseur un pillard ou un ultra-gauchiste dès lors qu'il passe pour plus organisé. Aussi l'Empire-marchand fait-il régulièrement entrer tout ce petit vocable « exotique », simultanément ou non suivant des nécessités stratégiques qui lui sont propres, dans la catégorie fourre-tout des « individus appartenant à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ».

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De l'intelligence exotique

Il est notable, en particulier, que dans les temps où manquent les névrotiques massacreurs de passants, le spectacle – qui n'ignore plus qu'il ne se maintient que par la peur tant il lui est devenu impossible de se faire aimer – tend à engeôler plus promptement que de coutume dans le fourre-tout susdit une bonne part de ce qui se présente à lui comme une intelligence antagoniste. L'affaire dite de Tarnac en a suffisamment témoigné en 2008. Mais c'est que le terrorisme seul, aux yeux en tout cas de n'importe quel État spectaculaire-marchand, a pour lui d'être assez horrifiant pour justifier l'instauration de lois toujours plus liberticides et sécuritaires, de même qu'une présence policière, voire militaire, sans cesse renforcée : ce qui exige d'être anticipé même par beau temps, l'orage, se doit de l'être plus préventivement encore lorsque le vent se lève, et l'effroi qu'inspire le terroriste trouve justement son prolongement quotidien dans l'omniprésence militaro-policière et son haut potentiel de violence, et ce d'autant plus que la police ne se distingue guère du terrorisme autrement que par la légalité accordée à la violence de ses actes. C'est d'ailleurs pourquoi partout l'existence de l'un vient toujours intensifier et garantir l'existence de l'autre, et vice versa. C'est aussi pourquoi, nous l'avons vu, face à la trop longue absence de meurtriers mentalement déficients – du malheureux ayant soudain pété une durite au profond névrosé tueur de masse en passant par le djihadiste authentique – les services de l’État se devront toujours d'inventer une quelconque cellule ou mouvance terroriste au sein de leurs opposants politiques réels. Ainsi le complotisme du pouvoir en place, bel et bien véritable ici, espère-t-il assez souvent de faire d'une pierre deux coups, d'abord en justifiant et réaffirmant par là sans cesse la nécessité de mettre en œuvre une logique policière et sécuritaire implacable, ensuite en se débarrassant, ne serait-ce que provisoirement, de ses opposants les plus conséquents – qu'à la fin de tels opposants puissent lui faire perdre la face dans un tribunal ou ailleurs lui importe peu ; la calomnie reste, son renversement dans la déconfiture s'oublie [2].

Tarnac 00


De l'intello-démence exotique

Mais le concept de terrorisme est si ouvert, si englobant, du moins dans l'usage qu'en fait l'Empire-marchand, qu'il offre à la sémiotique policière de pouvoir si besoin est n'en forclore pour ainsi dire personne. Aussi la quantité peut-elle s'étendre à l'envie de ces vocables exotiques utilisés afin de provoquer l'inquiétude, et justifier diverses restrictions dans l'existence des personnes abstraitement réduites à ces derniers – de l'interdiction de manifester, par exemple, à l'assignation à résidence. L'apparition d'un vocable particulier dans le champ médiatico-policier dépend évidemment de l'état de la situation à laquelle est confronté le pouvoir : là où l'opposant à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou à l'enfouissement de déchets nucléaire à Bure sera qualifié d'éco-terroriste ou de djihadiste vert, le saboteur de flux économiques sera quant à lui affublé, plus légèrement si on veut, du titre d'anarcho-autonome ou de membre d'une cellule invisible à caractère terroriste. Nous en passons, puisque de toutes façons tout confine ici inlassablement à inventer de nouvelles catégories ayant à répondre à des menaces mouvantes, réelles ou prétendues telles, mais quoi qu'il en soit selon nous très rarement terroristes au contraire de ce que le spectacle veut laisser entendre à travers elles ; la terreur est toujours d’État : elle naît essentiellement de ceci qu'en assujettissant une ou plusieurs personnes à l'une des catégories abstraites susdites, ce dernier les rend « étranges » et par là même dangereux aux yeux de la majorité, et légitime ainsi l'instauration de tous les dispositifs de l'épouvante sécuritaire consacrée au contrôle de toutes et tous - la misère de notre époque veut que le terrorisme et l'anti-terrorisme soient les deux faces d'une même monnaie qui vise à mettre à bas la liberté.

De la possible infortune de l'exotisme

Mais parce qu'aucun État ne peut s'offrir d'enfermer une part trop importante de sa population dans la catégorie générale du terrorisme, le mouvement des gilets jaunes en France a montré une limite a sa sémiotique policière. Aussi a-t-il du se contenter longtemps d'essayer de diviser celui-là en essayant de séparer le bon grain de l'ivraie parmi les révoltés, en opposant le bon gilet jaune au vilain casseur-pillard, et ce toutefois sans pouvoir faire même de ce dernier un terroriste, à cause du trop grand nombre des premiers ayant pris l'habitude de côtoyer les seconds, et surtout parce que les rôles sont bientôt devenu fort souvent interchangeable à l'intérieur du mouvement. Pour le dire simplement, la multiplication des rencontres entre les uns et les autres sur le terrain de l'émeute, qui tend à abolir dans l'action les exotismes abstraits du spectacle, a tôt fait pour beaucoup de reléguer les peurs au loin, et a contraint l'État à se retirer sur une position plus défensive à partir de laquelle il a du montrer son vrai visage, réellement répressif et violent, véritablement terroriste. N'étant cependant pas à une absurdité près, la start-up-nation n'a pas manqué d'englober rapidement tout un chacun dans une conception élargie du management autoritaire. Si nous n'y trouvons plus la notion de terrorisme – celle-ci réapparaîtra bientôt de l'extérieur du soulèvement populaire, à Strasbourg, sous la forme habituelle du déficient mental tueur de rue [3] -, l'accusation très souvent préventive de « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » garde néanmoins tout le flou nécessaire à une entreprise de dissuasion/répression susceptible de toucher le plus grand nombre. Autrement dit ici aussi l’État a cru bon de bricoler sa loi à partir du dispositif antiterroriste qu'il n'a cessé de développer ces dernières années, dispositif dont le flou est l'une des principales caractéristiques et dont l'objet a toujours été l'écrasement de la révolte et des mouvements sociaux dans leur ensemble.

DGSI

Dans l'Empire-marchand, les dominants, parce qu'ils n'ignorent pas l'illégitimité totale de leur position, sont d'une paranoïa telle qu'elle ne leur offre pas d'envisager celles et ceux qui leur sont socialement inférieurs autrement que comme des ennemis à contenir, ou des terroristes à abattre ; l'abc de la liberté veut que nous visions leur chute et plus encore celle de tous les dispositifs de notre asservissement, dont le terrorisme/antiterrorisme est un parfait exemple.

Léolo, le 17 décembre 2018

 

Notes :

1 – Le 5 novembre 2018, à Marseille, plusieurs immeubles de la rue d'Aubagne s'effondre à cause de leur vétusté, tuant huit personnes.

2 – Le procès de l'affaire dite de Tarnac fut à cet égard exemplaire, puisque les accusés et leurs avocats ridiculisèrent presque tout du long l'accusation comme la DGSI. Qui, toutefois, en aura été authentiquement informé, et, le cas échéant, aura su en tirer les conclusions qui s'imposent concernant le terrorisme et son revers l'antiterrorisme.

3 – Le 11 décembre 2018, à Strasbourg, alors que la révolte des « gilets jaunes » fait grand bruit depuis plusieurs semaines, un homme armé fait feu sur le marché de Noël et tue cinq personnes. Le petit monde médiatico-politique parle presque aussitôt d'attentat terroriste islamique.

22 septembre 2021

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS ET NIKOS MATARAGKAS DU GROUPE ROUVIKONAS

Alerte et appel à soutien avant le procès du 13 octobre 2021 !

 

Procès grèce 01

SOUTIEN À GIORGOS KALAITZIDIS
ET NIKOS MATARAGKAS
DU GROUPE ROUVIKONAS

Deux ans après le formidable élan de solidarité sans frontières qui a permis à deux membres de Rouvikonas d'éviter la prison, une nouvelle menace d'une ampleur sans précédent plane au-dessus du groupe. Un procès kafkaïen attend Giorgos et Nikos le 13 octobre prochain, sur la base de fausses accusations. Cette tentative de criminalisation du mouvement social peut coûter la prison à vie à ces deux militants politiques. Leur groupe, pourtant irréprochable et exemplaire, est manifestement devenu trop gênant. Une nouvelle mobilisation internationale s'impose.

Les faits : le 7 juin 2016, un trafiquant de drogue est exécuté à Athènes, dans le quartier d’Exarcheia. Cette exécution est revendiquée par un collectif d’autodéfense appelé « Milice du peuple armé » qui déclare que le trafiquant de drogue avait un comportement violent, menaçant et dangereux à Exarcheia, à la fois envers les membres du mouvement social et les habitants du quartier.

Trois années passent. Aucun membre de Rouvikonas n’est visé par l’enquête. En juillet 2019, Kyriakos Mitsotakis arrive au pouvoir en Grèce et promet, entre autres, d’en finir « par tous les moyens » avec le groupe anarchiste Rouvikonas, réputé dans tout le pays pour ses actions de solidarité et sa résistance sans aucun rapport avec ce genre de procédés*. Au bout de quelques mois, en mars 2020, un juge d’instruction reprend le dossier et inculpe deux militants de Rouvikonas : Nikos Mataragkas et Giorgos Kalaitzidis, respectivement pour homicide et pour incitation au meurtre.

Mais en juin 2020, après leurs auditions au parquet, ils sont tous deux libérés sans caution et les poursuites sont logiquement abandonnées.

Coup de théâtre en avril 2021 : bien que le dossier soit vide contre les membres de Rouvikonas, l'État et les mécanismes de répression décident subitement de poursuivre Giorgos et Nikos en s’appuyant sur de fausses accusations et leur procès est programmé le 13 octobre 2021 !

Cette manipulation de la part du pouvoir fait de Giorgos et Nikos ses otages et vise à les détruire politiquement et physiquement : ils risquent la réclusion à perpétuité ! Le but est également de nuire à l’image du groupe Rouvikonas et de criminaliser le mouvement social en Grèce, comme le faisaient les Colonels au pouvoir il y a cinquante ans.

Face à ce procès kafkaïen, nous apportons notre soutien aux militants politiques et solidaires Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas et nous exigeons l'arrêt immédiat des poursuites.

Nous appelons à renforcer le comité international de soutien : soutien@rouvikfrancophone.net (envoyez vos nom, prénom et qualité pour rejoindre les signataires).

Nous invitons également à les soutenir financièrement dans ce bras de fer qui ne se limite pas à ce procès pour le groupe Rouvikonas : le groupe est fréquemment l’objet de poursuites judiciaires pour des motifs moins graves mais très coûteux (au total pour toutes les actions jugées actuellement et dans les mois à venir, les frais de Justice du groupe s'élèvent à plusieurs dizaines de milliers d'euros) :
https://fr.gofundme.com/f/soutien-giorgos-et-nikos-athnes

Nous appelons enfin, pour celles et ceux qui le peuvent, à un rassemblement de soutien le jour du procès : le mercredi 13 octobre à 9h00, au Palais de justice d’Efeteio, 4 rue Degleri à Athènes. Les photos d’actions de soutiens à distance sont également les bienvenues.

Ne laissons aucun d’entre nous être la proie isolée du pouvoir.

Comité international de soutien à Giorgos Kalaitzidis et Nikos Mataragkas

Premiers signataires :

Pia KLEMP (sauveteuse en mer), Maud et Yannis YOULOUNTAS (réalisateurs, militants solidaires), Cédric HERROU (paysan, militant solidaire), Dr Hawzhin AZEEZ (philosophe, poétesse et porte-parole du Rojava), Adriana VARELLA (activiste et artiste anarchiste de New York), Vitor PARRHESIA-SINISTRO (artiste et activiste de Porto Alegre au Brésil), Sarah HAIDAR (écrivaine algérienne, féministe, libertaire et kabyle), Surya TJAHJANTO (graffeur indonésien), Dave DOWNES (Anarchists of London, DiY et Anarchist Film Group à Londres), Dimitra ANTONOPOULOU alias Mimi (travailleuse sociale, militante solidaire à Athènes), Jean-Jacques GANDINI (avocat honoraire, ancien président du Syndicat des Avocats de France), Dominique TRICAUD (avocat, ancien membre du conseil de l'ordre à Paris), Pierre GALAND (ancien sénateur belge, président de l'OMTC, organisation mondiale contre la torture), Gunter GORHAN (philosophe), Miguel BENASSAYAG (philosophe et psychanalyste), Odile HELIER (anthropologue), Francis DUPUIS-DÉRI (politologue, UQAM), Philippe CORCUFF (sociologue), Rémi BÉNOS (géographe), Jean-Pierre TERTRAIS (écrivain), Eric TOUSSAINT (écrivain et militant internationaliste), Noël GODIN (écrivain, entarteur), Alain GUYARD (philosophe forain), François BÉGAUDEAU (écrivain, réalisateur), Mathieu RIGOUSTE (sociologue, réalisateur et écrivain), Alain DAMASIO (écrivain), Serge QUADRUPPANI (écrivain), Jean-Pierre LEVARAY (écrivain), Jean-François BRIENT (écrivain, réalisateur), Jacques TARDI (dessinateur), Nathalie ATHINA (auteure et activiste), Matteo BONAGLIA (avocat), Jack DINIZ (Fédération Autonome des Travailleurs du Brésil), Fabiana GIOVANNINI (enseignante et syndicaliste à Genève), Federico BERTONE (musicien turinois), Koshi SAKURAI (graffeur), Waepele WADRIAKO (soutien de Kanaky), Shaïmâa BENKIRANE (danseuse acrobate), Saara LARSSON (musicienne), Ellen POWEL (comédienne), MILTON DJ RAZAP (musicien), JACK OF HEART (musicien), LOST BODIES (groupe de rock), Joy BAXTER (musicienne), Veronica RODRIGUEZ (musicienne), Koffi DJEDJE (musicien), ANTIDRASI (groupe de punk d’Athènes), ANSER (artiste hip hop de Sparte), FΑΚΑ (groupe de punk de Patras), S-CONTRO (groupe de punk de Turin), FUNDRACAR (groupe de reggae/punk d’Athènes), Val K (photographe), Alexandros KATSIS (photographe), Nicolas PATRIS (musicien), RΑΜΜΕΝΟS ΑSSΟS (artiste hip hop), ΑΝOΜΑLΑ RΙΜΜΑΤΑ (groupe de punk d’Athènes), Yannis HATZIGIANNIS (rappeur), Keny ARKANA (rappeuse), SKALPEL (rappeur), BATRAS (rappeur), SID (musicien), Dyvan LE TERRIBLE (musicien), BAZOOKA (groupe de punk), L’1CONSOLABLE (rappeur), ADAM L'ANCIEN (rappeur), Dominique GRANGE (chanteuse), Serge UTGÉ-ROYO (chanteur), Christian LEDUC (chanteur), MC YINKA (artiste hip hop d’Athènes), compagnie JOLIE MÔME (musiciens), Alessandro DI GIUSEPPE alias PAP40 (comédien), Yan LINDINGRE (dessinateur), Marc LARGE (dessinateur), Gilles LASSERPE (dessinateur), BERTH (dessinateur), Vincent MAKOWSKI (graffeur), Olga DABROWSKI (danseuse), Richard PROST (réalisateur), Stéphane MERCURIO (réalisatrice), Jean-Pierre BOUYXOU (réalisateur), Jean-Henri MEUNIER (réalisateur), Eloise LEBOURG (journaliste, réalisatrice), Anne BOISSEL (monteuse), Jean-Jacques RUE (programmateur), Sandrine FLOCH (distributrice de cinéma), Emmanuel VIGNE (journaliste, réalisateur et producteur), Xavier MATHIEU (acteur), Serge PEY (poète), Mathieu FERRÉ (vigneron en Toscane, éditeur anarchiste ), Isabelle ATTARD (ancienne députée, auteure anarchiste), Rafael SADDI (militant anarchiste et professeur à l'Université fédérale de Goiás au Brésil), Bernard THIESING (activiste, Berlin/Athènes), Lorenza ROSSI (militante antifasciste), Hazem EL MOUKADDEM (militant antifasciste), Barbara BAKER (militante antifasciste), Clément CUSSAC (militant libertaire et travailleur social), Eric SIRVIN (militant solidaire), Cyril et Nathalie MOREL (artistes, militants solidaires), Philippe GUILLARD (militant solidaire), Frédéric GRIMAUD (militant de l'éducation populaire), Nikos PAPADAKIS (éducateur), Eric BERTIN (enseignant), Geneviève AZAM (économiste), Pierre CONCIALDI (écrivain), Etienne LIEBIG (écrivain), Thierry GUILABERT (écrivain), Jean-Marc RAYNAUD (éditeur), Tatiana MORONI (libraire), Nicolas RICHEN (journaliste et militant solidaire), Naz OKE et Daniel FLEURY (journalistes, rédaction KEDISTAN), Constant KAIMAKIS (syndicaliste et solidaire), Sylvie HALLER-XYLOURIS (gardienne de chats à Syros), Dimitris PASTELAKOS (militant libertaire), Patricia VARLET (militante solidaire), Anny ROUX (militante anarcha-féministe), Patricia TUTOY (militante solidaire), Nikos NIKIFORAKIS (ingénieur en environnement), Sylvie GRACH (association Viens on sème), José BENGALA (militant solidaire), Anaïs BOYER (militante solidaire), Anne KELLER (ancienne infirmière, militante solidaire), Olivier ESTRAN (navigateur et militant), Alex TESS (artiste et étudiant en droit), Patrick VIAL (militant solidaire), Bernard LANGLOIS (journaliste, fondateur de POLITIS), Christian EYSCHEN (porte-parole de l'Association internationale de LA LIBRE PENSÉE), NEW YORK CITY ANARCHIST BOOKFAIR COLLECTIVE, Collectif MARSEILLE AVEC LES GRECS, ANARCHISTS OF LONDON, LA HORDE ANTIFASCISTE, ANEPOS, FÉDÉRATION ANARCHISTE, Groupe ELAFF du Tarn, Groupe Antifasciste Lyon et Environs, Confédération Nationale du Travail (CNT), UNION COMMUNISTE LIBERTAIRE, TELEIA DES LUTTES, KEDISTAN, CNT JEREZ (Andalousie), journal LUNDIMATIN, CERVEAUX NON DISPONIBLES... (liste en cours)

Contact : soutien@rouvikfrancophone.net

* Sur les actions de résistance et de solidarité de Rouvikonas en Grèce :
https://www.youtube.com/watch?v=342ZzVVCm70 (vidéo de 10mn)

Quelques réponses aux questions courantes sur Rouvikonas (témoignage des membres des convois solidaires qui ont souvent rencontré le groupe) :
- Rouvikonas est aussi un groupe solidaire qui mène fréquemment des actions auprès des précaires grecs et migrants, y compris des distributions de nourriture et d'autres formes d'aide.
- Rouvikonas est aussi un groupe antifasciste, et non des moindres puisque le réseau antifasciste Distomo (qui a permis de chasser Aube Dorée du centre d'Athènes, bien avant les sanctions judiciaires) a été créé par Rouvikonas.
- Rouvikonas est un groupe mixte où les filles sont bien présentes et où sont rejetés sexisme, machisme et virilisme (le groupe inclue d'ailleurs une section féministe très active et autonome). - Rouvikonas inclue des membres de plusieurs nationalités et origines.
- Rouvikonas est très majoritairement composé d'ouvriers et de précaires.
- Rouvikonas refuse les avant-gardes et ne souhaite pas être qualifié ainsi.
- Rouvikonas n'agit pas qu'à Exarcheia, mais partout en Grèce.
- Rouvikonas propose régulièrement des rencontres publiques pour discuter avec les personnes souhaitant s'informer et éventuellement rejoindre le groupe.
- Rouvikonas mène souvent des actions en tandem avec d'autres groupes (anars de Thessalonique, kurdes, migrants, antifas, solidaires...)
- Rouvikonas est affilié à la Fédération Anarchiste de Grèce A.O. (anarxiki omospodia)
- Rouvikonas participe aussi à des réunions, concerts ou encore des tournois de foot antifas rassemblant des groupes différents.

Procès grèce 02


Pour partager l'info où bon vous semble, vous pouvez utiliser la publication de cette lettre ici : http://blogyy.net/2021/09/22/deux-membres-de-rouvikonas-menaces-de-prison-a-vie/

25 juin 2013

La Conversation

La conversation (1998)La Conversation, de Lorette Nobécourt, 1998.

Extrait n°1 : Si vous ne saisissez pas immédiatement pourquoi il est plus important de se promener que d'aller voter je ne peux pas vous l'expliquer, je m'y refuse.

Extrait n°2 : Je suis née en 68, c'est moi la révolution, vous comprenez ? Mais qu'est-elle devenue ? Les jolies phrases ne peuvent plus rien, ce n'est plus valable. Quel dommage. Cela signifie que désormais, il faut dire les choses toutes nues. Et c'est bien difficile. D'autant que je ne suis pas sûre que quiconque soit prêt à les entendre. Chacun s'aime soi et soi seul. Ce n'est pas le monde que les gens souhaitent changer mais leur vie. Ce qui n'est pas du tout la même chose. Vous en conviendrez.

Extrait n°3 : A ce propos, je compte légiférer sur la libre circulation des corps et de la pensée, je vote la suppression des portillons du métro, des barrières pour les piétons le long des trottoirs, des vitres aux guichets, des sas de sécurité dans les banques, des tickets d'attente à la sécu et dans toutes les officines publiques et administratives, la dispersion des cinémas dans toutes les villes pour supprimer la concentration des métastases. Je réaffirme l'intégration de la mort à la vie contre l'assimilation de la vie à la mort. Mes maladies - et pas seulement les miennes - étant causées par des facteurs propres à cette société, je propose la suppression de cette société, ainsi que la destruction systématique et publique des toutes les caméras installées sur la chaussée et dans les immeubles, ainsi que toutes les espèces de justifications les concernant.

6 janvier 2014

Pour en finir avec l'espèce humaine

Pour en finir avec l'espèce humaine (2013)1

Pour en finir avec l'espèce humaine, Et les Français en particulier, de Pierre Drachline, 2013.

Extrait n°1 : Les peuples privés de guerre sur leur sol se consolent avec les compétitions sportives. Je méprise ces foires à la sueur et ne distingue pas entre compétiteurs amateurs et professionnels. Le pire étant les spectateurs. Populace si avide de spectacles qu'on la régalerait aisément avec des jeux du cirque où tous les paris seraient possibles. de surcroît qui n'a pas rêvé en secret de baisser le pouce tel un empereur romain pour commander une mise à mort ? Le jet de bobos dans une fosse aux lions aurait ma préférence. Pauvres fauves contraints de manger bio!

Extrait n°2 : La parole doit être terroriste. Entre le cri et le silence, il n'y a rien. Juste des haleines fétides qui, à force de rots et de pets, établissent la dictature de la normalité.

Extrait n°3 : Les enfants ont pour la plupart des gueules de fatalité génétique. Dès leur plus jeune âge, ils ressemblent à ce que sera leur héritage. Ils naissent vieux et rares seront ceux qui deviendront jeunes.

Extrait n°4 : Il est étrange, voire choquant, qu'aucune femme ne se préoccupe de la malfaisance éventuelle de l'enfant qu'elle porte et dont elle accouchera à la satisfaction générale.

Extrait n°5 : Il n'existe aucune association pour le droit à vivre dans la dignité. En revanche, celle pour le droit à mourir dans la dignité est bien installée dans le paysage. Mais une mort peut-elle être digne ? Difficile de faire passer le relâchement des sphincters pour un sursaut d'orgueil.

4ième de couverture : "On ne peut rien pour un peuple épris de sa servitude", écrivait Georges Darien dans La Belle France au début du siècle dernier, quelques années avant que les peuples européens jouissent de la grande boucherie patriotique de 14-18.
L'homme est le seul animal avide d'être dressé, d'où une sourde nostalgie de l'esclavage. Aujourd'hui, l'économie cannibale prospère sur les crises qu'elle crée et entretient. Les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas. Au contraire, ils réclament à cor et à cri toujours plus de servitudes, d'Etat, de règlementations. Chaque nouvelle interdiction limitant le libre arbitre de l'individu suscite un orgasme citoyen. Le troupeau, nourri au principe de précaution, a le goût de l'abattoir. Chacun, barricadé derrière son nombril, réduit l'Histoire à sa misérable personne. Dans les villes, le "bobo", sorte de termite, incarne le triomphe de l'abjecte idéologie de la dérision et son racisme anti-pauvres.
L'époque est celle des impostures médiatiques. Les "indignés", ravis de la crèche découvrant la nocivité du capitalisme, les organisations caritatives enseignant aux défavorisés la passivité, les insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions, les écologistes vendant des peurs collectives après les religions, les ouvriers se battant pour préserver les outils de l'oppression au lieu de les détruire, etc.
L'auteur prône le retour à la primauté de l'individu, au choix de la vie contre la marchandise. Un rappel au désordre.

19 décembre 2013

AEC et cuisine

La pune

L'immense violence dirigée à l’encontre du vivant n'est pas affaire d'opinion. Elle est effective. Que l'on croit ne pas prendre part à la guerre de notre temps est même sans importance : elle en veut à l’intensité de l’existence de chacun, et n’épargne pas les neutres.

En ceci, la cuisine n'est pas non plus une affaire d'opinion. C'est une question de qualité. La table est une barricade tout comme elle est une taverne de l’amitié. Sur son terrain se joue la bataille de l’autonomie. Celle de notre équilibre (au cas où certains doutent encore de la tendre relation qui lie notre alimentation et notre puissance de vie), de la conversation bouillonnante, de la Pune inaltérable, et du politique qui s’y élabore nécessairement – par la simple existence d’un assaisonnement de haut goût dans les assiettes.

Cuisiner, c’est parler. Manger, c’est partager, c’est aimer. L’art culinaire, comme toute autre parole authentique, nous est peu à peu retirée pour laisser place à la tiède alimentation falsifiée. Mais les écœurés que nous sommes n’ignorent pas que le tiède se vomit. La cuisine présentée ici est irréconciliable avec le camp de la mort, et provient du jardin inviolable où nous nous tenons, qui abrite les saveurs franches, l’insoumission radicale du savoir-faire et surtout de son don. Sur tout cela, je n’abdique pas.

 

Le ViandierLe Viandier

 

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NB : dans les recettes à suivre :

-       -  par « froid » nous entendons réfrigérateur, par « grand froid » congélateur ;

-       -  le temps de réalisation n’est pas indiqué, ne se soumettant à aucune autre Tyrannie de l’horloge que celle de la cuisson de nos aliments – ou tout aussi bien de leur épanouissement. Prenez le temps d’aimer, devenez oisifs et désœuvrés ;

-  -   -  les recettes ne mentionnent à aucun point le moment d’assaisonner : il s’agit avant tout de goûter les différents éléments au fur et à mesure de leur élaboration et d’assaisonner en conséquence, tout en anticipant la suite de la recette (exemples : lorsqu’une sauce va réduire, il est préférable de la sous-assaisonner légèrement, car elle va se concentrer en sel ; si l’on incorpore un jus de cuisson de coquillages, le salage se fera après son ajout car il apportera une dose importante de sel …).

4 janvier 2017

Week-end vérité et justice pour Adama, du 20 au 22 janvier 2017

Week-end vérité et justice pour Adama

Vendredi 20 janvier 2017 :

- 20h15 : Projection de "Les coups de leurs privilèges", de Sabrina Chebbi, suivie d'une discussion avec la famille Traoré et la réalisatrice, au cinéma Le Méliès "St-François", 8 rue de la Valse à Saint-Etienne. Entrée à prix libre.

- 22h30 : Soirée de soutien, DJ's Hip-Hop, Soul, etc., à La Gueule Noire, 16 rue du Mont à Saint-Etienne.

 

Samedi 21 janvier 2017 :

- 16h : Ateliers d'écriture, film, repas, témoignages et concert, à Grenoble.

 

Dimanche 22 janvier 2017 :

- 14h : Manifestation, départ place Jean Macé à Lyon.

Plus d'infos sur Rebellyon.

Week-end vérité et justice pour Adama

24 juillet 2020

Liste de tous les films et vidéos présentés sur ce blog

Regard Robert Doisneau

1975, Le vieux Paris qui disparaît

 1975 : le vieux Paris disparaît
avec Robert Doisneau

Regard Charlie Chaplin

1936, Les temps modernes

Les temps modernes
de Charlie Chaplin

Regard Sotha

1976, Le graphique de Boscop

Le graphique de Boscop
de Sotha et Georges Dumoulin

Regard Naomie Klein

2010, La stratégie du choc

La stratégie du choc
de Michael Winterbottom et Mat Whitecross (tiré du livre de Naomie Klein)

Regard Guy Debord

1994, Guy Debor - son art, son temps

Guy Debord - Son art, son temps
de Guy Debord et Brigitte Cornand

Regard Emilie Rolquin

2019, Gardée à vue

Gardée à vue
de Emilie Rolquin

Regard Tiqqun

2019, La réforme des retraites de Noël

La réforme des retraites de Noël
épisode 46 de "La France en marche" du studio Crapulax

Regard Gilet Jaune

2019, Lettre de Thomas P

Lettre de Thomas P.
gilet jaune incarcéré suite à l'acte 13

Regard Gilet Jaune

2019, Conférence de presse de victimes des violences policières, gilets jaunes ou non

Conférence de presse de victimes des violences policières

Regard Maurice Lemaitre

1951, Le film est déjà commencé

Le film est déjà commencé ?
de Maurice Lemaître

Regard Tiqqun

2019, La commune libre de l'Amassada

La commune libre de l'Amassada
des communards de l'Amassada

Regard Olivier Azam

2012, Une histoire de la grève générale

Une histoire de la grève générale
de Olivier Azam et Laure Guillot

Regard Chris Marker

1973, Puisqu'on vous dit que c'est possible

Puisqu'on vous dit que c'est possible
de Chris Marker

Regard Antonin Peretjatko

2016, La loi de la jungle

La loi de la jungle
de Antonin Peretjetko

Regard Antonin Peretjatko

2013, La fille du 14 juillet

La fille du 14 juillet
de Antonin Peretjetko

Regard Eric Hazan

2018, L'insurrection est-elle venue

L'insurrection est-elle venue ?
Eric Hazan interviewé par Aude Lancelin

Regard Tiqqun

2018, BLACK LINES

Black Lines, Artistes au service des luttes
de l'Association Polyvalence

Regard Yannis Youlountas

2018, L'amour et la révolution

L'amour et la révolution
de Yannis Youlountas

Regard Tiqqun

2018, Manu dans son bunker

Manu dans son bunker. La chute est proche
de discord debout

Regard Audrey Vernon

2018, Ecologie, maintenant il faut se battre

Ecologie : maintenant il faut se battre

Regard Audrey Vernon

2016, Fukushima, work in progress

Fukushima, work in progress
de Audrey Vernon

Regard Tiqqun

2018, Les années 68

Les années 68
de Don Kent

Regard Tiqqun

2018, L'Odéon commémore comme un mort, ou L'Esprit de Mairde

L'Odéon commémore comme un mort, ou L'Esprit de Mairde
des intermittents du désordre

Regard Loïc Connanski

1998, La petite vidéo rouge du sur commandant Connanski

 

Regard Tiqqun

2018, Freed from desire

Freed from desire
du Collectif Icor

Regard Jean-Luc Godard

2018, Vent d'ouest

Vent d'ouest
de Jean-Luc Godard (peut-être)

Regard Tiqqun

2018, Et à l'intérieur la vie continue !

Et à l'intérieur la vie continue !
des occupants de la fac de Tolbiac

Regard Peter Watkins

1971, Punishment Park

Punishment Park
de Peter Watkins

Regard Tiqqun

2018, Evacuation de la Zad, Première semaine

Evacuation de la ZAD : Première semaine

Regard Tiqqun

2018, Impunité policière

Impunité policière

Regard Tiqqun

2011, Il y a une guerre

Il y a une guerre
de Damien Gonzales

Regard Tiqqun

2018, Bure, Expulsion du 22 février

Bure : Expulsion du 22 février 2018

Regard Tiqqun

2018, Le visage du sous-commandant Marcos

Le visage du sous-commandant Marcos

Regard Tiqqun

2018, Vivre dans la zone non motorisée de la ZAD

Vivre dans la zone non-motorisée de la ZAD
par Piraterie à roulettes

Regard Yannis Youlountas

2018, L'amour et la révolution

L'amour et la révolution
de Yannis Youlountas (Bande-annonce)

Regard Anselm Jappe

2017, 50 ans de société du spectacle

50 ans de société du spectacle
Thibault Lieurade s'entretient avec Anselm Jappe

Regard Tiqqun

2016, Bure, été 2016-automne 2017

Bure, été 2016-automne 2017

Regard Jean-Luc Godard

2002, Dans le noir du temps

Dans le noir du temps
de Jean-Luc Godard

Regard Tiqqun

2017, Portraits d'urgence

Portraits d'urgence

Regard Tiqqun

2017, La nature qui se défend

La nature qui se défend

Regard Eloise Lebourg

2017, Sur la route d'Exarcheia

Sur la route d'Exarcheia
de Eloise Lebourg (Bande annonce)

Regard Tiqqun

2017, Continuons le début

Continuons le début

Regard Nicolas Drolc

2014, Sur les toits copier

Sur les toits
de Nicolas Drolc

Regard René Vienet

1973, La dialectique peut elle casser des briques

La dialectique peut-elle casser des briques ?
de René Vienet

Regard Tiqqun

2017, Un an d'occupation du bois Lejuc, près de Bure, contre les déchets nuclaires

Un an d'occupation du bois Lejuc, près de Bure, contre les déchets nuclaires

Regard Tiqqun

2017, Hommage à la jeunesse

Hommage à la jeunesse

Regard Audrey Vernon

2017, Félicitation Emmanuel Macron

Félicitaion Emmanuel Macron
de Audrey Vernon

Regard Tiqqun

2017, Assurément ingouvernable

Assurément ingouvernable !

Regard Tancrède Ramonet

2017, Ni dieu ni maître une histoire de l'anarchisme

Ni dieu ni maître, un histoire de l'anarchisme
de Tancrède Ramonet

Regard Tiqqun

2017, Contre le FN copier

Contre le FN

Regard Tiqqun

2017, Blocus pour Théo

Blocus pour Théo

Regard Tiqqun

2017, Appel des occupants de la forêt à proximité de Bure, contre l'enfouissement des déchets nucléaires

Appel des occupants de la forêt à proximité de Bure

Regard Tiqqun

2017, Petit guide pratique pour étouffer une affaire de violences policières et garder la population sous contrôle

Petit guide pratique pour étouffer une affaire de violences policières et garder la population sous contrôle

Regard Tiqqun

1986, Les lascars du LEP électronique

Les lascars du LEP électronique
de Roger et Pantalon

Regard Guy Debord

1952, Hurlements en faveur de Sade

Hurlements en faveur de Sade
de Guy Debord

Regard Tiqqun

2016, Daniel Guérin (1904-1988), Combats dans le siècle

Daniel Guérin - Combat dans le siècle
de Laurent Muhleisen et Patrice Spadoni

Regard Tiqqun

2016, L'Etat tire dans le tas

L'Etat tire dans le tas
de L'Amorce

Regard Tiqqun

2016, Alain Bauer entarté

Alain Bauer entarté

Regard Tiqqun

2016, Philosopher à coups de pied de biche

Philosopher à coups de pieds de biche

Regard Hamé Bourokba

2016, La disette du corbeau

La disette du corbeau
de Hamé

Regard Tiqqun

2016, Je n'invente rien, je redécouvre

Regard Jean-Luc Godard

2010, Film socialisme

Film socialisme
de Jean-Luc Godard

Regard Chaab Mahmoud

2014, Grève sauvage

Grève sauvage
de Chaab Mahmoud

Regard Yannis Youlountas

2015, Je lutte donc je suis

 Je lutte donc je suis
de Yannis Youlountas

Regard Pierres Carles

1998, Pas vu pas pris

Pas vu pas pris
de Pierre Carles

Regard Tiqqun

2009, Désarchivage

Désarchivage
de Alberto Calabria

Regard Peter Watkins

1999, La commune (Paris 1871)

La Commune (Paris 1871)
de Peter Watkins

Regard Michelangelo Antonioni

1970, Zabriskie Point

Zabriskie Point
de Michelangelo Antonioni

Regard Yannis Youlountas

2013, Ne vivons plus comme des esclaves

Ne vivons plus comme des esclaves
de Yannis Youlountas

Regard Léolo

2011, Dans le patio universitaire des lieux communs

Dans le patio universitaire des lieux communs
de Léolo

Regard Tiqqun

2009, De la servitude moderne

De la servitude moderne
de Jean-François Brient et Victor Leon Fuentes

Regard Tiqqun

2007, Entre sabres et goupillons

Entre sabres et goupillons
de Isidore Angelliaume

Regard Léolo

2006, L'écoeurement

L'écoeurement, chap. I : Alors la révolution
de Léolo

Regard Léolo

2006, Zéro 17,09

Zéro 17.09
de Léolo et Super-Jean-François-Plomb

Regard Léolo

2006, Je ne hurle pas

Je ne hurle pas
de Léolo

Regard Léolo

2004, La logique à tauto

La logique à tauto
de Léolo

Regard Tiqqun

2002, De l'insécurité publique

De l'insécurité publique, et de quelques moyens d'y remédier
de Paul Castella

Regard Léolo

1996, Si Irène sur les toits

Si Irène sur les toits
de Léolo

Regard Chris Marker

1977, Le fond de l'air est rouge

Le fond de l'air est rouge
de Chris Marker

Regard Guy Debord

1978, In girum imus nocte et consumimur igni

In girum imus nocte et consumimur igni
de Guy Debord

Regard René Vienet

1973, La dialectique peut elle casser des briques n&b

La dialectique peut-elle casser des briques
de René Vienet

Regard Guy Debord

1973, La société du spectacle

La société du spectacle
de Guy Debord

Regard George A Romero

1968, La nuit des morts vivants

La nuit des morts vivants
de George A. Romero

Regard Guy Debord

1961, Critique de la séparation

Critique de la séparation
de Guy Debord

Regard Isidore Isou

1951, Traité de bave et d'éternité

Traité de bave et d'éternité
de Isidore Isou

Regard Carl Theodor Dreyer

1932, Wampyr

Vampyr
de Carl Th. Dreyer

Regard René Clair

1931, A nous la liberté

A nous la liberté
de René Clair

Regard Carl Theodor Dreyer

1928, La passion de Jeanne D'Arc

La passion de Jeanne D'Arc
de Carl Th. Dreyer

Regard Friedrich Wilhelm Murnau

1927, L'Aurore

L'Aurore
de Friedrich Wilhelm Murnau

Regard Fritz Lang

1927, Metropolis

Metropolis
de Fritz Lang

Reagard Sergueï Eisenstein

1925, Le cuirassé Potemkine

Le cuirassé Potemkine
de Sergueï Eisenstein

12 décembre 2013

AE et Cuisine

La pune

L'immense violence dirigée à l’encontre du vivant n'est pas affaire d'opinion. Elle est effective. Que l'on croit ne pas prendre part à la guerre de notre temps est même sans importance : elle en veut à l’intensité de l’existence de chacun, et n’épargne pas les neutres.

En ceci, la cuisine n'est pas non plus une affaire d'opinion. C'est une question de qualité. La table est une barricade tout comme elle est une taverne de l’amitié. Sur son terrain se joue la bataille de l’autonomie. Celle de notre équilibre (au cas où certains doutent encore de la tendre relation qui lie notre alimentation et notre puissance de vie), de la conversation bouillonnante, de la Pune inaltérable, et du politique qui s’y élabore nécessairement – par la simple existence d’un assaisonnement de haut goût dans les assiettes.

Cuisiner, c’est parler. Manger, c’est partager, c’est aimer. L’art culinaire, comme toute autre parole authentique, nous est peu à peu retirée pour laisser place à la tiède alimentation falsifiée. Mais les écœurés que nous sommes n’ignorent pas que le tiède se vomit. La cuisine présentée ici est irréconciliable avec le camp de la mort, et provient du jardin inviolable où nous nous tenons, qui abrite les saveurs franches, l’insoumission radicale du savoir-faire et surtout de son don. Sur tout cela, je n’abdique pas.

 

Le ViandierLe Viandier

 

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NB : dans les recettes à suivre :

-       par « froid » nous entendons réfrigérateur, par « grand froid » congélateur ;

-       -  le temps de réalisation n’est pas indiqué, ne se soumettant à aucune autre Tyrannie de l’horloge que celle de la cuisson de nos aliments – ou tout aussi bien de leur épanouissement. Prenez le temps d’aimer, devenez oisifs et désœuvrés ;

-  -   -  les recettes ne mentionnent à aucun point le moment d’assaisonner : il s’agit avant tout de goûter les différents éléments au fur et à mesure de leur élaboration et d’assaisonner en conséquence, tout en anticipant la suite de la recette (exemples : lorsqu’une sauce va réduire, il est préférable de la sous-assaisonner légèrement, car elle va se concentrer en sel ; si l’on incorpore un jus de cuisson de coquillages, le salage se fera après son ajout car il apportera une dose importante de sel …).

28 mai 2017

Soirée contre l'A45, à la Gueule Noire

Soirée contre l'A45 à la Gueule noire

Soirée contre l'A45

vendredi 2 juin 2017, à la Gueule Noire (16 rue du Mont à Saint-Etienne)

* 19h : Bouffe de lutte, et discussion sur le projet d'autoroute et les mobilisations à venir. Et présentation de la marche contre l'A45, qui aura lieu fin juin de Saint-Etienne à Lyon.

* De 21h jusqu'à plus soif : Boum en présence de "Les Chevals Hongrois" (rap artisanal), "Au Fond du Furan" (DJ), et quelques autres surprises.

Le tout à prix libre

Pour plus d'infos sur la lutte contre l'A45, voir ici !

20 janvier 2009

Lettre de Gabrielle Hallez

Tarnac ou les fantasmes du pouvoir

    J'ai été mise en examen et mise sous contrôle judiciaire suite aux arrestations du 11 novembre 2008. Sur les neuf personnes inculpées, Julien [Coupat] reste encore incarcéré. L'appel pour sa libération aura lieu dans les jours à venir. A nouveau l'attente. Le lent dégonflement de l'affaire continue, et une nouvelle étape a été franchie, vendredi 16 janvier, avec la sortie d'Yildune [Lévy]. Il en faudra d'autres.

    Cette triste affaire aura au moins rappelé l'obsession du pouvoir : écraser tout ce qui s'organise et vit hors de ses normes. Je ne voudrais pas qu'on puisse prendre cette histoire comme un événement isolé. Ce qui nous est arrivé est arrivé à d'autres, et peut arriver encore.

    6h40 : braquée dans mon lit. Cagoulés, des hommes de la sous-direction de la lutte antiterroriste (SDAT) cherchent désespérément des armes en hurlant. Menottée sur une chaise, j'attends la fin des perquisitions, ballet absurde, pendant des heures, d'objets ordinaires mis sous scellés. Sachez-le, si cela vous arrive, ils embarquent tout le matériel informatique, vos brosses à dents pour les traces ADN, vos draps pour savoir avec qui vous dormez.

    Après plus de huit heures de perquisition, ils me chargent dans une voiture. Direction : Paris-Levallois-Perret. Les journalistes cernent le village. Personne ne pourra manquer d'admirer le spectacle de la police en action, et les moyens imposants du ministère de l'intérieur quand il s'agit de sécuriser le territoire. Quand cinq flics arrêtent un type, ça peut sembler arbitraire, quand ils sont 150 et avec des cagoules, ça a l'air sérieux, c'est l'état d'urgence. La présence des journalistes fait partie de la même logique. Ce qui s'est passé là, comme les arrestations à Villiers-le-Bel, ce n'est pas un dérapage, c'est une méthode.

    Levallois-Perret, locaux de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et de la SDAT. Des préfabriqués sur trois étages, superposition de cellules spéciales, caméras panoptiques braquées en permanence sur toi. Quatre-vingt-seize heures de garde à vue. Mais le temps n'est vite plus un repère. Ni heure ni lumière du jour. Je ne sais pas combien de personnes ont été arrêtées. Je sais seulement, après notre arrivée, les motifs de mon arrestation.

    Les interrogatoires s'enchaînent. Une fois huit heures sans pause, va-et-vient de nouveaux officiers qui se relaient. Mauvaises blagues, pressions, menaces : "Ta mère est la dixième personne mise en garde à vue dans le cadre de l'opération Taïga, on va la mettre en détention", "Tu ne reverras plus ta fille". Leur bassesse n'est pas une surprise. Ils me questionnaient sur tout : "Comment vivez-vous?", "Comment êtes-vous organisés pour manger?", "Est-ce que tu écris?", "Qu'est-ce que tu lis?" Ils voulaient des aveux pour donner corps à leur fantasme de cellule terroriste imaginaire.

    Un des officiers de la police judiciaire (PJ) m'a annoncé, lors de la perquisition : "Nous sommes ennemis." Ennemis peut-être, mais nous ne sommes pas leur reflet. Il n'y a jamais eu de cellule invisible, et nous n'avons que faire de "chefs" et de "bras droits". La police croit toujours que ce qu'elle traque est organisé à son image, comme en d'autres temps, où elle brandissait le spectre du syndicat du crime.

    Un gendarme me lit un communiqué allemand, diffusé le 10 novembre en Allemagne, qui revendique les sabotages dans le cadre d'une action antinucléaire. Sabotages dont ils veulent nous accuser. Le communiqué apparaîtra dans le rapport de la SDAT transmis à la presse dès la première semaine, puis sera quasiment oublié.

    Au bout de trois jours, un avocat peut venir assister le prévenu retenu sous le coup d'une procédure antiterroriste. Trois jours pendant lesquels tu n'es au courant de rien d'autre que de ce que la police veut bien te dire, c'est-à-dire rien ou des mensonges. Alors oui, ce fut vraiment un soulagement quand on m'a annoncé que je pouvais voir mon avocate. Enfin des nouvelles de ma fille et de l'ampleur médiatique de l'affaire. Nouvelles aussi du village et du comité de soutien créé dans les premiers jours qui ont suivi l'arrestation.

    Puis ce fut le dépôt (lieu de détention avant de comparaître devant le juge). Là s'entassent des centaines d'hommes et de femmes dans la crasse et l'attente. Une pensée pour Kafka dans le dédale de la souricière, infinité de couloirs gris et humides dont les portes s'ouvrent sur les rutilantes salles d'audience. Je suis amenée jusqu'aux galeries toutes neuves de la section antiterroriste pour comparaître devant le juge d'instruction. Puis la prison.

    Fleury-Mérogis – la plus grande d'Europe. Tous les charognards gardent cette prison, pigeons, corneilles, mouettes et de nombreux rats. Nous y sommes arrivées, Manon (Gilbert), Yildune et moi en tant que détenues particulièrement surveillées (DPS), ce qui implique des mesures de surveillance plus soutenues, comme, d'être chaque nuit réveillées toutes les deux heures, lumières allumées et sommées de faire signe. Fouilles intensives et répétées. Ce statut, seules les prisonnières politiques basques l'ont à Fleury, et Isa l'avait eu aussi, en détention depuis bientôt un an sous le coup d'une procédure antiterroriste [cette personne est soupçonnée d'avoir posé un explosif sous une dépanneuse de la Préfecture de police de Paris, en mai 2007]. Les fouilles au corps, le mitard, les petites humiliations, le froid et la nourriture dégueulasse : le quotidien de la prison est fait pour écraser.

    Par un concours de circonstances favorables, Manon et moi sommes sorties assez rapidement. Circonstances favorables, c'est-à-dire : nous sommes blanches, issues de la classe moyenne, ayant eu l'opportunité de faire des études; grâce aussi à la multiplication des comités de soutien. Et puis, il y avait l'actualité, marquée par des événements révélateurs du climat politique actuel qui ne sont pas passés inaperçus (par exemple cette descente policière musclée dans un collège).

    Je dis "rapidement", par rapport aux détentions préventives qui durent, pour la plupart, des mois et des années. Qui durent, notamment, pour ceux pour qui ne jouent jamais ces "circonstances favorables". La plupart immigrés, voués au mépris de la police et des magistrats.

    Mais ce qui est encore séparé au-dehors arrive à se reconnaître entre les murs de la prison. Des solidarités se nouent dans l'évidence d'une hostilité commune. La radicalisation de la situation amène de plus en plus de gens à subir la répression et la détention. Des rafles dans les banlieues aux peines de plus en plus nombreuses pour des grévistes ou des manifestants lors de mouvements sociaux.

    Finalement, la prison est peut-être en passe de devenir un des rares lieux où s'opère la jonction tant redoutée par M. Sarkozy : "S'il y avait une connexion entre les étudiants et les banlieues, tout serait possible. Y compris une explosion généralisée et une fin de quinquennat épouvantable", avait-il dit en 2006.

Gabrielle Hallez, mise en examen dans l'affaire de Tarnac

(Cette lettre a été publiée sur le site du journal Le Monde)

Photo : L'appartement de Gabrielle H. après une nouvelle perquisition effectuée par les gendarmes et la SDAT le 27 novembre 2008.

1 octobre 2020

De quelques propositions en faveur d'une modification des panneaux routiers...

De quelques propositions en faveur d'une modification des panneaux routiers afin si il y a lieu d'en améliorer le contenu dans la dialectique qu'ils entretiennent avec le réel

Attention école détourné copier

2 mètre, distance conseillée

 

Danger PoliceCi-dessus, un exemple réalisé à Nantes en bord de loire suite à la disparition de Steve, 24 ans, après une charge policière violente ayant conduit entre autres 14 personnes à plonger ou chuter dans le fleuve lors de la fête de la musique.

Route barrée nassée1 copier

 

 

Déviation Enucléation1 copier

Déviation Enculéation route barrée nassée copier

Port du masque recommandé copier

Port du masque recommandé en situation copier

Rêvez le passage copier

 

Rêvez le passage en situation copier

 

Panneau routier racket copier

Panneau routie la voie privée

panneau routier peace & love

Circulation_aliénéeblog

Danger_police copier

Servitudes

Défense de passionner

Praxis (Taxis) copier

Verglas fréquent détourné copier

24 avril 2012

Solidarité avec les inculpés du procès de Mai (à diffuser largement merci )

Procès antiterroriste pour 6 camarades du 14 au 22 mai 2012 à Paris

RDV le 14 MAI à 13h30 pour la première audience - 10e chambre - TGI Paris ( Métro Cité )

Petit rappel des faits :

Ivan, Bruno et Damien sont arrêtés en janvier 2008 alors qu’ils se rendent à une manif devant le centre de rétention de Vincennes avec des fumigènes artisanaux et des crève-pneus, qui deviennent pour la justice et les médias une “bombe à clous”. Ivan et Bruno sont alors placés en détention préventive et Damien sous contrôle judiciaire.

Quelques jours plus tard, Inès (*Isa) et Franck (*Farid) sont arrêtés lors d’un contrôle des douanes à Vierzon en possession de manuels expliquant des techniques de sabotage, du plan d’une prison pour mineurs et de chlorate. L’antiterrorisme se saisit de l’affaire. Les flics prétendent que l’ADN d’Isa correspondrait à une des 5 traces ADN présentes dans un sac contenant des bouteilles d’essence, retrouvé sous une dépanneuse de flics pendant l’entre-deux-tours des présidentielles de 2007.

Rapidement, ces deux enquêtes sont jointes en un seul dossier, instruit par les mêmes juges antiterroristes. La police ratisse alors dans l’entourage des personnes arrêtées et des personnes fichées “anarcho-autonomes” pour tenter de trouver qui se cacherait derrière les ADN manquants. Javier (*Juan), le frère d’Inès (*Isa), puis Damien (qui avait été arrêté avec Ivan et Bruno) sont mis en prison pendant plusieurs mois car leurs profils ADN correspondraient aussi aux traces retrouvées sous la dépanneuse. Par ailleurs, en juin 2010, Javier (*Juan) a, en plus, été mis en examen pour une série de sabotages par incendie sur des armoires électriques de signalisation SNCF qui ont paralysé une partie du trafic ferroviaire en 2006 pendant le mouvement "CPE". Son ADN aurait été retrouvé sur le lieu d’une tentative de sabotage.

Inès (*Isa), Javier (*Juan), Damien, Ivan, Franck (*Farid) et Bruno ont chacun fait entre 5 et 13 mois de détention préventive dans le cadre de cette procédure. Et ils restent sous contrôle judiciaire jusqu'au procès en correctionnelle.

Du 14 au 22 mai aura donc lieu le premier procès sous juridiction antiterroriste de militants désignés comme appartenant à la « mouvance anarcho-autonome ». Les six inculpés, comme des centaines de milliers d'autres personnes, ont pris part aux différentes luttes sociales de ces dernières années : mouvement "CPE", révoltes lors des élections présidentielles de 2007, luttes contre l'enfermement des sans-papiers et pour la liberté de circulation... De manifs sauvages en sabotages, la conflictualité qui s'exprimait dans ces luttes débordait souvent du cadre légal ou des habituelles médiations politiques et syndicales. Et quand ça remue, l'Etat cherche à punir un petit nombre pour faire peur à tous : par la police et la justice, il tente toujours de séparer les "bons manifestants" des "vilains casseurs", d'isoler les actes du contexte dans lequel ils s'inscrivent, et de finalement diviser pour mieux régner. Et ce qui est attaqué là, c'est aussi un ensemble de mauvaises intentions et la tentative de les mettre en pratique de manière autonome.

Séparer. Il suffit d'assister à une comparution immédiate pour voir que les pauvres et les marginaux sont toujours présumés coupables et très souvent condamnés : la culpabilité et l'innocence sont les deux grands concepts utilisés jour après jour, du bureau du procureur à la salle d'audience, pour maintenir l'ordre social. Ces notions ne peuvent pas être les nôtres. Et chercher à s'en sortir face à la Justice ne signifie pas renier ses idées et ses pratiques. Isoler. La Justice nous contraint à rentrer dans une temporalité qui lui est propre : celle de l'instruction, de la prison, du contrôle judiciaire et du procès. Ce temps judiciaire permet non seulement d'isoler concrètement les inculpés en les enfermant, mais aussi de les maintenir sous pression - par un contrôle judiciaire avec interdicion de se voir les uns les autres, par exemple. Enfin, l'instruction est chargée d'établir des profils qui participent à différencier les peines voire à faire de certaines d'entre elles des peines exemplaires. Diviser. Des squatteurs des cages d'escaliers aux manifestants, se regrouper ou s'organiser collectivement représente une menace potentielle pour le pouvoir. Les accusations d'"association de malfaiteurs", "bande", "en réunion" sont de plus en plus utilisés comme des "circonstances aggravantes" : cela permet d'alourdir les peines et d'inciter les gens à rester atomisés. C'est dans cette même logique qu'opère la juridiction antiterroriste utilisée par l'Etat, au gré des intérêts politiques du moment, pour rejeter du "corps social" ce qui dérange, et neutraliser des pratiques et pensées qui sortent du cadre institutionnel.

Pour autant, les mécanismes de la Justice ne sont pas les seuls outils du pouvoir à devoir être critiqués et combattus. De multiples dispositifs et institutions participent tous les jours à maintenir l'ordre social et l'exploitation : du crédit aux antidépresseurs, du salariat aux contrôles CAF, de l'école à l'armée... Mais il n'y a pas qu'en Grèce que des milliers de personnes refusent l'horizon qu'imposent le capitalisme et l'Etat. Et ce qui se jouera au Tribunal n'est pas un rapport interpersonnel entre les inculpés et les juges, mais un moment de la lutte entre la classe des possédants et les exploités, un moment de la lutte entre l'autorité et les récalcitrants. Exprimer sa solidarité c'est s'inscrire dans cette lutte.

Solidarité avec les inculpés ! Plus d'infos sur la page de "Mauvaises intentions": https://infokiosques.net/mauvaises_intentions

Pour recevoir des brochures Mauvaises Intentions 3 : écrire à solidaritesinculpes@riseup.net

Pour nous soutenir financièrement ( notamment pour l'impression de la brochure, tracts, etc. ) : envoyer au CICP MAuvaises Intentions 21 ter rue Voltaire 75011 paris, à l'ordre de "LES"

13 mars 2009

Le coup de bâton de la juge anti-terroriste : Farid à la santé (11 mars 2009)

Mercredi 11 mars, Ivan et Farid ont été convoqué devant les juges d’instruction pour une audition sur l’instruction en cours. Mais surtout, il s’agissait pour le parquet et aux juges de demander leur réincarcération sous prétexte qu’ils seraient en récidive de violation de contrôle judiciaire ( voir "le "cadeau" de la juge anti-terroriste : durcissement du contrôle judiciaire d’Ivan et Farid" sur http://nantes.indymedia.org/article/14975... . Les flics les auraient vu ensemble à certains rassemblements en solidarité avec Isa (incarcérée à ce moment-là). Leur contrôle judiciaire leur interdisait « d’entrer en contact de quelque manière que ce soit ». Le Juge des Libertés et de la Détention M. Maton a donc suivi les réquisitions du procureur. Et, Farid a été amené à la prison de la Santé dans la soirée. Ivan, quant à lui, ne s’est pas présenté à sa convocation. (lire la suite sur indy grenoble) Voir en ligne : http://grenoble.indymedia.org/2009-03-12-Le-coup-de-baton-de-la-juge-anti-...

Source : http://www.soutien11novembre.org/

14 août 2009

Il est cinq heures

Il est cinq heures - Jacques Lanzmann, Anne Ségalen et Jacques Dutronc (1968) / Détournement de Jacques Leglou (1968) :  Les 403 sont renversées, La grève sauvage est générale, Les Fords finissent de brûler, Les Enragés ouvrent le bal. / Il est cinq heures, Paris s’éveille. (bis) / Les blousons noirs sont à l’affût, Lance-pierres contre lacrymogènes, Les flics tombent morts au coin des rues, Nos petites filles deviennent des reines. / La tour Eiffel a chaud aux pieds, L’Arc de Triomphe est renversé, La place Vendôme n’est que fumée, Le Panthéon s’est dissipé. / Les maquisards sont dans les gares, À Notre-Dame on tranche le lard, Paris retrouve ses fêtards, Ses flambeurs et ses communards. / Toutes les Centrales sont investies, Les bureaucrates exterminés, Les flics sont sans merci pendus À la tripaille des curés. / Le vieux monde va disparaître, Après Paris, le monde entier. Les ouvriers, sans dieu, sans maître, Autogestionnent la cité. / Il est cinq heures, Le nouveau monde s’éveille. Il est cinq heures, Et nous n’aurons jamais sommeil.

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