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Amour, émeute et cuisine
Amour, émeute et cuisine
  • Quelques pensées sur la civilisation, considérée dans ses aspects politiques, "philosophiques", et culinaires, entre autres. Il y sera donc question de capitalisme, d'Empire, de révolte, et d'antiterrorisme, mais aussi autant que faire se peut de cuisine.
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12 octobre 2016

Prêt.e.s pour défendre la ZAD

zad-train

Tout d’abord, bienvenue et merci de participer à nos formations !

On imagine que si vous êtes là c’est que vous non plus vous ne souhaitez pas rester les bras croisés en cas de nouvelle tentative d’expulsion de la ZAD de Notre Dame des Landes. Le gouvernement l’a dit et répété, les travaux de l’aéroport commenceront à l’automne. Oui, mais pour cela, il faudrait d’abord expulser celles et ceux qui habitent la zone et en cultivent les terres, ainsi que faire avec toutes celles et ceux qui, comme vous sans doute, comptent bien l’en empêcher.

Si l’on ne peut pas parer à toutes les éventualités, on sait déjà qu’il y aura de multiples façons de résister si le gouvernement revient sur la zone, ici et ailleurs. Qu’il s’agisse de formes d’action déjà expérimentées en 2012 ou de nouvelles formes qui restent à inventer, cette brochure vise à vous restituer un certain nombre d’informations nécessaires pour se préparer au mieux. Certaines peuvent paraître intimidantes (notamment sur les questions medic et légales) et le but n’est certainement pas de faire peur à qui que ce soit, mais bien de donner à chacun-e les informations pour prendre des décisions en connaissance de cause. N’hésitez surtout pas à nous contacter si vous avez des questions !

Lire cette brochure, c’est bien, suivre nos formations c’est encore mieux ! Si vous ne l’avez pas encore fait et qu’elle vous est tombée fortuitement entre les mains, vous pouvez toujours nous contacter pour participer aux prochaines sessions de formation ou en organiser une près de chez vous :

zadforever@riseup.net 0673036688

C’est ensemble et bien préparé-e-s
que nous préserverons la zad !

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15 décembre 2016

Auc Champs-Élysées du vice électoraliste

Aux Champs-Élysées du vice électoraliste
de la présidentielle 2017 en France

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De la fonte redoublée des glaces au Brexit anglais, des contestés jeux olympiques de Rio à la victoire de Donald Trump aux États-Unis, de Notre-Dame-des-Landes à la chute de Matteo Renzi en Italie, en passant par la révolte des Sioux et l'apostasie de présidence inaugurée en France par l'ectoplasmique François Hollande, tout ou presque tout(1), en 2016, aura échappé à « l'intelligence » du vieux pouvoir politique, et montré un épuisement d'icelui qu'aucun clignement d’œil médiatique ne parviendra plus maintenant à déguiser.
C'est qu'à l'approche du désastre définitif, la catastrophe en cours depuis longtemps devait nécessairement devenir toujours plus visible aux yeux de la plèbe, qui a dès lors commencé de réagir en conséquence, quoique encore très diversement et avec plus ou moins d'efficience. Partout en tout cas là où sévissait il y a peu un certain sommeil de l'être, une émotion renaît qui voit les luttes se multiplier, déplacer les fronts, alterner les intensités du conflit, et ouvrir des interstices où les trajectoires de chacun se traversent et renouent avec l'en-commun. Ici ou là, des faucheuses et faucheurs de chaises aux lanceurs et lanceuses de cocktails molotov, nous commençons de renouer des liens avec des formes-de-vie réelle(s) qu'aucune économie de la survie imposée ne saurait plus enceindre.

En France, toutefois, l'élection présidentielle – dont le spectacle entamé depuis longtemps déjà devrait logiquement culminer en mai prochain dans la plus complète insanité -, semble avoir replongé un assez grand nombre d'habitants dans une expectative qui, sans être une palinodie, a quand même beaucoup d'un retour à la plus absurde dévotion au dispositif électoral, et par là même à la domination impérialo-marchande. Là en effet où le printemps 2016 et « sa loi-travail » nous avaient vu nous révolter jusqu'à en mettre debout la nuit même, l'automne, lui, malgré quantité d'escarmouches, n'a pour l'essentiel été qu'un hiver précoce ; l'augmentation des inscriptions sur les listes électorales semble en témoigner.

Le dispositif dit démocratique du suffrage universel visant à nommer au-dessus de soi un ou plusieurs dirigeants tient bien plus pourtant du plébiscite(2) que de la « fête populaire », et c'est d'ailleurs en quoi d'emblée il contient en lui-même la dictature(3) - comme disait Marcuse, le fait de pouvoir élire librement des maîtres ne supprime ni les maîtres ni les esclaves(4) , il ne faut pas rêver ; que d'aucuns puissent encore espérer un changement positif à l'issue de la prochaine élection présidentielle après tant de déconvenues successives a dès lors de quoi étonner - mais peut-être n'avons-nous affaire là qu'avec une apparence trompeuse.


Il y a fort à parier, en effet, que sentant la fin proche du monde tel qu'il est, chacun entende présentement jouer un dernier coup de dés afin au moins pour certains de sauver les meubles, pour d'autres de renverser la table. L'option François Fillon pour les premiers, la progression de Jean-Luc Mélenchon et la stabilité de Marine Le Pen pour les seconds n'énoncent d'ailleurs rien d'autres, et le résultat de la présidentielle 2017 ne saurait plus guère autrement susciter la surprise qu'en étant sans surprise.

L'état confus de la situation politique française et mondiale ouvre de toutes façons la porte à tous les possibles, et rend bien aussitôt par là même caduc tout effet propre à stupéfier.

Quelle que soit l'issue de l'élection, la stupéfaction viendra d'ailleurs ; c'est pourquoi le pouvoir en place a d'ores et déjà prolonger l’État d'urgence au-delà de son propre mandat, et demande à la police et l'armée de multiplier les exercices contre-insurrectionnels.

L'assemblée nationale et l’Élysée n'étant plus après tout que des centres vides hantés par des âmes vides, l'évidence de leur inflammabilité reparaît à beaucoup, et la commune – c'est entendu, et, outre l'habituelle duplicité de la canaille syndicaliste, l'échéance n'a pu être évité jusqu'ici qu'à grand renfort de spectacle médiatico-politique visant à faire accroire encore que les divergences réelles qui parcourent la « société » seraient solubles dans l’État souverain. Autrement dit, on veut faire passer ce qui a tout d'une guerre civile pour un simple débat sur des détails, et ce qui a tout d'un simple débat sur des détails pour une guerre civile, guerre civile que le dispositif électorale seul permettrait de réaliser telle une Pax Romana.

Chacun une fois encore sans doute fera semblant d'être dupe jusqu'en avril-mai, guère plus longtemps, tant il appert que la présidentielle qui vient ne saura qu'entériner de nouveau le désert de l'avoir contre l'être ; les grecs n'ont-ils pas élu Tsipras et son parti Siriza en 2015(5).

Rien, en 2017, ne viendra plus dissimuler ceci que, de l'extrême-gauche officiel à l'extrême-droite, toutes les politiques étatiques travaillent à sauver ce qui reste du capital, comme au maintien de leur propre domination à sa suite – l’État d'exception permanent n'étant là que la confirmation devenue partout visible(6) qu'un tel constat ne connaît pas d'exception.

L'insurrection, dès lors, devient en France le plus inévitable des possibles, aussi sûrement que le plus impérieusement nécessaire. Souhaitons cependant que nul n'y court par trop naïvement, la commune de Paris jadis et l'exemple syrien à présent ont assez montré déjà combien la domination impérialo-marchande était peu encline à supporter longtemps la présence de révolutionnaires s'organisant en dehors d'elle ; tous les régnants ont toujours été d'impitoyables seigneurs de guerre en puissance.

Mais si la peur est légitime, elle n'arrête pas l'exigence de vivre.
Tous les règnes ont une fin.

Vive la commune !

Le 15 décembre 2016


Note

1 – Il est notable que Bashar Al Assad et Vladimir Poutine, entre autres, en bon seigneur de guerre, ont su quant à eux faire preuve d'un savoir faire tant claustwitzien que machiavélique dans la gestion du conflit syrien, lequel, avant de devenir une « boucherie », avait d'abord été une tentative révolutionnaire.

2 – Lire à cet égard « Lettre à nos cousins d'Amérique », sur Lundimatin (https://lundi.am/LETTRE-A-NOS-COUSINS-D-AMERIQUE)

3 – De Napoléon III à Adolphe Hitler, c'est bien par le dispositif électoral que le pouvoir fut pris. Mais, quelque soit l'élu, nous pouvons toujours déjà parler de dictature, puisqu'il s'agit bien toujours d'une personne qui des électeurs reçoit temporairement les pleins pouvoirs ou au moins la possibilité légale d'en user.

4 – L'Homme unidimensionnel, Herbert Marcuse

5 – Voir l'article « La contre-insurrection qui vient, modestes propos sur la situation grecque » : http://ecoeuretcuisine.canalblog.com/archives/2015/05/04/31999592.html

6 – On nous habitue depuis de nombreuses années, depuis le plan vigipirate en 1995 pour ce qui est de la France, à une présence policière et militaire – sans parler des caméras de surveillance - qui ne laisse pas de confirmer que le contrôle des populations est devenu une priorité pour la plupart des États souverains.

10 mai 2017

Maintenant

Maintenant, comité invisible

Maintenant, du Comité Invisible, 2017.

4ième de couverture : Ne plus attendre. Ne plus espérer. Ne plus se laisser distraire, désarçonner. Faire effraction. Renvoyer le mensonge dans les cordes. Croire à ce que nous sentons. Agir en conséquence. Forcer la porte du présent. Essayer. Rater. Essayer encore. Rater mieux. S'acharner. Attaquer. Bâtir. Vaincre peut-être. En tout cas, surmonter. Aller son chemin. Vivre, donc. Maintenant.

Extrait n°1 : Le cours du langage est tombé à zéro, et pourtant nous écrivons. C'est qu'il y a un autre usage du langage. On peut parler de la vie, et on peut parler depuis la vie. On peut parler des conflits, et on peut parler depuis le conflit.

Extrait n°2 : La nasse est une image dialectique du pouvoir présent. C'est la figure d'un pouvoir méprisé, honni, et qui ne fait plus que retenir la population dans ses filets.

Extrait n°3 : Les Stups - c'est désormais de notoriété publique - sont le plus gros dealer de shit de France.

Extrait n°4 : Contre la possibilité du communisme, contre toute possibilité de bonheur, se dresse une hydre à deux têtes. Sur la scène publique, elles affectent d'être chacune l'ennemie jurée de l'autre. D'un côté, il y a le programme de restauration fascisante de l'unité, de l'autre il y a la puissance mondiale des marchands d'infrastructure - Google autant que Vinci, Amazon que Veolia, etc. Ceux qui croient que c'est ou bien l'une ou bien l'autre, auront les deux. Car les grands bâtisseurs d'infrastructure ont les moyens de ce dont les fascistes n'ont que le discours folklorique.

12 décembre 2017

Semaine contre l'A45

Semaine contre l'A45
Du 12 au 19 décembre à Saint-Étienne

« ALORS, ELLE EN EST OÙ CETTE A45 ? ÇA VA SE FAIRE OU PAS ? »
La question à 1,4 milliard d’euros que tout le monde pose !


L’ÉTAT se désengage, proclamant aux assises de la mobilité l’arrêt des financements des projets autoroutiers.
DES ÉLU·E·S régionaux·ales comme municipaux·ales, désorienté·e·s, cherchent désespérément du soutien à coups de lobbying, de pétitions et d’affichage intensif.
ICI, dans ce territoire qu’ielles voudraient bien réaménager, remembrer, mettre au service de leur vision du bien commun... des habitant·e·s, portent une réponse unanime et claire : NON ! L’A45 NE SE FERA PAS !
Si le message est simple, les arguments sont aussi nombreux que les opposant·e·s sont divers·e·s. Cette semaine permettra à une partie de cette diversité de s’exprimer, au travers de différentes soirées, projections, spectacles, débats...
On vous attend nombreux·ses pour en discuter, s’informer... et partager les idées et les envies qui font vivre notre territoire.

NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS AMÉNAGER !


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L'affiche en bas de page, ou à cette adresse :
https://webcloud.zaclys.com/index.php/s/S8Rlot5Cw7CTswD

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Mardi 12 décembre
18h Soirée d'ouverture. A Ca Roule
Une première soirée pour se retrouver, rencontrer les diverses composantes de la lutte et discuter, un bon bol de soupe à la main. Apéro et soupe (prix libre) suivis de la projection des deux premiers épisodes de la web-série Bande d’arrêt d’urgence.

Mercredi 13 décembre
20h30 : Pièce de théâtre. Au Chok Théatre
Avant l’A45? Laissez parler les terres… Une introspection territoriale
22h Échange avec le réseau des géographes libertaires (Lyon) - Chok Théatre

Jeudi 14 décembre
Au Chok Théâtre :
18h30 : Marché paysan
Venez rencontrer le collectif paysan contre l’A45 et découvrir leurs produits
20h30 : Pièce de théâtre
Avant l’A45? Laissez parler les terres…

Vendredi 15 décembre
17h30 Marche au flambeau de la Talaudière à Saint Etienne
RDV Au parking le parking du Sou des écoles à 17h pour un départ à 17h30
Apportez des lampes frontales, avertisseurs pour vélos, guirlandes de Noël et autres accessoires lumineux !
19H Arrivée av. Gruner devant Saint-Etienne Métropole

20h « Promesse d’embauche » - Les travaux publics et l’industrie de la route. A l'Amicale Laïque du Crêt de Roc
Discussion avec Francis Lemasson, secrétaire du syndicat CGT de Vinci, autour du chantage à l'emploi propre aux Grands Projets Inutiles Imposés, des réalités des conditions de travail dans les secteurs du BTP et l'industrie de la route.

en parallèle au Chok Théâtre
20h30 : Pièce de théâtre
Avant l’A45? Laissez parler les terres…

Samedi 16 décembre
20h30 : Au Chok Théâtre
Avant l’A45? Laissez parler les terres…

En parallèle dans d’autres territoires à défendre :
le 16/12 : ROYBON - L’occupation de la forêt roybonnaise fête ses trois ans ! Venez fêter ça toute la journée !

Lundi 18 décembre
19h30 Présentation-débat "Vinci, les prédateurs du béton". Au Baramioch’
Rencontre avec Nicolas de la Casinière, journaliste et illustrateur, autour de son livre Vinci, les prédateurs du béton chez Libertalia. Discussion autour de la multinational concessionnaire de l’A45, de ses méthodes et des stratégies pour lui résister.

Mardi 19 décembre
Soirée de clôture ! A La Gueule Noire
18h30 Ouverture des portes
19h30 Lecture de rattrapage de la pièce Avant l’A45 ?...
20h Bal folk avec Salkantaï

Le spectacle :
AVANT L’A45? Laissez parler les terres…
Une introspection territoriale

En ces temps de questionnement démocratique, environnemental et éthique voici un moment de théâtre qui traite du local et nous renvoie à la manière dont chacun·e d’entre nous subit le temps des politiques.

Infos Pratiques
http://choktheatre.com/avantla45/
tél. 04 77 25 39 32
Compagnie l'âme à la vague
https://www.facebook.com/delamalavague


Les différents lieux à Saint-Etienne :

Chok Théâtre
24, rue Bernard Palissy

Amicale Laïque du Crêt de Roc
16 rue Royet

La Gueule noire
16 rue du mont

Ca Roule
15 rue Georges Dupré

Le Baramioch’
Place Painlevé

Avec la participation de la coordination des opposant·e·s à l'A45
Plus d'infos :
nona45.fr/
http://lenumerozero.lautre.net/+-A45-+

Pour contacter l’assemblée de lutte de Saint-Étienne :
gr45@riseup.net

Semaine contre l'A45 recto (2017)

Semaine contre l'A45 verso (2017)

13 mai 2017

Nous étions toujours encore quand même plus vifs que les limaces, et nous aurions pu, bien sûr, ravager la Chine

Nous étions toujours encore (La Chine)Nous étions toujours encore quand même plus vifs que les limaces, et nous aurions pu, bien sûr, ravager la Chine, de Philibert de Pisan, membre du Comité A.E.C., 2017.

4ième de couverture : Le ramdam quasi boucanier de notre agitation trancha avec la tension silencieuse en cours entre les murs du Godet au moment que nous y entrâmes. Doutant de l'état de notre amitié je saluai Agnès d'un caressant baisé ; et quoiqu'elle n'eût jamais éprouvé le moindre amour pour moi, elle en partagea la tendresse d'une accolade sans fard, comme en souvenir d'une semaine fugitive où j'avais été l'amant fortuné de ses nuits. La vipérine inondait nos verres - inoubliable Vinyle - et nous trinquâmes tous ensemble à "l'effondrement" !

Biographie de l'auteur : Fœtus encore, Philibert de Pisan hésite sur le lieu de son éclosion, puis choisit de naître chez Lorette, parce que c'était bien, c'était chouette chez Lorette. À 3 ans à peine il a lu toute l'œuvre de Guy Debord, puis de 4 à 5 ans celles de Nietzsche et de Kant, mais c'est à 6 ans, en lisant Pif Gadget, qu'il trouve sa véritable vocation de penseur, vocation qui le poussera un peu plus tard à sauter lui-même en auteur. Philibert de Pisan vit aujourd'hui à Saint-Étienne, dans la Loère, où verre après verre il se voit bien souvent contraint de lutter contre le mot dentier.

Où trouver cet ouvrage : Encore dans l'attente de l'achèvement de son dépôt à la BNF, le livre ne sera commandable dans toutes les bonnes librairies qu'à partir du 26 juin 2017. Il est toutefois d'ores et déjà  commandable en avant première ici !

Affiche La Chine Presse copier

Affiche nous étions copier

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30 juin 2017

Notre-Dame-Des-Landes 2017 : De nos terres à la terre !

Notre-Dame-Des-Landes 2017 : De nos terres à la Terre !

Résister, agir, vivre...

Rassemblement des 8 et 9 juillet 2017

À nouveau, la Coordination des Opposants nous invite, habitant.es, voisin.es, collectifs de lutte, organisations locales... et bien au-delà, à nous rassembler ici, à Notre-Dame-des-Landes contre le projet d’aéroport. Nous avons besoin de ce moment fédérateur et convivial, expression et instrument d’une mobilisation intacte. De nos terres à la Terre

Réaffirmée le 8 octobre 2016 lors du « serment des bâtons », notre base demeure la défense de nos terres agricoles, des paysan.nes et habitant.es menacé.es d’expulsion, et celle de ce territoire : nous nous y sommes préparé.es activement cet automne, tout en poursuivant les actions politiques, juridiques et d’information des citoyens.

Notre lutte locale participe, avec beaucoup d’autres, à la recherche d’un mieux vivre général, solidaire, pour tous les peuples de notre Terre. Nos préoccupations précédentes demeurent (réchauffement climatique, démocratie...). Résister, agir, vivre

Ces trois verbes se complètent et se répondent. Loin d’une résistance « passive », nous agissons ensemble, tissons des liens, vivons déjà d’autres possibles. La participation active d’un collectif syndical** nous ouvre des perspectives de solidarités réciproques, comme aux grandes heures des alliances ouvriers-paysans de Loire-Atlantique.
D’ici et d’ailleurs, retrouvons-nous ces 8 et 9 juillet...

Quelles que soient les issues du long tunnel électoral 2017, et les nouvelles décisions gouvernementales qui s’ensuivront, sur le sujet de NDL, nous maintiendrons nos positions : NON au projet d’aéroport ! Résistance !

* La Coordination des Opposants est constituée de plus de 60 groupes : associations, collectifs, syndicats et mouvements politiques qui travaillent ensemble mensuellement.

** Union Départem. Solidaires 44 - CNT 44 - CGT AGO - Collectif National des Syndicats CGT de Vinci - CGT Travail-Emploi-FP 44 - CGT CDC et des syndiqués CGT opposés à l’aéroport...

toutes les infos sur ce rassemblement sont disponibles ici :

http://www.notredamedeslandes2017.org/

NDDL juillet 2017, de nos terres à la terre

17 décembre 2018

Ecologie du terrorisme

Écologie du terrorisme

Le studio de la terreur

De la démence exotique

La situation présente, en France comme un peu partout ailleurs dans le monde, a tout d'une bâtisse en chute libre dont nous sommes prisonniers, et qui ne nous laisse plus guère que deux espèces d'évasions possibles : mourir sous les décombres – comme à Marseille [1] – ou sortir par le haut – comme s'efforcent de le faire ici ou là un nombre toujours grandissant d'insurgés. En attendant, l'évidence veut qu'une telle chute n'en finisse plus de multiplier aussi les déficients mentaux, dont les plus visibles se présentent généralement au cœur du spectacle médiatique en tant qu'inébranlables commentateurs quotidiens de ladite chute – qu'ils soient journaleux sociologues philosophes ou politicards - et les moins visibles en tant que terroristes ou prétendus tels – qu'ils soient islamistes ou simples homicides sans religion. Pour le dire autrement, cette société pseudo-démocratique et réellement impérialo-marchande, dont plus personne n'ose vanter les mérites sans cligner de l’œil, génère elle-même, de par sa misère propre, les seconds, et elle paye les premiers afin qu'ils en interprètent mensongèrement l'existence : il n'est pas nécessaire en effet qu'un acte dit « terroriste » soit le résultat d'un complot d’État pour que l'emploi médiatico-politique qui en est fait soit quant à lui parfaitement indécent et manipulateur.

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Toute civilisation criminelle a besoin d'un effroyable ennemi face auquel elle ne pourra manquer de passer pour plus acceptable, raisonnable, et bien entendu démocratique ; le terroriste est présentement cet ennemi idéal. C'est pourquoi le spectacle s'empresse toujours bientôt d'enfermer dans cette catégorie quiconque porte atteinte à une vie humaine dans nos rues, en particulier si il est musulman, puisque assurément, pense-t-on, on y gagnera toujours à accorder quelque exotisme à l'affaire. L'exotisme a ceci de spécifique en effet que, si il peut être encore assez souvent d'une grande valeur aux yeux de l'homo-marchandise en vacances à l'étranger, il est assez aisément perçu comme un danger aux yeux de ce même homo-marchandise dès lors qu'il se présente à lui dans les rues de sa propre cité. L'importante médiatisation de l'imbécile théorie du « grand remplacement », dont les vieilles têtes de cadavres Camus Houellebecq et Zemmour, entre autres, sont les apôtres dévoués, en atteste suffisamment. Ce n'est jamais tant toutefois l'origine réelle dudit terroriste qui importe, que la catégorie artificielle dans laquelle peut l'enfermer la sémiotique impérialo-marchande qui, dans le cas qui nous occupe, n'est guère plus que le langage policier du signalement officiel, où le tueur de masse déficient mental devient islamiste et l'inepte raciste devient ultra-droitiste, mais aussi où l'opposant politique quelque peu conséquent devient gauchiste voire parfois islamo-gauchiste, et l'insurgé conscient un casseur un pillard ou un ultra-gauchiste dès lors qu'il passe pour plus organisé. Aussi l'Empire-marchand fait-il régulièrement entrer tout ce petit vocable « exotique », simultanément ou non suivant des nécessités stratégiques qui lui sont propres, dans la catégorie fourre-tout des « individus appartenant à une association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste ».

De l'intelligence exotique

Il est notable, en particulier, que dans les temps où manquent les névrotiques massacreurs de passants, le spectacle – qui n'ignore plus qu'il ne se maintient que par la peur tant il lui est devenu impossible de se faire aimer – tend à engeôler plus promptement que de coutume dans le fourre-tout susdit une bonne part de ce qui se présente à lui comme une intelligence antagoniste. L'affaire dite de Tarnac en a suffisamment témoigné en 2008. Mais c'est que le terrorisme seul, aux yeux en tout cas de n'importe quel État spectaculaire-marchand, a pour lui d'être assez horrifiant pour justifier l'instauration de lois toujours plus liberticides et sécuritaires, de même qu'une présence policière, voire militaire, sans cesse renforcée : ce qui exige d'être anticipé même par beau temps, l'orage, se doit de l'être plus préventivement encore lorsque le vent se lève, et l'effroi qu'inspire le terroriste trouve justement son prolongement quotidien dans l'omniprésence militaro-policière et son haut potentiel de violence, et ce d'autant plus que la police ne se distingue guère du terrorisme autrement que par la légalité accordée à la violence de ses actes. C'est d'ailleurs pourquoi partout l'existence de l'un vient toujours intensifier et garantir l'existence de l'autre, et vice versa. C'est aussi pourquoi, nous l'avons vu, face à la trop longue absence de meurtriers mentalement déficients – du malheureux ayant soudain pété une durite au profond névrosé tueur de masse en passant par le djihadiste authentique – les services de l’État se devront toujours d'inventer une quelconque cellule ou mouvance terroriste au sein de leurs opposants politiques réels. Ainsi le complotisme du pouvoir en place, bel et bien véritable ici, espère-t-il assez souvent de faire d'une pierre deux coups, d'abord en justifiant et réaffirmant par là sans cesse la nécessité de mettre en œuvre une logique policière et sécuritaire implacable, ensuite en se débarrassant, ne serait-ce que provisoirement, de ses opposants les plus conséquents – qu'à la fin de tels opposants puissent lui faire perdre la face dans un tribunal ou ailleurs lui importe peu ; la calomnie reste, son renversement dans la déconfiture s'oublie [2].

Tarnac 00


De l'intello-démence exotique

Mais le concept de terrorisme est si ouvert, si englobant, du moins dans l'usage qu'en fait l'Empire-marchand, qu'il offre à la sémiotique policière de pouvoir si besoin est n'en forclore pour ainsi dire personne. Aussi la quantité peut-elle s'étendre à l'envie de ces vocables exotiques utilisés afin de provoquer l'inquiétude, et justifier diverses restrictions dans l'existence des personnes abstraitement réduites à ces derniers – de l'interdiction de manifester, par exemple, à l'assignation à résidence. L'apparition d'un vocable particulier dans le champ médiatico-policier dépend évidemment de l'état de la situation à laquelle est confronté le pouvoir : là où l'opposant à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou à l'enfouissement de déchets nucléaire à Bure sera qualifié d'éco-terroriste ou de djihadiste vert, le saboteur de flux économiques sera quant à lui affublé, plus légèrement si on veut, du titre d'anarcho-autonome ou de membre d'une cellule invisible à caractère terroriste. Nous en passons, puisque de toutes façons tout confine ici inlassablement à inventer de nouvelles catégories ayant à répondre à des menaces mouvantes, réelles ou prétendues telles, mais quoi qu'il en soit selon nous très rarement terroristes au contraire de ce que le spectacle veut laisser entendre à travers elles ; la terreur est toujours d’État : elle naît essentiellement de ceci qu'en assujettissant une ou plusieurs personnes à l'une des catégories abstraites susdites, ce dernier les rend « étranges » et par là même dangereux aux yeux de la majorité, et légitime ainsi l'instauration de tous les dispositifs de l'épouvante sécuritaire consacrée au contrôle de toutes et tous - la misère de notre époque veut que le terrorisme et l'anti-terrorisme soient les deux faces d'une même monnaie qui vise à mettre à bas la liberté.

De la possible infortune de l'exotisme

Mais parce qu'aucun État ne peut s'offrir d'enfermer une part trop importante de sa population dans la catégorie générale du terrorisme, le mouvement des gilets jaunes en France a montré une limite a sa sémiotique policière. Aussi a-t-il du se contenter longtemps d'essayer de diviser celui-là en essayant de séparer le bon grain de l'ivraie parmi les révoltés, en opposant le bon gilet jaune au vilain casseur-pillard, et ce toutefois sans pouvoir faire même de ce dernier un terroriste, à cause du trop grand nombre des premiers ayant pris l'habitude de côtoyer les seconds, et surtout parce que les rôles sont bientôt devenu fort souvent interchangeable à l'intérieur du mouvement. Pour le dire simplement, la multiplication des rencontres entre les uns et les autres sur le terrain de l'émeute, qui tend à abolir dans l'action les exotismes abstraits du spectacle, a tôt fait pour beaucoup de reléguer les peurs au loin, et a contraint l'État à se retirer sur une position plus défensive à partir de laquelle il a du montrer son vrai visage, réellement répressif et violent, véritablement terroriste. N'étant cependant pas à une absurdité près, la start-up-nation n'a pas manqué d'englober rapidement tout un chacun dans une conception élargie du management autoritaire. Si nous n'y trouvons plus la notion de terrorisme – celle-ci réapparaîtra bientôt de l'extérieur du soulèvement populaire, à Strasbourg, sous la forme habituelle du déficient mental tueur de rue [3] -, l'accusation très souvent préventive de « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations » garde néanmoins tout le flou nécessaire à une entreprise de dissuasion/répression susceptible de toucher le plus grand nombre. Autrement dit ici aussi l’État a cru bon de bricoler sa loi à partir du dispositif antiterroriste qu'il n'a cessé de développer ces dernières années, dispositif dont le flou est l'une des principales caractéristiques et dont l'objet a toujours été l'écrasement de la révolte et des mouvements sociaux dans leur ensemble.

DGSI

Dans l'Empire-marchand, les dominants, parce qu'ils n'ignorent pas l'illégitimité totale de leur position, sont d'une paranoïa telle qu'elle ne leur offre pas d'envisager celles et ceux qui leur sont socialement inférieurs autrement que comme des ennemis à contenir, ou des terroristes à abattre ; l'abc de la liberté veut que nous visions leur chute et plus encore celle de tous les dispositifs de notre asservissement, dont le terrorisme/antiterrorisme est un parfait exemple.

Léolo, le 17 décembre 2018

 

Notes :

1 – Le 5 novembre 2018, à Marseille, plusieurs immeubles de la rue d'Aubagne s'effondre à cause de leur vétusté, tuant huit personnes.

2 – Le procès de l'affaire dite de Tarnac fut à cet égard exemplaire, puisque les accusés et leurs avocats ridiculisèrent presque tout du long l'accusation comme la DGSI. Qui, toutefois, en aura été authentiquement informé, et, le cas échéant, aura su en tirer les conclusions qui s'imposent concernant le terrorisme et son revers l'antiterrorisme.

3 – Le 11 décembre 2018, à Strasbourg, alors que la révolte des « gilets jaunes » fait grand bruit depuis plusieurs semaines, un homme armé fait feu sur le marché de Noël et tue cinq personnes. Le petit monde médiatico-politique parle presque aussitôt d'attentat terroriste islamique.

12 novembre 2018

Appel à soutien

INFO ET APPEL À SOUTIEN
APRÈS NOTRE LOURDE CONDAMNATION

Appel à soutien Yannis et Jean-Jacques

Encore un grand merci pour votre soutien durant le procès insensé que nous ont intenté les fascistes de Defend Europe, suite à leur expédition anti-migrants à bord du navire C-Star en été 2017. Grâce à vous, notre comité de soutien a pu prendre en charge l'essentiel des frais de Justice en première puis en deuxième instance.

Malheureusement, le jugement du procès en appel vient de tomber comme une enclume : nous sommes lourdement condamnés, tous les deux, et ce, pour tous les chefs d’accusation ! Tous les détails sont ici :
http://blogyy.net/2018/11/05/appel-a-soutien-pour-se-pourvoir-en-cassation/

Outre 4 mois de prison avec sursis pour Jean-Jacques (complètement démesurés), nous sommes tous deux condamnés à payer près de 10 000 euros (en plus des frais de Justice des deux procès).

Dans ce contexte, nos moyens personnels étant très modestes, nous avons tout d'abord pensé impossible d'assumer de surcroît un pourvoi en cassation.

En effet, l'ensemble des frais pour partir en cassation s'élèvent également à 10 000 euros (pour tous les deux), alors que nous n'avons pas d'argent et que nous allons devoir trimer et vendre des babioles pour payer nos condamnations.

Cependant, ces derniers jours, notre comité de soutien et nos camarades du collectif Defend Mediterranea (qui a réussi à mettre en échec l'expédition Defend Europe en Méditerranée, avec d'autres) nous ont convaincu de nous pourvoir en cassation en faisant le pari que votre solidarité sera à nouveau au rendez-vous pour cette dernière manche.

C'est pourquoi vous trouverez ci-dessous les coordonnées bancaires de notre comité de soutien pour participer (par chèque, virement ou pot commun), si vous voulez nous soutenir dans cette ultime épreuve (encore merci à nos mandataires financiers Annick et Éric Sirvin avec le soutien technique de l'association Cercle des poètes tarnais, sans oublier Maud et Sandrine).

POURQUOI TENTER DE GAGNER
EN CASSATION EST-IL SI IMPORTANT ?

L’enjeu principal, ce n’est pas notre honneur, ni l’annulation des sommes à verser à nos ennemis.

L'enjeu principal, c’est l’idée qu’on se fait, vous et nous, de la vérité et de la justice. Notre procès en appel a été honteux, sur le fond comme sur la forme, au point que, de l'avis de tous, Yannis a été privé du droit de se défendre équitablement :
http://blogyy.net/2018/09/17/un-proces-bizarre-et-un-verdict-qui-sera-rendu-le-22-octobre/​

Ensuite, il est impensable de laisser le moindre bout de terrain à ces énergumènes, même au sein de ces palais de marbre dans lesquels on ne se sent pas franchement à notre place. En rester là, ce serait admettre qu’on puisse inverser les rôles, alors que c’est inadmissible : ce sont eux qui ont formenté le projet sordide d’empêcher le sauvetage d’adultes et d’enfants en danger de mort en Méditerranée, pas nous ! Ce procès est complètement kafkaïen !

Pour finir, si la condamnation de Yannis pour le qualificatif « nazi » (l'un des chefs d'accusation le concernant) se confirmait, c’est-à-dire sans cassation, cela ferait jurisprudence dans d’autres affaires en cours ou à venir. C’est donc aussi pour d’autres personnes concernées que nous devons contre-attaquer, en espérant parvenir à couvrir les frais.

Nous faisons donc appel à votre solidarité, une dernière fois, dans notre bras de fer judiciaire contre ces dirigeants fascistes.

TROIS FAÇONS POSSIBLES
POUR NOUS SOUTENIR

1 - participer au pot commun sur le site dédié : https://www.lepotcommun.fr/pot/hvfshv5n

2 - envoyer un chèque à l’ordre du Cercle des poètes tarnais (ne rien ajouter sur l’ordre) à l’adresse suivante : ANEPOS, Solidarité avec Yannis et Jean-Jacques, BP 10, 81540 SORÈZE

3 - faire un virement au Cercle des poètes tarnais en mentionnant Solidarité avec Yannis et Jean-Jacques dans le libellé.
IBAN : FR48 2004 1010 1606 9098 3K03 727
BIC : PSSTFRPPTOU

Une pensée également pour les 7 de Briançon qui seront en procès à Gap ce 8 novembre, pour Cédric Herrou et pour les autres poursuivis présents ou futurs.

On ne baisse pas les bras !

Solidairement,

Yannis et Jean-Jacques

CQFD : en cas de surplus, le solde serait évidemment reversé à des associations d’aide aux migrants et réfugiés.

23 novembre 2018

Le Dieu rond (Gille est jaune ?)

« Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes » (un journaliste de BFM-TV)

paru dans lundimatin#166, le 21 novembre 2018

Gilets jaunes motards

Olivier Long est peintre et maître de conférence à la Sorbonne, il s’est rendu à la mobilisation des gilets jaunes sur le périphérique parisien puis à la tentative avortée de prendre d’assaut l’Élysée. Il nous raconte cette journée surprenante.

(Merci à Serge D’ignazio de nous avoir laissé utiliser ses photos.)

Au commencement règne le Dieu. Le Dieu a la forme d’une sphère, elle exclut la Haine. La Haine est au dehors, ce qui permet au Dieu de savourer sa vie tranquille. Mais voilà que sans crier gare (et surtout sans prévenir personne), la Haine s’attaque au Dieu. Le Dieu est obligé de faire une sortie, il se concentre, se prépare, puis se sépare ; et voilà que le Dieu est double. C’est parce qu’il se dédouble que le monde advient racontait le penseur grec Anaximandre. C’est la raison pour laquelle le monde est tragique et ambivalent : ce qui le structure, c’est ce mélange d’amour et de haine qui fait que tout est dialectique et que rien ne se conclut jamais, parce que c’est de la lutte et du combat que naît toute chose. La naissance du monde est séparation.

Gilets jaunes et CRS

Mais voilà qu’aujourd’hui, vingt cinq siècles plus tard, le cercle se referme. Le Dieu sphérique veut tout rejouer. Il veut revivre sa complétude pour que tout redevienne tranquille. Et pour cela, il lui faut que toute lutte disparaisse. Nul affrontement n’a plus lieu dans les neurocraties autoritaires, il n’y a plus de places pour les luttes, ne reste que l’échange commerçant et la concurrence pacifiée des égaux. C’est l’histoire d’un vieux rêve : celui de faire disparaître dans un chapeau tout ce qui fait l’ordinaire d’une opposition : le débat, les cégétistes, les assos, les corps intermédiaires, les militants, les lanceurs d’alerte, les luttes sociales et l’humanité qui va avec. Pour réaliser ce crime parfait, il est impératif de faire disparaître les corps, mettre tous les gueulards en taule et coincer n’importe quelle forme d’opposition dans des procédures judiciaires interminables. Tout ce qui résiste rentre dans le chapeau, pendant que sur scène, sous les feux de la rampe, l’homme aux dents blanches se charge de faire disparaître n’importe quel lapin en un tour de passe-passe. Tout humain qui rentre dans le chapeau, en ressort entrepreneur de start-up radieux : le miracle s’accomplit, le Dieu sphérique exprime ainsi sa toute-puissance tranquille, le public ne peut qu’applaudir.

Aujourd’hui tout se fissure à nouveau, rien ne tourne plus rond, le Dieu sphérique est obligé de sortir de chez lui. Il y a eu une première alerte. Issue des communes étudiantes du printemps et de la lutte des cheminots, une émeute éclate au pont d’Austerlitz. Elle déclenche le soir du 1er mai 2018 le scandale Benalla. À vouloir transformer sa garde prétorienne en police politique, le roi perd toute crédibilité. La ficelle est trop grosse et la magie n’opère plus. Le roi n’en garde pas moins son petit sourire narquois de Dieu sphérique, si prompte à énerver la foule.

Gilets jaunes et barricades

Et voilà que quelques mois plus tard, après avoir chassé les classes populaires des facs avec le dispositif Parcoursup, (ces étudiants pauvres si promptes à d’enflammer depuis Villon, Abélard et les goliards du Moyen âge), le Dieu-magicien tente un nouveau tour de passe-passe pour sphériser son monde à nouveau. Le Dieu-magicien va maintenant faire surgir l’argent de son chapeau en imposant une taxe écologique aux travailleurs pauvres. Sans être forcément complotiste, chacun cherche maintenant à comprendre où est le trucage. Ne s’agirait-il pas, par hasard, de faire rembourser aux travailleurs-pauvres les cadeaux fiscaux faits aux plus riches ? (Fin de l’impôt sur la fortune, détaxation de l’exil fiscal et de la Flat-tax, Crédit impôt recherche directement versé sur la compta des entreprises, etc…). Une goutte d’essence enflamme la plaine.

BFM-TV s’ingénie à répéter « -Attention les gauchos ne sont pas invités, c’est une partouze réservée aux Jacquie et Michèle des campagnes, aux complotistes racistes obsédés d’identité nationale ! ». Que faire de ça ? Ne rien faire c’est abdiquer et laisser le terrain à des officines qui commercialisent la simple haine des autres. Alors on y va pour vérifier, histoire de ne pas laisser la rue et la misère aux fachos Par principe, je me méfie des appels à rester chez soi, ils attirent forcément dehors. La question n’est donc de savoir si l’on doit sortir ou pas ce samedi 17 novembre, mais de quelle manière l’on doit sortir, et aussi de se demander ce que cet appel engage à discuter. Même si ça ne va pas être facile de se parler d’une voiture à l’autre.

Manifester contre le prix de l’essence, cela ressemble à une colère de bouseux mal orientée. Mais le vieux Bakounine n’a-t-il pas écrit : « Seuls les individus et seulement un très petit nombre d’individus se laissent déterminer par une idée abstraite et pure. Les millions, les masses ne se laissent entraîner que par la puissance et la logique des faits, ne comprenant et n’envisageant pour la plupart que leurs intérêts immédiats et leur passion du moment », alors pourquoi ne pas aller à la rencontre de ceux qui ne connaissent que de très loin le Dieu sphérique d’Empédocle ?

Pour ne pas venir les mains vides, je fais une banderole, afin de proposer quelque chose d’un peu festif et artistique. Le prince Philippe a annoncé, « mettre un gilet jaune va encore, mais tout bloquer, c’est interdit ! ». Le Grand chambellan Castagnette claironne partout « Et surtout tout doit se faire dans la plus grande légalité ». Résultat nous irons suspendre un grand rideau sur les ponts du périphérique : « Ni Macron, ni fachos, Black Blocage TOTAL du périf ». « -Pouet, poète ! » : quelques automobilistes klaxonnent joyeusement et ralentissent pour lire la pancarte. « TOTAL », ce n’est pas cette multinationale qui ne paie jamais ses impôts ni aucune taxe écologique, cette entreprise qui fait la guerre un peu partout sur la planète et qui fait payer au prix fort ses station-sévices en retour ?

Gilets jaunes Black bloquons tout

Nous rejoignons la place de la Concorde. Un africain immense brandit très haut la banderole du « Black blocage TOTAL ». Elle est très chaleureusement applaudie. Les Jacquie et Michel du grand soir sont effectivement tous là mais pas qu’eux. Ceux qui font du tuning dans des garages de banlieue toute l’année exhibent fièrement des carrosseries rutilantes qu’ils polishent chaque dimanche. Des motards font chauffer la gomme sur l’asphalte, façon concentration Speedway de Daytona Beach… sous l’obélisque de la Concorde. Le vrombissement des Harley énervées, (aux plaques d’immatriculation soigneusement maquillées), rejoint vite les vitrines de la rue du Faubourg Saint-Honoré via la rue Royale.

Une quinzaine de CRS tente de s’interposer, une barricade est érigée. Comment nasser le peuple des crevards, tous les larbins des premiers de cordée ? Aux quatre coins de la place, leurs groupes hétéroclites se forment, des centaines de rassemblements s’improvisent partout dans Paris. Les contenir est une tâche impossible. De jeunes flics ont le regard perdu sous les casques, les visières se baissent, puis se relèvent, ne sachant plus que faire. Profitant de l’effet de surprise la foule électrique s’engage dans la rue du Fauboug Saint-Honoré, les motos vrombissent en cortège de tête dans une ambiance incroyablement déter. La foule scande « Paris, debout, soulève toi ». Nous ne sommes plus qu’à 300 mètres de l’Elysée. Comment a-t-on pu arriver jusque là ?

C’est alors que survient un ordre définitivement maladroit. Les mobiles gazent une foule de provinciaux-chanteurs-de-marseillaise complètement stupéfaits de ce qui leur arrive. C’est leur première manifestation, être pris en photo, filmés, fichés, gazés, violenté, ils n’y sont pas habitués. Ça les rend fous. C’est ce que dit cette jeune fille qui est venue de la côte d’azur avec ses parents, électeurs de Macron, parce que selon eux, « -C’est à Paris que tout se passe ». Ils ne comprennent pas, et n’ont plus que leurs yeux rougis par les gaz pour pleurer de rage. Ils croyaient la police amie. Ils croyaient qu’on a quand même « le droit de manifester en démocratie quand on paie des impôts ». Un monsieur âgé en vélo veut protéger sa hanche de titane, il confie à la cantonnade « -il faudrait qu’il y ait les casseurs, ils feraient moins les malins avec toutes ces vitrines ». Et si la foule recule, ce n’est pas à cause des gaz ni de la police en sous-effectif (car occupée ailleurs), mais c’est par pur calcul politique. Un monsieur rondouillard l’exprime ainsi : « -Premier avertissement, mais attention à la semaine prochaine ». La plupart découvrent ce que c’est que de manifester dans la sphère marchande quand règne le Dieu Rond et que rien ne tourne plus rond.

Gilets jaunes manif rue

Aurions-nous affaire à un troupeau de racistes ou aux émeutes des ligues de février 1934 ? Oui mais comment expliquer que les quartiers soient descendus sur Paname pour l’occasion, sans parler des autonomes qui se mêlent en nombre à la foule. Les gilets jaunes, contrairement à ce que raconte le géographe Christophe Guilluy, ce n’est pas simplement le petit peuple des campagnes contre celui des villes, c’est le peuple de tous les larbins qui en ont marre. Loosers des villes, des campagnes et des quartiers réunis convergent dans la même rage : tous perdants des tours de passe-passe d’un porn-capitalism obscène et global.

Et si « Gilles est jaune », c’est parce que le « Gille », est le personnage le plus célèbre du carnaval de Binche en Belgique. Le Carnaval est un rituel de rupture, qui manifeste, comme l’ont constaté nombre d’historiens de la culture populaire médiévale, une intense dimension subversive. Le Gille représentait dans la Belgique des années 1795 la figure de la révolte contre le régime politique français du Directoire. Ce dernier voulait simplement interdire dès cette époque « le port du masque » (sic). Que penser de cette mascarade des « Manu la sens-tu ? » ? Certaines personnalités se dédoublent quand elles sont au volant de leur voiture parce que c’est le dernier habitacle qui les protège des maltraitances du monde extérieur. D’où la violence des réactions au volant dans les époques de hard capitalisme. Ce qui nous mène à cette réflexion emblématique et pleine de sens d’un journaliste de BFM-TV (qui a pris en direct ce soir de fête un œuf sur la tête) : « Certains de ces gilets jaunes sont dans un monde parallèle, il y en a même qui pourraient devenir autonomes ». « Gille-le-Niais » est également dénommé « le Guilleret », parce qu’il manifeste sa gaieté de manière un peu fracassante sur la scène du carnaval ; en s’autonomisant le peuple rabelaisien des gilets jaunes va-t-il rejoindre l’enjoyement des multitudes de gilets noirs ?

Olivier Long (à l'origine publié dans lundimatin)

1 février 2019

Retour vers le passé

Un petit retour en BD sur le dernier jour du blocage de l'université de Saint-Etienne

 

Le blocage avait commencé en janvier 2009, et s'est terminé le 16 mai de cette même année, suite à l'intervention des CRS après l'apre combat qui avait eu lieu dans la matinée entre anti-bloqueurs et bloqueurs :

"Baston à la fac de Saint-Etienne"

par D. Mohamed

Bd tréfilerie 2009 01

Bd tréfilerie 2009 02

Bd tréfilerie 2009 03

Bd tréfilerie 2009 04

Bd tréfilerie 2009 05

Bd tréfilerie 2009 06

4 mai 2019

Du libre arbitre

Fourier, Du libre arbitre

Du libre arbitre, de Charles Fourier.

4ième de couverture : Appellera-t-on préjugé cette erreur collective, ce crétinisme universel ? Le mot de préjugé ne suffit point à le qualifier. On entend par préjugé une opinion sans examen. Il s'agit ici d'une rébellion réfléchie et voulue par tout le genre humain, contre des vérités dont l'examen et l'épreuve tendent à la satisfaction collective et individuelle.

Extrait n°1 : De toutes les bévues de notre siècle, il n'en est pas de plus funeste que l'esprit de liberté, bon et très louable abstractivement mais si mal dirigé, en application, qu'il a rallié aux banières du despotisme ceux même qui avaient penché pour la liberté.

Extrait n°2 : Ce n'est qu'en marchant dans cette voie que nous pourrons nous flatter d'un exercice positif de la raison, qui tendra alors à raffiner continuellement nos plaisirs.

Extrait n°3 : On a voulu nous inspirer pour lui une tendresse filiale, sous prétexte qu'il est le père de la nature. Fausse application ! Car l'autorité paternelle, parmi nous, est nécessairement coercitive et non pas amicale.

Extrait n°4 : Tel devait être le sujet de nos études sur le mouvement social. Il fallait en raisonner comme des sciences, où nous faisons intervenir par moitié l'industrie humaine, mais pour féconder et non pour entraver la nature.

Extrait n°5 : Un siècle qui se vante de chercher la vérité et qui prône le commerce simple ou libre exercice du mensonge, un tel siècle est-il admissible à opiner sur ce qui est bien ou mal, quand par le fait il érige en bien la pratique du mensonge et de toutes les astuces ?

Extrait n°6 : Cherchons hors de nos sociétés quelques notions plus recevables sur le libre arbitre. Un chef sauvage à qui le roi d'Angleterre adressait cette question : "Vos sujets vous obéissent-ils bien ?" répondit : "Pourquoi non ? Je leur obéis bien moi-même."

6 mai 2019

Lettre de Thomas P., incarcéré depuis le 12 février 2019

Après l’acte 13, le 10 février sur les journaux paraissait le nom de Thomas P., figure du "super casseur".
Mais depuis c’est le silence. Cela fait trois mois qu’il est enfermé à Fleury Mérogis en préventive sous le coup d’une instruction criminelle. Pour que son isolement cesse, Thomas nous*

a fait parvenir une lettre écrite en cellule qui revient sur les raisons qui l’ont amené à se battre aux côtés des Gilets Jaunes.

Prison de Fleury Mérogis


LETTRE D’UN GILET JAUNE EN PRISON

Le 29/04/2019.

Bonjour,

Je m’appelle Thomas. Je fais partie de ces nombreux Gilets Jaunes qui dorment en ce moment en prison. Cela fait près de 3 mois que je suis incarcéré à Fleury-Mérogis sous mandat de dépôt criminel.

Je suis accusé de pas mal de choses après ma participation à l’acte XIII à Paris :

« dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui »

« dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui par un moyen dangereux pour les personnes » (incendie d’une Porsche)

« dégradation ou détérioration de bien par un moyen dangereux pour les personnes commise en raison de la qualité de la personne dépositaire de l’autorité publique de son propriétaire » (le ministère des armées)

« dégradation ou détérioration d’un bien destiné à l’utilité ou la décoration publique » (attaque sur une voiture de police et une voiture de l’administration pénitentiaire)

« violence aggravée par deux circonstances (avec arme et sur dépositaire de l’autorité publique) suivi d’incapacité n’excédant pas 8 jours » (l’arme serait une barrière de chantier, toujours sur la même voiture de police, 2 jours d’ITT pour le traumatisme)

« violence sur une personne dépositaire de l’autorité publique sans incapacité »

« participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction ou dégradation de biens ».

J’ai effectivement commis une partie des actes que recouvrent ces formulations un peu ronflantes… Et je les assume. J’ai bien conscience qu’écrire cela risque de me faire rester un peu plus de temps en prison et je comprends très bien tous ceux qui préfèrent ne pas revendiquer leurs actes devant la justice et parient sur une éventuelle clémence.

Quand on lit cette longue liste de délits et leurs intitulés, il y a de quoi me prendre pour un fou furieux, n’est-ce pas ? C’est d’ailleurs comme ça que l’on m’a décrit dans les media. Enfin, on m’a plutôt réduit à un mot bien pratique : « casseur ». Simplement. « Pourquoi ce type a cassé? – Parce que c’est un casseur, c’est évident. » Tout est dit, circulez il n’y a rien à voir et surtout, rien à comprendre. À croire que certains naissent « casseur ». Cela évite d’avoir à se demander pourquoi tel commerce est ciblé plutôt que tel autre, et si par hasard ces actes n’auraient pas un sens, au moins pour ceux qui prennent le risque de les accomplir.

Il est d’ailleurs assez ironique, que je me retrouve affublé du stigmate de « casseur », notamment parce que la chose que j’apprécie le plus dans la vie, c’est la construction. Menuiserie, charpente, maçonnerie, plomberie, électricité, soudure… Bricoler, réparer tout ce qui traîne, construire une maison de la dalle aux finitions, c’est ça mon truc. Après, c’est vrai, rien de ce que j’ai construit ou réparé ne ressemble à une banque ou à une voiture de police.

Dans certains médias, on m’a aussi traité de « brute », pourtant je n’ai jamais été quelqu’un de violent. On pourrait même dire que je suis doux. À tel point que cela m’a rendu la vie compliquée pendant l’adolescence. Bien sûr, dans la vie, on passe tous par des situations difficiles et on s’endurcit. Après, je ne cherche pas à dire que je suis un agneau ni une victime.

On n’est plus innocent quand on a vu la violence « légitime », la violence légale : celle de la police. J’ai vu la haine ou le vide dans leurs yeux et j’ai entendu leurs sommations glaçantes: «dispersez-vous, rentrez chez vous ». J’ai vu les charges, les grenades et les tabassages en règle. J’ai vu les contrôles, les fouilles, les nasses, les arrestations et la prison. J’ai vu les gens tomber, en sang, j’ai vu les mutilés. Comme tous ceux qui manifestaient ce 9 février, j’ai appris qu’une nouvelle fois, un homme venait de se faire arracher la main par une grenade. Et puis je n’ai plus rien vu, à cause des gaz. Tous, nous suffoquions. C’est à ce moment-là que j’ai décidé ne plus être une victime et de me battre. J’en suis fier. Fier d’avoir relevé la tête, fier de ne pas avoir cédé à la peur.

Bien sûr, comme tous ceux qui sont visés par la répression du mouvement des Gilets Jaunes, j’ai d’abord manifesté pacifiquement et au quotidien, je règle toujours les problèmes par la parole plutôt que par les poings. Mais je suis convaincu que dans certaines situations, le conflit est nécessaire. Car le débat aussi « grand » soit il, peut parfois être truqué ou faussé. Il suffit pour cela que celui qui l’organise pose les questions dans les termes qui l’arrangent. On nous dit d’un côté que les caisses de l’État sont vides mais on renfloue les banques à coups de millions dès qu’elles sont en difficulté, on nous parle de « transition écologique » sans jamais remettre en question le système de production et de consommation à l’origine de tous les dérèglements climatiques¹. Nous sommes des millions à leur hurler que leur système est pourri et ils nous expliquent comment ils prétendent le sauver.

En fait, tout est question de justesse. Il y a un usage juste de la douceur, un usage juste de la parole et un usage juste de la violence.

Il nous faut prendre les choses en main et arrêter d’implorer des pouvoirs si déterminés à nous mener dans le mur. Il nous faut un peu de sérieux, un peu d’honneur et reconnaître qu’un certain nombre de systèmes, d’organisations et d’entreprises détruisent nos vies autant que notre environnement et qu’il faudra bien un jour les mettre hors d’état de nuire. Ça implique d’agir, ça implique des gestes, ça implique des choix : manif sauvage ou maintien de l’ordre ?

À ce propos, j’entends beaucoup de conneries à la télé, mais il y en a une qui me semble particulièrement grossière. Non, aucun manifestant ne cherche à « tuer des flics ». L’enjeu des affrontements de rue c’est de parvenir à faire reculer la police, à la tenir en respect : pour sortir d’une nasse, atteindre un lieu de pouvoir ou simplement reprendre la rue. Depuis le 17 novembre, ceux qui ont menacé de sortir leur armes, ceux qui brutalisent, mutilent et asphyxient des manifestants désarmés et sans défense, ce ne sont pas les soit-disant « casseurs », ce sont les forces de l’ordre. Si les médias en parlent peu, les centaines de milliers de personnes qui sont allées sur les ronds-points et dans les rues le savent. Derrière leur brutalité et leurs menaces, c’est la peur qui se cache. Et quand ce moment arrive, en général, c’est que la révolution n’est pas loin.

Si je n’ai jamais eu envie de voir mon nom étalé dans la presse, c’est désormais le cas, et comme je m’attends à ce que journalistes et magistrats épluchent et exposent ma vie personnelle, autant prendre moi-même la parole². Voilà donc ma petite histoire. Après une enfance somme toute assez banale dans une petite ville du Poitou, je suis parti dans la « grande ville » d’à côté pour commencer des études, quitter le foyer familial (même si j’aime beaucoup mes parents), commencer la vie active. Pas dans le but de trouver du travail et de prendre des crédits, non, plutôt pour voyager, faire de nouvelles expériences, trouver l’amour, vivre des trucs dingues, l’aventure quoi. Ceux qui ne rêvent pas de cela à 17 ans doivent être sérieusement dérangés.

Cette possibilité-là, pour moi, c’était la fac mais j’ai vite déchanté face à l’ennui et l’apathie régnants. Puis coup de chance, je suis tombé sur une assemblée générale au début du mouvement des retraites. Il y avait des gens qui voulaient bloquer la fac et qui ont attiré mon attention. J’en ai rencontré quelques-uns qui voulaient occuper un bâtiment et rejoindre les dockers. Le lendemain, je les ai accompagné pour murer le local du Medef et taguer « pouvoir au peuple » sur les parpaings tout frais. Voilà le jour où l’homme que je suis aujourd’hui est né.

J’ai donc étudié l’Histoire parce qu’on parlait beaucoup de révolution et que je ne voulais pas parler depuis une position d’ignorant. Mais très vite, je décidais de quitter la fac. Le constat était simple, non seulement on en apprenait bien plus dans les bouquins qu’en cours mais en plus de cela je n’avais pas envie de m’élever socialement pour devenir un petit cadre aisé du système que je voulais combattre. Là c’était le vrai début de l’aventure.

Ensuite, j’ai vécu avec plein de potes en ville ou à la campagne, c’est là que j’ai appris à tout réparer, à tout construire. On essayait de tout faire nous-mêmes plutôt que de bosser pour l’acheter. Un peu une vie de hippie, quoi! À la différence qu’on savait qu’on n’allait pas changer le monde en s’enterrant dans notre petit cocon auto-suffisant. Alors, j’ai toujours gardé le contact avec l’actualité politique, je suis allé à la rencontre de celles et ceux qui, comme moi dans le passé, vivaient leur premier mouvement.

Voilà comment j’ai rejoint les Gilets Jaunes depuis maintenant quatre mois. C’est le mouvement le plus beau et le plus fort que j’ai jamais vu. Je m’y suis jeté corps et âme, sans hésitation. L’après-midi de mon arrestation, plusieurs fois des gens sont venus vers moi pour me saluer, me remercier ou me dire de faire attention à moi. Les actes que l’on me reproche, ceux que j’ai commis et les autres, ils sont en réalité collectifs. Et c’est précisément de cela dont le pouvoir à peur et c’est pour cette raison qu’ils nous répriment et nous enferment individuellement en tentant de nous monter les uns contre les autres. Le gentil citoyen contre le méchant « casseur ». Mais de toute évidence, ni la matraque ni la prison ne semblent arrêter ce mouvement. Je suis de tout cœur avec celles et ceux qui continuent.

Depuis les murs de Fleury-Merogis, Thomas, gilet jaune.

* Comité de soutien à Thomas P. (Cf. ICI)

26 avril 2019

Sombre comme la tombe où repose mon ami

Malcolm Lowry, Sombre comme la tombe où repose mon ami

Sombre comme la tombe où repose mon ami, de Malcolm Lowry.

4ième de couverture : "Le 6 juin 1944, après trois ans d'abstinence, il avait absorbé un alcool. Aujourd'hui, après une nouvelle période d'abstinence, il se remettait à boire. Un peu. Pas beaucoup." : Sigbjörn Wilderness retourne au Mexique en compagnie de sa nouvelle femme. Ce voyage ravive le souvenir douloureux de son premier mariage. rongé par les affres de l'écriture et de l'alcool, il va s'éloigner peu à peu de celle qu'il aime....

Né en Angleterre en 1909, Malcolm Lowry est l'auteur d'Au-dessous du volcan, son oeuvre majeure en partie autobiographique. Sa vie est marquée par de nombreux voyages, notamment au Mexique et au Canada où il a vécu. De retour en Angleterre, il meurt en 1957, à quarante-huit ans, d'une overdose de somnifères.

Extrait n°1 : D'ailleurs le plus souvent il ne cherchait pas l'oubli. La vérité fondamentale de son alcoolisme, un fragment de cette vérité fondamentale, William James la formulait : "Il rehausse le sens métaphysique chez l'homme." Que ce fût exact ou non, il avait l'impression que l'alcool lui faisait cet effet en ce moment et il eût voulu le prolonger et l'intensifier.

Extrait n°2 : Et ça répond à quoi, quand on peut choisir n'importe quel lieu du monde, de chercher à fonder son immortalité dans un urinoir public ?

Extrait n°3 : Un peu d'énervement à la douane, cela va de soi, mais pas trop, le douanier en chef, très affable, marqua leurs bagages à la craie sans un mot, alors que d'autres voyageurs, par exemple l'Américain assez téméraire pour transporter une bouteille de whisky, furent moins chanceux.

Extrait n°4 : Or il n'y avait, à la prison d'Oaxaca, aucune tour de guet. Personne de pouvait s'en évader. Ou bien si ? Il pensa à son arrestation par la police, à Covadonga, non pour ivresse, mais pour avoir émis une opinion politique sincère, dans ce qui se révéla être un bouge pro-franquiste.

5 novembre 2019

Dix-neuvième festivité : Pauvreté nationale de l'observation !

Dix-neuvième festivité : Bien conscients que la quasi suppression en cours des allocations chômage et des retraites risquait de provoquer une forte augmentation du nombre de miséreux en France, quelques judicieux bureaucrates estimèrent et signalèrent qu'une telle situation pourrait bientôt s'avérer intolérable ; aussi décida-t-on en haut lieu de réagir au plus vite, en supprimant l'observatoire national de la pauvreté - nul ne sembla s'étonner de ceci que l'observatoire national de la délinquance, quant à lui, n'y trouva rien à redire.

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6 octobre 2020

Editions A.E.C

Editions A.E.C

Amour Emeute et Cuisine

Maison d'éditions associative stéphanoise

(contact : editionsaec@gmail.com)

 

Les éditions A.E.C ont été créées en août 2018. Elles ont pour essentiel objet de publier des ouvrages ayant la plupart du temps pour point commun de chercher les moyens d'en finir avec la laideur d'un monde que ne cesse de nous imposer une civilisation marchande jour après jour toujours plus despotique, et sans autre avenir que celui d'approfondir un désert qu'elle a d'ores et déjà étendu sur la quasi entièreté de la surface terrestre.

Que ce soit par des essais, des romans, de la poésie, diverses propositions culinaires ou encore de la musique etc., les éditions A.E.C auront donc toujours à coeur de conspirer en faveur d'un renouement avec la beauté du réel, réel que nous pouvons définir ici, pour aller vite, en tant au moins qu'il est tout le contraire de la réalité que nous impose le décor contemporain.

Que ce soit dit toutes fois que nécessaire !

 

Editions A.E.C

En tant qu'association de loi 1901, les éditions A.E.C ont besoin de votre soutien pour pouvoir publier livres et autres oeuvres à venir en toute indépendance, aussi pouvez-vous nous soutenir en faisant un don à votre convenance, soit en envoyant un chèque aux "éditions AEC, 40 rue de la mulatière, 42100 Saint-Etienne", soit en cliquant sur le bouton ci-dessous :

27 mai 2019

Aimer hier

Anders, Aimer hier

Aimer hier, de Günther Anders.

4ième de couverture : Si l'on connait le penseur de la déréalisation du monde, de la déshumanisation du quotidien, de la marchandisation générale, les lecteurs français n'ont pas eu encore accès aux écrits plus personnels rédigés par le philosophe allemand en exil.
Les textes qui composent ce volume, extraits de ses journaux intimes de New York des années 1947-1949, ont pour objet des seniments, les siens et ceux de ses compagnons de destin. Anders pour autant ne se livre pas en ces pages à l'exploration de sa vie intérieure, ni ne découvre des strates de son moi par goût de la confession. Les réactions émotionnelles qu'il consigne pour lui des exemples caractéristiques traduisant l'existence de fossés tant générationnels qu'intra ou interculturels, qu'il appréhende dans une perspective historique.
Anders a fait valoir, dans le premier volume de L'Obsolescence de l'homme, l'intérêt d'un histoire du sentiment ; les pages qui suivent portent l'esquisse d'un tel projet, et l'amour en constitue le fil rouge.

En 1979, Anders déclarait dans un entretien avec Mathias Greffrath : "[...] j'ai tenu un journal sur le fait amoureux en Amérique. au moment où je l'ai écrit, il s'appelait Lieben heute (Aimer aujourd'hui). Maintenant, je l'ai rebaptisé Lieben gestern (Aimer hier). Et s'il paraît un jour, il faudra sans doute qu'il s'appelle Lieben vorgestern (Aimer avant-hier)..."

Extrait n°1 : Que cette réhabilitation de l'amour, cette confusion entre un bouillonnement et une activité, cet usage d'une notion issue du travail ("la performance") pour désigner un sentiment, fasse l'effet d'une falsification aux yeux de ceux qui travaillent, en particulier de ceux qui, à force de travail, n'ont jamais pu accéder à l'amour, n'est pas seulement compréhensible, mais légitime.

Extrait n°2 : La conscience d'avoir partagé avec l'autre des expériences et des dangers confère un sentiment de proximité que les liens érotiques, si forts soient-ils, peuvent difficilement concurrencer.

Extrait n°4 : Désormais, la situation amoureuse est en contradiction avec la "réalité". Le sentiment d'une "discordance" dans les actes se fait jour.

Extrait n°5 : il est évident que l'amour représente, en soi, une ruse de la nature, une astuce qui permet de fixer sur un objet d'amour précis la pulsion "universelle".

31 mars 2020

Vingt-quatrième festivité : l'internètionale sera le germe humain !

Vingt-quatrième festivité : Ce fut après avoir justement noté combien certaines personnes se trouvaient lésées, dans la lutte contre le coronavirus, par leur méconnaissance des mystères de l'utilisation de l'internet, que le génie jupitérien, qui n'aimait rien tant en Francie qu'à s'exprimer partout là où il en découvrait bonne occasion, décida de ne rien cacher de la grandeur de sa sagacité quand, afin de leur venir en aide, il opta pour l'ouverture d'un espace de renseignement, sur l'internet.

Circuits informatiques et virus

25 septembre 2020

Liste de toutes les œuvres présentées sur ce blog

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2018, Molotov

Molotov
Walid Ebeid

Regard Black Bloc

Liberté égalité fraternité au tombeau

Liberté Egalité Fraternité au tombeau
Anonyme

Regard Ben Smith

2019, Léonard Cohen consolant Nick Cave

Léonard Cohen consolant Nick Cave
Ben Smith

Regard Walid Ebeid

2018, Molotov

Molotov
Walid Ebeid

Regard Françoise Béal

2016, Petit poisson

Petit poisson
Françoise Béal

Regard Christophe Blanc

2015, Un bon moment II

Un bon moment II
Christophe Blanc

Regard Paco Pomet

2014, Blue

Blue
Paco Pomet

Regard Béatrice Cussol

Béatrice Cussol, je hais les dormeurs, 2007

Je hais les dormeurs
Béatrice Cussol

Regard Cyril Caigneaux

2004, Dernier jour du monde

Dernier jour du monde
Cyril Caigneaux

Regard Régis Loisel

Paris canaille

Paris canaille
Régis Loisel

Regard Constant Anton Nieuwenhuys

1983, L'interrogatoire

L'interrogatoire
Constant Anton Nieuwenhuys

Regard François Schuiten

1982 - 1991, Vol de nuit

Vol de nuit
FrançoisSchuiten

Regard Jean-Michel Basquiat

1981, Head

Head
Jean-Michel Basquiat

Regard Jean Hélion

1980 - Accident le 6 novembre

Accident le 6 novembre
Jean Hélion

Regard Wu Guanzhong

1978, Croquis de la rivière Sichuan

Croquis de la rivière Sichuan
Wu Guanzhong

Regard Max Ginsburg

1976, New-York Crowd

New-York Crowd
Max Ginsburg

Regard Gil Joseph Wolman

1967, La révolution russe

La révolution russe
Gil Joseph Wollman

Regard Gil Joseph Wolman

1966, Sans-titre

Sans-titre
Gil Joseph Wollman

Regard Francis Bacon

1966, Henrietta Moraes

Henrietta Moraes
Francis Bacon

Regard Marcel Duchamp

1946 - 1966, Etant donnés

Etant donnés : 1° la chute d'eau, 2° le gaz d'éclairage (intérieur)
Marcel Duchamp

Regard Guy Debord

1963, Dépassement de l'Art

Dépassement de l'Art
Guy Debord

Regard Guy Debord

1963, Réalisation de la Philosophie

Réalisation de la Philosophie
Guy Debord

Regard Constantin Kluge

1963, Notre-Dame

Notre-Dame
Constantin Kluge

Regard Max Ernst

1962, Le jardin de la France

Le jardin de la France
Max Ernst

Regard Asger Jorn

1959, Le canard inquiétant

Le canard inquiétant
Asger Jorn

Regard Constant Anton Nieuwenhuys

anton-constant-deux-animaux

Deux animaux
Constant Anton Nieuwenhuys

Regard James Proudfoot

1937, Sun on a house, Dieppe

Sun on a house, Dieppe
James Proudfoot

Regard Pablo Picasso

1937 - Guernica

Guernica
Pablo Picasso

Regard Henri Matisse

1931, La robe jaune

La robe jaune
Henri Matisse

Regard Otto Dix

1921 - Portrait de la journaliste Sylvia von Harden

Portrait de la journaliste Sylvia von Harden
Otto Dix

Regard Claude Monet

1924, Le Chemin de roses à Giverny

Le Chemin de roses à Giverny
Claude Monet

Regard Suzanne Valadon

1923 - La Chambre Bleue

La Chambre bleue
Suzanne Valadon

Regard Suzanne Valadon

1920, Nature morte aux fleurs et fruits

Nature morte aux fleurs et fruits
Suzanne Valadon

Regard Kasimir Malevitch

1918, Carré blanc sur fond blanc

Carré blanc sur fond blanc
Kasimir Malevitch

Regard Diego Rivera

1917, Couteau et fruits devant la fenêtre

Couteau et fruits devant la fenêtre
Diego Rivera

Regard Amedeo Modigliani

1916 - 1917, Nu assis

Nu assis
Amedeo Modigliani

Regard Georges Braque

1916, Canal Saint-Martin

Canal Saint-Martin
Georges Braque

Regard Ernst Ludwig Kirchner

1914 - autoportrait comme un buveur

Autoportrait comme un buveur
Ernst Ludwig Kirchner

Regard William Orpen

1912, On the Cliff, Dublin bay, Morning

On the Cliff, Dublin bay, Morning
William Orpen

Regard Georges Braque

1911, Le portugais

Le portugais
Georges Braque

Regard Ernst Ludwig Kirchner

1910 - Marzella

Marzella
Ernst Ludwig Kirchner

Regard Claude Monet

1908, Le grand canal, Venise

Le grand canal, Venise
Claude Monet

Regard Pierre Bonnard

1908, Le cabinet de toilettes au canapé rose

Le cabinet de toilettes au canapé rose
Pierre Bonnard

Regard Pablo Picasso

1903, Le vieux guitariste

Le vieux guitariste
Pablo Picasso

Regard André Devambez

1902, La Charge

La Charge
André Devambez

Regard Pablo Picasso

1901, Pablo Picasso

Brasserie à Montmartre
Pablo Picasso

Regard Edvard Munch

1901 - Les filles sur le pont

Jeunes filles sur un pont
Edvard Munch

Regard Pierre Bonnard

1897, Montmartre sous la pluie

Montmartre sous la pluie
Pierre Bonnard

Regard Edvard Munch

1895 - Cendres

Cendres
Edvard Munch

Regard Edvard Munch

1894 - Les yeux dans les yeux

Les yeux dans les yeux
Edvard Munch

Regard Paul Signac

1893 - 1895, Au temps d'harmonie - l'age d'or n'est pas dans le passé, il est dans l'avenir

Au temps d'harmonie : l'age d'or n'est pas dans le passé, il est dans l'avenir
Paul Signac

Regard Jeanne Jacquemin

1892, Le coeur de l'eau

Le coeur de l'eau
Jeanne Jacquemin

Regard Vincent Van Gogh

1888, Le café de nuit

Le café de nuit
Vincent Van Gogh

Regard Vincent Van Gogh

1886, Le perroquet vert

Le perroquet vert
Vincent Van Gogh

Regard Claude Monet

1886, Rochers à Belle-Île, Port-Domois

Rochers à Belle-Île, Port-Domois
Claude Monet

Regard Claude Monet

1884, Olivier dans le jardin de la Villa Mariani

Olivier dans le jardin de la Villa Mariani
Claude Monet

Regard Claude Monet

1882, Marée basse devant Varengeville

Marée basse devant Varengeville
Claude Monet

Regard Claude Monet

1882, La maison du pêcheur, Vangeville

La maison du pêcheur, Varengeville
Claude Monet

Regard Claude Monet

1881, Temps calme, Pourville

Temps calme, Pourville
Claude Monet

Regard Claude Monet

1879, Vétheuil dans le brouillard

Vétheuil dans le brouillard
Claude Monet

Regard Claude Monet

1879, Eglise de Vétheuil

Eglise de Vétheuil
Claude Monet

Regard Claude Monet

1878, La Rue Montorgueil à Paris

La Rue Montorgueil à Paris. Fête du 30 juin 1878
Claude Monet

Regard Claude Monet

1876, Dans la prairie

Dans la prairie
Claude Monet

Regard Claude Monet

1875, Madame Monet et son fils ou Femme à l'ombrelle

Madame Monet et son fils, ou Femme à l'ombrelle
Claude Monet

Regard Claude Monet

1875, Les déchargeurs de charbon

Les déchargeurs de charbon
Claude Monet

Regard Claude Monet

1875, Le givre

Le givre
Claude Monet

Regard Claude Monet

1875, Camille au métier

Camille au métier
Claude Monet

Regard Claude Monet

1874, Port du Havre

Port du Havre
Claude Monet

Regard Claude Monet

1874, L'étang aux canards

L'étang aux canards
Claude Monet

Regard Claude Monet

1874, Les docks de l'ouest

Les docks de l'ouest
Claude Monet

Regard Claude Monet

1874, Le train dans la neige

Le train dans la neige
Claude Monet

Regard Claude Monet

1874, Le pont du chemin de fer à Argenteuil

Le pont du chemin de fer à Argenteuil
Claude Monet

Regard Claude Monet

1873, Soleil levant

Soleil levant
Claude Monet

Regard Claude Monet

1873, Champ de coquelicots

Champ de coquelicots
Claude Monet

Regard Claude Monet

1873, Carnaval boulevard des Capucines

Carnaval boulevard des Capucines
Claude Monet

Regard Claude Monet

1873, Le sentier protégé

Le sentier protégé
Claude Monet

Regard Claude Monet

1872, Train de marchandises

Train de marchandises
Claude Monet

Regard Claude Monet

1872, Le ruisseau de Robec

Le ruisseau de Robec
Claude Monet

Regard Claude Monet

1872, Le printemps

Le printemps
Claude Monet

Regard Claude Monet

1872, La gare d'Argenteuil

La gare d'Argenteuil
Claude Monet

Regard Claude Monet

1871, Vue de Voorzaan près de Zaandam

Vue de Voorzaan près de Zaandam
Claude Monet

Regard Claude Monet

1869, Intérieur après dîner

Intérieur après dîner
Claude Monet

Regard Claude Monet

1868 - 1869, La pie

La pie
Claude Monet

Regard Eastman Johnson

1865, Interior of a Farm House in Maine

Interior of a Farm House in Maine
Eastman Johnson

Regard Claude Monet

1865, La pointe de la Hève à marée basse

La pointe de la Hève à marée basse
Claude Monet

Regard Claude Monet

1864, Marine, navigation au clair de lune

Marine, navigation au clair de lune
Claude Monet

Regard Claude Monet

1864, Rue de la Bavole à Honfleur

Rue de la Bavole à Honfleur
Claude Monet

Regard Jan Alojzy Matejko

1862, Stanczyk

Stańczyk
Jan Alojzy Matejko

Regard Gustave Courbet

1861, Jules Vallès

Portrait de Jules Vallès
Gustave Courbet

Regard Gustave Courbet

1855, L'atelier du peintre

L'atelier du peintre
Gustave Courbet

Regard Gustave Courbet

1850, Autoportrait avec pipe

Autoportrait avec pipe
Gustave Courbet

Regard Gustave Courbet

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Portrait de Baudelaire
Gustave Courbet

Regard Gustave Courbet

1843, Le Désespéré

Le Désespéré
Gustave Courbet

Regard Carl Spitzweg

1839, Le pauvre poète

Le pauvre poète
Carl Spitzweg

Regard William Turner

1839 - The fighting Temeraire (Turner)

Le dernier voyage du téméraire
William Turner

Regard Franciso de Goya

1817, La forge

La forge
Francisco de Goya

Regard Jean-Honore Fragonard

1768, La Gimblette

La Gimblette
Jean-Honoré Fragonard

Regard Jean Siméon Chardin

1733 - 1734, La fontaine de cuivre

La fontaine de cuivre
Jean-Siméon Chardin

Regard Jean Siméon Chardin

1728, La raie

La raie
Jean-Siméon Chardin

Regard Rembrandt

1665 - 1669, autoportrait aux deux cercles

Autoportrait au deux cercles
Rembrandt Harmenszoon van Rijn

Regard Rembrandt

1632, Le philosophe en méditation

Le philosophe en méditation
Rembrandt Harmenzoon van Rijn

Regard Diego Vélasquez

Autoportrait (1645)

Autoportrait
Diégo Velasquez

Regard Diego Vélasquez

1656, Les Ménines

Les Ménines
Diégo Velasquez

Regard Le Caravage

1595, Les tricheurs

Les tricheurs
Le Caravage

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

Autoportrait Bruegel

Autoportrait
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

1568, La danse des paysans

La danse des paysans
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

1566 - 1569, Le mariage paysan

Le mariage paysan
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

1565, Paysage d'hiver

Paysage d'hiver
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

1563, La tour de babel, grande tour

La tour de Babel, grande tour
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Pieter Bruegel l'Ancien

1559, Le combat de Carnaval et Carême

Le combat de Carnaval et Carême
Pieter Bruegel l'Ancien

Regard Jérôme Bosch

Portrait Bosch

Autoportrait
Jérôme Bosch

Regard Jérôme Bosch

1569, Les marchands du temple

Les marchands du temple
Jérôme Bosch

Regard Jérôme Bosch

1560, Le concert dans l'oeuf

Le concert dans l'oeuf
Jérôme Bosch

Regard Jérôme Bosch

1515 - 1516, Le portement de croix

Le portement de croix
Jérôme Bosch

Regard Jérôme Bosch

1503 - 1504, Le jardin des délices

Le jardin des délices
Jérômes Bosch

Regard Jérôme Bosch

1498 - 1503, La tentation de Saint-Antoine

La tentation de Saint-Antoine
Jérôme Bosch

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, mains

Mains
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, l'homme ithyphallique

L'homme ithyphallique
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, cerf

Cerf
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, Licorne

Licorne
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, Aurochs

Aurochs
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Grotte de Lascaux, cheval

Cheval
Grotte de Lascaux

Regard Cromagnon

Rhinocéros

Rhinocéros
Grotte Chauvet

21 avril 2020

Théorie de la religion

Georges Bataille, Théoie de la religion

Théorie de la religion, de Georges Bataille.

4e de couverture : Bataille hardi, Bataille novateur, Bataille éloquent. Où classer Georges Bataille ? Sartre et Malraux furent fascinés par les excès de ce "mystique sans dieu". Rédigée en 1948, cette Théorie de la religion nous plonge, entre Eros et Thanatos, dans l'univers paradoxal d'un philosophe-artiste pour qui un concept vaut un cri.

Extrait n°1 : En ce lieu de rassemblement, où la violence sévit, à la limite de ce qui échappe à la cohésion, celui qui réfléchit dans la cohésion aperçoit qu'il n'est plus de place pour lui.

Extrait n°2 : Il ne peut y avoir de pensée de l'individu et l'exercice de la pensée ne peut voir d'autre issue que la négation des perspectives individuelles.

Extrait n°3 : Je le sais : l'esprit ne saurait se passer d'une fulguration des mots qui lui fait une auréole fascinante : c'est sa richesse, sa gloire, et c'est un signe de souveraineté. Mais cette poésire n'est qu'une voie par laquelle un homme va d'un monde dont le sens est plein à la dislocation finale des sens, de tout sens, qui s'avère vite inévitable.

Extrait n°4 : Les dieux sont simplement des esprits mythiques, sans substrat de réalité. Est dieu, est purement divin (sacré), l'esprit qui n'est pas subordonné à la réalité d'un corps mortel. En tant qu'il est lui-même esprit, l'homme est divin (sacré), mais il ne l'est pas souverainement, puisqu'il est réel.

Extrait n°5 : Dans les limites de la continuité, tout est spirituel, il n'y a pas d'opposition de l'esprit et du corps.

Extrait n°6 : Le principe du sacrifice est la destruction, mais bien qu'il aille parfois jusqu'à détruire entièrement (comme dans l'holocauste), la destruction que le sacrifice veut opérer n'est pas l'anéantissement. C'es la chose - seulement la chose - que le sacrifice veut détruire dans la victime. Le sacrifice détruit les liens de subordination réels d'un objet, il arrache la victime au monde de l'utilité et la rend à celui du caprice inintelligible.

Extrait n°7 : Ce qu'ouvre ainsila négation de la valeur divine des oeuvres est le règne des choses autonomes. C'est en un mot le monde de l'industrie.

22 janvier 2019

Neuvième festivité : Panouilloptique de la scène-monde

Philibert de Pisan

Neuvième festivité : Nous avions entendu dire, par l'intermédiaire de l'amie Porète*, qu'en certains temps jadis des seigneurs tyranniques et fous comme de piteux pontifes ou d'imbéciles présidents avaient régné, mais voici qui soudain fut nouveau en France : la régence péremptoire d'un faux philosophe réellement dénué d'entendement et quelque peu panouille à la scène-monde.

* Cf : Marguerite Porète, grande brûlée parmi les grandes de la libre-pensée

Macron fou

 

10 novembre 2020

L'imposture antispéciste

Ariane Nicolas, L'imposture antispéciste

L'imposture antispéciste, de Ariane Nicolas.

4e de couverture : L'antispécisme exige aujourd'hui violemment la "libération" des bêtes. Cela supposerait d'interdire tout produit d'origine animale, ainsi que des pratiques jugées "oppressives" (équitation, chasse, corrida, zoos...), voire de préférer la vie d'un chimpanzé à celle d'un handicapé mental. L'antispéciste est au végane ce que l'intégrisme est au croyant.

Ce courant dispose de théoriciens influents, comme Peter Singer, et de relais politico-médiatiques, comme l'association L214 ou le Parti animaliste. Or la disposition des animaux à souffrir ne suffit pas à leur donner des droits fondamentaux sur le modèle des droits de l'homme. Il est également malhonnête d'enrôler dans une telle cause le féminisme et l'antiracisme. Enfin cette utopie cache mal ses liens avec le transhumanisme...

Les "libérateurs" des animaux apparaissent alors davantage comme le symptôme d'une société qui s'invente une idéologie pour mieux affronter le vide qui la ronge : productivisme sans fin, industrie agro-alimentaire devenue folle, perte du lien social, destruction de la planète... Mais ce n'est pas en faisant de l'animal un nouveau messie que nous infléchirons notre destin.

Extrait n°1 : Le terme "antispécisme" est l'antonyme de "spécisme", un mot inventé en 1970 par le psychologue britannique Richard D. Ryder. La sonorité de ce néologisme est volontaire (les antispécistes ne laissent rien au hasard). Elle fait écho aux termes "racisme" et "sexisme" : les animaux seraient victimes de discriminations et d'oppression au même titre que les Noirs ou les femmes en leur temps, lorsque leurs droits n'étaient pas pleinement reconnus constitutionnellement.

Extrait n°2 : Etes vous sûrs, comme Peter Singer l'affirme, que vous préféreriez tuer un être humain trisomique plutôt qu'un singe bien portant ? Le doute est permis. En réalité, Peter Singer fait de son propre jugement une vérité universelle, ce qui est un procédé fort enrichissant lorsqu'on lit Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau, mais pose davantage de problèmes lorsque la vie de personnes est en jeu.

Extrait n°3 : A force de rejeter la souffrance en dehors des frontières de l'animalité, humaine ou non humaine, on risque de se priver d'une palette d'émotions complexes, qui donnent un sens à la vie.

Extrait n°4 : A quel degré d'insensibilité faut-il être parvenu pour se sentir légitime de préciser que "cela ne signifie pas qu'il faille abolir l'existence des anciens esclaves et de leur descendance" ? Par cette analogie chiens-esclaves, les deux auteurs ne laissent pas seulement entendre que la vie d'un chien serait comparable à celle d'un Noir : ils font comme si les Noirs devaient leur existence aux Blancs de la même manière que l'espèce canine devrait la sienne aux humains. Rayez la mention inutile...

Extrait n°5 : Le projet antispéciste vise bien au-delà de la lutte contre le réchauffement climatique. Il travaille à l'élaboration d'une nouvelle espèce humaine, dont la raison d'être serait la moralité. Pourtant, Homo sapiens n'a pas besoin de devenir Homo bonus pour parvenir à sauver la planète. Nous ne changerons pas d'ère en changeant d'être. S'il faut changer une chose, c'est le système dans lequel nous vivons. Pas l'espèce humaine.

25 mars 2021

Manifeste pour une psychiatrie artisanale

Emmanuel Venet, Manifeste pour une psychiatrie artisanale

Manifeste pour une psychiatrie artisanale, d'Emmanuel Venet.

4e de couverture : Ce livre aurait pu s'intituler Contre une psychiatrie industrielle, quantitative, protocolisée, standardisée, numérisable, objectivante, désincarnée, ultrarapide et inégalitaire. L'heure est grave : le pouvoir politique abandonne la psychiatrie publique à sa misère, plusieurs ténors de la profession militent pour instaurer une rationalisation managériale, et les malades les plus fragiles font les frais d'un économisme sanitaire totalement dénué d'état d'âme. Constat inquiétant, lorsqu'on sait qu'un Français sur trois a été, est, ou sera atteint d'un trouble mental.

Mais il n'est pas trop tard pour restaurer une psychiatrie artisanale, prévenante, lente et respectueuse des singularités des personnes qu'elle soigne.

C'est de cet espoir que ce livre procède.

Extrait n°1 : Il y a plus grave : de nombreux psychiatres universitaires profitent du désarroi et de la souffrance des institutions de soins pour proposer des solutions qui, sous les apparences du bon sens et de l'efficacité, visent à en finir avec des approches thérapeutiques présentées comme obsolètes, inopérantes, voire délétères. En première ligne dans leur collimateur, la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle.

Extrait n°2 : Depuis plusieurs années cette approche est subrepticement remplacée par une psychiatrie du symptôme venue d'Amérique du Nord, dont l'objectif se résume à gommer les phénomènes s'écartant de la norme sans chercher à en comprendre les enjeux profonds ni même à les contextualiser. Cette approche, qui permet de transformer aisément l'acte de soin en prestation de service, fait le lit d'une psychiatrie du risque qui nous arrive sournoisement et qui pourrait disqualifier l'ensemble du soin psychique par ses effets néfastes sur la société tout entière. On se souvient du rapport de l'INSERM qui prétendait, en 2005, établir des critères prédictifs d'une évolution vers la délinquance ches les enfants de moins de trois ans, illustration d'une démarche non seulement indigente sur le plan scientifique, mais terriblement dangereuse.

Extrait n°3 : De sorte que si le secteur psychiatrique est toujours présenté comme la priorité absolue de la psychiatrie publique, c'est surtout par ses fossoyeurs.

Extrait n°4 : Si elle donne à la population l'illusion d'une meilleure prise en compte de la sécurité publique, cette organisation reflète une régression consternante de la pratique soignante : de moins en moins suivis et accompagnés au quotidien par les structures sectorielles de proximité, les malades psychiatriques présentent de plus en plus de troubles comportementaux graves, justifiant le recours à des services disciplinaires dont ils sortent avec l'étiquette de grand fauve collée au front. En matière de prévention de la stigmatisation, on a fait mieux.

Extrait n°5 : Tout se passe comme si, aveuglés par leur aversion pour l'héritage de la psychanalyse, de la psychothérapie institutionnelle et de la démarche clinique, ils n'avaient à coeur que de prouver la nature strictement médicale de leur spécialité. C'est oublier un peu vite que si la psychyatrie appartient au champ de la médecine, elle en est la spécialité la plus noblement bâtarde : certes en lien avec la neurophysiologie, mais ouverte à la philosophie et aux sciences sociales. En outre, elle est, plus que toute autre spécialité médicale, porteuse d'enjeux politiques cruciaux : la place du fou dans la société, l'espace accordé à l'anormalité, une déclinaison concrète de l'égalité inscrite dans la devise nationale.

Extrait n°6 : Mais je tiens pour une utopie dangereuse l'idée selon laquelle il serait un jour possible d'assigner des phénomènes aussi complexes que la pensée, l'affectivité ou la conscience morale à un déterminisme génétique précis ou à des phénomènes neuronaux observables.

26 mars 2021

L'empire du Troll

Jean-Claude Dunyach, L'empire du Troll

L'empire du Troll, de Jean-Claude Dunyach.

4e de couverture : Cette fois, le Troll est vraiment dans de sales draps.
Entre les idées de grandeur de sa chère et tendre qui lui valent d'être expulsée de son salon de coiffure, les nains de la mine qui ont subitement décidé de ne plus assez creuser et son stagiaire qui tente de se reconvertir dans la protection rapprochée, sa vie est devenue un cauchemar.
Il lui faut d'urgence trouver de l'or en quantité suffisante pour sauver ce qui peut l'être. Une seule solution : cambrioler un dragon... Mais pas n'importe lequel : le plus gros, le plus rusé. Il faut donc réunir l'équipe habituelle de bras cassés et se lancer à l'assaut des passages secrets de la montagne, malgré les dangers sans nombre qui les guettent.
Mais dans les ombres, les forces du mal veillent. Et elles ont fait appel à des avocats.

Incipit : Toute ressemblance avec des crises financières récentes caractérisées par des décisions d'une bêtise et d'une avidité rares ne saurait être qu'une pure coïncidence. Aucun troll n'est assez stupide, lâche ou inconscient pour provoquer ce genre de situation.

Extrait n°1 : Depuis mon aventure dans les entrailles du volcan, chaque fois que j'ai une remontée de gaz, il me vient de nouvelles idées de management.

Extrait n°2 : S'il y a une chose que les militaires savent faire, c'est marcher au pas. Au lieu de se faire bêtement la guerre avec des épées coupantes et des cottes mal taillées, les humains devraient régler leurs conflits par des concourts de défilés. Il y aurait des uniformes chamarrés, ajustés pour mettre en valeur leurs muscles ou leurs reliefs, de la musique rythmée, un char ou deux. Ou douze. On pourrait y aller en famille ; le soir, tout le monde rentrerait chez soi. Mais c'est une idée trop compliquée pour eux, visiblement. Avec le bruit que font leurs armes, ils ne s'entendent plus penser.

Extrait n°3 : "Un alchimiste ? Vous voulez dire un de ces sorciers qui produisent de l'or à partir de n'importe quoi ? (Elle s'est gratté la tête.) Ici, c'est une équipe de consultants en management. Ils font plutôt le contraire..."

Extrait n°4 : - On n'est pas des sournois, réplique un des jeunes. C'est un stéréotype racial dépassé qui ne reflète plus la réalité de ce que nous vivons au quotidien. En tout cas, moi je n'en suis pas un. Et tous les nains que je connais non plus.
Des manches de pioche s'abattent en rythme sur le comptoir pour renforcer sa déclaration. Je hoche la tête avec réticence. Je vais devoir faire preuve de pédagogie.
- En fait, réponds-je, vous êtes aveuglés par les discours bien-pensants de ceux qui vous manipulent en sous-main. On vous encourage depuis le plus jeune âge à croire en l'image idéalisée de vous-mêmes que la société vous renvoie. Le côté siffler en travaillant, grand coeur dans un petit corps, ça vous donne un genre et ça peut vous aider à vous sentir bien dans votre peau, mais personne n'est dupe, et surtout pas moi. Les faits sont là : potentiellement, vous êtes des sournois. C'est dans votre nature.
- #notallnains !

25 octobre 2020

Une apologie des oisifs

Robert Louis Stevenson, Une apologie des oisifs

Une apologie des oisifs, de Robert Louis Stevenson.

4e de couverture : Aujourd'hui, chacun est contraint, sous peine d'être condamné par contumace pour lèse-responsabilité, d'exercer une profession lucrative, et d'y faire preuve d'un zèle proche de l'enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail.

Extrait n°1 : Une activité intense, que ce soit à l'école ou à l'université, à l'église ou au marché, est le symptôme d'un manque d'énergie alors que la faculté d'être oisif est la marque d'un large appétit et d'une conscience aiguë de sa propre identité. Il existe une catégorie de morts-vivants dépourvus d'originalité qui ont à peine conscience de vivre s'ils n'exercent pas quelque activité conventionnelle. Emmenez ces gens à la campagne, ou en bateau, et vous verrez comme ils se languissent de leur cabinet de travail.

Extrait n°2 : Rien ne sert de parler à des gens de cette espèce : ils ne savent pas rester oisifs, leur nature n'est pas assez généreuse.

Extrait n°3 : La conversation est, en effet, à la fois la scène et l'instrument de l'amitié.

Extrait n°4 : Ces deux-là, du moins, sont mes préférés, et ce sont tous deux causeurs bruyants, intempérants et intolérants. Cela laisserait supposer que j'appartiens moi aussi à cette catégorie ; car si l'on aime un tant soit peu parler, on apprécie un adversaire féroce et brillant qui défend pied à pied son terrain, comme nous, monnaye chèrement son attention, et nous donne notre comptant de la poussière et de l'effort de la bataille.

Extrait n°5 : Par une expression frappante, un air troublé, des flots de larmes ou une insulte que sa conscience l'oblige à digérer, il acquiert une connaissance qu'aucun syllogisme n'aurait pu lui apporter.

Extrait n°6 : L'ultime remarque qu'on lui ait entendu faire, le dernier soir de sa vie, intervint après une discussion animée avec son pasteur à propos du calvinisme. Comme il avait été interrompu par une douleur insupportable, "tout compte fait, dit-il, de tous les -ismes, je n'en connais pas de pire que les rhumatismes".

19 mars 2022

UN SEUL HEROS LE PEUPLE

Il y a 60 ans, le peuple algérien arrachait son indépendance🔥

Le film UN SEUL HEROS LE PEUPLE, du camarade Mathieu Rigouste, raconte l'histoire des résistances populaires qui ont mené à la victoire.

➡️On peut le visionner en ligne, à prix libre, et sous-titré en 6 langues sur : https://unseulheroslepeuple.org/2020/11/27/un-seul-heros-le-peuple-nouvelle-diffusion-hiver2020/

Un seul héros le peuple

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