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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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16 mars 2009

Sur les facs, créons des comités de lutte

Texte en circulation sur la fac du Mirail à Toulouse

    Nous ne souhaitons pas lutter contre une énième réforme mais bien contre le marché qui étend son emprise sur nos facs et sur nos vies. Nous combattons une logique -- celle du capitalisme et non son image médiatique, la réforme gouvernementale -- considérant qu'une lutte particulière contre un gouvernement particulier constitue une impasse. Nous ne voulons pas plus "sauver notre éducation", celle-ci est morte et enterrée. Nous ne perdrons pas notre cohérence, notre temps et notre énergie à vouloir sauver le cadavre de l'université bourgeoise.

    En analysant les différentes expériences de luttes passées, nous tirons un bilan clair. En premier lieu nous constatons l'impuissance des Assemblées Générales à être de véritables lieux de débats : elles ont le don de fatiguer et d'irriter les personnes désirant lutter, quant aux réactionnaires elles leur fournissent sans cesse de la matière à casser le mouvement. Ces assemblées monstres tendent à confisquer au lieu de "libérer la parole" au profit des seuls professionnels de la luttes, syndiqués ou non.

    Il est clair que ces assemblées doivent rester le lieu des décisions collectives, néanmoins il apparaît essentiel que les décisions se prennent au terme des débats. Pour permettre une conscientisation collective favorable à la lutte, nous pensons qu'il faut rassembler les individus dans des comités à taille humaine.

    Ces structures ce sont les comités de base : par département ou simplement par affinité. Chacun peut ensuite se rendre à l'AG en faisant remonter les idées, propositions, décisions prises à la base.

    L'avenir des luttes est dans l'auto-organisation de telles structures. Des expériences similaires ont déjà vu le jour, il ne tient qu'à nous d'amplifier le mouvement.

    Constituons dès maintenant des groupes affinitaires et des groupes de résistance populaire autonome afin de ne pas se perdre dans l'anonymat des ces assemblées monstres où seuls les syndicats de tout bord monopolisent le micro !

    Pour une autogestion de la fac, de nos luttes et de nos vies !

Des étudiants de l'Université de Toulouse - Le Mirail

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6 novembre 2009

Hongrie : mouvement dans l'éducation - manif le 7 novembre à Budapest

    Chers amis,

    Je voudrais vous faire partager, que les écoles sont aussis mobilisées en Hongrie. Notre syndicat et 18 autres organisations manifesteront le 7 novembre 2009 à Budapest contre la scandaleuse politique de formation et le financement de l’école et des jardins d’enfants.

    Le budget du système scolaire sera réduit de 65 milliards de Forint (236 millions d’euros). Les classes sont surchargées, des milliers de nos collègues sont au chômage, nos salaires sont ridicules et nos conditions de travail sont tragiques.
Cela ne peut pas continuer ! C’est pourquoi nous descendons dans la rue avec les parents d’élèves.

Erzsebet Nagy – Syndicat démocratique des enseignants.

Traduit de l’allemand par Gachet, HNS-info

Source : unsereuni

12 avril 2012

Fin de partie pour Fragnoli

 Ca y est, Mr Fragnoli s’en est allé. Epuisé, au bout du rouleau, il a quand même eu la délicatesse de nous gratifier d’une ultime Fragnolade. A la suite de ses frasques dans le Canard Enchaîné, nos avocats avaient jugé bon de demander son départ en retraite anticipée. Tout le monde s’y accordait, Mr Fragnoli qui récemment encore imaginait une adaptation cinématographique de l’affaire de Tarnac où Brad Pitt jouerait son rôle, avait définitivement perdu la raison. Sa hiérarchie, mue par on ne sait quel incompréhensible bénévolat, lui proposa de prendre les devants plutôt que de subir une ultime humiliation qui aurait valeur de blâme. Le dos au mur, il a pris cette petite porte, non sans fragnoler haut et fort que la décision émanait de lui. Avec cet humour malade que ceux qui le cotoient lui connaissent, il alla jusqu’à déclarer qu’il en avait marre des attaques personnelles dans la presse. Les dizaines de journalistes qui ont pu l’entendre déblatérer ses petits ragots et ses petites médisances à propos de la vie personnelle des inculpés ont dû bien rire.

 Certes, l’affaire de Tarnac n’était pas de son fait mais il a commis l’erreur de la faire sienne. Nombreuses furent les occasions pour lui de prononcer un non-lieu, d’en sortir la tête haute. Au lieu de cela, il a préféré couvrir les mensonges de la SDAT et se soumettre à la pression de sa hierarchie. Ne nous méprenons pas, dans l’affaire de Tarnac, Mr Fragnoli ne fût qu’un pion, méprisé et méprisable. Il se sera contenté de choisir le mauvais parti.

 Ses petits arrangements avec Jean-Hugues Bourgeois le témoin psychiatrique, ses reconstitutions bidonnées, ces PV inventés par la SDAT auxquels il feignait de croire, ses refus de laisser un inculpé habiter chez un autre pour que son fils puisse subir une greffe de moelle osseuse, ses arrestations en pleine rue à bout touchant, ses élucubrations infinies sur sa propre page wikipedia, ses milles petites rumeurs nauséabondes qu’il distillait à chaque fois que son instruction allait mal (AZF, la vie personnelle des uns et des autres, ses mythos sur ses stylos SNCF, etc.), de tout cela, rien ne nous manquera.

 On pourrait s’amuser de l’absurdité de l’homme ou s’indigner de sa mauvaiseté; nous nous contenterons d’attendre la suite, avec tout l’intérêt quelle mérite.

Un inculpé

PS: A la lecture de la dépêche AFP qui annonçait son déssaisissement, nous pouvions comprendre que Mr Fragnoli craignait une plainte de la part de Mr Torres du fait de la révélation de son nom à "la presse libre". Qu’il se repose en paix, nous ne faisons pas partie de votre famille.

15 août 2009

Hexagone

Hexagone - Renaud (1980) : Ils s'embrassent au mois de Janvier, Car une nouvelle année commence, Mais depuis des éternités L'a pas tell'ment changé la France. Passent les jours et les semaines, Y a qu'le décor qui évolue, La mentalité est la même : Tous des tocards, tous des faux culs. / Ils sont pas lourds, en février, A se souvenir de Charonne, Des matraqueurs assermentés Qui fignolèrent leur besogne, La France est un pays de flics, A tous les coins d'rue y'en a 100, Pour faire règner l'ordre public Ils assassinent impunément. / Quand on exécute au mois d'mars, De l'autr' côté des Pyrénées, Un arnachiste du Pays basque, Pour lui apprendre à s'révolter, Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent De cette immonde mise à mort, Mais ils oublient qu'la guillotine Chez nous aussi fonctionne encore. / Etre né sous l'signe de l'hexagone, C'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment, Et le roi des cons, sur son trône, J'parierai pas qu'il est all'mand. / On leur a dit, au mois d'avril, A la télé, dans les journaux, De pas se découvrir d'un fil, Que l'printemps c'était pour bientôt, Les vieux principes du seizième siècle, Et les vieilles traditions débiles, Ils les appliquent tous à la lettre, Y m'font pitié ces imbéciles. / Ils se souviennent, au mois de mai, D'un sang qui coula rouge et noir, D'une révolution manquée Qui faillit renverser l'Histoire, J'me souviens surtout d'ces moutons, Effrayés par la Liberté, S'en allant voter par millions Pour l'ordre et la sécurité. / Ils commémorent au mois de juin Un débarquement d'Normandie, Ils pensent au brave soldat ricain Qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui, Ils oublient qu'à l'abri des bombes, Les Francais criaient "Vive Pétain", Qu'ils étaient bien planqués à Londres, Qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin. / Etre né sous l'signe de l'hexagone, C'est pas la gloire, en vérité, Et le roi des cons, sur son trône, Me dites pas qu'il est portugais. / Ils font la fête au mois d'juillet, En souv'nir d'une révolution, Qui n'a jamais éliminé La misère et l'exploitation, Ils s'abreuvent de bals populaires, D'feux d'artifice et de flonflons, Ils pensent oublier dans la bière Qu'ils sont gourvernés comme des pions. / Au mois d'août c'est la liberté, Après une longue année d'usine, Ils crient : "Vive les congés payés", Ils oublient un peu la machine, En Espagne, en Grèce ou en France, Ils vont polluer toutes les plages, Et par leur unique présence, Abîmer tous les paysages. / Lorsqu'en septembre on assassine, Un peuple et une liberté, Au cœur de l'Amérique latine, Ils sont pas nombreux à gueuler, Un ambassadeur se ramène, Bras ouverts il est accueilli, Le fascisme c'est la gangrène A Santiago comme à Paris. / Etre né sous l'signe de l'hexagone, C'est vraiment pas une sinécure, Et le roi des cons, sur son trône, Il est français, ça j'en suis sûr. / Finies les vendanges en octobre, Le raisin fermente en tonneaux, Ils sont très fiers de leurs vignobles, Leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux", Ils exportent le sang de la terre Un peu partout à l'étranger, Leur pinard et leur camenbert C'est leur seule gloire à ces tarrés. / En Novembre, au salon d'l'auto, Ils vont admirer par milliers L'dernier modèle de chez Peugeot, Qu'ils pourront jamais se payer, La bagnole, la télé, l'tiercé, C'est l'opium du peuple de France, Lui supprimer c'est le tuer, C'est une drogue à accoutumance. / En décembre c'est l'apothéose, La grande bouffe et les p'tits cadeaux, Ils sont toujours aussi moroses, Mais y a d'la joie dans les ghettos, La Terre peut s'arrêter d'tourner, Ils rat'ront pas leur réveillon; Moi j'voudrais tous les voir crever, Etouffés de dinde aux marrons. / Etre né sous l'signe de l'hexagone, On peut pas dire qu'ca soit bandant Si l'roi des cons perdait son trône, Y aurait 50 millions de prétendants.

22 juin 2012

Manifestation de soutien aux anarchistes et aux autres prisonniers politiques en Turquie !

MARDI 26 JUIN 2012 A 18H30

AU TROCADERO, A PARIS

Halte à la répression en Turquie ! Turkiye'de ki Baskiya SON !

Libération des prisonnier-e-s anarchistes en grève de la faim depuis le 11/06/2012 et de tou-te-s les prisonnier-e-s politiques !

Quelques jours après la manifestation du 1er mai à laquelle les anarchistes ont pris part, la police a perquisitionné et cassé plusieurs lieux alternatifs et arrêté 60 militant-e-s anarchistes. 51 ont été libéré-e-s quatre jours après mais 15 doivent encore passer en procès pour association terroriste. Ils et elles sont accusé-e-s d'appartenance à une organisation terroriste pour avoir été en possession d'un ouvrage de Kropotkine, retrouvé chez ces dernier-e-s. 9 d'entre elles et eux sont encore en prison à l'heure actuelle et six autres, dans d'autres villes (Izmir, Ankara etc.), ont depuis été arrêté-e-s, ce qui porte à 15 le nombre d'anarchistes emprisonné-e-s depuis le début du mois de mai. Depuis le 11/06/2012, 14 d'entre elles et eux ont entamé une grève de la faim, malgré des conditions d'encadrement sanitaire déplorables...

Cette opération s'inscrit dans un cadre plus large de durcissement de la répression, ces dernières années, contre les opposant-e-s au parti au pouvoir, l'AKP. Ce gouvernement, à la fois conservateur islamiste et néolibéral sur le plan économique, détruit l'environnement et les droits des travailleuses et des travailleurs, des femmes, des kurdes et des minorités ethniques et religieuses (halevis notamment) ou des minorités sexuelles (LGBTT). La situation des femmes, en particulier, devient de plus en plus problématique avec les menaces d'interdiction de l'avortement et l'augmentation des violences masculines (violence physique et harcèlement sexuel).

L'État turc mène une politique de terrorisme d'État, comme en témoigne le massacre perpétré à Roboski le 28 décembre 2011, au cours duquel 34 personnes dont 19 enfants ont été tuées lors d'un bombardement. Les militant-e-s sont emprisonné-e-s, torturé-e-s, agressé-e-s physiquement par des nervis fascistes manipulés par l'État turc ou par les forces de répression. Désormais, les lois antiterroristes de 1991 peuvent servir à enfermer toutes les opposant-e-s, sans procès, pendant plusieurs années. Plusieurs milliers de prisonnier-e-s politiques croupissent dans les prisons turques, dans l'isolement, pour leurs opinions politiques. C'est ce qui se passe pour les 15 anarchistes actuellement en prison depuis plus d'un mois. Les conditions de détention déplorables génèrent des conflits, les prisons sont surpeuplées (manque de lits notamment) et les militant-e-s vegan ou végétarien-ne-s ne peuvent respecter leur régime alimentaire. Afin de casser les solidarités à l'intérieur de la prison, l'Etat sépare les militants et militantes emprisonnées.

A l'extérieur, la solidarité s'organise à Istanbul. Solidarité politique avec des manifestations devant les prisons et une campagne de sensibilisation vers la population. Solidarité financière aussi pour soutenir le mouvement et aider les compagnes et compagnons en détention. Des actions de solidarité ont également eu lieu partout dans le monde, notamment en Allemagne, en Suisse et à Lyon.

Pour la libération immédiate et pour l'arrêt des poursuites contre les anarchistes et contre tou-te-s les prisonnier-e-s politiques en turquie ! manifestons le mardi 26 juin a 18h30 au Trocadero a Paris !

EYLEM 26 Haziran Sali, Saat: 18.30, Trocadero, Paris

à l'appel de la Coordination des Groupes Anarchistes, de l'Offensive Libertaire et Sociale, d'Alternative Libertaire Banlieue Nord-Ouest et Paris-Nord-Est, de la Fédération Anarchiste

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25 novembre 2009

La police cherche les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris.

    Ce matin (jeudi 5 novembre), vers 6h, la police est venue perquisitionner un appartement à Rouen. Elle a embarqué une personne pour une audition. Les policiers (de la SRPJ de Paris) recherchent apparemment les organisateurs de la manifestation du 21 juin à Paris. Plusieurs centaines de personnes avaient manifesté ce jour-là dans le quartier des Halles. De nombreux manifestants étaient masqués, et au passage devant le siège de l’administration pénitentiaire les vitres de ce bâtiment avaient été brisées. En réponse la police avait gazé. Lors de la dispersion plusieurs personnes avaient été arrêtées et frappées au sol.

    Les policiers sont venus dans cet appartement rouennais car c’est depuis celui-ci qu’avait été créée la boîte mail du comité de soutien local. C’est l’opérateur Gmail qui a fourni ces informations à la police. La personne arrêtée est ressortie sans aucune charge contre elle. Les policiers semblaient plutôt rechercher des informations sur deux personnes : un certain Vincent et un certain Julien. Nous ne connaissons pas ces personnes aussi, si elles se reconnaissent : faites attention, camarades. Une instruction est ouverte pour "dégradations", "violences à agent" le tout en "bande organisée".

    Quelques jours après la divulgation de nouveaux éléments dans l’affaire de Tarnac, tendant à montrer que la filature de Julien et Yldune par la SDAT avait été entièrement bidonnée par les policiers, voilà donc la réponse des policiers : s’en prendre à nouveau aux comités de soutien. Minable. Et insuffisant.

Source : Soutien 11 novembre

28 octobre 2014

Communiqué d'occupants de la ZAD du Testet

Depuis le 15 août 2014, nous, les opposants au barrage du Testet, sommes victimes de violences policières de façon systématique et acharnée. Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Rémi a été tué par des gendarmes.

Cette nuit là, il n’y avait plus de matériel à garder sur la base de chantier. Que défendaient-ils, ces militaires? Les égos de quelques décideurs?

Les profits de certain individus?

Ou était-ce une provocation stratégique?

Nous avons perdu un frère de lutte, nous pensons à lui, à sa famille et à ses amis proches. Ceci n’aurait jamais dû arriver. Les vives émotions suscitées par le décès de Rémi s’expriment par des manifestations de soutien spontanées partout en France. Les promoteurs du projet ont été interpellés à maintes reprises quant à la non-pertinence du barrage d’un point de vue écologique, économique, politique… mais toujours en vain.

Le mépris du peuple, du vivant, des droits fondamentaux engendrent l’indignation puis la colère auprès de celles et ceux qui ne veulent plus subir la domination de l’oligarchie en place. Ces injustices sont des violences sur tout(es) celles et ceux qui sont systématiquement discrédités, criminalisés et dépossédés de leurs moyens d’actions et d’expressions. La colère qui en découle est légitime, chacun ayant sa propre façon de s’indigner face aux forces étonnement démesurées auxquelles nous sommes confrontées. Nous restons tous et toutes solidaires contre ce projet.

Les dernières informations, à l’heure de boucler ce comité de presse, continuent dans le sens de la répression policière. De nombreux barrages et contrôles d’identité finissent au commissariat pour garde à vue. Les mesures d’intimidations se poursuivent une seule réponse commune: Enracinons la résistance, ne les laissons pas nous isoler dans la forêt!

Nous vous invitons à manifester votre indignation et votre soutien où que vous soyez!!!

Des occupants de la ZAD du Testet

15 décembre 2019

Chant de révolte

Chant de Révolte - ou La Révolte

de Sébastien Faure (1886), interprétée ici par Fanchon Daemers

Paroles : Couplet 1 : Nous sommes les persécutés / De tous les temps et de toutes les races / Toujours nous fumes exploités / Par les tyrans et les rapaces / Mais nous ne voulons plus fléchir / Sous le joug qui courba nos pères / Car nous voulons nous affranchir / De ceux qui causent nos misères

Refrain : Église, Parlement, / Capitalisme, État, Magistrature / Patrons et Gouvernants, / Libérons-nous de cette pourriture / Pressant est notre appel, / Donnons l'assaut au monde autoritaire / Et d'un cœur fraternel / Nous réaliserons l'idéal libertaire

Couplet 2 : Ouvrier ou bien paysan / Travailleur de la terre ou de l'usine / Nous sommes dès nos jeunes ans / Réduits aux labeurs qui nous minent / D'un bout du monde à l'autre bout / C'est nous qui créons l'abondance / C'est nous tous qui produisons tout / Et nous vivons dans l'indigence

Refrain

Couplet 3 : L'État nous écrase d'impôts / Il faut payer ses juges, sa flicaille / Et si nous protestons trop haut / Au nom de l'ordre on nous mitraille / Les maîtres ont changé cent fois / C'est le jeu de la politique / Quels que soient ceux qui font les lois / C'est bien toujours la même clique

Refrain

Couplet 4 : L'engrenage encor va nous tordre : / Le capital est triomphant ; / La mitrailleuse fait de l'ordre / En hachant la femme et l'enfant. / L'Usure folle en ses colères / Sur nos cadavres calcinés / Soude à la grève des Salaires / La grève des assassinés.

Refrain

Couplet 5 : Pour défendre les intérêts / Des flibustiers de la grande industrie / On nous ordonne d'être prêts / À mourir pour notre patrie / Nous ne possédons rien de rien / Nous avons horreur de la guerre / Voleurs, défendez votre bien / Ce n'est pas à nous de le faire

Refrain

Reprise en 1996 par René Binamé

11 novembre 2013

La gigue à Mitchounano

La gigue à Mitchounano - Paul Piché (1978) : St-Scholastique ou parc Forillon / Fallait partir de bon matin / Pour les touristes ou leurs avions / On est toujours dans l'chemin / Les gens ont perdu leurs maisons / Leurs terre et pis leur pays / Tout ce que j'ai pu faire / C't'une p'tite chanson / Qu'ira pas plus loin qu'ici.

Dans l'nord y a un moulin / Qu'y a empoisonné tous les indiens / Apparemment ça répondait / Vraiment à un besoin / Pis on leu d'mande après ça / De r'garder le bon côté d'la vie / De pu chasser de pu pêcher / D'arrêter d'faire des p'tits / Y aurait ni tête, ni pieds / Pourrait pas travailler / Dans l'pâte et papier.

Va-tu falloir attendre qu'y'aille / Démolir toutes nos maisons / Attendre d'être empilés dans des bâtisses / Faites en carton / Va-tu falloir attendre / D'être rendu fous, d'être affamés / Attendre d'avoir la corde au cou / Les mains ben attachées / Mais on a pas assez eu d'misère / Y nous faudrait l'enfer / Avant d'se révolter, avant d's'organiser.

Pis les étudiants, objectivement / S'inquiètent pour passer le temps / Y gardent la connaissance entre eux / Comme le riche son argent / Ou ben on signe rien qu'une pétition / Mais c'est pas ben ben risqué / Y a pas d'danger qui voyent ton nom / Sur des feuilles tout fripées / C'est l'à qu'on s'cache la face / Pour faire nos grimaces / Sur des bouts d'papier.

On s'est r'gardé à bout portant / L'nombril au premier plan / On sait qu'on est du monde peureux / Avec un bel accent / Mais va-tu falloir attendre / Qu'y viennent nous chercher / Comme des boeufs / Quand on sera rendu rien qu'd'la viande / On sera pas moins nerveux / Mais on a pas assez eu d'misère / Y nous faudrait l'enfer / Avant de se révolter, avant d's'organiser.

18 août 2009

Grève Générale

Grève générale / La société elle a mauvaise haleine (2008?) : La grève sauvage est déclarée on se transforme en émeutier, Plus envie de reculer cette fois les flics devront céder. On a vraiment tout essayé, la droite la gauche nous ont menti, cette fois le système va exploser Vive la révolte des insoumis. / Organiser en comité les choses vont bouger, les patrons au bûché et les profits exterminés. Les mairies réquisitionnées et l'état renversé pour que nos vies deviennent enfin leur priorité. / Plus la peine d'espérer messieurs les exploiteurs, l'heure est venue pour vous de descendre sans ascenseurs de vos tours d'ivoire car vous sentez l'odeur, l'odeur des bûchés où brûlent toutes vos horreurs. / Enfin nous serons libre de toutes vos règles débiles, enfin nous serons libres de toutes vos contraintes inutiles.

4 mai 2015

La contre-insurrection qui vient

La contre-insurrection qui vient
modestes propos sur la situation grecque

Il y a dans toute tragédie une partie qui est nœud et une partie qui est dénouement ; les faits qui sont en dehors de la tragédie et un certain nombre de faits qui sont dans la tragédie constitue le nœud, le dénouement comprend le reste.

Aristote, Poétique


Il est des temps où nous sentons presque instinctivement que se joue quelque chose d'une importance considérable pour le devenir d'une partie de l'humanité, voire pour l'humanité dans son ensemble ; et ce malgré le plus souvent une première circoncision – au moins apparente - de l'espace où les « événements » se nouent qui ont pu nous affecter de la sorte. Mais, en de telles époques, ce ne sont pas tant les « événements »1 eux-mêmes qui nous traversent que le nœud de leur entrelacement parvenu à un tel degré de resserrage qu'il s'est fait tragédie, et appelle par là-même un dénouement prochain. Aussi sans doute n'est-ce pas un hasard si à cette heure c'est en Grèce que se joue cet « art »2 de la tragédie, en quelque sorte, puisqu'il est patent que le peuple de ce pays en inventa la représentation dans l'antiquité en même temps qu'il imagina la démocratie – non telle que nous la connaissons, certes, et plus authentique à beaucoup d'égards bien que nous en ayons repris certains fondements.
Depuis l'assassinat du jeune Alexandros, tué par la police le 6 décembre 2008 dans le quartier d'Exarcheia à Athènes, la Grèce connaît en effet des « troubles » d'une ampleur devenue peu commune, au moins depuis que l'Italie insurgée de 1977 succombât sous les assauts de quelques services secrets occidentaux, et d'un appareil d’État fort prompt à appliquer avec violence dès l'année suivante une nouvelle législation antiterroriste.3 Par « troubles », il faut bien évidement entendre une « situation insurrectionnelle », situation qui aura menée à la récente élection de Syriza, autrement dit à l'élection d'une coalition de la gauche dite radicale.4 Nous avons pu voir, depuis, en France et ailleurs, se déployer deux archétypes de la diarrhée verbale médiatico-politique, le premier pour faire mine de s'inquiéter de la présence d'une telle gauche radicale à la tête d'une nation européenne5, le second au contraire pour se réjouir de ce qu'il y aurait là comme une avant-garde susceptible en faisant écho de nous sortir de l'austérité ambiante. Une fois encore, on veut nous faire croire à l'existence effective6 d'un antagonisme gauche-droite, et nous sommer de prendre parti pour l'une ou l'autre de ces options. Or, il s'agit de ne plus être dupe : gauche et droite sont toujours déjà les deux faces d'une même médaille ; d'un extrême à l'autre, elles sont nées du capitalisme et par conséquent ne peuvent guère s'employer qu'à en maintenir l'extension impériale, ou ad minima l'essentiel de celle-ci quand il arrive que la situation ne leur offre plus de pouvoir en maintenir la totalité – la Grèce en est là !, et si Syriza a obtenu de la régir, ce n'est bien notoirement que pour encadrer l'authentique dissidence du peuple, afin dans un premier temps de conserver au moins la majeure partie de l'infrastructure « marchande », et d'organiser sur place, dans un second temps, la contre-révolution.7 Autrement dit la gauche grecque n'a pas pour objet d'émanciper le prolétariat en lui offrant de s'abolir lui-même en éliminant son réel ennemi – l'infrastructure policière-marchande -, mais de l'économiser comme prolétariat quitte à lui accorder une augmentation de salaire susceptible de devenir utile à l'entretien de l'ennemi susdit. La police en Grèce a donc uniquement changé de nom : elle s'appelle momentanément Syriza, et comme ailleurs elle parle seule et bave spectaculairement des commentaires sur le spectacle d'elle-même.

Le nœud tragique où le pays des hellènes se situe peut dès maintenant se synthétiser comme étant à la jonction embrouillée de trois questions historiques particulières : 1 – L'absence de soutiens insurrectionnels extérieurs, qui rend peu probable une victoire du camp révolutionnaire grec à l'intérieur de ses propres frontières, va-t-elle persister comme à quelques exceptions près elle l'a fait jusqu'ici ? Pour ne serait-ce qu'envisager une telle victoire, il faudrait que la France, l'Italie et l'Espagne, au minimum, entrent à leur tour dans la lutte, et avec une ampleur au moins comparable à celle de mai 68. 2 - La gauche dite radicale actuellement au pouvoir va-t-elle ou non s'avérer capable de réaliser ce pour quoi elle a été flanquée là ?, contenir l'insurrection dans le spectacle d'elle-même jusqu'à en réduire à rien l'authentique subversion première. Autrement dit, quelle quantité de la population grecque va condescendre à se laisser duper ?, et pour combien de temps ? 3 – Les anarchistes et les autonomes, qui ont su montrer leur détermination à plusieurs reprises, pourront-ils éviter l'épuisement qui menace toujours même les meilleures volontés révolutionnaires dès lors que le mouvement se voit contraint de s'installer dans la durée ?
Il n'est pas difficile d'inférer, partant, que si le parti Syrisa porte bel et bien en lui la possibilité d'un dénouement de la tragédie en cours, c'est seulement pour faire entrer de nouveau la Grèce dans cette autre tragédie à durée indéterminée où sont concentrés tous les humains de tous les pays : l'enfer de l'infrastructure policière-marchande ! Et ce sur quoi dès lors il nous faut compter, si nous voulons reléguer Syrisa et tous les autres dans les oubliettes de l'Histoire, c'est sur l'extension universelle de l'insurrection, seule susceptible de nous offrir un dénouement où l'être renouerait unitairement avec la totalité d'un joyeux vivre-au-monde, non pas sans tragédie, mais d'un tragique vital où l'avoir n'est rien. Grèce générale doit maintenant devenir l'un des mots d'ordre de toutes les bonnes volontés partout présentes au monde.


Léolo

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Notes :

1 – Un événement, dans l'Empire de la marchandise, n'est plus guère qu'un dispositif

2 - L'art en son sens premier, c'est-à-dire non séparé, artisanal, et dans le cas qui nous occupe à considérer donc en tant que consubstanciel à la démocratie.

3 – Cette législation a depuis inspiré la plupart des pays dits démocratiques, où elle s'applique en tant qu'état d'exception devenu permanent. Suite à l'affaire Charlie Hebdo, la France vient d'ailleurs de durcir encore cet appareil répressif.

4 – Syriza = Synaspimós Rizospastikís Aristerás : Coalition de la gauche radicale.

5 – Nation considérée là dans sa valeur symbolique, mais d'un autre côté renvoyée sans cesse à sa moindre importance économique.

6 – autrement dit qui « produit » des effets dans le réel.

7 – Mitterrand et le P.S. ont eu le même rôle en France durant toutes les années 1980, parce qu'en France comme en Grèce la droite s'avère le plus souvent dans l'incapacité de contenir la révolte. C'est d'ailleurs pourquoi Mélanchon, ici, parvient à se faire une petite place ; on le garde en réserve au cas où il deviendrait nécessaire de répondre à une contestation d'envergure. Il en va tout autrement dans des pays tels que l'Angleterre ou les États-Unis, entre autres.

1 mars 2017

Camarades

CAMARADES

Une élection approche qui verra, si elle a lieu et quelle que soit le cas échéant la nouvelle présidence, la reconduction d'une politique exercée depuis des dizaines d'années en faveur des capitalistes et de leur Empire-marchand destructeur et sans avenir. Partout là où règnent la marchandise et la religion de l'argent, ne peuvent continuer corollairement de régner que la misère pour le plus grand nombre et la dévastation de notre décor naturel - l'Histoire l'a d'ores et déjà suffisamment montré.

Depuis près de 50 ans maintenant, qui plus est, nous assistons à l'agonie de l'appareil capitaliste. Cette agonie est sans retour et ne trouve plus guère pour se justifier et durer que cette violence toujours plus grande qu'elle exerce contre nous, et ce jusqu'à n'avoir plus rien à nous proposer de désirable que la disparition-de-notre-humanité, qu'elle nomme transhumanisme, et dont la police est un avant-goût cuisant.

En tant qu'elle n'est qu'un dispositif parmi d'autres qui concourt à nous maintenir dans la soumission au capital et à son agonie post-humaine, l'élection n'est de notre liberté que cette antithèse qui ne peut que contribuer à nous conduire au désastre. C'est pourquoi il s'agit dès à présent d'en empêcher la tenue, c'est pourquoi il s'agira si toutefois elle devait avoir lieu de n'en tenir aucun compte, c'est pourquoi, en bref, nous appelons chacune et chacun à s'organiser au plus tôt afin qu'advienne dans les meilleurs conditions possibles ce qui s'avère de toutes façons inévitable : LA

REVOLUTION

9 juin 2009

Un spectre hante l'Europe... (par Benjamin)

"Il y a eu mille petits soulèvements, et tout cela fait une seule guerre, incessante entre nous-même et nos esclaves, une guerre silencieuse, une guerre honteuse dont personne ne parle et dont les historiens répugnent à faire le récit.Il y a déjà eu des guerres entre nations, entre cités, entre partis et même entre frères... mais cette foi c’est un monstre qui est en nous, dans nos tripes, et qui lutte contre tous les partis, toutes les nations, toutes les villes."

in Spartacus, Howard Fast (Cicero à Helena à propos du mystère de la révolte des esclaves).

    "Julien Coupat" libéré, c’est un point de focalisation de l’attention publique qui se défait… personne ne s’en plaindra à commencer par lui qui pourra peut-être ainsi espérer se défaire du costume absurde que tant de bonnes âmes se sont efforcées de lui tailler.

    Il n’a pas manqué de chroniqueurs en mal d’inspiration, de pseudo-journalistes en peine de scoops crapuleux pour boucler leurs fins de mois… Tout aura une nouvelle fois été convoqué depuis sa libération surprise. Tout. Le vieux fond poujado-frustré de certains journalistes de la presse d’opinion, tant en vogue sous le régime présent, n’aura pas manqué d’écrire parmi ses plus belles pages à notre propos. Il y a quelques semaines encore, certains reporters détritivores ont su lécher les mains des enquêteurs jusqu’à obtenir quelques « révélations exclusives » toutes droit sorties des archives secret-défense de la DCRI, doublant ensuite de leurs propres mensonges, les approximations et les amalgames grossiers des « agents des services » en goguette dans la campagne limousine. Et on aura aussi eu droit aux voix souffreteuse de certains épigones de la chronique journalistique et à leurs ratiocinations sur l’irresponsabilité de toute pensée qui n’épargne pas l’ambiance surannée de nos vieilles démocraties.

    On nous parle d’ « argent » en « contradiction avec (nos) propres idées », de « fils à papa qui n’assument rien », d’intellectuels « pas sympathiques », « pédants », ou manquant sérieusement d’ « originalité », ou bien encore qui ne « proposent rien » (en effet nous ne voulons pas offrir de programme à un quelconque suffrage…). Au delà de nous accuser de ne pas assumer « nos idées », on ose même nous reprocher, à nous, de faire trop de bruit, quand tant d’autres moins « biens nés » et moins bien entourés sont interpellés, tabassés, enfermés en silence…

    Je ne m’arrêterai pas sur chacun de ces morceaux de bravoure, ils valent à peine l’énergie que demande leur lecture.

    Ce dont il importe de parler à la suite de cette libération inopinée, ce n’est rien d’autre que ce que nous nous sommes efforcés de mettre en avant envers et contre toute focalisation exclusive sur le personnage « Julien Coupat », ou sur celui de « la bande de Tarnac ». Si toute cette foire doit avoir servi à quelque chose c’est à retourner l’opération de communication du pouvoir contre son principe même. Mais comment ?

    L’opération de sidération permanente qui est au cœur du style de gouvernement sarkosyste, sans être elle-même particulièrement novatrice sinon efficace, repose sur la stigmatisation de populations cibles qui sont désignées comme l’autre absolu du cœur virtuel de la « citoyenneté républicaine ». Ce cœur virtuel sans qu’il soit jamais désigné comme tel est sans conteste blanc, européen, chrétien, entrepreneur, respectueux des lois, de la propriété et de l’argent. Il n’est évidemment plus de bon ton de le scander tout haut, même si on semble s’en cacher de moins en moins. Cette identité se dit donc en creux, au fil des figures qui sont désignées comme son opposé, ses « ennemis intérieurs », on renouvelle bien le vocabulaire, moins les principes… il y a eu le « juif », « l’anarchiste », « le rital », « le blouson noir », « le fellaga », il y a aujourd’hui les « bandes de jeunes de cité », les « noirs et les arabes », les « clandestins », les « islamistes », les « anarcho-autonomes », les « pirates », les « étudiants ultras », les « grévistes-voyous ».

    Ces « figures » ne fonctionnent que tant qu’elles restent irrémédiablement séparées dans l’imaginaire collectif. Au delà de l’entreprise de terreur (ou d’ « intimidation » selon l’interprétation qu’on fait des textes européens) menée par le pouvoir pour maintenir en état de sidération l’ensemble de la population, ce que craignent les réseaux de pouvoir -sans lesquels Sarkozy n’est rien- c’est bien que l’hétérogénéité (réelle) des ennemis de l’état des chose présent, ne se constitue en puissance consciente de renversement. Non pas un quelconque revival du grand soir mais la constitution en des points divers de nouages qui alimentent une intelligence collective diffuse et constituent positivement les forces capables de survivre au délitement des formes politiques existantes. Les mots pour dire ces forces sont pléthore. Ou bien manquent encore cruellement. Ils sont au mieux ceux du passé, au pire ceux du pouvoir, de l’occident globalisé. Abstenons nous de vouloir épingler ces forces à notre tour.

    Ces forces que l’on sent palpables au détour de chaque tour dans les quartiers populaires, de chaque cafétéria de grande banlieue, dans les facs bloquées, les usines occupées, les foyers Sonacotra, les villages qui résistent à la touristification, les anciennes colonies, les hôpitaux psychiatriques… partout où la force des choses, la colère ou le bon sens mènent les uns et les autres à sentir ce qui les distingue radicalement de la figure du « bon citoyen » (français ou européen qu’importe)… au nom duquel on surveille, on « sécurise », on ment, on tabasse, on extorque, on vend des armes, des centrales nucléaires, on exploite, on acculture, on affame, on rend stérile, on expulse, on enferme, on tue.

    Ce que l’on veut conjurer par dessus tout c’est le spectre du soulèvement. Lent, progressif, par saccades mais soulèvement bien réel, de ce qu’on finira bien un jour par devoir re-nommer « peuple ». Pas celui dont on se réclame mais bien celui qui partout, tout le temps, échappe à la normalisation et au contrôle, surgit là où ne l’attend plus.

Benjamin

6 octobre 2009

Travail, prison, travail

    A l’heure où les suicides au travail s’affichent à la une des journaux et où se tient un comptage régulier et morbide des décès en détention, toutes les réactions à ces événements ont en commun de nous mener sur de fausses pistes. On nous rabat les oreilles à coups de « drames personnels », « d’erreurs de management », de « surveillance préventive », de « nécessaire solution individuelle », de « formation sur la gestion du stress », etc. Mais on ne parle jamais du cœur du problème : l’exploitation salariale et l’enfermement, piliers du système capitaliste.

    Or, on ne peut s’attaquer à l’enfermement sans s’attaquer à la société qui le produit. La prison n’est pas un monde à part, elle ne concerne pas que les prisonniers et leurs proches. Elle assure une fonction de contrôle et de gestion de la misère nécessaire au maintien de la paix sociale. La prison fonctionne comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête de chaque exploité afin qu’il continue à jouer le jeu du salariat et de la vie qui va avec. D’ailleurs, chacun sait bien que l’incarcération joue le rôle d’un stigmate supplémentaire : en plus d’être un exploité, on devient un ex-taulard. La prison marque les gens bien au-delà de la période de leur enfermement (le casier judiciaire en est le meilleur exemple) et a pour vocation de séparer les exploités entre eux, entre ceux qui marchent droit et ceux qu’on étiquette comme « déviants ». Pourtant tous les pauvres sont des prisonniers potentiels car la justice qui les condamne est une justice de classe. Le Droit n’est pas neutre, il n’est pas la manifestation naturelle de l’intérêt général mais l’expression d’un rapport de force à un moment donné de l’histoire. Le Droit ne fait rien d’autre que garantir la propriété et la sécurité de la classe dominante. D’ailleurs souvent, ce ne sont même pas des actes qui sont pénalisés mais le fait d’appartenir à la « classe dangereuse » (sans-papiers, membre d’une « bande », mineur d’un quartier sous couvre-feu...).

    Se battre contre la prison, c’est se battre contre l’Etat et sa justice. C’est pourquoi le discours humanitaire qui a comme seul horizon l’amélioration des conditions de détention et un meilleur respect des droits des prisonniers contribue de fait au perfectionnement de l’enfermement et à la conservation de l’institution carcérale. Par exemple, dans les nouvelles prisons, avoir des douches à l’intérieur des cellules est une manière pour l’administration pénitentiaire de réduire les mouvements, de séparer et d’isoler davantage les détenus. L’architecture de ces nouveaux établissements (fonctionnement en petites unités, vidéosurveillance, limitation des déplacements) permet d’optimiser le contrôle et la surveillance des prisonniers dans le but de prévenir et contenir les révoltes.

    De même, ce qui nous est présenté comme des alternatives à la prison (bracelets électroniques et autres contrôles judiciaires) ne sont en réalité qu’un moyen de plus pour l’Etat d’étendre son contrôle sur certaines populations. Ces dispositifs s’accompagnent d’un suivi social qui ressemble bien souvent à une mise au travail forcé, selon des logiques similaires au contrôle des chômeurs, où le moindre faux pas peut être suivi d’une sanction. A l’instar de bien d’autres aspects de notre société au premier rang desquels le travail salarié, ces soi-disant alternatives participent de l’autodiscipline qui doit faire accepter à chacun de rester à sa place. Ces mesures, présentées comme une manière de « désengorger » les prisons, permettent au contraire d’enfermer toujours plus : le nombre de prisonniers ne cesse d’augmenter.

    La prison étant à l’image de la société, la faiblesse actuelle des luttes dans et autour des prisons est le reflet de l’affaiblissement de la tension de classe qui traverse l’ensemble de notre société. Pourtant il existe aujourd’hui en Europe des luttes contre l’enfermement, par exemple contre les centres de rétention en Italie et en France ou contre les prisons en Belgique, qui ont permis de faire le lien entre l’intérieur et l’extérieur et ont tenté de replacer ces révoltes dans une perspective plus large de lutte contre le système capitaliste. Parce que la liberté n’est pas un état individuel mais un rapport social à construire.

28 juillet 2009

Hausse vertigineuse des écoutes téléphoniques

    Les écoutes téléphoniques pratiquées en France à la demande des magistrats ont été multipliées par plus de quatre depuis 2001, mais le chiffre reste encore loin de ceux d'autres pays de l'Europe de l'Ouest.

    Selon une étude universitaire dont rend compte Le Figaro dans son édition de mardi 28 juillet, disponible dès lundi sur le site internet du quotidien, les interceptions téléphoniques judiciaires ont augmenté de 440 % entre 2001 et 2008, passant de 5 845 en 2001 à 26 000 en 2008. "De quoi grever le budget de la Chancellerie", souligne le quotidien : les opérateurs et leurs prestataires facturent 497 euros hors taxes chaque interception sur une ligne fixe, et 88 euros hors taxes celles sur un téléphone mobile.

    Sur le même sujet Il convient d'ajouter à ces écoutes demandées par les magistrats les 5 906 écoutes judiciaires dites "administratives" effectuées pour la seule année 2008. Ces dernières sont pratiquées par divers services de renseignement - la DGSE, la DCRI (contre-espionnage) ou encore la Direction nationale de recherches des enquêtes douanières (DNRED) - sans feu vert de la justice. "Leur objectif vise à détecter toute atteinte à la sécurité nationale, à prévenir les visées terroristes ou certaines affaires d'intelligence économique", précise Le Figaro. L'étude souligne également que les services secrets interceptent de plus en plus souvent les échanges de mails.

    Soulignant que toutes ces interceptions ne font l'objet d'aucun contrôle émanant d'organisme indépendant, l'étude évoque une "menace pour la vie privée". Malgré cette hausse vertigineuse, la France demeure l'un des pays européens qui pratique le moins d'interceptions judiciaires - quinze fois moins que l'Italie, douze fois moins que les Pays-Bas et trois fois moins qu'en Allemagne.

Dans le Monde.fr du 28/07/09

27 janvier 2010

Anti-terrorisme et CPE

Une vieille enquête sur des sabotages SNCF pendant le mouvement anti-CPE passe en antiterrorisme ; un réquisitoire vise une personne.

Fin août 2009, le juge d’instruction antiterroriste Brunaud, qui s’occupe de l’affaire de janvier 2008 (fumigènes, dépanneuse… pour rappel, voir
http://infokiosques.net/mauvaises_intentions ), décide de commencer à clore cette enquête. S’ensuit alors, comme habituellement, une période de quelques mois pendant laquelle les différentes parties (inculpés et procureur) peuvent faire des observations et demander de nouveaux actes d’enquête. Cette période est censée durer trois mois mais, lorsque personne n’est en prison, les juges ne respectent pas les délais. Récemment, nous avons appris que le procureur avait demandé un « réquisitoire supplétif ». L’enquête est donc toujours ouverte : l’instruction n’a finalement pas été close.

Ainsi, le 10 décembre 2009, le procureur a demandé à ce que soient effectués de nouveaux actes d’enquête, dont le contenu vient d’être connu. Le procureur met en avant différents éléments. En septembre 2009, un rapport indique que l’ADN de Juan (inculpé pour l’histoire de la dépanneuse) aurait été prélevé sur une paire de gants en latex qui aurait été trouvée non loin des lieux d’une tentative d’incendie contre la SNCF, datant du 12 avril 2006, à Paris 19ème. Le procureur relève contre Juan, et contre « tous autres », des « présomptions graves » de détention et transport d’éléments incendiaires, de tentative de dégradation, de dégradation et d’association de malfaiteurs ; le tout en relation avec une entreprise terroriste. Cette enquête sur le 12 avril s’inscrit dans le cadre d’une enquête plus large concernant des dégradations contre la SNCF en bande organisée (concrètement, des incendies sur des installations électriques gérant le trafic des trains). L’enquête comprend différents faits, tous s’inscrivant dans le mouvement anti-CPE :

- le 29 mars 2006 à Alfortville, Orly, Villemoison sur Orge et Champlan
- le 6 avril 2006 à Wissous, Sarcelles, Epinay sous Sénart et Bobigny
- le 12 avril 2006 à Paris L’enquête qui regroupe tous ces faits était ouverte depuis 2006. Fin novembre 2009, elle bascule en antiterrorisme, et est donc aujourd’hui gérée par un juge antiterroriste à Paris.

Mettant en avant ces arguments, le procureur demande au juge de :

- faire de nouvelles analyses téléphoniques
- comparer les modes opératoires utilisés en mars avril 2006 et celui du 2 mai 2007 (affaire de la dépanneuse de police)
- comparer ces modes de fabrication à ceux décrits dans les livres saisis dans la voiture lors de l’arrestation d’Isa en janvier 2008
- effectuer des comparaisons ADN concernant Juan
- procéder à des expertises psychiatriques sur Isa, Juan et Damien (les 3 personnes déjà accusées pour l’histoire de la dépanneuse).

Une commission rogatoire est en cours : les flics sont en train d’enquêter. A ce jour, il n’y a pas encore de retour. Plus d’infos bientôt sans doute.

Solidarité !

7 août 2009

La semaine sanglante

La semaine sanglante - Jean-Baptiste Clément (1871), interprétée par "Les amis d'ta femme" : Sauf des mouchards et des gendarmes On ne voit plus par les chemins Que des vieillards tristes en larmes Des veuves et des orphelins Paris suinte la misère Les heureux même sont tremblants La mode est au conseil de guerre Et les pavés sont tout sanglants / Refrain : Oui mais ça branle dans le manche Les mauvais jours finiront Et gare à la revanche Quand tous les pauvres s’y mettront (bis) / On traque on enchaîne on fusille Tous ceux qu’on ramasse au hasard La mère à côté de sa fille L’enfant dans les bras du vieillard Les châtiments du drapeau rouge Sont remplacés par la terreur De tous les chenapans de bouges Valets de rois et d’empereurs / Refrain / Nous voilà rendus aux jésuites Aux Mac Mahon aux Dupanloup Il va pleuvoir des eaux bénites Les troncs vont faire un argent fou Dès demain en réjouissance Et Saint Eustache et l’Opéra Vont se refaire concurrence Et le bagne se peuplera / Refrain / Demain les Manon les Lorette Et les dames des beaux faubourgs Porteront sur leur collerette Des chassepots et des tambours On mettra tout au tricolore Les plats du jour et les rubans Pendant que le héros Pandore Fera fusiller nos enfants / Refrain / Demain les gens de la police Refleuriront sur le trottoir Fiers de leurs états de service Et le pistolet en sautoir Sans pain sans travail et sans arme Nous allons être gouvernés Par des mouchards et des gendarmes Des sabre-peuples et des curés / Refrain / Le peuple au collier de misère Sera-t-il donc toujours rivé Jusques à quand les gens de guerre Tiendront-ils le haut du pavé Jusques à quand la Sainte Clique Nous croira-t-elle un vil bétail A quand enfin la République De la justice et du travail / Refrain.

Nous changerions évidemment aujourd'hui la fin (A quand enfin la République De la justice et du travail), par exemple par ceci : A quand enfin l'autonomie La vraie justice et la fin du travail.

Comité stéphanois

7 août 2009

La Ravachole

La Ravachole - Sébastien Faure (1893) : Dans la grande ville de Paris, Dans la grande ville de Paris, Il y a des bourgeois bien nourris, Il y a des bourgeois bien nourris, Il y a des miséreux, Qui ont le ventre creux, Dansons la Ravachole Vive le son, vive le son, Dansons la Ravachole, Vive le son de l'explosion! / REFRAIN: Ah, ça ira, ça ira, ça ira, Tous les bourgeois goûteront de la bombe, Ah, ça ira, ça ira, ça ira, Tous les bourgeois on les sautera! / Il y a des magistrats vendus, Il y a des magistrats vendus, Il y a des financiers ventrus, Il y a les argousins, Mais pour tous ces coquins, Il y de la dynamite, Vive le son, vive le son, Il y a de la dynamite, Vive le son de l'explosion! / REFRAIN / Il y a les sénateurs gâteux, Il y a les sénateurs gâteux, Il y a les députés véreux, Il y a les députés véreux, Il y a les généraux, Assassins et bourreaux, Bouchers en uniformes, Vive le son, vive le son, Bouchers en uniformes, Vive le son de l'explosion! / REFRAIN / Il y a des hôtels des richards, Il y a des hôtels des richards, Tandis que les pauvres clochards, Tandis que les pauvres clochards, À demi morts de froids, Et soufflant dans leurs doigts, Refilent la comète, Vive le son, vive le son, Refilent la comète, Vive le son de l'explosion! / REFRAIN / Ah nom de Dieu, faut en finir, Ah nom de Dieu, faut en finir, Assez longtemps geindre et souffrir, Assez longtemps geindre et souffrir, Pas de guerre à moitié, Plus de lâche pitié! Mort à la bourgeoisie, Vive le son, vive le son, Mort à la bourgeoisie, Vive le son de l'explosion!

7 août 2009

Les nouveaux partisans

Les nouveaux partisans - Dominique Grange (mai 68) : Écoutez les nos voix Qui montent des usines, Nos voix de prolétaires Qui disent y en a marre. Marre de se lever Tous les jours à cinq heures Pour prendre un car, un train Parqués comme du bétail. Marre de la machine, Qui nous saoule la tête. Marre des cheffaillons, Du chrono qui nous crève. Marre de la vie d'esclave, De la vie de misère. Écoutez les nos voix, Elles annoncent la guerre ! Nous sommes les nouveaux partisans, Francs-tireurs de la guerre de classe ! Le camp du peuple est notre camp, Nous sommes les nouveaux partisans ! Regardez l'exploité Quand il rentre le soir Et regardez les femmes Qui triment toute leur vie Vous qui bavez sur nous Qui dites qu'on s'embourgeoise. Descendez dans la mine A six-cent mètres de fond, C'est pas sur vos tapis Qu'on meurt de silicose. Vous comptez vos profits, On compte nos mutilés. Regardez-nous vieillir Au rythme des cadences, Patrons regardez-nous, C'est la guerre qui commence !

21 octobre 2013

Les Anarchitectures 1 & 2

Les Anarchitectures - Damien Saez (2010) : Aux agneaux égorgés au loin / Au chant du coq dans le lointain / A l’orée des grands champs de blé / Humanité les poings liés / Scotché à la lisière du bois / Petit Poucet cherche pourquoi / Ses parents ont capitulé / Aux grands vents des communicants / De tous nos temples les églises / N’ont plus le grand des cathédrales / Au temps des anarchitectures / Et des lance-pierres contre les murs / Les sacs de billes ont pris le large / Et les amours au coin des grives / Toutes ces choses d’autrefois / Putain je ne vois plus la rive...

Puisqu’il faut accepter du temps / L’évolution toujours plus bas / Au vulgaire des concessionnaires / Des libertés pour nos enfants / Il sera équipé c’est sûr / Pour parler à la terre entière / Mais n’aura rien à dire bien sûr / Que ce qu’il voit sur les écrans / Certains les plus bourgeois toujours / Sauront savoir garder leurs plumes / Quand le peuple verra ses ailes / Blessées sous les coups de l’enclume...

C’est fini le temps des instruits / Le temps des populaires aussi / Fini le temps des littéraires / Au-dessus des comptes bancaires / Et des lilas dans les bouquets / Oublié le temps des muguets / Je ne vois que les chrysanthèmes des orthographes dans les poèmes / Finies les latines les racines / Au bon dos de nos origines / Finie la parole sacrée / Bonjour la parole au plus con / Finis les ni bon dieu ni maître / L’heure est au client du paraître / Fini le temps de nos jeunesses / Fini le chant des rossignols / Fini salut à toi mon frère / L’heure est aux champs des électrons / Abonnez-vous peuple de cons / Par satellites à d’autres cons / Au libre échange du néant / A chacun son bon mot bien sûr / C’est la liberté d’être con / La liberté d’être ignorant / Tous égaux dans le carnaval / Je sais mon ami ça fait mal / C’est la liberté d’expression / C’est la liberté d’expression / Pour clamer à tous les faubourgs / Surtout à tous les râteliers / Nos faiblesses et puis nos discours / Sur nos tristes identités...

Salut toi mon frère de faubourg / Salut à toi le Bérurier / Je ne vois rien aux alentours / Que des tristesses à bon marché / Salut à toi frère de banlieue / Toi qu’on voudrait laisser pourrir / Dans le ghetto des consommants / Dans le ghetto des illettrés / Salut à toi femme au combat / Toi dont la lutte a pris la rouille / Comment te dire mais de nos jours / Les féminismes manquent de couilles...

Salut toi mon étoile au loin / L’illuminé de nos chemins / S’éclairera bientôt je sais / Si l’on n’en perd pas le parfum / Vigilance à tous nos esprits / Et feu de tous les journalismes / Puisque toujours il faut combattre / Des nouveaux temples les fascismes.

 

 

Les Anarchitectures 2 - Damien Saez (2013) : On leur fera des paranoïas / Des sueurs froides coulant le front / On leur créera des fièvres obscures / Pour leur fourguer ce qu'ils demandent / Ils s'diront qu'on s'occupe bien d'eux / Puis que c'est pas si mal ici enfin / On leur mettra dans leurs écoles / Tellement de pubs pour leurs gamins / Que quand ils rentreront chez eux / Les petits incultes morveux / Ils feront braquer à leurs parents / Le nouveau truc indispensable / Fabriqué par des petits comme eux / De l'autre côté des planisphères / Des petits qui ont du mal à bouffer / Et qui ont plus dans le cerveau / Tellement qu'un jour ils nous pendront / Pour tout le mal qu'on leur a fait / A moins que d'ici là bien sûr / On leur ait mis bien sur la gueule / Un autre champignon histoire / De prolonger un peu l'Histoire / De l'hégémonie de l'Ouest / Et puis les cris des abattoirs / Tu les as vues nos cours d'école / Ça pue le fric ça pue la mort / Faut voir les modèles qu'on leur donne / Aux mômes putain qu'on abandonne / Il baisse son froc comme il respire / Devant les capitaux du monde / Les téléphones pour les gamins / Pour mieux toucher le cœur de cible / Un pauvre con parmi les fous / Qui aura jamais quitté son trou / Et qui aura vu sur sa machine / Oh oui tous les pays du monde / Les plus belles filles et puis du son / Ouais ça y en a dans les fichiers / Tellement qu'il a rien écouté / Parce qu'il y en a jamais assez / Pour les meilleurs ils finiront collabos / Grands communicants dans une boite / Qui changera cent fois de nom /Et puis de président ben oui / Parce que ça fait monter l'action / D'un autre à l'autre bout du monde / Ben ouais parce que virer des gens / Ben ouais ça fait monter l'action / Il vendra sa mère et son père / Puis toute la sainte famille / Ah putain ce qu'on ferait pas / Pour se payer une piscine / Sous le soleil à se bronzer / Pour un instant qui n'oublierait / Le sang sur ses mains délavées / Non qui ne s'efface pas / Puis si tout ça pète un jour / Toute façon il y aura l'état / Pour aider nos amies les banques / Oui avec vos impôts monsieur / Non les bonus faut pas toucher / Tu comprends ça remettrait en cause / Des p'tits milliers de privilégiés / Tous ceux qui n'arrivent à bander / Que s'ils ont fait craquer la bourse / Et des suicides aux licenciés / L'armée est tellement dans la planche / Qu'ils en croient qu'ils pisseraient de l'or / Qu'ils en croient qu'ils en seraient Dieu / Et puis après tout c'est bien ça / Mon Dieu ne fume pas de Havane / De juan ni quoi que ce soit / C'est un dollar en transaction / Et la bourse est sa religion / Et puisqu'il y a des milliards de bœufs / De crétins ouais de toi et moi / Des petits chiens bons qu'à bouffer / La merde qu'on nous vend toujours / Faut voir qu'est-ce qu'on se prend dans le cul / Oui tellement que ça nous fait plus mal / Allez marchons fils de l'ouest / Et que le pire vienne demain / Histoire de commencer enfin / Un bout d'histoire ça fait longtemps / Une guerre pour tout recommencer / L'horizon plein sur le lointain : A croire décidément qu'ici / L'être humain n'est bon qu'à saigner / On avait tout, les humanismes l'art et le progrès / Dis-moi t'as vu un peu qu'est-ce qu'on en fait ? / Des bouts d'actions pour des tocards / Et toi t'es là à m'écouter / Et moi qui suis là qu'à pleurer / Comme un pauvre con qui change rien / Putain faudrait prendre les armes / Mon pays ma maison de retraite / Ma vie pour quelques lots de touristes / A faire offrir peuple de cons / Ouais le troupeau d'arrivistes / Dans ce pays cimetière terrien / T'as vu la gueule de tes campagnes / Elles ont le goût des chrysanthèmes / Au parfum des nationalismes / Mon pays ma banlieue c'est sûr / Avec ces joueurs de ballon / Ceux qui ont faim et qui n'ont rien / Que du français dans les chansons / Les immigrés chantent en français / Les p'tits bourgeois chantent en anglais / Alors dis-moi lequel des deux / A des problèmes d'identité ? / Et puis y'à ceux qui communiquent / Via les télés et les réseaux / Et y'a tout ce qui ne sert qu'au blé / Au pouvoir du grand tout boursier / C'est sûr c'est la fiente des fientes / C'est la merde incarnée / C'est le fond de teint pour cacher / La laideur de qui ils sont / Et la bêtise c'est l'addiction / C'est la mort des littératures / C'est la propagande toujours / Tellement cynique qu'elle sait même plus / Elle même sur quel bord de la chaise / Elle pourrait foutre son gros cul / De collabo du petit roi / Attention tu verras un jour / Le peuple viendra te chercher / Et il aura le goût du soufre / Le goût de tous ces licenciés / Dont toi tu n'auras pas parlé / L'odeur de l'humain sacrifié / Ouais l'odeur du béton armé / J'vais te faire sentir dans mon immeuble / La pisse dans la cage d'escalier / Un peu que tu prends du caillou / Quand tu t'en vas faire ton pognon / Sur le dos des boucs-émissaires / Que t'as bien trié sur le volet / Moi je suis fils des HLM / Et dans le sang j'ai tant de rage / Mes origines au fond du cœur / Il faudrait pas trop les chercher / N'as-tu pas honte toi salarié ? / Des caddies, des publicités / Et n'as-tu pas trop mal au cul ? / Tellement que toi tu l'as donné / Avec ta gueule de marionnette / D'animateur de supermarché / Prends garde à toi quand tu promènes / Faudrait pas te tromper de quartier.

24 octobre 2013

Le temps des cerises (deux versions)

Le temps des cerises - Jean-Baptiste Clément (1866), mis en musique en 1868 par Antoine Renard, interprété par Leny Escudero (1997) : Quand nous chanterons le temps des cerises / Et gai rossignol et merle moqueur / Seront tous en fête. / Les belles auront la folie en tête / Et les amoureux du soleil au cœur. / Quand nous chanterons le temps des cerises / Sifflera bien mieux le merle moqueur.

Mais il est bien court le temps des cerises / Où l'on s'en va deux cueillir en rêvant / Des pendants d'oreilles. / Cerises d'amour aux robes pareilles (vermeilles) / Tombant sous la feuille en gouttes de sang. / Mais il est bien court le temps des cerises / Pendants de corail qu'on cueille en rêvant.

Quand nous en serons au temps des cerises / Si vous avez peur des chagrins d'amour / Évitez les belles. / Moi qui ne crains pas les peines cruelles / Je ne vivrai point sans souffrir un jour. / Quand vous en serez au temps des cerises / Vous aurez aussi des peines d'amour.

J'aimerai toujours le temps des cerises / C'est de ce temps-là que je garde au cœur / Une plaie ouverte. / Et Dame Fortune, en m'étant offerte / Ne pourra jamais fermer ma douleur. / J'aimerai toujours le temps des cerises / Et le souvenir que je garde au cœur.

 

(Interprété par Geike Arnaert en 2010)

6 novembre 2009

Italie, contre la réforme Gelmini de l'université, étudiants et précaires relancent la vague de contestation

Comme en Autriche [1] ou en Hongrie [2], un grand mouvement de protestation gagne le monde de l’éducation en Italie.

    La ministre Gelmini du gouvernement Berlusconi, après avoir dû rebrousser chemin l’an dernier face à l’Onda - la vague, comme s’était auto-défini le mouvement étudiant contre le projet de réforme de l’université - remet le couvert. Mais la réponse étudiante ne s’est pas fait attendre. Hier, mercredi 3 novembre, à Rome, des étudiants et des précaires ont réussi à occuper momentanément le ministère de l’Instruction Publique d’où ils ont pu tenir une conférence de presse pour dénoncer ce nouveau projet de réforme. A Venise, au même moment, des étudiants et des précaires interrompaient la cérémonie de la prise de fonction du nouveau recteur de l’université de Ca’ Foscari. Aujourd’hui, une critical mass contre la réforme Gelmini est organisée à Padoue alors que jeudi 5 novembre la vague palermitaine saura accueillir la ministre en visite dans la capitale sicilienne.

    La réforme berlusconienne, si elle passait, signerait la mort définitive de l’université publique. En voici les principaux points :

    Restructuration de la gouvernance : un conseil d’administration à la place du Sénat Académique, pour gérer chaque université où 40% des membres seraient issus d’entreprises, de banques et d’élus politiques. Un Directeur Général remplacerait l’actuel directeur administratif pour devenir un véritable manager de l’entreprise université.

    Compétition entre les universités : une agence nationale évaluerait les différentes facultés, instituts et laboratoires de recherche et assignerait les fonds publics en fonction de leur classement.

    Méritocratie : institution d’un « Fonds pour le mérite », géré par le ministère de l’économie et des finances, à destination des étudiants passant un test payant élaboré par une société de gestion des fons publics de « garantie et solidarité ».

    Endettement individuel : seule réponse à la précarité des étudiants, la création d’un « prêt d’honneur ».

    Recrutement des chercheurs : la figure du « chercheur à vie » remplacée par celle du « chercheur à contrat ».

    Force est de constater que cette réforme puise sa source dans le néo-libéral processus de Bologne comme le démontrent nombre de similitudes entre les projets de réforme universitaire mis en oeuvre aujourd’hui dans la (quasi) totalité des pays européens.

    Mi-mars 2010, le sommet des chefs d’Etat discutera d’un "Lisbonne 2" et de l’avenir des secteurs enseignement supérieur et recherche en Europe mais d’ici là un grand mouvement européen pour une université réellement publique pourrait remettre en cause la mise en place de ce grand marché de la connaissance.

Ludo, HNS-info

Sources (en italien) : Global Project / Uniriot / padova in movimento

Notes
[1] La vague de protestation dans les universités autrichiennes de plus en plus importante - Journée d’actions le 5 novembre

[2] Hongrie : mouvement dans l’éducation - Manif le 7 novembre à Budapest

19 novembre 2014

Assemblée de lutte et de réflexion

Appel national, samedi 22 novembre, luttons contre les violences d'État !

Assemblée de lutte et de réflexion

A 14 heures, place de l’Hôtel de Ville à Saint-Etienne.

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2014, Rémi Fraisse, 21 ans, a été tué par les gendarmes mobiles, la partie supérieure du dos arrachée par une grenade militaire. Ce crime d’Etat fait suite à plus de deux mois d'affrontements sur la zone du barrage de Sivens, deux mois de violences et de harcèlement par les «forces de l'ordre» : tirs de flashball à bout portant, tirs tendus de grenades, destruction des effets personnels... II fait suite à une longue liste de mutilations causées par les armes prétendument «non létales» : à Nantes, le 22 février 2014, trois manifestants ont perdu un œil par tirs de flashball.

Rémi est aussi la sixième personne tuée par la police en France cette année. Non seulement l’État a permis la mort d'un jeune homme, mais encore il poursuit aujourd'hui ses provocations dans le déni et la criminalisation des manifestant·e·s.

À Sivens, à Notre-Dame-des-Landes, comme dans les quartiers populaires, c'est le même système répressif qui frappe. C'est la logique d'un État pour qui le mépris et la violence sont les seules réponses aux inégalités, aux mouvements sociaux, à tout·e·s celles et ceux qui luttent et inventent aujourd'hui une autre manière de vivre. Nous dénonçons les intimidations de la police à l'encontre des manifestant·e·s, et toutes les violences policières à Sivens et partout ailleurs.

Rémi et puis qui encore ? Stop !

Faites tourner l'info!

Le collectif de soutien à la lutte contre les grands projets inutiles et imposés.

19 novembre 2014

Une réponse à Forez Info, en attendant sa souhaitable dissolution

Bonjour, nous avons lu l'article écrit par FI concernant le rassemblement du lundi 10 novembre à 18h place de l'hôtel de ville à Saint-Etienne, publié sur votre site internet Forez Info, et titré "Un petit rassemblement contre les logiques de profit et les guerres qui en découlent". Aussi en appelons-nous, étant donnée la teneur assez captieuse de celui-ci, à un légitime droit de réponse pour vous demander d'éditer la présente rectification* [y compris bien entendu ce qui vient d'être susdit] : Il nous semble en effet que dire d'un jeune homme qu'il "a trouvé la mort" s'avère être ici une formule assez rusée qui vise à cacher ceci que c'est bien plutôt la mort qui l'a trouvé que le contraire. Nul ne trouve jamais la mort, sinon à l'avoir cherchée ; or nous ne sachions pas que ceux qui luttent aient déjà eu l'audace imbécile de se lancer dans une telle quête. Rémi Fraisse ne s'est pas suicidé, il n'a donc pas cherché la mort, il l'a prise en pleine gueule. Qu'entend-on ensuite par "quelques dizaines de personnes" ? Une trentaine, une centaine, plus, moins, le flou ne tend-il pas à réduire l'importance d'un rassemblement qui, pour ne pas avoir été 'grandiose' n'en a pas moins été remarquable, ne serait-ce qu'au regard d'un passé récent où ce genre d'action avait rarement lieu, et plus rarement encore avec un tel nombre de participants. Que plus de cent personnes se réunissent régulièrement depuis trois semaines pour manifester devant la préfecture ou l'hôtel de ville n'est pas anodin dans une ville comme Saint-Etienne, ville dont la situation veut 'logiquement' que beaucoup n'entretiennent qu'un rapport très lointain avec des luttes telles que celle du Testet ou celle de Notre-Dame-Des-Landes. Nous passerons sur un "à cause de" qui, quoique mis entre parenthèse, cache fort peu l'absurde et odieuse hypothèse qu'il sous-tend : qu'une certaine idée-de-la-vie dont Rémi Fraisse aurait été l'un des malheureux portefaix serait plus mortelle encore qu'une grenade.

Enfin, et c'est le point le plus étrange, que vient faire dans un tel article - qui prétend en rester à une objectivité de simple constat -, une phrase telle que : "La police a parfois bon dos...", sinon laisser entendre qu'elle n'aurait aucune responsabilité dans la mort de Rémi Fraisse, en confirmant par là l'énoncé précédent qui voulait déjà que ce dernier ait bien seulement "trouvé la mort", à force donc de l'avoir tant cherchée.

Bref, il nous semble que cet article essaie de cacher sous une apparence anodine, due entre autres à sa concision, l'authentique ineptie du propos qu'il cherche d'un même trait à faire entendre en douce, et selon lequel il serait acceptable, voire presque normal, de mourir lorsqu'on manifeste une idée-de-la-vie - mais laquelle ? - pareille à celle qu'aurait portée Rémi Fraisse et ses compagnons de lutte sur la ZAD du Testet. Qu'un tel discours soit obscène, c'est l'évidence, mais plus obscène encore la façon d'essayer d'en faire passer l'essentiel clandestinement, en simulant une impartialité qui n'a pourtant jamais été là, tout en clignant de l’œil. L'indécence de cet article forezinfoiste devait être dévoilée, c'est fait. Nous en appelons maintenant à l'intelligence, au cœur et à l'esprit de chacun pour nous rejoindre dans la lutte.

Le collectif de soutien à la lutte contre les grands projets inutiles et imposés

Ce "droit" de réponse nous a été refusé par la "rédaction" de Forez Info, c'est pourquoi nous le publions ici, tel que nous le leur avions proposé. Forez Info n'avait jamais été jusqu'ici pour nous que bien peu de choses, ce n'est maintenant plus rien.

1 décembre 2016

Soirée contre la construction d'une nouvelle prison dans la loire

Soirée contre la construction d'une nouvelle prison dans la loire

Mardi 13 décembre 2016

à la Gueule Noire

(16 rue du mont, 42000 Saint-Etienne)

La maison d'arrêt de la Talaudière va être remplacée par une prison plus aseptisée, plus difficilement accessible, qui enfermera encore plus de gens, sur le modèle des 33 nouvelles prisons que l'Etat déclare vouloir construire dans toute la France.

Ni à Saint Bonnet Les Oules ni nulle part ailleurs nous ne voulons de prison.

Nous tenterons de démonter l'arnaque selon laquelle ce nouvelles prisons seraient une amélioration des conditions de vie pour les détenu.e.s et leurs proches, d'échanger les infos que nous pouvons avoir sur le projet en cours, et d'envisager une opposition ayant pour objet d'en finir avec toutes les prisons et les rapports de domination.

Nous vous invitons à regarder le film "Le déménagement", et surtout à venir discuter.

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